Pouvez-vous nous parler de l'historique du forum, son développement et sa mission?
Le forum a été crée en octobre 2000. C'est une association de chefs d'entreprises qui agissent dans la production de biens ou de services. La plupart des entreprises membres sont des entreprises privées, mais nous comptons avoir également des entreprises publiques comme membres dans l’avenir.
Au départ le forum comptait 35 membres fondateurs et aujourd'hui nous sommes au nombres de 83, actifs dans toutes les régions du pays, l'est, l'ouest, le sud…. Le chiffre d'affaires est de 220 milliards de dinars.
L'objectif de ce forum est la création d'une organisation légère et facile à gérer, où les entreprises peuvent avoir un espace pour réfléchir aux questions économiques, analyser des thèmes qui concernent les conjonctures et formuler des solutions à l'intention d'abord des pouvoirs publiques, pour aider à la prise de décision. Par la suite, nous voulons développer un certain nombre de services au bénéfice de l'entreprise, afin de guider le chef d'entreprise. Ce n'est donc pas un syndicat.
L'adhésion au forum se fait par agrément par le conseil exécutif, le forum est constitué d'une assemblée générale, et d'un conseil exécutif. Nous avons déjà eu à organiser des séminaires, colloques, soit au niveau national ou international.
Quels sont selon vous les besoins réels des entreprises algériennes?
Les besoins sont multiples et dans tous les domaines. Tout doit être conforme aux nouvelles réformes et options. Les besoins sont le financement de l'investissement, l'accès aux marchés extérieurs, la certification, la remise à niveau…D'autant plus que l'entreprise privée n'a la totalité de la maîtrise de son épanouissement que récemment. Beaucoup de choses sont déjà faites mais d'autres sont en retard. Notre rôle est donc d'attirer l'attention des pouvoirs publics par nos contributions, nos propositions, afin que les choses aillent plus vite.
Quels sont vos besoins urgents?
La concertation facilite la tâche du chef d'entreprise, pour qu'il ne soit pas gêné dans son exercice de gestion et ses projets. L'échange doit être permanent entre les autorités publiques et les chefs d'entreprises, qui eux vivent les problèmes et sont sur le terrain.
L'entreprise privée contribue à la croissance par l'investissement. Le secteur privé peut faire plus si les conditions sont bonnes.
Quelle est l'importance aujourd'hui du secteur privé en Algérie par rapport au secteur public, présent pendant plusieurs années?
C'est au secteur public qu'on attribuait le rôle de moteur dans l’ancienne organisation de l’économie. Avec les réformes que nous avons engagées au début des années 80, le secteur privé a commencé à prendre de l'importance jusqu'à sa domination dans l’économie par rapport au secteur public, puisque hors hydrocarbures, il est à 75 % du PIB. C'est lui donc qui domine, sauf en mécanique et sidérurgie. C'est lui qui soutient la croissance puisque le secteur public a une croissance négative. De toutes les manières, tout va être privatisé.
Quelle est votre opinion sur la mondialisation de l'Algérie?
Nous sommes pour l’ouverture de l'économie, car cela est inévitable. Il faut que nous nous préparions à cela, non seulement les autorités économiques, mais aussi les entreprises et les chefs d'entreprises, afin de travailler sur un programme et pouvoir intégrer correctement le marché mondial. Ce qui nous fait peur, c'est de n’être pas prêts à temps. | Quelles sont les mesures préconisées par le forum pour assurer une économie forte et prête à cette mondialisation?
Nous avons rédigé des documents dans lesquels nous proposons des solutions sur le plan économique et dans tous les domaines. Nous avons également organisé un débat dont le thème était: quel développement pour l'Algérie et quelles sont les propositions en matière d'agriculture et d'industrie?
Nous avons donc alimenté le débat économique par des propositions de solutions économiques concrètes. Nous parlons également de mise à niveau des entreprises nationales pour qu'elles puissent aborder le marché international. Cette mise à niveau doit être aidée par les pouvoirs publics.
Quelles sont les actions que vous avez entreprises pour mettre à niveau votre propre entreprise?
Depuis que nous existons nous n'avons pas cessé d'investir. Nous sommes également en train de nous certifier ISO 2000. L'audit est dans 15 jours. Mais nous avons besoin d'aller plus vite dans la mise à niveau, d'augmenter la capacité et d’essayer de réduire les coûts par des économies d'échelle. Il faut qu'il y ait donc une aide. Nous avons demandé une aide au niveau du Ministère de l'industrie pour la certification , mais nous n'avons rien reçu. C'est à dire que nous nous autofinançons. La plupart des entreprises se certifient par leurs propres moyens.
Il faut que l'Etat comprenne que la mise à niveau n'est pas uniquement une affaire des entreprises.
Pouvez-vous nous parler de votre parcours professionnel, ainsi que votre plus grande satisfaction depuis que vous êtes à la tête du forum?
Je suis d’abord un entrepreneur en bâtiment. Je fais de l’industrie depuis 1988, cela fait 33 ans que je travaille à mon compte en tant que chef d'entreprise. Ce qui est important pour moi, c'est que j'ai réalisé des ouvrages concernant le bâtiment, j'ai des collaborateurs qui sont avec moi depuis 25 ans et j’ai 2 fils qui vont continuer dans cette voie.
Quel est votre dernier message adressé aux investisseurs étrangers intéressés par le marché algérien?
L'investisseur doit tout d'abord avoir un intérêt, sinon je ne vois pas la nécessité de venir en Algérie. Nous pensons qu'il y a des possibilités de faire de bonnes affaires en Algérie, car c'est une marché important. Il y a certains avantages: la proximité, l'énergie bon marché, des infrastructures…
Il y a aussi des inconvénients, entre autres une administration un peu lourde… Mais si on surmonte cela, la possibilité de faire les bonnes affaires est là. Nous en avons la preuve avec les investisseurs privés locaux.
Nous avons des atouts en notre faveur. Il y a la privatisation qui offre beaucoup d'avantages et des facilités pour l'investisseur étranger, que nous conseillons d'être accompagné de partenaires locaux. Mais il peut investir directement s'il le désire. |