Pourriez-vous présenter la Naftal et
nous donner quelques indications concernant son
histoire, son organisation et son statut?
Naftal est issue de la restructuration de la
Sonatrach en 1982. A l'époque, elle avait
un statut d'entreprise publique économique
et depuis 1997 elle est devenue une S.P.A, filiale
à 100% de Sonatrach. Naftal est la plus
grande filiale du Groupe Sonatrach et la deuxième
entreprise algérienne de par son effectif
et son chiffre d'affaires. La société
compte 30.000 travailleurs et enregistre un chiffre
d'affaires moyen de deux milliards et demi de
dollars. C'est une entreprise qui couvre tous
les besoins du pays en matière de produits
pétroliers, en l'occurrence les carburants,
le GPL, les produits aviation et marine, les pneumatiques,
les bitumes, les lubrifiants, etc... Naftal distribue
annuellement 6 millions de tonnes de carburants,
500.000 tonnes de produits d'aviation et de marine,
1,6 millions de tonnes de GPL, 300.000 tonnes
de bitumes, 110.000 tonnes de lubrifiants, et
quelques 500.000 unités en pneumatiques.
Par ailleurs, nous disposons de 800.000 mètres
cube de capacités en carburants, d'un réseau
de 1.800 stations services dont 1.200 appartiennent
à des privés ; nous disposons également
de 42 centres emplisseurs, de 60 dépôts
d'aviations et marines, de 400 km de pipe line,
de 16.000 véhicules et engins de services,
de 60 dépôts pneumatiques et lubrifiants
et de ses unités de bitumes. Voilà
globalement les infrastructures de Naftal dont
la mission principale est la distribution des
produits pétroliers et leur suivi depuis
la source de production jusqu'aux consommateurs
finaux.
Quelles sont les perspectives de croissance?
Naftal est en train de se préparer activement
pour évoluer dans un système libre
et concurrentiel. Vous n'êtes pas sans savoir
que l'Algérie a signé un accord
avec l'union européenne et qu'elle s'apprête
à en faire autant avec l'OMC. Naftal s'inscrit
pleinement dans cette logique d'ouverture et met
tout en uvre une stratégie, qui lui
permette de garder ses parts de marchés
au niveau national et de se déployer à
l'échelle internationale.
Quels sont actuellement les grands projets
de développement au sein de l'entreprise?
Nous sommes, en ce moment, en train de parachever
des projets de développement initiés
depuis longtemps, tel que le projet des différentes
canalisations destinées à assurer
la pérennité de la distribution.
Il demeure clair , toutefois, que la base de tout
développement est la ressource humaine
qui occupe une place de choix dans notre stratégie
de développement, particulièrement
dans la formation. Comme l'a dit John Ford "
détruisez mes usines, enlevez-moi mes voitures
et mes biens, mais laissez-moi mes hommes et je
recommencerai ".
Ce qui est certain, c'est que nos femmes et nos
hommes ont une riche expérience et une
bonne expertise de l'activité, ce qui leur
manque parfois, ce sont les réflexes de
marketing ou de management. Un changement de mentalité
est en train de s'opérer qui nous permettra
de passer avec succès d'une situation de
monopole vers un marché ouvert à
la concurrence. Je dois, toutefois, avouer que
je suis agréablement surpris de l'enthousiasme
et de la bonne volonté du personnel de
Naftal.
Comment préparez-vous votre entreprise
aux nouvelles exigences d'un marché global?
Nous avons préparé une nouvelle
organisation, à l'instar des sociétés
internationales de l'envergure de Naftal. Nous
sommes en train de lancer un large programme de
formation à l'attention d'environ 10.000
employés. Par ailleurs, nous procédons
à des rénovations et à des
modernisations à travers un lifting de
nos infrastructures, nous perfectionnons nos systèmes
de gestion pour davantage d'efficacité.
Nous sommes également très actifs
au niveau international ; nous sommes présents
en Tunisie et en Mauritanie et nous discutons
actuellement avec les marocains, les libyens et
dans divers pays africains et nous travaillons
avec les Italiens.
Naftal tente de se déployer sérieusement
au Maghreb, en Méditerranée et en
Afrique et nous sommes déjà en discussion
avec des entreprises latino-Américaines.
Nous n'avons pas l'intention de nous développer
davantage au niveau national mais plutôt
de maintenir nos parts de marchés ; nous
voulons céder la place à la concurrence.
Ceux qui voudront venir s'installer en Algérie,
devront-ils traiter avec Naftal ?
Non, la distribution des produits pétroliers
en Algérie est libre et accessible à
toutes les entreprises nationales ou étrangères
depuis 1997. J'ai moi-même été
à l'origine de l'élaboration de
cette réglementation au cours de mon passage
au Ministère de l'Energie et des Mines
en qualité de Directeur des Produits Pétroliers.
Il existe actuellement des investisseurs privés
dans les GPL et dans le transport et à
ce titre, 60% des opérations de transport
routier de Naftal se font aujourd'hui par des
privés.
