The Republic of Guinea
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Mr . Sekou Sangare, Directeur Général de Air Guinée

Contact:
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Conakry, Guinea
Tel: (224) 454609
Fax: (224) 412907
Email: Airguinee@mirinet.com




Compagnie Nationale de Transport Aérien

Interview de

Mr . Sekou Sangare,
Directeur Général

14 Avril 2000





Est ce que vous pouvez nous donner un aperçu historique de la création de l'entreprise et de ses activités de transport ?

La compagnie nationale Air Guinée a été créée le 30 décembre 1960, Air Guinée existe depuis 40 ans. Son objectif consiste à assurer le transport aérien des personnes et des biens à l'intérieur du pays, en Afrique et dans le monde entier . Pour accomplir ces missions, très tôt le gouvernement guinéen a noué des accords de coopération, d'abord avec la Tchécoslovaquie et l'union soviétique pour acquérir les premiers avions et assurer la formation des pilotes et des techniciens. Dans un deuxième temps, cette coopération a été élargie aux Etats Unis d'Amérique pour former les premiers agents commerciaux. En fait les opérations commerciales de la compagnie ont démarré en 1962 à l'intérieur du pays et se sont progressivement étendues aux pays voisins et enfin à la sous région ouest africaine. Par rapport à ces premières années de croissance, Air Guinée est confrontée aujourd'hui à une diminution de sa flotte. En effet, la CNAG disposait en 1987 d'un Boeing 737-200C acquis tout neuf en 1981,un B707-200, un B 727-200 et un Dash 7 de 50 places qui effectuait essentiellement la desserte de l'intérieur du pays. Dans le cadre des opérations de restructuration des entreprises publiques en 1987, la décision a été prise de vendre le Boeing 727 et le B-707. Seuls le B-737 et le Dash 7 sont restés dans le portefeuille de Air Guinée. Le Dash 7 est tombé en panne en mai 1994, et depuis ce temps seul le B737 est opérationnel . Il effectue les vols dans une grande partie des pays de la CEDEAO jusqu'à Kinshasa. Il est également utilisé pour les vols présidentiels, c'est à dire les déplacements officiels du chef de l'Etat . En 1997 pour répondre aux besoins existants sur le réseau domestique, la CNAG a décidé d'acquérir auprès de la compagnie chinoise un avion de 50 places Y-700. Voilà donc globalement l'historique de la compagnie.

Quels sont les résultats de l'entreprise en terme de nombre de passagers et pouvez vous également nous parler du nombre de travailleurs qui contribuent à l'activité de la compagnie ?

Avec un seul Boeing 737-200C et le Y-700 utilisé essentiellement à l'intérieur du pays, Air Guinée transporte en moyenne 45.000 passagers par an et son chiffre d'affaire annuel oscille entre 8 et 10millions $USD. Les escales que nous desservons sur le réseau régional sont : Bamako, Accra, Banjul, Dakar , Abidjan, Kinshasa, Monrovia, Freetown, Lagos avec une moyenne de 40 heures de vols par semaine .Avant la fin de l'année en cours les escales de Bissao et de Libreville seront opérationnelles. Tout le personnel totalise 250 travailleurs à fin 1999 avec une masse salariale de 45.000.000 FG par mois soit l'équivalent de vingt sept mille dollars US.



Quel est le rapport entre le gouvernement et la compagnie dans le cadre de la programmation et de l'évolution des vols assures par la compagnie?

Le 1er élément est que depuis notre création jusqu'à la date d'aujourd'hui l'Etat est le seul actionnaire de la compagnie donc l'entreprise est la propriété entière de l'Etat ( 100%). Le 2 eme élément est le fait qu'Air Guinée a le statut d'entreprise publique autonome. Cette autonomie qui est intervenue ces dernières années donne à Air Guinée la liberté d'assurer librement toute la programmation sur ses lignes et de fixer ses tarifs en ne tenant compte que du seul critère de rentabilité. A titre d'illustration, nous venons de décider l'arrêt des vols sur le réseau domestique en raison du déficit important engendré par son exploitation. Toutefois, en arrêtant provisoirement nos opérations, nous avons lancé une réflexion profonde pour trouver des solutions adaptées à l'exploitation du réseau domestique. Il sera ensuite utile de discuter avec l'Etat de nos propositions de façon à ce que si l'exploitation doit se faire qu'elle se fasse dans des conditions économiques et financières profitables à Air Guinée. En effet5, la compétitivité du transport terrestre s'est considérablement améliorée ces dernières années au point que les tarifs de la compagnie déjà insuffisants pour couvrir les charges directes, sont élevés par rapport à ceux du transport terrestre avec un rapport de 2 à 4. Nous sommes ainsi contraints de revoir notre stratégie en matière de choix des types d'aéronefs et de prestations à offrir aux passagers sur le réseau domestique, sans écarter l'éventualité d'Aides bien ciblées de l'Etat. il faut également indiquer que l'Etat est un des clients importants de la compagnie puisque nos prestations uniquement en matière d'affrètement pour les vols VIP représentent près de 10% en 1999 de notre chiffre d'affaire. Nos factures ont toujours été payées à temps.
On parle de partenaire de l'entreprise, quel pourrait être le genre de partenariat ou les éventuels investisseurs qui vous intéresserait, et s'intégreraient dans le schéma de développement du pays ?

