CÔTE D´IVOIRE / IVORY COAST
Reshaping the nation














Jean-Claude Anoh, Directeur Général

Société de Développement des Fôrets
(SODEFOR)


Mr. Jean Claude Anoh,
Directeur Général

16 novembre 1999
Pouvez vous nous donner un bref aperçu de la SODEFOR ?

La SODEFOR a été crée il y a 33 ans plus précisément en septembre 1966. Au départ elle devait s'occuper de reboisement, au fil du temps on lui a confié la mission de gérer l'ensemble des forêts classées du pays avec l'interface paysan -forêt, paysan à l'intérieur des forêts classées. Pour cela elle a dû prendre en main près de 242 forêts classées, réaliser quelques délimitées, réaliser des inventaires et rédiger des plans d'aménagement. Ce qu'elle a essayé de faire au cours de ces années c'est créer la forêt, de la protéger au double point de vue de la protection contre les incendies, et de la protection contre les intrusions paysannes et surtout faire la promotion de la foresterie rurale. Si on veut parler de bilan, grâce à la SODEFOR la Côte d'Ivoire dispose de 115 000 hectares à peu près de forêts reboisées, de plantations industrielles, c'est-à-dire plantées de main d'homme, aussi appelé reboisement intensif type industriel, on a aussi autour de 20 000 à 25 000 hectares de plantations de reconversion, on a réalisé les plans d'aménagement pour près de 1 500 000 hectares de forêts délimitées, bornées et dotées de plans d'aménagement.

Il y a combien d'hectare de forêt en Côte d'Ivoire ?

Il y a 3 500 hectares.

Combien en 1966 ?

Il y avait autour de 15 000 000.

Donc vous avez beaucoup à faire ?

Nous avons beaucoup de travail à faire pour créer.

Dans sa lutte pour la protection de l'environnement le gouvernement a adopté une stratégie dénommée programme national d'action environnemental, en quoi consiste cette stratégie ?

Ce programme est en cours, le gouvernement n'a pas encore donné son accord, mais ce programme en gros vise à faire en sorte que toute la population ivoirienne y compris les industriels puissent participer à la sauvegarde des forêts classées. Ce programme va également pouvoir garantir et assurer sur le long terme l'approvisionnement des industriels, il va également faire en sorte qu'on puisse parvenir à la gestion durable des forêts classées, et même Forester la Côte d'Ivoire, et il va faire en sorte que la gestion forestière se mette en ouvre dans un cadre institutionnel cohérent.

Dans le cadre de votre politique de reforestation un certain nombre de réglementations ont été instituées. Vous avez un slogan, un ivoirien un arbre, pouvez vous nous dire sur quoi portent ces réglementations?

Nos plans d'actions c'est effectivement un ivoirien un arbre. Ce qu'on souhaite faire comme l'a indiqué le Chef de l'Etat c'est de reboiser le maximum de superficie, que la forêt puisse couvrir l'ensemble des superficies forestières classées en qualité et en quantité, à lutter contre les feux de brousse, contre les défrichements clandestins, à faire de la sylviculture, à faire en sorte qu'on puisse mettre en ouvre les plans d'aménagements des forêts classées, pour que la forêt produise plus que par le passé.

Quelles sont vos cibles de reforestation pour les années à venir ?

Il y a deux types de cibles. Il y a d'abord le support de notre action qui concerne les forêts classées, il y a un deuxième type qui concerne la population. Cette population que nous souhaitons mettre de notre côté afin qu'ensemble on puisse arriver à réaliser notre mission qui est d'envergure nationale. Le terrain sur lequel on va travailler est surtout les populations, les écoliers, les parents, les ruraux, les décideurs, les leaders d'opinion, pour que ceux-ci puissent nous aider à sensibiliser et entraîner toute la Côte d'Ivoire vers une meilleure conservation des forêts classées.

Vous voulez reboiser combien d'hectares d'ici 5 ans ?

Notre ambition est de reboiser 8 000 hectares par an.

Quelles sont les mesures que vous avez prises pour lutter contre le braconnage ?

