Congo: Interview with Mme Mutangana Linda Nunes De Melo

Mme Mutangana Linda Nunes De Melo

Proprietaire (Brazza Beach Hotel)

2011-02-11
Mme Mutangana Linda Nunes De Melo
Le Brazzaville Beach Hôtel se situe dans un cadre magnifique, calme et verdoyant. La convivialité et la qualité du service y règnent et chacun finit par se sentir chez soi en ce lieu. C’est un établissement unique dans le paysage hôtelier de Brazzaville.

« Le Congo offre aussi la stabilité et la sécurité, car pour investir dans un pays, il est primordial que la paix soit présente. Le Président Sassou-Nguesso œuvre largement au maintien de la paix. Ce contexte de tranquillité permet de se concentrer sur l’avenir et est très favorable à l’investissement »

Mme Mutangana Linda Nunes De Melo, propriétaire du Brazzaville Beach Hôtel




Nous savons que le Brazzaville Beach Hôtel bénéficie d’une excellente réputation, notamment grâce aux différents services de qualités qu’il propose, comme le restaurant, les piscines, la salle de conférence ou la possibilité de payer en euros, par exemple. Pourriez-vous nous fournir une description plus détaillée de votre établissement, allant de sa création à sa gestion actuelle ?

La construction de l’hôtel a débuté en 2001, sous demande du Bureau régional de l’OMS. Après la guerre de 1997, les efforts du chef de l’Etat ont permis le retour de l’organisation internationale dans la zone OMS. Alors propriétaire d’un magasin de mobilier situé à proximité, il m’a été proposé de bâtir une résidence pouvant accueillir les diplomates travaillant à l’OMS. J’ai donc décidé d’investir dans l’hôtellerie. Nous avons alors loué l’Oasis, un établissement de sept chambres que nous avons réhabilité, tout en acquérant d’autres terrains, sur lesquels l’actuel Brazzaville Beach Hôtel est bâti. Nous disposons de quarante-cinq chambres, deux piscines, un restaurant, un bar, une salle de sport, une salle de conférence, d’un accès à Internet, d’un salon de coiffure et de grands espaces verts.

« Il est certainement situé dans l’un des endroits les plus merveilleux de Brazzaville », face au barrage du Djoué. Plusieurs écrivains sont déjà venus s’y ressourcer et profiter de la vue et du calme. Nous comptons d’ailleurs nous agrandir sur l’autre rive du cours d’eau, que nous aménagerons en plage. D’où le Brazzaville Beach Hôtel.

En 2003, le groupe hôtelier Protea s’est occupé de la gérance, pour tenter de d’attirer une clientèle plus large. Une expérience qui a pris fin en 2007, suite à certains désaccords. Nous travaillons à 99% avec une clientèle étrangère, en partenariat avec l’OMS et d’autres organisations dépendantes des Nations Unies lors de leurs conférences, leurs retraites ou pour leur fournir un hébergement à moyen ou long-terme, pour 3 ou 4 mois, voire une année complète.



Le Brazzaville Beach Hôtel est devenu l’un des principaux établissements hôteliers de Brazzaville. Face à la montée de l’offre d’hébergement, comment vous démarquez-vous de la concurrence ?

« Tout d’abord parce que j’attache une grande importance à la qualité de service ». Je m’implique personnellement dans la gestion de l’hôtel et dans la relation avec la clientèle. Nous voulons conserver un contact chaleureux et familial avec le client car, lorsqu’il mange, qu’il dort et séjourne chez vous, il déplace finalement sa vie. Alors « nous le traitons comme s’il était un propre membre de notre famille » pour qu’il se sente aussi bien que possible.

Ensuite, la qualité de service est aussi assurée par un personnel compétent, qui suit régulièrement des formations.



Comment communiquez-vous auprès du public pour faire connaître le Brazzaville Beach Hôtel et ses atouts ?

Créer un lien privilégié passe par un contact permanent et une entière disponibilité pour le client. Cette qualité du service reste la meilleure des communications.

Historiquement, nous avons toujours travaillé en collaboration avec le Bureau Régional de l’OMS. Avant que la route menant à Brazzaville ne soit reconstruite, il y a trois mois, personne ne s’aventurait vers cette zone périphérique, car l’accès était très  compliqué. Maintenant que les voies de communications ont été refaites, nous comptons bien diversifier notre clientèle, accueillir de nouveaux visiteurs et mieux nous faire connaître.

« Concrètement, j’ai l’intention de faire beaucoup de publicité » en travaillant avec plusieurs magazines, des tour-opérateurs, des agences de voyages, pour promouvoir le cadre magnifique dont nous bénéficions. Cet environnement si incroyable m’a d’ailleurs souvent poussé à continuer l’activité, malgré certaines difficultés. Mais maintenant tous les éléments sont réunis pour que le Brazzaville Beach Hôtel rencontre le succès qu’il mérite.



