CÔTE D´IVOIRE / IVORY COAST
Reshaping the nation














Mr. Monné, Ancien Président du Comité de Gestion

THE PROFESSIONAL TRAINING FUND
FONDS DE DEVELOPPEMENT DE LA FORMATION PROFESSIONNELLE


Interview de

Mr. Monné,
Ancien Président du Comité de Gestion

13 décembre 1999
Pouvez vous nous donner un aperçu historique du Fonds de Développement de la Formation Professionnelle ?

Nous apprécions à sa juste valeur l'initiative que vous prenez de faire en sorte que les lecteurs extérieurs soient informés sur ce qui se passe en Côte d'Ivoire. Le Fonds de Développement de la Formation Professionnelle est une institution qui est née après une somme d'expériences relativement négatives. Nous avions déjà l'Office National de la Formation Professionnelle qui a existé pendant de très nombreuses années et le Fonds National de Régulation. Ces deux institutions ont eu des résultats très mitigés. Le gouvernement a décidé de créer une institution unique, qui ait en son sein les vocations des deux premiers cités, qui soit dirigée par un comité de gestion tripartite. Ce comité comprend: les pouvoirs publics, le patronat, et le syndicat. De façon à ce que toutes les actions qui doivent être entreprises, soient faites avec le consentement des institutions déjà citées. Le FDFP est une institution nouvelle dans sa formulation, mais très ancienne du point de vue de son domaine. Elle hérite des missions des deux principales institutions, qui ont été citées tantôt. Elle existe depuis quelques années déjà, et apparaît comme un instrument de collecte de ressources financières, en faveur des entreprises cotisantes, mais également en faveur des entreprises non cotisantes et des personnes qui ne sont pas capables de se prendre en charge financièrement pour leur besoin de formation. Nous avons du point de vue de l'encadrement, trois organes. Les pouvoirs publics qui participent au 1/3 au comité de gestion, les syndicats produit 1/3, et le patronat produit 1/3, de manière à ce que les décisions soient équilibrées. Nous intervenons au niveau des entreprises cotisantes, au niveau de celles qui ne le font pas. Depuis quelques années, avec le recours aux prêts extérieurs, puisque nous avons eu un financement important de la Banque Mondiale, nous arrivons à couvrir les besoins des populations les plus défavorisés qui sont organisés sous forme de coopératives, d'associations de façon à ce que l'impact en terme de lutte contre la pauvreté soit ressenti jusqu'aux confins de notre pays.

Vous nous avez fait savoir que le comité de gestion est divisé en trois tiers, comment les trois parties interviennent -elles dans le financement du FDFP ?

A la date de ce jour, je ne dispose pas de chiffres exacts. Ce sont des recettes affectées. Les entreprises cotisent, il y a la taxe de la formation professionnelle, il y a la taxe additionnelle. La cotisation des entreprises est prélevée par la Direction Générale des Impôts. L'Etat, par une loi a décidé que le produit de ces cotisations soit directement affecté au secteur. Par le passé, ces cotisations étaient reversées au Trésor et il appartenait au Trésor de les mettre à la disposition de ces institutions, ce qui a expliqué que le processus n'a pas marché. Maintenant quand les Impôts collectent ces ressources, les Impôts font deux chèques ; la part qui revient au FDFP et l'autre part qui revient au Trésor. Donc toute la collecte ne va plus au trésor, la répartition se fait automatiquement. Il y a des plans de formation qui sont déposés par des entreprises selon une clé des répartitions, et qui permettent aux entreprises de déposer des factures de formation qui sont soutenues, donc prises en charge. Notre préoccupation, c'est moins les grosses entreprises qui ont des structures de formation et qui ont l'habitude de former leur personnel, que celles du secteur informel qui ont besoin de se professionnaliser, mais qui n'ont pas les moyens de cotiser. A celles-là nous apportons un important appui puisqu'elles ne cotisent pas, sur la part des emprunts de l'Etat, en espérant qu'au cours du processus, les entreprises cotisantes accepteront de faire un effort en faveur des cycles qui sont informels. L'Objectif du gouvernement c'est de ramener petit à petit les secteurs informels dans le formel.

