CZECH REPUBLIC
In the Heart of Europe


V.I.P. INTERVIEWS
MR. BOHUSLAV SOBOTKA
Interview with
MR. BOHUSLAV SOBOTKA


Ministre des Finances de la République Tchèque
Prague, le 24 Octobre 2002

Tel:+420 257 042 108
Fax: +420 257 043 114
www.mfcr.cz
Vous faites partie du nouveau gouvernement qui a été nommé il y a quelques mois. Est-ce que vous pourriez-nous citer quelques-unes des 'top priorités' pour votre ministère?
Il y a en fait trois priorités.
· La première s´agit de mettre en place un nouveau concept du budget d´État et d'établir également les priorités du budget de finances publiques pour la période de 2003 - 2006.

· La deuxième priorité est la finalisation du processus de transformation; qui vise à mettre un terme à l´existence d'institutions établies pendant la période de transformation, c´est à dire des agences nationales, et également de l´Agence de Consolidation.

· La troisième priorité c´est de maintenir de bonnes relations avec la Banque Centrale Tchèque et de mettre en place une politique fiscale et monétaire efficace de facon à ce que notre monnaie n´influence pas les exportations de façon négative avant notre entrée dans la zone euro.

Quand vous parlez du nouveau concept budgétaire, est-ce que l'un des objectifs pour la période 2003 - 2006 est justement de remplir les critères de Maastricht ?

Aujourd´hui, la République Tchèque n´a pas de problème à respecter les critères de Maastricht concernant l´entrée dans la zone euro, sauf un. Il s´agit du déficit des finances publiques par rapport à notre P.I.B. En ce qui concerne les autres critères de Maastricht, la dette publique est égale a 80 % du P.I.B. et la limite de Maastricht est de 60%. On peut dire également que nous avons l´inflation sous contrôle. Cette année et l´année prochaine, l´inflation ne devrait pas dépasser les 2 %. Le déficit dans le rapport des finances publiques et du P.I.B. est au niveau de 6 %. Nous travaillons actuellement sur une réforme du budget public qui devrait amener à une réduction de ce déficit à 4 % en 2006. Notre effort est orienté sur la mise en place des conditions pour pouvoir entrer dans la zone euro aux alentours de 2008 - 2009.

En parlant de la zone euro, les investissements étrangers ont contribué à donner une impulsion à l´économie tchèque. Quelles mesures supplémentaires pourriez-vous prendre pour attirer plus d'investissements étrangers ?

La République Tchèque est en très bonne position parmi les pays d'Europe centrale en ce qui concerne les investissements étrangers par tête d´habitant. Nous avons préparé pour les investisseurs des conditions très favorables, notamment dans la construction de zones industrielles, mais également dans l'attribution d'aides apportées par le gouvernement, qui sont tout à fait conformes aux conditions imposées par l´Union Européenne. Et bien sûr la République Tchèque profite de l´avantage comparatif qui consiste dans la main-d´œuvre relativement bon marché et en même temps très qualifiée et flexible. Les investisseurs étrangers en ont déjà fait bonne expérience. Pour améliorer cet environnement, il est nécessaire d'accélérer la réforme du Registre de Commerce pour pouvoir enregistrer les nouvelles sociétés dans des délais plus rapides. Tout cela rentre dans un contexte de fonctionnement plus flexible de notre système judiciaire. Dans les années à venir, nous prévoyons une réduction du taux des impôts des personnes morales et des corporations.
Une chose qu'il est importante de mentionner ici, c´est le fait que les investisseurs étrangers apprécient ou ont déjà apprécié la stabilité de notre politique sociale. En République tchèque il n´y a pas pratiquement pas de grèves. Il y a un très bon niveau de dialogue social entre employeurs et syndicats. Le gouvernement y joue un rôle d´intermédiaire.

En même temps il y a des preuves que les investissements étrangers, notamment français, ont augmenté, et plus spécifiquement dans le secteur bancaire, comme c´est le cas de Komercní banka qui a été rachetée par Société Générale. Comment voyez-vous l´évolution des investissements francais dans votre pays ?



