Algerie
VERS A DÉVÉLOPPEMENT DURABLE DE L`ALGERIE




INTERVIEW REALISEE AVEC MONSIEUR BEKKOUCHE
DIRECTEUR GENERAL DE L'ONA

Pouvez vous nous présenter votre entreprise?

L'ONA a un statut juridique d'épique, une établissement publique à caractères industriel et commercial, il a été crée en avril 2001.Lasainissement de l'eau n'étant pas prix en charge ou pris en charge de façon fragmentée, et dont l'organisation, le fonctionnement, le financement laissaient beaucoup à désirer dans notre pays. Notre mission est d'assurer l'assainissement de l'eau; en premier lieu la protection de la ressource, ou de l'eau elle même, c'est à dire la protection des barrages, et des réservoirs du pays contre la pollution, notamment ceux situés à l'aval d'agglomérations qui rejettent leurs eaux usées dans les bassins versants, qui aboutissent aux barrages. La mission est aussi de protéger la ressource souterraine, notamment les nappes qui servent pour l'alimentation en eau potable pour la population. C'est aussi de protéger la cote et toutes ses ressources situées sur le long de la cote telles que la pèche, le tourisme, et de manière générale la santé publique; c'est également d'étudier et de protéger les agglomérations et les biens contre les inondations.
Cette mission était extrêmement fragmentée avant la création de l'ONA, entre les communes qui n'avaient pas les moyens, ni la technologie, ni les connaissances manageriales pour pouvoir mener à bien cette mission. Elle était assurée en principe par les établissements de wilaya que sont les EPEDEMIA, qui sont des établissements de distribution de l'eau dans les wilaya et par celles ci, et par les grandes entreprise qui étaient des EPE telles que l'EPEAL d'Alger, etc. IL y avait 9 EPE, 25 EPEDEMIA, et 900 régis communales. Que ce soit la collecte des eaux usées c'est à dire le réseau d'assainissement, ou les moyens de traitement ou d'épuration, ceux ci n'étaient pas gérés, et dans un très mauvais état de fonctionnement. En général ce sont des réseaux unitaires où se mélangent les eaux de pluies et les eaux usées, et des stations d'épuration qu'on a construites qui sont extrêmement chères, mais qui faute de système de financement n'ont pas pu fonctionner; en 20 ans nous avons du en construire une soixantaine de stations d'épuration qui sont toutes sont à l'arrêt parce qu'il n'existait pas de complexe gestion et de financement. L'investissement se faisant, et le peu qu'il fallait pour que ces stations fonctionnent n'était pas mis en place.
Nous sommes en train de reprendre la première priorité qui est a gestion, des systèmes d'épuration qui sont à bout activé, ou la reconstitution de l'épuration naturelle en la concentrant en un lieu et en la reproduisant. Nous sommes entrain d'étudier pour certaines, de commencer à réhabiliter d'autres, et nous allons reprendre l'ensemble des stations qui se sont arrêtées qui ont été construites par le passé pour les remettre en route. Dans une deuxième étape, nous sommes en train de grandir très vite, nous étions 1 ou 2 personnes en 2001 pour arriver à 20 milles dans 5 ans.
Notre office est à caractère national, nous sommes structurés selon un concept de gestion global, de gestion intégrée de l'eau. Nous sommes organisés en bassins versants, c'est à dire que nous suivons le découpage des grands bassins versants ou hydrologiques algériens; il y en a 5. Nous suivons le découpage des agences de bassins et nous nous plaquons sur ce découpage géographique. Nous sommes organisés en 5 directions régionales, c'est une organisation décentralisée sur le plan de la gestion et de la proximité. Nous avons 5 directions régionales, une par bassin hydrologique, puis une unité par wilaya, et ensuite par ville.

Pouvez vous nous donner quelques chiffres concernant votre entreprise?