Vous dites ne pas être inquiété par les grandes entreprises, mais plutôt par les PME. Sur quels aspects de la société ivoirienne vous concentrez-vous ? Et que diriez vous de la mission du FDFP ?

Quand je dis que nous avons moins d'inquiétude au niveau des grosses entreprises, c'est parce qu'elles ont déjà une politique de formation en rapport avec leur environnement. Elles maîtrisent leur destin. Tandis qu'au niveau des PME, nous avons la nécessité de tenir un observatoire de l'emploi, qui fasse en sorte qu'on aiguille les jeunes vers les secteurs qui sont porteurs, qui peuvent leur permettre de réaliser des petites valeurs ajoutées afin qu'ils s'insèrent dans la société d'une part. Nous avons constaté aujourd'hui que l'enseignement technique est vraiment une bonne réponse aux innombrables pertes constatées dans le système scolaire. Tout le monde n'est pas appelé à arriver à l'université, tout le monde n'est pas appelé à faire des hautes études. L'université ne forme pas des emplois. Pour des pays sous développés comme les nôtres, il est bon que les gens maîtrisent leur métier. Quand les jeunes sortent de l'enseignement technique, ils ont un problème d'insertion. Prenons l'exemple de la mécanique, qui est un très bon domaine. Ces jeunes gens ont appris à faire quelque chose, mais il leur manque la possibilité de s'insérer dans l'environnement du travail. Nous avons un observatoire de l'emploi qui est tenu par l'AGEPE, qui nous permet de dire, par période quels sont les domaines dans lesquels la demande est forte. De manière à ce que le FDFP puisse aiguiller la formation vers ces domaines. Aujourd'hui nous avons l'enseignement technique professionnel qui a repris ces schémas. Il forme beaucoup de jeunes, qui n'arrivent pas à aller au niveau du supérieur ou qui arrêtent leurs études au niveau du secondaire. Nous les formons à des petits métiers, mais des métiers qui contribuent véritablement à asseoir l'économie de l'Etat. C'est par exemple les affûteurs, les tourneurs ; tous ces petits métiers qui ont besoin d'une expertise locale. Ceux-là, nous leur apportons un appui. On les regroupe, on leur donne la possibilité de mieux apprendre à gérer leur domaine et on se charge de leur insertion. Il y a aussi les femmes et les jeunes en milieu rural. Ils ont besoin eux aussi de sentir les avancées du progrès. Ces femmes sont regroupées en coopérative de façon générale. Nous leur apprenons à s'organiser, nous leur apprenons par une comptabilité très simplifiée à gérer leurs propres affaires, nous leur apprenons à se professionnaliser dans certains domaines qui étaient jusqu'à présent très traditionnels. Récemment dans la région de l'Ouest, nous avons encadré un groupe de jeunes, qui souhaitent s'orienter vers l'extraction des minerais. Jusqu'à présent, le diamant était extrait de façon très artisanale. Nous sommes en train de les organiser pour professionnaliser un peu le processus d'extraction de ce minerai, de manière à ce qu'ils se regroupent en association et qu'ils apportent de la valeur ajoutée au travail qu'ils font. C'est la même chose, dans le secteur de la publicité. Bientôt nous allons entamer de professionnaliser les petits métiers de ce secteur. Tout cela pour lutter en définitif contre la montée de la pauvreté. L'objectif principal du FDFP, c'est d'aller où les cibles formelles ne vont pas, d'aller où les instruments formels ne vont pas. Parce que la lutte contre la pauvreté, elle concerne plus la base, que les entreprises du secteur formel. Nous avons une politique très hardie, dès les premières années de l'indépendance. Nous avons mis le paquet sur la formation, ce qui fait qu'aujourd'hui, nous nous retrouvons avec de nombreux jeunes scolarisés, dont pas mal ont le BAC. Beaucoup n'ont pas pu franchir la fin du premier cycle de l'enseignement secondaire, et tous ces jeunes, il faut les occuper, sinon vous préparez une bombe sociale. C'est un peu à cela que tend le FDFP, en collectant les ressources nécessaires pour professionnaliser les petits métiers pour permettre à ces personnes de se prendre en charge.