D´abord je dois dire que la privatisation du secteur bancaire a laissé une grande place pour les investisseurs étrangers et je suis vraiment content de voir que c´est un investisseur francais - la Société Générale- qui en a profité. Le secteur bancaire en République Tchèque est maintenant complètement privatisé; il n´y a plus de banques d´État ou semi-étatiques. En général, l´économie tchèque est déjà une économie hautement privatisée.
Concernant les autres opportunités de privatisation, en ce moment nous attendons une privatisation du holding pétrochimique Unipetrol. Il s´agit d´un groupe très important au niveau de l´industrie chimique tchèque qui contribue de façon considérable à l'augmentation du P.I.B. Nous attendons aussi la finalisation de la privatisation d´État dans le secteur des Télécoms; également dans le secteur d´énergie électrique où d'ici fin 2003, l'entreprise semi-étatique CEZ aura terminé sa privatisation. Il existe également une organisation qui s´appelle Czechinvest et qui est en charge d'assister les investisseurs étrangers dans leur participation à l'économie Tchèque.
Si l'on regarde les différentes sociétés qui seront privatisées d'ici peu, ou même l´économie tchèque dans son intégralité, où voyez-vous le plus d´opportunités pour les investisseurs étrangers ?

Il existe de grandes opportunités pour les nouveaux investissements étrangers, ou 'greenfield investments' comme on les appelle couramment, principalement dans l´industrie automobile. D´après moi, il existe également de grandes opportunités pour les sociétés dans le domaine de l'industrie mécanique ou éléctronique. L´industrie mécanique en particulier a une longue tradition en République Tchèque et il y existe une main-d´œuvre très qualifiée.

Un autre vecteur pour inciter les investisseurs étrangers à investir dans le pays c´est la bourse. Comment voyez-vous l´état de la Bourse à Prague ?

Je dois dire que le marché des capitaux tchèques est conforme aux standards européens. Nous avons également un organisme indépendant de surveillance de la Bourse des marchés des capitaux, c´est à dire la commission des opérations boursières. La Bourse de Prague est considérée comme une bourse régionale plutôt petite, d´importance régionale, où un nombre restreint de titres sont négociés. Je pense également qu´il y existe de la place pour l'émission d' actions de sociétés étrangères. Et bien sûr en République Tchèque, il existe un marché développé des obligations.

L'intégration de la Bourse de Prague dans le système européen est-elle une chose importante selon vous ?

On ne peut pas imaginer le futur de la Bourse de Prague sans collaboration avec des bourses importantes comme celles de Frankfurt, de Londres ou bien de Vienne.

Quel est votre plus grand challenge à venir?

C'est parfaitement clair, c´est la préparation du budget public de telle sorte que cette nouvelle réforme contribue à la consolidation des finances publiques et également à la réduction du déficit.

Nos lecteurs aiment bien savoir comment les gens que nous interviewons arrivent à leur position. Et quand on est un ministre si jeune que vous (31 ans), comment est-ce qu'on arrive au poste de Ministre des Finances ? Pourriez-vous nous donner un apercu de votre carrière.

Il faut dire que j´ai commencé ma vie politique très tôt, c´était dans le contexte de grands changements dans la société tchèque en 1989. A cette époque-là, il y avait une vague de jeunes hommes politiques qui sont entrés dans le parti socio-démocrate et qui ont trouvé leur place dans le système politique plus tard. J´ai commencé ma carrière dans ce parti ensemble avec Monsieur Gross et Madame Buzková et nous sommes tous les trois ministres du gouvernement de Monsieur Špidla. En ce qui concerne mes études, j´ai fait la faculté de droit et à l´âge de 25 ans, j´ai été élu comme député dans le parlement. J´ai aussi travaillé dans le Comité budgétaire. Et un peu plus tard je suis devenu chef du parti des Socio-démocrates pour le parlement. A partir de cette position, je suis devenu ministre en 2002 après les élections. A présent je suis le ministre le plus jeune du gouvernement.
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