ALGERIA
la Nouvelle Generation














Mr. SAMY BOUKAILA

Interview avec

Mr. SAMY BOUKAILA
Vice-President de BKL
Pourriez vous nous donner un aperçu de votre entreprise?

La BKL est une entreprise familiale qui a été initiée par mon père Abd El Wahab Boukaîla en 1970. Il avait décidé d’introduire en Algérie la fabrication des fenêtres et murs rideaux en aluminium. Il y avait au début une entreprise française qui s’appelait Michelaire, puis mon père a décidé de créer la société ERAL, études et réalisations en aluminium, qui est une petite entreprise familiale composée de 50 personnes et qui se chargeait des gammes de menuiserie européenne notamment ALCANE, RAYNOLDS. Le marché a évolué et l’Algérie est allée vers une plus grande industrialisation, et les gammes aluminium que nous utilisions qui étaient des gammes étrangères ont été suspendues à l’importation vu l’état de l’économie administrée. Il y avait une usine d’Etat qui se chargeait de produire de l’aluminium, notre entreprise était donc au même niveau que les entreprises locales, la société commençait à chuter alors qu’il était nécessaire que cette dernière évolue et afin d’évoluer, mon père et moi-même avons, de ce fait, recherché d’autres possibilités d’affaires avec les nouvelles technologies allemandes dans le domaine des polymères, qui s’appelle aujourd’hui la menuiserie PVC et qui est un produit très populaire en Europe ainsi qu’aux Etat-Unis, car ce sont des produits extrêmement isolants. Vers 1988 nous avons créé une nouvelle industrie qui est la BKL. Initialement, nous importions des profiles aluminium chez les gammistes. Aujourd’hui BKL est producteur et gammiste de profiles en aluminium. Notre capacité de production avoisine les 10 à 15.000 logements par an, ce qui équivaut à 140.000 fenêtres par an. Le produit est fortement exporté depuis le début des années 90. Tout au long de l’année 95 jusqu’à ce jour nous avons fait un effort sur le marché national pour vulgariser ce produit. Le monde des polymères va de la bassine ou du seau d’eau à la navette spatiale, ce qui prouve la particularité de cette technologie pointue et qui ne cesse d’évoluer. Nous avons une modeste part de marché qui est égale à 2,5%, ceci est du à l’absence de l’Etat concernant le secteur d’industrie PVC. Notre objectif en ayant choisi ce secteur d’activité était de répondre à un besoin, étant donné notre professionnalisme dans le domaine des fermetures. Nous avons ainsi décidé d’intégrer une autre technologie qui est celle des polymères, et celle des pétrochimiques. Une de nos réalisations les plus connues sont les trois tours de Garidi, nous avons fait nombreuses réalisations afin de faire connaître le produit. Nous avons aussi énormément dirigé nos efforts vers l’exportation en Europe, nous somme en phase de réussite vue la régularité de nos livraisons. Nous avons l’avantage en Algérie d’avoir un taux de change fortement en faveur des exportations, et des coûts de production bien inférieurs à ceux de l’Europe, et bien sûr une proximité à l’Europe, comme nous sommes à peine 24 heures en bateau, et à 1 heure par avion. Aussi, la grandeur du marché algérien est en notre faveur.

Pouvez nous faire partager les chiffres clefs de votre entreprise ?