Dites-nous quelles sont les principales étapes d'un projet de formation, quand vous ciblez un secteur qu'il faut gérer ?

Il faut indiquer que le FDFP lui-même ne fait pas de formation. Il est interdit de compétir avec les cabinets de formation. Il ne fait que financer la formation. Nous avons deux partenaires principaux qui rentrent en ligne de compte: celui qui formule le projet de formation, et la cible. Ce que nous faisons au FDFP, c'est de nous assurer que le projet de formation qui est proposé par un promoteur est d'abord en phase avec l'environnement dans lequel la formation doit se faire. Nous avons une étude socioéconomique qui est prête par région, qui permet de dégager les tendances fortes de cette région. Nous nous assurons que la cible est bien précise, que les gens ont été bien identifiés et que cette cible correspond à ceux que nous devons atteindre. L'aspect technique: Est-ce que le formateur est à jour vis à vis de ces cotisations que ce soit aux impôts ou au CNPS ? Est-ce qu'il a l'expertise nécessaire pour faire cette formation ? Quand tout cela est prêt au niveau du FDFP, nous avons des conseillers qui sont en charge de différents dossiers. Ils vont sur le terrain pour vérifier tous les éléments relatifs à ce plan de formation. Une fois que tout est bouclé, l'agrément est donné, l'accord est signé. A ce moment le cabinet de formation se met au travail. Nous évaluons en fin de formation l'impact obtenu à la suite de cette formation et pour certains projets importants qui ont vraiment des impacts importants. Cela c'est passé dans la région de Man, nous avons recruté 1200 femmes qui ont été formées à certains métiers du terrain, donc en phase avec la région de Man. Tout le comité de gestion est allé sur place pour constater ce qui a été fait, et pouvoir apporter une appréciation. Le FDFP ne fait pas de formation, mais il apporte l'encadrement technique au cabinet de formation. Il apporte les financements nécessaires. Il supervise.
Comment vous coordonnez-vous avec les autres agences telles que l'AGEPE, l'AGEFOP pour vous assurer que le travail est fait efficacement ?

Le FDFP est placé sous la tutelle du Ministre de l'Economie et des Finances. C'est essentiellement un instrument de collecte de ressources financières en faveur de la formation. L'AGEPE, a pour rôle principal de déblayer le chemin, de nous fournir un observatoire de l'emploi qui permet au FDFP de mieux mesurer ses choix. Nous avons l'AGEPE en amont qui nous permet à travers l'observatoire de l'emploi de savoir exactement quels sont les secteurs porteurs, où la demande est forte, quelles sont les demandes en baisse par rapport à l'évolution du marché. L'AGEFOP supervise l'ensemble du processus, mais sur le volet uniquement de la formation technique professionnelle en terme d'orientation aux nouveaux par rapport aux directives de l'Etat, en terme d'identification des grands ratios, en terme d'évolution du secteur de l'enseignement technique etc. De l'extérieur on peut penser que cela fait double visage, mais en réalité, l'instrument clé du terrain c'est le FDFP. Parce une fois que toutes ces études sont faites par l'AGEFOP, une fois que l'AGEPE a identifié les mouvements du marché du travail, le FDFP intervient du point de vue financier en s'assurant que les ressources qui sont mises à la disposition du cabinet de formation sont des ressources qui vont dans les secteurs qui ont été identifiés comme étant porteur.

Vous êtes sous la tutelle du Ministère de l'Economie et des finances, et compte tenu de la tendance générale à la privatisation, pensez-vous que le FDFP soit aussi privatisé ?