Les mesures sont prises par la division forestière. La SODEFOR est une structure du Ministère de l'Environnement et de la Forêt, mais les questions de braconnage sont gérées dans deux diversités par les parcs nationaux et au niveau des mesures prises c'est une plus grande protection des forêts classées, une meilleure protection des parcs nationaux, une réglementation de la circulation des armes en Côte d'Ivoire, une législation par rapport au commerce de la viande de brousse, tout comme le commerce de l'ivoire. Il y a une mesure qui a été prise, c'est la fermeture de la chasse qui a été prise depuis 25 ans, mais des dispositions sont en train d'être prises pour voir dans quelle mesure on peut ouvrir de nouveau la chasse.
Pour essayer de ralentir la déforestation, quelles sont les initiatives que vous avez prises pour la consommation d'énergie ?

Des mesures ont été prises depuis 1997, le Gouvernement a interdit l'exportation de grumes. On a amélioré la transformation locale au niveau des industries du bois pour faire en sorte que les opérateurs du secteur puissent aller plus loin dans la transformation afin donc de consommer moins de ressources. On a essayé de mener des actions sur la fiscalité forestière, pour voir dans quelle mesure on peut créer une fiscalité plus incitative qui fasse qu'on puisse mieux protéger le bois. D'autres mesures qui concernent la SODEFOR, en matière de conservation, de sauvegarde des espaces forestiers, des mesures de sensibilisation de population.

Depuis quelques années le gouvernement ivoirien a pensé privatiser les compagnies de l'Etat, pensez-vous que le capital de la SODEFOR puisse se retrouver entre les mains du secteur privé ?

En ce qui concerne le secteur forestier, l'idée c'est de voir dans quelle mesure des opérateurs privés peuvent être associés à la gestion forestière comme les actions de reboisement, de surveillance de lutte contre les feux de brousse. Des privés peuvent aider la SODEFOR pour une meilleure lutte contre les braconniers, contre les défrichements, les paysans. Nous avons une perspective d'association avec les privés de relations de partenariats.

Quels sont vos partenaires ?

Nos partenaires ce sont certains industriels, les paysans riverains des forêts classées et des populations à qui nous sous traitons certaines de nos activités.

Vous êtes à la recherche de partenaires plus stratégiques ?

Nous allons passer à la recherche de partenaires plus stratégiques qui vont nous permettre de mettre en ouvre une gestion plus durable.

Vous êtes une société qui est gérée par l'Etat, mais vous êtes financièrement autonome quel est votre capital ?

Notre capital au départ était à 50 000 000, on a lancé une étude pour faire le point du patrimoine.

Pouvez vous nous dire depuis combien d'années vous êtes le DG de la SODEFOR ?

Depuis 3 ans.

Quelle a été votre plus grande réussite ?

Ma plus grande réussite ce serait de dire un jour que j'ai pu contribuer à mon niveau pas seul bien sur, avec mes supérieurs hiérarchiques, mes collaborateurs, avec mon équipe à ouvrer dans le sens de la gestion durable des forêts classées de la Côte d'Ivoire. La plus grande réussite de la SODEFOR c'est que nous sommes dans un secteur ou on ne peut pas sortir les résultats d'un individu, mais d'une équipe et d'une période. C'est premièrement de réussir à réaliser ces 115 000 hectares de reboisement industriel, plus les 500 000 hectares de reboisement, avoir réussi à aménager et à rédiger des plans d'aménagement et avoir réussi à bloquer l'avancée des paysans à l'intérieur des forêts classées, d'avoir pu traverser ces 3 dernières années de crise sans trop de problèmes. C'est la réussite de l'entreprise, mais pas d'un Directeur Général, avec l'aide de tous.

Quel message final souhaitez vous adresser à nos lecteurs américains ?

Le message que je voudrais leur adresser, c'est leur demander d'ouvrer pour plus de solidarité entre les peuples et les structures du nord et du sud, afin que dans l'amitié vraie nous puissions tous ouvrer pour le bien être et le devenir de l'humanité. Parce que nous qui travaillons dans l'environnement avons conscience que nous travaillons pour l'humanité nous constituons des puits de carbone, qui permettent de maintenir et de recycler le gaz carbonique et l'oxygène de l'atmosphère, au bénéfice de tout le monde. Nous leur demandons plus de solidarité, plus de compréhension, de confiance pour qu'ensemble on puisse réaliser les desseins du créateur.

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© World INvestment NEws, 2000.
This is the electronic edition of the special country report on Côte d'Ivoire published in Forbes Global Magazine.
August 21th 2000 Issue.
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