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September 28th, 2000



The Republic of Guinea
No case for mistaken identity.









Mr Anouar Jichy, Directeur Général

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JASMIN TRADE HOUSE

Manager:
Mr Anouar Jichy, Directeur Général

Contact:

BP 2877 - Quartier Sans Fil
Route du Niger
Conakry
République de Guinée
Tel (224) 12 66 44 09 / 41 44 09
Fax: (224) 12 41 39 33
Strategy

Interview de
Monsieur Anouar Jichy,

Directeur Général

Q: Pouvez-vous nous parler de l’histoire de votre société ?

R: La Jasmin Trade House dont je suis le directeur général est spécialisée dans le traitement du poisson destine a l’exportation. Nos produits sont principalement destines a l’union européenne surtout(France, Belgique et Italie). Notre société bénéficie d’un agreement technique No 48D.N.PM-MPE96 en date du 18 MARS 1996. La société a aujourd’hui acquis une expérience dans la sélection et la conservation des produits de la mer grâce a l’assistance technique de la Direction Nationale de la Pêche Maritime sous-couvert du ministère de la Pêche. Compte tenu des résultats encourageants de la société, nous avons juge nécessaire de faire l’extension des capacités de sélection et de conservation des produits de la mer conformément aux principes de l’union européenne.

Depuis que la compagnie Air Afrique a supprime ses vols-fret sur Rome, nous avons perdu notre clientèle italienne qui était pourtant très importante. Actuellement, nous nous concentrons sur Paris et Bruxelles. La bonne nouvelle, c’est que depuis juillet 1998, l’union européenne vient d’accepter que la Guinée exporte ses produits de mer vers l’Europe. Il faut rappeler que l’union européenne importe une grande quantité de poissons.

Nos ventes se font directement a des grossistes ou a des mandataires qui sont les deux pôles traditionnels d’importation des produits de la mer. Depuis quelques temps et compte tenu des difficultés que nous rencontrons au niveau du paiement, nous vendons directement aux consommateurs.

Nous ne nous limiterons pas seulement au négoce. Nous voulons également produire et commercialiser nos propres produits a travers nos bases européennes. Tout cela nous comptons le faire avec des fonds propres. Vous savez les banques prêtent a des taux d’intérêts très élevés soit 27%.

Q: Pourriez-vous nous parler des difficultés de votre société ?

R: Actuellement, nous avons la chance d’avoir un client sérieux a Rouen en France. Il s’agit d’un centre d’import avec lequel nous coopérons depuis plus de huit mois. Nous faisons également de la sous-traitance avec la COGIP qui nous commande des produits de la mer.

Lorsque récemment la FAO nous a rendu visite, ils nous ont conseille de nous installer au bord de la mer pour éviter de polluer le centre-ville ou nous étions installes auparavant.

La société Jasmin est la première société a avoir fait une demande auprès du ministère de la pêche pour la construction d’une centrale de traitement des produits de la mer en Guinée. Les travaux de cet important projet commencent a la fin de septembre. Cette centrale sera sur une surface de 350 mètres carrés. Grâce a elle, nous comptons bien améliorer notre rendement. Nous ferons en plus du poisson frais qui représente aujourd’hui 4a6 tonnes, du poisson congelé.

Q: Parlez-nous de votre marche en Europe.

R: Bien que la Guinée a reçu le feu vert pour exporter ses produits vers l’Europe, la Belgique tarde a ouvrir son marché a nos produits. Nos clients belges sont contraints d’aller jusqu'à Régis pour s’approvisionner. Nous espérons que d’ici a la fin de ce mois, les autorités belges accepterons d’ouvrir leur marché afin de satisfaire la demande dans ce pays qui avoisine les 5 tonnes.

Q: Avez-vous des bateaux de pêche ?

R: Non. Notre société pré-finance des barques pour la pêche. Nous assurons la nourriture pour les pêcheurs, ainsi que le carburant et la glace. En ce qui concerne la glace, nous avons notre propre production de glace. Les pêcheurs vont en mer pour deux ou trois jours et débarquent le poisson.