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Dans le cadre de
votre stratégie de développement,
comment et dans quelles mesures faites-vous appel
à des partenaires ?
Nous participons à tous les grands forums
fréquentés par les chefs d'entreprises
et nous avons des relations assez poussées
avec divers partenaires. Nous avons toujours fait
preuve d'une grande volonté de nous engager
dans des partenariats sérieux et mutuellement
avantageux, quelles que soient leurs formes. Ainsi,
nous sommes ouverts a toute forme de partenariat
(joint-ventures, échange d'actifs) et même,
dans la mesure du possible, à des échanges
d'actifs.
Pouvez-vous nous expliquer les mesures prises
par Naftal pour un meilleur respect de l'environnement
?
L'environnement a toujours fait partie des préoccupations
majeures de Naftal; nous avons lancé le GPL
carburants au début des années 80.
Actuellement, nous enregistrons quelques 300 stations
qui offrent le GPL carburants; nous avons, par ailleurs,
procédé à la conversion de
plus de 120.000 véhicules se traduisant par
une plus forte consommation de ce produit, à
savoir 350.000 tonnes par an, avec des taux de croissance
qui, très souvent, dépassent les 20%
. Le GPL carburants est un marché très
important pour Naftal et contribue efficacement
à la protection de l'environnement.
Outre le développement du GPL carburants,
nous avons également introduit l'essence
sans plomb dans 120 stations service. Sur un autre
registre, nous sommes en train de participer à
la collecte des huiles usagées. Naftal est
une entreprise qui veille de très prés
à la qualité de la vie des citoyens.
Le respect de l'environnement est l'un des axes
stratégiques de notre politique de développement.
Quels sont les principaux obstacles que vous
rencontrez dans le développement de Naftal?
Des obstacles il y en a toujours, ils sont surtout
liés à l'activité. Nous procédons
à leur solution par le biais, justement,
de la formation et /ou de la rénovation des
infrastructures. Notre souci est de veiller scrupuleusement
aux coûts engendrés par chaque décision
que nous prenons. Il existe un lien de cause à
effet. Toutefois, s'agissant de problèmes
majeurs, je peux vous dire qu'ils n'existent pas
réellement. Naftal est une entreprise qui
a un bon bilan et qui opère au sein d'un
groupe solide. Nous avons des objectifs clairs,
une stratégie de groupe et nous venons d'être
recapitalisé par Sonatrach. De belles choses
sont donc en train de nous arriver, nous gardons
espoir à ce que cela continue d'évoluer
dans ce sens.
Quel est votre parcours professionnel?
Je suis ingénieur en raffinage et pétrochimiste
de formation, j'ai évolué au sein
de la Sonatrach. J'ai commencé comme simple
ingénieur puis j'ai fait toutes les étapes
de la chaîne logistique, en passant environ
trois années dans chacune d'elles. J'ai également
fait plusieurs stages dans les domaines de l'économie,
la planification, les finances, la gestion. Durant
les quatre années passées au Ministère
de l'Energie et des Mines comme directeur des produits
pétroliers, j'avais beaucoup travaillé
sur le développement des énergies
nouvelles tels le GPL carburant, l'essence sans
plomb, des produits qui connaissent un grand essor
aujourd'hui. Comme je l'ai souligné auparavant,
j'étais à l'origine de l'ouverture
de l'activité distribution des produits pétroliers
aux privés. Déjà à cette
époque là, j'avais compris que Naftal
ne pouvait pas gérer seule l'approvisionnement
de toute l'Algérie qui, il faut le rappeler,
fait cinq fois la France.
La distribution des produits pétroliers a
constitué l'essentiel de ma carrière
professionnelle au cours de laquelle j'ai gravi
tous les échelons. J'ai réalisé
plusieurs stations services, plusieurs dépôts
carburants, des unités de bitumes. J'ai également
réalisé plusieurs investissements.
J'ai été désigné Directeur
de l'unité du Carroubiers à Alger,
la plus grande unité d'Algérie qui
abritait 3000 travailleurs et 40 sections syndicales.
Je suis resté 7 années durant lesquelles
j'ai passé des moments difficiles mais forts
passionnants qui m'ont permis de connaître
l'activité de la distribution dans ses moindres
détails.
Quelle est votre plus grande satisfaction ?
Ma plus grande satisfaction est bien sûr d'avoir
réussi à réaliser mon rêve
qui est celui de tout jeune cadre désireux
d'arriver au sommet d'une entreprise. J'ai mis 25
ans pour y parvenir, mais j'y suis arrivé
avec une bonne petite expérience, des idées
nouvelles et je compte bien continuer à donner
le meilleur de moi-même.
Quel serait votre message aux investisseurs?
Je dirais à tous les investisseurs que c'est
le moment de venir en Algérie, le pays offre
de très grandes opportunités d'investissement.
C'est un pays ouvert avec une population jeune et
compétente représentant un grand atout
et un immense avantage.
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