ALGERIA
la Nouvelle Generation














Monsieur Mohamed Hocine Ahriz

Interview avec

MONSIEUR Mohamed HOCINE AHRIZ
Président Directeur Général de la SAPTA
Pourriez-vous nous donner un aperçu général et historique sur la SAPTA et ses activités sur le marché algérien ?

LA SAPTA a été créée en 1973, elle est issue d’une société privée française qui date de plus d’un siècle (1870). C’était une petite société spécialisée dans les ponts métalliques et l’Algérie a pris la majorité de ses actions, elle est devenue une société totalement algérienne en 1980. Nous faisons les études et réalisons les ouvrages neufs et leurs réparations, nous avons entre autre des activités secondaires en rapport avec le génie civil, le béton et l’acier, étant donné que nous sommes spécialisés dans les structures métalliques, nous employons actuellement 1150 personnes et nos chantiers sont situés sur tout le territoire national. Nous réalisons un chiffre d’affaires équivalant à 1 milliard de dinars .

Pourriez vous nous donner un aperçu sur le développement du secteur des travaux publics et quels sont les défis que la SAPTA s’est fixés ?

Nous intégrons au fur et à mesure des nouvelles techniques, nous avons actuellement introduit dans la réparation des structures le tissu en fibres de carbonne. Notre défi est de pouvoir acquérir le plus de parts de marchés et de contrats, ces derniers sont obtenus par avis d’appel d’offres, aussi nous avons commencé à nous grouper avec d’autres entreprises nationales ou internationales en termes de partenariats car il arrive que nous ne puissions réaliser la totalité des projets mis en appel. Nous travaillons d’ailleurs avec des partenaires italiens depuis 6 ans, et nous continuons a proposer des soumissions. Notre objectif actuellement est l’obtention de la certification ISO, car il arrive que des entreprises envisageant un partenariat exigent que leur partenaire soit certifié, la procédure risque de prendre un an et demi, ceci a pour but de changer la culture commerciale en changeant la méthode de travail.

Vous travaillez sur un grand projet d’autoroute, l’autoroute Est-Ouest, quels sont les autres projets sur lesquels vous travaillez en ce moment ?

Nous soumissionnons aux appels d’offres qui nous semblent les plus fructueux, nous sommes arrivés à doubler notre plan de charge entre Juin et Octobre. Nous faisons aussi beaucoup appel à la sous-traitance locale parce que beaucoup de sociétés algériennes privées sont parfois suréquipées, ce qui revient à dire qu’il vaut mieux investir dans leur service plutôt que d’investir dans l’achat du matériel.

Quelle est votre position sur le marché par rapport à la concurrence ?

L’ouverture du marché algérien a abouti à une étonnante croissance de la concurrence. Aujourd’hui, les entreprises étrangères peuvent soumissionner même les contrats en dinars relatifs à la liberté de change. Avant, les entreprises étrangères n’étaient pas intéressées par la conclusion d’un contrat si les projets n’étaient pas financés par un organisme international. La concurrence pousse les entreprises, nous sommes 6 ou 7 entreprises qui soumissionnons les appels d’offres, c’est pour cela que le rapport qualité-prix reste à revoir même si les prix diffèrent d’une région à l’autre.

Quel est votre avantage principal par rapport à la concurrence et quelle est votre stratégie concurrentielle sur le marché ?

Nous sommes une entreprise légère, en d’autres termes nous ne nécessitons pas des installations très lourdes, ce qui facilite nos interventions, aussi le recrutement est local car ce secteur d’activité ne demande pas une grande spécialisation.
Est-ce que la SAPTA envisage aujourd’hui l’ouverture de son capital ?

Cela ne dépend pas de nous, cependant, nous sommes pour la privatisation. Le système de salaire est pareil à travers toutes les entreprises publiques, et ce, quelles que soient les négociations avec le partenaire. Nous sommes toujours bridés car lorsqu’en on négocie une convention il faut la faire avaliser par le partenaire qui était le holding. L’évolution d’une entreprise ne doit pas dépendre de ce dernier, ce qui pourrait changer les salaires et favoriser l’encouragement du personnel, mais malheureusement l’ouverture du capital n’est pas le choix du gestionnaire, ceci dit nous comptons travailler là dessus.

Vous dites travailler en partenariat avec des entreprises étrangères, est-ce que l’Asie figure parmi la liste de pays pour des partenariats potentiels ?

Non, nous ne travaillons pas avec l’Asie, les sociétés auxquelles nous nous affairons sont des sociétés installées en Algérie il y a bien longtemps. La concurrence est très rude vue la stratégie salariale asiatique basée sur le prix que par exemple la Chine ou la Corée proposent quant à la réalisations des projets auxquels elles auront soumissionnés.

Est ce que vous pouvez nous raconter de votre parcours, et de votre satisfaction professionnelle la plus importante jusqu’aujourd’hui?

Mon parcours est assez modeste, je suis ingénieur de formation, et je suis dans le domaine des travaux publics depuis 25 ans, d’ailleurs j’ai commencé entant qu’ingénieur à SAPTA. J’ai été désigné directeur dans une entreprise du même secteur en 1985. J’ai petit à petit grimper les échelons jusqu’à devenir le président de la SAPTA. Et cela fait quand même 13 ans depuis qu’on est sur le marché bien que beaucoup d’entreprises soient présentes dans le secteur des travaux publics, d’ailleurs beaucoup d’entre elles ont disparu après avoir mené une stratégie destinée à casser les prix. Il est vrai qu’il faut parfois procéder de la sorte, mais il va sans dire que les répercussions risquent d’être conséquentes. La majorité des entreprises souhaitent croître, mais en ce qui concerne la SAPTA, nous attachons plus d’importance à la qualité de nos services, et ce à fin de conserver les emplois. Nous ne nous sommes pas lancés dans des politiques hasardeuses, parce que nous n’avons pas d’horizons clairs, nous ne pouvons pas nous investir tant que l’Etat n’affiche pas une politique à long terme.

Vous avez dit que le secteur algérien des travaux publics n’était pas très connu à l’étranger, c’est aussi la raison de notre présence ici, quelle est l’image que vous souhaitez donner de la SAPTA ?

Nous sommes ouverts sur tout les marchés, nous avons récemment concrétisé un contrat de 6 millions de dollars, nous voulons donner l’image d’une franche ouverture tout en préservant les intérêts des uns et des autres.

Avez vous un dernier message à transmettre aux potentiels investisseurs ?

L’Algérie est un pays qui offre beaucoup d’avantages économiques, il vous reste à être sur place pour profiter de ces derniers.

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© World INvestment NEws, 2002.
This is the electronic edition of the special country report on algeria published in Far Eastern Economic REVIEW.
November 28th, 2002 Issue. Developed by AgenciaE.Tv