Pouvez-vous nous
présenter l'OPGI d'Oran?
L'OPGI est un établissement public à
caractère industriel et commercial créé
en 1991. C'est une institution d'Etat, jouissant
d'un statut intermédiaire entre une entreprise
autonome (société par actions) et
un établissement public purement administratif.
L'OPGI est donc un instrument de l'Etat pour la
mise en uvre de sa politique sociale dans
le domaine de l'habitat ; mais il est aussi à
caractère industriel et commercial car il
peut entreprendre des actions purement commerciales,
à côté de sa mission de service
publique. Cette mission est donc essentiellement
orientée vers la mise en uvre des programmes
d'Etat dans le domaine du logement. Nous réalisons
des logements financés par l'Etat et destinés
aux couches démunies ou intermédiaires
; c'est à dire celles qui ne peuvent pas
se permettre de construire elles-même un logement
ou d'en acquérir sur le marché immobilier.
Pouvez-vous partager quelques chiffres représentatifs
de l'activité de l'OPGI d'Oran?
En ce qui concerne la wilaya d'Oran, pour la seule
année 2002, nous devons lancer la construction
de 4.000 logements. Et nous exploitons actuellement
un patrimoine de 26.000 logements. On pourrait aussi
mentionner les 70.000 logements qui appartenaient
à l'OPGI et qui ont été privatisés
depuis 1981. C'est à dire que nous les avons
cédé, en vertu de la loi, à
leurs occupants. Nous avons un déficit pour
la wilaya d'Oran d'environ 20.000 logements. Ceci
dit l'OPGI n'est pas le seul intervenant dans le
domaine du logement, il y a en plus toute une batterie
d'entreprises et de personnes privées qui
travaillent dans le secteur de l'habitat. Mais l'accès
au logement social est très réglementé.
Dans ce cadre, l'OPGI se préoccupe surtout
de fournir des logements à la couche des
plus défavorisés, c'est à dire
à celle des personnes disposant d'un salaire
ne dépassant pas les 20. 000 DA.
Quelles sont vos principales missions et les
services que vous offrez?
L'office est structuré en départements.
Le premier département est celui chargé
de la maîtrise d'ouvrage des logements qui
sont en construction ; c'est à dire celui
qui commande l'étude, qui étudie le
terrain, qui engage la procédure de choix
des entreprises, qui prépare les contrats
de réalisation et qui se charge du contrôle
de la construction. Le deuxième département
s'occupe de la gestion de ces immeubles terminés
et gère la relation avec les locataires.
Il s'occupe également de la petite maintenance,
de l'entretien courant et de la cession de ces biens.
Le troisième département est celui
des finances et de la comptabilité ; il gère
tout l'aspect financier, de l'investissement à
l'exploitation de la gestion courante de l'OPGI.
Enfin, nous avons un département de soutien
qui s'occupe de la gestion du parc, du personnel
de l'OPGI, etc. Nous disposons également
de deux filiales : la première s'occupe des
opérations d'entretien et de maintenance
du parc logement en location, la deuxième
intervient dans les constructions neuves et la promotion
immobilière.
Quelle est votre politique concernant la promotion
des logements?
En ce qui concerne la mission de service publique,
des études sont faites pour connaître
les déficits dans chaque commune. La base
de données est constituée des résultats
du recensement général de la population
et de l'habitat (RGPH).
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D'après ces déficits,
les possibilités financières de l'Etat
et de la disponibilité des terrains, nous
répartissons le programme sur l'espace de
la wilaya, en collaboration avec les autorités
locales. A partir du moment où le programme
est en place, le département concerné
se charge de la mise en uvre du reste. Face
à cela, et lorsqu'il y a des opportunités
qui se présentent, comme la mise à
disposition d'un terrain intéressant, nous
engageons des investissements pour réaliser
des logements promotionnels, destinés à
des couches sociales aisées. Par ces opérations,
nous essayons d'obtenir un intérêt
commercial, donc un bénéfice.
En dehors de l'Etat, comment faites-vous pour
obtenir les financements ? Où en êtes-vous
en terme de partenariats?
Nous sommes en partenariat avec les banques. Certaines
d'entre elles sont prêtes à financer
des programmes attractifs. Nous faisons une étude
de marché pour savoir quels sont les quartiers
les plus intéressants et où le produit
se vendra le mieux.
Recherchez-vous d'autres formes de partenariats
? Privés par exemple?
Le privé opère de la même manière
et parallèlement à nous. Actuellement,
la demande en Algérie est tellement forte
en matière de logements, qu'il faut énormément
d'investisseurs. Nous avons un déficit d'environ
un million de logements, je pense donc que tout
investisseur est le bienvenu. Il faut aussi signaler
que nous ne connaissons pas de problèmes
de méventes.
Quels sont les problèmes et les obstacles
que vous rencontrez dans l'accomplissement de votre
action?
L'un des gros problèmes est le fait que les
moyens de réalisation ne sont pas ce qu'ils
devraient être, ni à la hauteur de
nos attentes. Nous n'avons pas tout ce que nous
souhaiterions avoir comme entreprises. Nous avons
besoin de nouvelles techniques de construction que
nous ne connaissons pas. Nous sommes toujours à
travailler avec des procédés traditionnels
; nous avons donc un besoin pressant d'industrialiser
la construction de logements. Même si ceux-ci
sont de bonne qualité et antisismiques, les
techniques de construction actuelles restent encore
trop lentes et coûteuses. Nous avons besoin
de faire évoluer notre manière de
construire le logement.
Pouvez- vous nous parler de votre parcours professionnel?
J'ai fait des études de gestion. J'ai une
licence en droit publique à l'université
de Constantine. J'ai ensuite travaillé dans
les collectivités locales, puis comme cadre
à la wilaya, avant d'aboutir dans le secteur
de l'habitat. J'ai finalement pris la direction
de l'OPGI.
Quel serait votre message final adressé
aux investisseurs étrangers intéressés
par le marché algérien?
En matière d'investisseurs étrangers,
notre gros souci est donc notre besoin de faire
évoluer nos techniques de construction, pour
pouvoir répondre à la demande en logements.
Le développement de ce secteur de l'habitat
est vital pour l'Algérie, en ce sens qu'il
est le garant d'un certain bien être de la
population. Le marché s'est donc ouvert sur
l'investissement privé, alors qu'avant le
seul intervenant était l'Etat. L'époque
de l'Etat providence est maintenant révolue
et la population ne compte plus uniquement sur l'assistance
de celui-ci. Il faut donc favoriser d'autres sources
de financement, tel l'investissement privé.
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des transcriptions non éditées
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