Nos partenaires du secteur privé c'est à dire le patronat a souhaité que le FDFP aille de l'avant en ce qui concerne son cadre institutionnel de travail, au niveau des pouvoirs publics. Nous considérons que le FDFP ne doit pas être gêné dans sa politique d'intervention sur le terrain. C'est bien pour cela, qu'une loi a permis d'affecter directement les recettes qui sont collectées vers la Direction Générale des Impôts. Au niveau des syndicats, ils estiment qu'il faut protéger l'intérêt des travailleurs dans un environnement où tout se privatise. Dans le fond nous sommes d'accord que le FDFP ait une autonomie d'action sur le terrain qui lui permet d'être plus efficace face au problème de la pauvreté. La seule chose que nous faisons, nous gérons cela de façon harmonieuse. Nous verrons à l'issue de la présente gestion, si les résultats au terme de l'année sont compatibles avec les objectifs, si le cadre d'institution actuel ne permet pas au FDFP de s'épanouir, en ce moment nous verrons avec notre Ministère de tutelle, en lui faisant des propositions. Nous pouvons dire maintenant qu'il est trop tôt pour demander la privatisation. C'est un processus de concertation, le comité de gestion comprend trois parties. En réalité le mode de fonctionnement aujourd'hui n'est pas gênant. Si c'était le cas, le Ministre de l'Economie et des finances aurait pris la décision qui s'impose. Pour le moment nous attendons de voir.

Etes vous à la recherche de partenaires stratégiques dans certaines de vos activités et pour favoriser votre développement ?

Nous l'avons déjà fait. Il y a trois ans nous avons signé une convention avec " Apprenti Bâtiment du Monde ", en France, nous avons eu des échanges de jeunes. L'année dernière il y a 100 jeunes français qui ont séjourné ici pendant 1 mois, des apprentis maçon pour apprendre à travailler avec le géo-béton. Nous avons passé une convention en Italie, nous en avons passé avec la Belgique. Nous entendons cette année passer une convention avec le Canada. Nous avons été invités par certains pays africains comme l'Angola, pour leur apporter notre expérience, comme le Bénin dont nous avons reçu une délégation importante il y a deux semaines, qui souhaite s'inspirer de notre expérience. Dans tous ces pays africains, il s'est passé que tout le monde à un moment donné a connu un embryon d'institution de formation professionnelle. Ce qui n'a pas marché, c'est le processus de mise à disposition des ressources, tant que l'Etat s'en est occupé, cela n'a pas duré, il a fallu des repères particuliers. Nous l'avons réussi, et cela attire particulièrement tous nos frères africains, qui veulent savoir exactement comment nous avons fait. Aujourd'hui, nous ouvrons nos horizons sur l'extérieur. Nous avons commencé à travailler avec les ONG Internationales, comme Winrock International, comme d'autres associations pour essayer de capter le maximum d'organisations extérieures qui peuvent nous apporter une expertise dans les domaines qui nous intéressent au niveau social. Nous sommes à ce stade de la coopération internationale. Nous avons ouvert un Département au FDFP qui est chargé de cette coopération internationale pour véhiculer et collecter des ressources.

Pouvez vous nous dire quel a été votre parcours professionnel pour être aujourd'hui le Directeur du FDFP ?

Je n'ai pas eu un parcours tout à fait particulier. Le Ministre de l'Economie et des Finances m'a fait confiance. J'essaie de faire en sorte que les pouvoirs publics ne constituent pas un frein à l'épanouissement du FDFP dans le sens des missions qui lui ont été assignées. Nous avons nos partenaires extérieurs qui nous observent par rapport aux objectifs qui ont été fixés avec le FDFP, pour l'instant, l'Etat a joué son rôle, l'Etat a laissé l'Institution travailler. Il l'apprécierait, il le jugera aux résultats. J'assume ces fonctions parallèlement à celles de Directeur de cabinet du Ministre du Budget, puisque auparavant j'étais secrétaire général au Ministère de l'Economie et des finances. C'est à ce titre que j'avais été désigné pour assurer le comité de gestion. J'essaie de faire en sorte que cette présence tourne, car très souvent, je délègue mes responsabilités de manière à ce que chacun ait la possibilité avec beaucoup de fluidité de gérer cette institution.