Les effectifs en ce qui concerne la BKL sont environ de 410 personnes, les entreprises émergeantes sont des entreprises qui ont basé leur expansion sur le commerce et non sur l’industrie. C’est bien après qu’elles ont transigé vers l’industrie. Notre capacité à 100% est de 14.000 fenêtres ce qui équivaut à 1100 tonnes de production. En faisant des investissements, ce coût peut doubler du jour au lendemain, mais nous ne voulons pas nous lancer dans plus d’investissements avant d’être sûr d’avoir saturé notre capacité actuelle. Comme nous sommes une unité intégrée nous avons plusieurs unités de travail: le produit d’une usine alimente une autre, nous avons 5 ateliers qui s’alimentent les uns les autres, en terme de surface, nous sommes installés sur une surface globale de 5500 m² couverts, en terme de chiffre d’affaire, en travaillant sans arrêt, nous arrivons à accumuler l’équivalent de 25 millions de dollars. Il y une reprise sérieuse pour l’année 2003 car l’entreprise a subi des pertes sérieuses ces dernières années. Les exportations nous ont permis de rester sur le marché. En terme de management nous sommes une entreprise qui a subi une première mise à niveau par le MIR, nous sommes en cours de certification ISO 2000 avec SGS d’ici la fin de l’année. En terme de certification de produits, nos derniers sont certifiés par l’entreprise ENAT, certification russe car nous avons beaucoup exporté en Russie au début des années 1990. Nous sommes en cours de certification avec l’AFNOR et le NF/CFTB et, probablement aussi, nous serons certifiés par Rosenheim en Allemagne, ceci afin d’assurer la clientèle en ce qui concerne nos produits qui répondent parfaitement aux normes européennes, et notre système de management, qui est un système de management de qualité.
Avez vous une stratégie de diversification ?

Elle est justement en cours. La stratégie que nous avons adoptée en première phase était une stratégie de survie dans des moments où l’économie était en totale récession, si ça n’est en totale dépression, mais la nouvelle stratégie de deuxième phase est plutôt une stratégie de diversification. Nous avons une société de construction en cours de formation qui est en joint venture avec une société canadienne, et qui me demande d’être acteur prépondérant dans le domaine de la construction des logements locatifs. Nous avons d’autres domaines en terme de partenariat dans le domaine de la télécommunication qui sont en négociation avec d’autres groupes étrangers. Nous avons aussi des stratégies de diversification dans le domaine de la distribution qui sont en cours de négociation avec d’autres grands groupes.

Comment voyez vous votre entreprise à l’avenir ?

Je la vois comme un holding avec un nombre de filiales actives dans les divers secteurs de l’économie, notamment le secteur du bâtiment, des télécoms et celui de la distribution.

Nos lecteurs sont comme vous des leaders. Pourriez vous nous donner un aperçu de votre parcours professionnel ainsi que votre plus grande satisfaction dans ce même cadre ?

Plus le jeu est difficile, moins il y de joueurs. C’est ce que mon père m’a toujours dit, il y toujours un risque dans les investissements. Mon parcours professionnel a débuté en Algérie vers 1985, l’environnement commercial algérien est extrêmement imprévisible c’est un environnement qui s’organise, où le challenge est très important, c’est aussi un environnement qui peut apporter énormément de gratification en terme de succès. Il n’ y a malheureusement pas beaucoup d’acteurs mais c’est un marché très intéressant.

Quels sont les pays auxquels vous avez eu affaire et quels sont les marchés que vous comptez conquérir ?

Les marchés sur lesquels nous sommes présents sont initialement la Russie, le Moyen-Orient, notamment l’Irak et la Libye, mais notre préoccupation majeure est d’exporter vers les pays occidentaux ce qui a toujours été notre premier objectif afin de démontrer qu’il y a possibilité de s’affairer avec l’Algérie dans des rapports intéressants. Nous faisons affaire notamment avec l’Espagne, nous allons être très présents sur l’Europe vu l’uniformisation des prix et des lois. Nous voulons toucher le marché canadien et américain étant donné leur professionnalisme en ce qui concerne le PVC, mais il y a beaucoup à faire sur le plan de la communication et de la proximité. Les marchés du Moyen-Orient sont aussi très intéressants. Pour les marchés que je n’ai pas mentionnés, ce sont des marchés méconnus, donc risqués. Nous avons des possibilités au Nigeria mais nous y allons sur la pointe des pieds.

Quel serait votre dernier message quant aux autres entreprises qui voudraient s’affairer avec vous ?

Le seul message que je pourrais passer, c’est: si vous êtes à la recherche de challenges, votre place est en Algérie, il y a fortement à faire en Algérie, d’autant plus que le pouvoir d’achat algérien évolue avec la croissance économique.

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© World INvestment NEws, 2002.
This is the electronic edition of the special country report on algeria published in Far Eastern Economic REVIEW.
November 28th, 2002 Issue. Developed by AgenciaE.Tv