INTERVIEW REALISEE AVEC MONSIEUR BEKRI
DIRECTEUR GENERAL DE L'ONPS
FAR EASTERN ECONOMIC REVIEW
Pouvez-vous nous présenter l'ONPS?
L'ONPS est une entreprise publique à caractère
industriel et commercial, sous tutelle du ministère
de l'éducation. De 1962 à 1990 nous
n'avions qu'un seul institut, l'IPN (l'Institut
Pédagogique National), qui regroupait deux
entités: l'ONPS (l'Office National des Publications
Scolaires) et l'INRE (l'Institut National de Recherche
en Education). L'IPN avait le monopole et était
chargé de toutes les opérations relatives
aux manuels scolaires de l'élaboration, l'édition
des manuels à l'impression et la commercialisation.
C'est donc en 1990 que nous avons connu le partage
de l'IPN en deux ; la conception du manuel et la
recherche pédagogique sont restées
du ressort de l'INRE ; l'ONPS a gardé le
volet édition, impression et diffusion. Pour
mener à bien ces trois tâches, l'Office
dispose d'un complexe d'arts graphiques et d'une
imprimerie à Alger. Jusqu'à présent,
nous avons le monopole du livre scolaire. Suite
à la promulgation des textes en 1996, le
Ministère s'est attelé à la
formation et la mise en place de la commission d'homologation
et le marché du livre scolaire est en cours
d'ouverture au privé algérien et étranger.
L'ONPS soumissionnera, au même titre que les
éditeurs privés, pour avoir les manuels
scolaires dont les cahiers de charges et les appels
d'offre reviennent à l'INRE. Notre entreprise
a une capacité d'impression qui tourne entre
24 et 30 millions d'ouvrages par an ; nous imprimons
quelques 257 titres toutes disciplines confondues,
de la première année du primaire,
jusqu'à l'année du bac. Tous les manuels
sont imprimés à El Achour et acheminés
vers les wilayas. Pour ce faire, nous disposons
également de 48 centres régionaux
de diffusion pédagogiques à raison
d'un centre par wilaya 4 centres de transit. Nous
assurons le transport d'Alger vers quatre centres
régionaux ; ceux-ci diffusent auprès
des centres de wilayas, qui dispache vers les établissements
par leurs propres moyens ou alors avec ceux de l'ONPS.
Nous disposons, en effet, de camions de petits tonnages
au niveau des wilayas. En ce qui concerne les écoles
primaires, les communes assurent généralement
le transport ; nous sommes cependant en mesure d'apporter
une aide à ce niveau. En gros, nous livrons
des livres pour environ huit millions d'élèves,
répartis dans 24.000 établissements
à travers le territoire national. Tous les
prix sont administrés. En complément
de ce réseau nous disposons d'une cinquantaine
de point de vente relevant de l'ONPS, qui parallèlement
a donné l'agrément à 574 librairies
privées réparties à travers
le territoire. Ainsi, le livre scolaire se vend
au même prix partout, et le transport est
à la charge de l'entreprise, moyennant une
subvention. Avec l'ouverture, nous serons obligés
de rentrer dans la réalité du marché
concurrentiel.
Pouvez-vous nous donner quelques chiffres clés
concernant l'ONPS, en terme d'effectifs, de chiffres
d'affaire et de production?
1.384 personnes travaillent à l'ONPS. Au
niveau du siège, 386 employés évoluent
dans le domaine graphique ; 254 sont dans l'administration
; 159 au niveau de l'unité de Belouizdad
et 584 sont répartis à travers les
différentes wilayas. Notre chiffre d'affaires
tourne autour de 1290 millions de dinars. Ce chiffre
d'affaires est réduit car le coût du
livre est administré, soit environ 75 dinars
en moyenne le manuel. Nous essayons par conséquent
d'équilibrer notre budget en faisant de la
prestation de services et la commercialisation du
parascolaire ; nous sous traitons aussi notre réseau
pour la diffusion et le transport.
Etes-vous prêt à subir la concurrence
suite à l'ouverture de votre marché?
Il va en effet y avoir de la concurrence. Mais dans
ce cadre, l'ONPS a tous les atouts de son côté.
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Nous sommes en train d'améliorer la qualité
de l'impression et le privé nous y aidera.
A ce propos, toutes les possibilités de partenariat
sont ouvertes.
Que diriez-vous à ces partenaires qui
voudraient investir?
Nous avons la connaissance du marché du manuel
scolaire et les moyens aussi bien d'impression que
de distribution. Il ne suffit en effet pas d'imprimer
le livre ou bien de l'importer, il faut aussi l'acheminer
vers l'élève au niveau de l'établissement
et le vendre. Pour ce faire, le seul réseau
qui touche tous les établissements scolaires
est le nôtre. Même au sein des écoles,
nous avons des points de vente.
Quelle est actuellement votre démarche
en direction des investisseurs?
Nous avons un collègue membre dans tous les
syndicats du livre. Il est là d'abord pour
défendre et le livre en général
et le livre scolaire en particulier ainsi que les
intérêts de l'entreprise, proposer
le partenariat à tous les éditeurs
membres du syndicat et qui, bien sûr, nous
intéressent. Il y a aussi eu des contacts
avec des éditeurs étrangers, tels
Hachette ou Vivendi, qui sont intéressés
par notre réseau. Pour ceux qui importent,
nous proposons de diffuser moyennant notre part.
Nous ne recherchons donc pas des partenaires uniquement
dans l'édition, mais également dans
l'impression et la diffusion. Le réseau est
en train de s'améliorer; le marché
n'est pas bien connu par les éditeurs et
les imprimeurs qui ne savent pas combien de manuels
scolaires ils vont imprimer. Nous avons cette information
et pourrons la mettre à la disposition des
futurs partenaires.
Est-ce que vous comptez publier d'autres livres,
en dehors du secteur scolaire?
Avec la réforme qui s'annonce, les besoins
de ce secteur seront multipliés. Pour répondre
à cet énorme marché, il ne
faut pas oublier que l'entreprise est sous tutelle
du ministère de l'éducation et ne
répond, par conséquent, qu'aux besoins
en manuels scolaires. Le manuel scolaire est ouvert
au privé, mais il ne faut pas qu'il y ait
défaillances d'un éditeur au moment
de la rentrée scolaire. Nous pouvons néanmoins
nous ouvrir aux manuels didactiques.
Pouvez-vous nous parler de votre parcours professionnel?
J'ai enseigné dans le sud, ensuite j'ai été
chef d'établissement. J'ai obtenu un détachement
pour études et préparer un diplôme
en Orientation scolaire et professionnelle (la psychologie
appliquée). Par la suite, j'ai réintégré
le ministère de l'éducation où
je m'étais spécialisé dans
la planification de l'éducation. Après
une formation à l'Institut International
de Planification de l'Education de Paris, j'ai été
promu sous-directeur de la planification en 1981.
Depuis cette date je suis au ministère de
l'éducation en tant que cadre supérieur
(sous-directeur et directeur) et ce jusqu'en mai
2001 date à laquelle on m'a confié
la charge de cette entreprise, afin d'essayer d'y
établir une stratégie de développement
et la mettre à niveau.
Avez-vous un dernier message à adresser
aux investisseurs intéressés par le
marché algérien?
La volonté de travailler en partenariat existe;
l'entreprise demande, moyennant les moyens et le
savoir faire qu'elle peut proposer, une assistance
aussi bien dans les domaines de l'impression, de
l'édition que de la diffusion. L'entreprise
est donc résolument ouverte au partenariat
et à toutes les propositions.
NB : Winne n'est pas responsable pour le contenu
des transcriptions non éditées
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