Quel a été votre plus grand succès depuis que vous êtes Directeur du FDFP ?

Mon plus grand succès, c'est d'avoir ouvert une antenne à Korhogo, à Abengourou, à San Pédro, à Bouaké, à Man. Nous avons eu des populations qui nous ont reçu compte tenu de leur condition. Nous avons eu des analphabètes qui nous ont dits, qu'ils pensaient avoir été oubliés par le gouvernement. Ils se rendent compte qu'ils peuvent participer à leur manière au développement du pays. Pour la première fois, ils se sentent pris en compte, pris au sérieux, ils ont pu vraiment valoriser le fruit de leur travail, ils peuvent vendre, ils peuvent avoir des ressources parce qu'ils ont acquis un savoir-faire grâce au FDFP. Ma deuxième grande satisfaction, c'est l'appréciation que la Banque Mondiale a eut quant à l'impact du FDFP. Elle s'est rendu compte très rapidement que les ressources extérieures ne suffisaient plus, parce que l'attente que cela a crée, a été plus forte que les ressources disponibles. Nous sommes obligés de demander à nos partenaires cotisantes de céder une partie de leur ressources pour qu'on puisse répondre à cette attente qui aujourd'hui est importante et qui est pressante pour ne pas briser le processus qui est en cours. Cela nous pose un nouveau défi, en terme d'avenir, puisque c'est véritablement les couches sociales les plus démunies qui sont les plus touchées.

Quel est le message final que vous souhaiterez adresser à nos 4,5 millions de lecteurs ?

A vos lecteurs, j'aimerais dire trois choses importantes. La première est que nous réussissons à réaliser tous nos projets. Nous sommes dans un pays qui a une longue tradition de paix, et de stabilité et cela est important pour un pays. Ce sont des actions à long terme qui ne doivent pas subir de cassure. La deuxième chose c'est que nous avons compris très tôt que la formation était l'investissement le plus important. Il faut sans discrimination donner autant à ceux qui ont l'intelligence pour aller loin, qu'à ceux qui n'ont que la force de leurs bras ou à ceux qui sont réduits dans leur espace quotidien, la possibilité de croire à un destin meilleur, quel que soit le niveau où ils se situent. C'est la base de la solidarité d'une nation, que chacun où il se trouve, qu'il soit analphabète ou pas, ait la possibilité de penser que demain sera meilleur, parce qu'aujourd'hui, il voit déjà les fruits de l'action de l'Etat. Pour ces populations défavorisées, ce ne sont pas des choses compliquées, c'est de leur donner la capacité de se regrouper, de vendre ce qu'ils produisent. La troisième chose la plus importante, c'est que ce pays, très tôt a formé beaucoup de gens. Aujourd'hui on a été surpris par les phénomènes de la mondialisation, mais au milieu de tous ces tourments, la Côte d'ivoire continue d'avoir une réflexion interne, propre, originale, de façon à ce que les investisseurs qui viennent et qui viendront, quel que soit le secteur de leur choix, que ce soit le secteur industriel, touristique, bancaire, qu'ils aient sur place ce qu'il leur faut. Une main d'ouvre moins onéreuse, mais compétitive, parce qu'en fait, c'est de cela qu'il s'agit. En conclusion, tout ceci contribue à l'amélioration du niveau de vie des populations et c'est là, l'enjeu de la véritable lutte contre la pauvreté.

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© World INvestment NEws, 2000.
This is the electronic edition of the special country report on Côte d'Ivoire published in Forbes Global Magazine.
August 21th 2000 Issue.
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