Q: En comparaison avec les autres pays, quelle est votre particularité en matière de pêche ?

R: En prenant l’exemple du Sénégal, il faut dire que le secteur de la pêche, dans ce pays, bénéficie du soutien financier de l’Agence française de Développement et d’autres organismes. Par contre, chez nous les sociétés de pêche évoluent sans aucun soutien extérieure. Dans ce secteur, nous étions 23 sociétés d’exportation des produits de la mer. Depuis la création d’une direction nationale de la pêche, le nombre a été revu a la baisse suite aux nouvelles normes. Aujourd’hui, nous sommes a six sociétés d’exportation de produits de mer.

Si nous étions finances par ces mêmes organisations internationales, nous sommes convaincus que nous ferions plus. Malheureusement, nous ne pouvons emprunter aux banques a cause des taux d’intérêt élevés.

Q: Parlez-nous de la qualité de vos produits ?

R: Il est reconnu en Europe que la Guinée a les meilleurs poissons au monde. Aujourd’hui, la Guinée occupe la deuxième place sur le marché d’exportation des produits de la mer, principalement le poisson frais. Le Sénégal est en tête. La Mauritanie arrive en troisième position juste derrière nous. Encore que ce sont des sociétés guinéennes qui envoient du poisson a Dakar pour le réexporter sous le couvert de sociétés sénégalaises. Les eaux sénégalaises ont été vidées de leurs ressources halieutiques.

Q: Pourquoi ne faites-vous pas appel a des sociétés européennes ?

R: Les sociétés européennes ont perdu notre confiance. Notre société a déjà perdu 43.000 dollars us en moins de 60 jours. Nous avons été victime de truanderie de la part de la société Fresh Fish qui totalisait sept cheques impayés. Maintenant, nous sommes très prudents dans la livraison. Lorsque, par exemple, la facture des trois livraisons hebdomadaires est impayée, nous refusons catégoriquement d’effectuer la livraison suivante jusqu’au paiement de la précédente. Entre ces grossistes et nous, la transaction se fait juste par le biais du téléphone et du fax.

Q: Si vous aviez l’occasion de coopérer avec une société étrangère, quelle sera votre position ?

R: Nous serions ravi de coopérer avec n’importe quelle société étrangère prête a investir en République de Guinée dans le secteur de la pêche. Nous sommes prêts a coopérer dans le cadre d’un troc pour développer ce secteur.

Q: Les normes en Amérique et en Europe sont les mêmes ?

R: Je pense que ce sont les mêmes normes. Prenons le cas de la "dorade". D’après les informations, c’est un poisson de luxe qui coûte cher. Actuellement, nous en exportons vers la France. Il existe des dorades de 300g, 400g, 500g et 600g mais nous exportons souvent des dorades qui pèsent jusqu'à 5kg/piece. Ces dorades sont pêches a la ligne.

Nous pêchons beaucoup d’autres variétés de poissons comme le capitaine, le barracuda, la carpe rouge, etc. Les espèces les plus demandées sont le thiof, le capitaine, le merlon, etc. Nous avons un client a Bruxelles qui demande pour ses clients d’Anvers, cinq tonnes de capitaine.

Q: Et les crustacé ?

R: Nous n’exportons que du poisson.

Q: Avez-vous un dernier message pour nos lecteurs américains ?

R: Nous encouragement vivement les sociétés américaines qui veulent venir investir en Guinée. La porte reste ouverte a tout le monde. Nous gardons espoir en ce pays. C’est pourquoi nous avons investi ici dans le secteur de la pêche qui recèle de nombreuses potentialités. Un consultant de la FAO disait que chaque dollar investi dans la pêche rapporte cinquante fois plus que dans l’agriculture.


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© World INvestment NEws, 2002.
This is the electronic edition of the special country report on Guinea published in Forbes and Far Eastern Economic REVIEW.
February 4th, 2002 Issue. Developed by AgenciaE.Tv