Air Guinée en tant qu'entreprise est vivement intéressée par la participation d'un partenaire privé. Nous estimons que ce partenaire privé pourrait adopter à la fois des équipements (en priorité des avions) et du savoir -faire ; donnant ainsi à Air Guinée les moyens de combler son retard sur les autres compagnie de la sous région. Plusieurs schémas sont possibles pour obtenir cette participation du privé. Il est envisageable par exemple que le privé rentre dans le capital de Air Guinée par le biais d'une opération de vente d'une partie des actions de l'Etat. Dans ce cas, nous disons qu'il faut rester pragmatique et réaliste s'agissant de cette hypothèse car , lancer une opération de privatisation d'une compagnie comme la nôtre qui n'a qu'un seul appareil et dont la dette à court terme est pratiquement l'équivalent d'une année de chiffre d'affaire ne serait pas intéressante pour un partenaire privé sérieux. Au préalable, il faut trouver une solution à ce problème de la dette de Air Guinée au niveau de l'Etat. Une autre possibilité est d'envisager une phase transitoire, que le partenaire privé et Air Guinée conviennent d'une exploitation commune des droits de trafic pendant que, parallèlement, des mesures d'ajustement seront mises en ouvre par la compagnie à l'instar de la mise en place de structure de gestion légère et professionnelle dotée d'outils de gestion performants, la formation des ressources humaines, la création d'un environnement de travail favorable, l'allègement de l'effectif du personnel etc... Au bout de la phase transitoire le partenaire privé pourrait rentrer dans le capital en rachetant à l'Etat une partie de ses actions. En tout état de cause, il nous faut donc envisager dans la perspective de la participation du privé les solutions réalistes et faisables qui lui offrent suffisamment d'incitations. Nous estimons qu'une telle opération est possible puisqu'un marché porteur existe et que des avantages réels sont offerts par Air Guinée : droits de trafic en Afrique, au Moyen Orient et en Europe et existence de techniciens professionnels prêts à redonner à leur compagnie une nouvelle opportunité de développement dans un contexte nouveau où l'Etat ne subventionne plus et la compagnie doit vivre de ses propres ressources.

Combien de temps vous faudra-t-il pour arriver à cette opération de privatisation ?

De notre point de vue, je dois dire aujourd'hui que nous sommes prêts à lancer ce partenariat. Nous sommes entrain de travailler sur des propositions concrètes. Par exemple, Nous pouvons exploiter les droits de trafic dont dispose Air Guinée en Afrique et au Moyen Orient en passant des accords commerciaux avec certaines compagnies aériennes. Ainsi des passagers de Air Guinée pourraient aller en Afrique Australe ou au Moyen Orient en empruntant d'autres compagnies avec lesquelles ces accords seraient signés. De même, nous sommes à la recherche d'un partenaire privé qui puisse exploiter à son compte les droits de trafic dont nous disposons sur Paris et Bruxelles à la seule condition qu'il nous fasse des reversements supérieurs à ce que Sabena et Air France nous donnent aujourd'hui. C'est un projet concert que nous sommes entrain d'étudier . Nous sommes prêts à examiner l'ensemble des modalités d'exécution de ce partenariat qui permettrait à air Guinée d'améliorer sa trésorerie.

Que représente le chiffre d'affaire de ces droits réservés par Air France et Sabena ?

Aujourd'hui il représente à peu près 7 à 10% du chiffre d'affaire.

Concrètement est-ce que vous demandez au nouveau partenaire un engagement véritable à former et à faire bénéficier Air Guinée de son savoir faire et technique ?

Absolument la formation des employés est très importante, c'est vrai que Air Guinée est confrontée à des problèmes d'équipement et de formation. Quand on prend les techniciens ou les pilotes il y en a beaucoup qui sont à la porte de la retraite donc il faut investir dans la formation et l'équipement des ateliers de maintenance avec des outils perfectionnés.

Vous en tant que directeur qu'elle est votre stratégie pour convaincre un éventuel partenaire ?

Pour rechercher un partenaire il faut d'abord créer la confiance, le deuxième point c'est de lui proposer dans le cadre d'une négociations ouverte, un projet avec des objectifs concrets et des modalités pour son exécution. Au terme de la négociation, chaque partie devra respecter ses engagements. En ce qui nous concerne le préalable c'est l'appui de l'Etat pour décharger Air Guinée du poids excessif de son endettement de court terme. Ensuite l'Etat doit réaffirmer sa volonté politique de se désengager de Air Guinée au profit du secteur privé. Sur ces points, nous sommes tout à fait d'accord avec notre Ministère de tutelle et notre gouvernement. L'objectif étant de donner la capacité à une nouvelle Air Guinée qui sera plus efficace et plus compétitive sur le marché libéral du transport aérien. Ceci offre ainsi à Air Guinée les bases pour la recherche d'un partenaire privé.

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© World INvestment NEws, 2000.
This is the electronic edition of the special country report on Guinea published in Far Eastern Economic Review (Dow Jones Group)
September 28th 2000 Issue.

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