L'année 2001 a été consacrée essentiellement à la mise en place et la création de l'office, et même temps prendre un certain nombre d'études sur des problèmes très urgents et sur des systèmes d'épuration là ou il y a vraiment pollution. Nous avons ainsi pris en charge des études sur des petites localités où il y avait des problèmes de rejet d'eau qui causait des désagréments aux populations, c'était l'épuration par lagunage. Pour 2002 nous avons pris en charge la gestion de l'ensemble des stations d'épuration qui existaient et qui fonctionnaient, pris en charge également les études de la réhabilitation de 9 stations d'épuration qui sont maintenant terminées, ce projet sera financé par la banque africaine de développement, nous allons lancer cet appel d'offre au cours de la deuxième quinzaine du mois de décembre où premier quinzaine du mois de janvier 2003. Ce sont 4 stations à El KALA, 3 à TIZI OUZOU, et 2 à BEJAIA. Nous avons lancé des appels d'offre pour la rénovation de 11 autres stations; 2003 sera consacré aux études, et 2004 nous lancerons les appels d'offre pour la réhabilitation de ces stations.
Nous avons également comme autre mission, la capacité de maîtrise d'ouvrage déléguée. Les ouvrages hydrauliques sont propriétés de l'Etat. Ce dernier peut les réaliser lui même, ou peut en donner la délégation à une institution qu'il aura choisie. L'ONA a la possibilité de réaliser pour le compte de l'ONA l'ensemble des investissements que l'Etat souhaite réaliser dans le domaine de l'assainissement. L'année 2002 a été consacrée au lancement d'importants projets, aussi bien de lutte contre les inondations, pour des réseaux d'assainissement, nous lançons tout l'assainissement de la partie est d'ORAN, ainsi que la réalisation de stations d'épuration comme celles de GUELMA, de HADJOUT…

Allez-vous réaliser tout cela en partenariat…?

Non pas encore. Ce sont des projets qui étaient déjà dans le pipe, nous demandons des financements extérieurs pour les réaliser lorsque cela est possible, sinon ils seront sur concours, sur financement interne de l'Etat algérienne. C'est la banque africaine qui financera la station de BENI MESSOUS. Pour les 9 stations c'est également la banque africaine également. Nous avons demandé des financements aux institutions internationales, BEI, banque mondiale, fond du moyen orient, etc. Mais dans le futur nous pensons plus associer nos partenaires, réaliser nos investissements mais aussi la gestion en partenariat en BOT, mais aussi en concession, affermage. Donc, la gestion des réseaux, la gestion des stations d'épuration et de tous les systèmes épuratoires d'agglomérations ou de régions, nous voulons les prendre en charge en commun avec des partenaires spécialistes de la gestion de l'eau dans le monde pour prendre en semble avec les communes, car la distribution de l'eau est une des prérogatives de la commune. Nous allons déjà avoir l'ensemble des concessions, la commune va nous concéder la gestion contre rémunération, et ce que nous souhaitons pour les grandes agglomérations comme Alger, c'est de nous associer avec de grands professionnels de l'eau pour prendre en charge aussi bine de la distribution et la production de l'eau potable, que pour la collecte et le traitement des eaux usées et leur réutilisation dans certains domaines tels que l'agriculture.

Qu'allez vous dire à ces partenaires ?

Les atouts de l'ONA sont d'abord son statut, et aussi ces capacités. C'est une entreprise nouvelle mais nous avons pu réunir les compétences en matière de traitement, de gestion, et d'épuration des eaux à travers l'Algérie. Nous avons réunis l'ensemble des cadres et des travailleurs qui étaient en charge de cela, que nous avons reinjectés dans notre organisation.
Ensuite ce sont les relations que nous avons avec la commune. Nous avons besoin de croissance et nous nous agrandissons trop vite, nous avons donc besoin de partenaires pour partager avec eux ce travail, qui est intéressant sur le plan économiques que nous ne pouvons pas faire seul, et ne voulons pas faire seul, car nous ne sommes pas au point sur les méthodes de gestion, la gestion de zones urbaines. Nous voulons apprendre d'eux mais aussi leur offrir d'importantes parts de marché dans la collecte et le traitement des eaux usées.
De fait nous sommes dans une très bonne position dans le marché algérien de l'assainissement, et nous en avons une très bonne connaissance, et nous avons un énorme potentiel d'étude à notre disposition, et ce que nous souhaitons ce sont des partenariats sur un long terme, sur l'affermage, ou la concession et pourquoi pas sur un BOT.

Combien cela vous a coûté en investissement, et combien représente ce marché en Algérie sur les 5 ou 10 années à venir ?

Nous réalisons nos investissements selon les lois de finance de notre pays, c'est l'Etat qui détermine la masse d'investissement qu'il injecte chaque année. Pour ce que nous avons pris en charge pour les années 2001 et 2002, nous avons dépasse les 15 milliards de dinars de potentiel d'investissement. Ce sont toutes les stations d'épuration que nous allons construire et réhabiliter. Nous devons pour les systèmes épuratoires sur les 5 prochaines années 60 stations d'épurations à travers le territoire, et il faut compter en moyenne 800 millions de dinars à 1 milliard. Nous devons reprendre les réseaux d'assainissement de plus d'une centaine de villes sur les 5 prochaines années. Et nous devons faire des études sur l'ensemble du territoire pour environ 8 milliards de dinars d'études. Et ce n'est pas intéressant de le faire seuls, nous voulons nous intégrer dans le système mondial de gestion intégrée de l'eau et en apprendre beaucoup plus.


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