Afin que nos lecteurs puissent avoir une idée plus claire de la taille de l’hôtel, pouvez-vous nous donner quelques chiffres-clefs ?

Notre chiffre d’affaires reste toujours étroitement lié aux événements des organisations internationales, et  grâce à un accès facilité, nous en accueillons plusieurs par mois et les résultats suivent cette tendance à l’amélioration. Quant à l’effectif, il se compose de cinquante employés permanents, répartis en trois équipes –de matin, de journée et de nuit.



Vous avez déjà évoqué quelques projets pour l’avenir. Alors, en tant que propriétaire du Brazzaville Beach Hôtel, comment voyez-vous votre établissement d’ici cinq ans ?

Je pense que, d’ici cinq ans, beaucoup de choses auront changé. Il y a trois ans nous avions vingt-trois chambres. Nous en comptons aujourd’hui trente-huit. Je dirais que le seuil des cent chambres sera certainement atteint dans cinq ans, car un terrain est encore disponible à la construction, tout comme le « beach » sur la rive.

Nous pouvons dire que cette idée d’aménagement du « beach » et l’environnement dans lequel nous nous situons nous laisse sans concurrence. Personne ne peut actuellement prétendre disposer d’un tel cadre, de la beauté de cette nature, du bruit formidable de l’eau et de la vue sur le barrage.



Auriez-vous une anecdote qui vous rende particulièrement fière de votre réalisation à partager avec nos lecteurs ?

Un livre d’or se trouve à la réception de l’hôtel et chaque matin, je prends un instant pour lire les commentaires des visiteurs. « Je dirais que quatre-vingt-quinze pourcent des mots qu’on y trouve sont merveilleux » et montrent que les gens se sentent comme chez eux. Et cela vaut bien plus que l’argent, ça me fend le cœur ! On m’a déjà proposé de me racheter l’hôtel mais je n’ai jamais voulu. Tous nos clients sortent émerveillés.



Votre hôtel bénéficie d’atouts certains, d’une image positive et de forts potentiels. Quels sont alors vos principaux défis au quotidien ?

Le secteur touristique est encore vierge. J’ai donc bien l’intention de continuer à investir, dans l’hôtellerie, mais aussi dans une usine de meubles à Brazzaville. L’idée serait de produire le mobilier localement, car leur importation est très chère et le pays a un fort potentiel dans ce domaine. Une étude est d’ailleurs en cours avec une société italienne, qui a été le fournisseur du mobilier de l’hôtel et qui pourrait bien devenir à nouveau notre partenaire.



Mme De Melo, parlons à présent aussi de vous. Quel a été votre parcours avant de devenir propriétaire du Brazzaville Beach Hôtel ?

Je suis née à Bujumbura (Burundi) de mère burundaise et de père portugais, homme d’affaires et champion de rallye au Burundi. J’ai étudié au Burundi, avant de rejoindre mon père, parti investir dans Trans-Melo, une société de transport routier à Kinshasa (République démocratique du Congo). J’ai fait mes études secondaires dans cette ville, dans l’hôtellerie, un domaine auquel je ne pensais pas du tout. Mais les événements de 1997 nous ont poussés à quitter Kinshasa pour retourner au Burundi. Je suis alors retournée en 1999 à Brazzaville, où j’ai ouvert un magasin de mobilier. Dans cette époque de reconstruction, il est devenu le plus grand magasin de meubles et d’électroménager de la capitale. Suite à cela, un autre magasin a été ouvert à côté de la zone OMS, et c’est à cette occasion que le Bureau régional de l’OMS m’a proposée de construire l’hôtel.



Les richesses et le potentiel de la République du Congo sont peu connus hors des frontières du pays. Nous vous proposons, pour conclure, de délivrez un message aux lecteurs expliquant pourquoi le Congo est un pays attractif aux investissements étrangers.

Le Congo est tout d’abord un pays accueillant et sûr. Vous savez, je suis portugaise mais ici, je ne me sens pas étrangère.

Ensuite, le Congo offre aussi la stabilité et la sécurité, car pour investir dans un pays, « il est primordial que la paix soit présente ». Vous pouvez circuler librement à Brazzaville, sans craindre de se faire attaquer, ce qui n’est pas le cas dans tous les pays d’Afrique. Le Président Sassou Nguesso œuvre largement au maintien de la paix. Ce contexte de tranquillité permet de se concentrer sur l’avenir et il est très favorable à l’investissement. Je ne saurais donc qu’encourager les investisseurs à venir au Congo, car les opportunités ici sont nombreuses et tellement de secteurs sont inexploités.