CÔTE D´IVOIRE / IVORY COAST
Reshaping the nation














Daniel Lin, Directeur Général






Interview de

Mr. Daniel Lin,
Directeur Général

14 juillet 1999
Pouvez vous nous donner un aperçu historique depuis l'établissement du SOFITEL en Côte d'Ivoire ?

C'est un Hôtel qui a été crée en 1983 par la compagnie HILTON et qui a été repris par la marque SOFITEL en 1990.

Pourquoi la reprise de cet Hôtel ?

Cet Hôtel a été crée au début de la crise économique ivoirienne et n'a pas rencontré ce genre de crise économique donc HILTON a décidé de s'en séparer de le vendre. HILTON était en contrat de management avec une SCI propriétaire de l'hôtel, a cessé son contrat et cherchait un acquéreur. Le groupe ACCOR l'a racheté à cette époque. La cause est la crise économique.

Quel est l'évolution de cette occupation depuis sa reprise ?

1990: sofitelisation. Le marché de la Côte d'Ivoire était toujours dans sa phase de déclin. Nous avons procédé à une restructuration d'un ensemble de charges donc du personnel, pour essayer d'équilibrer le taux de chiffre d'affaire réalisé avec des charges moindres et à retrouver un nouveau souffle, ce jusque dans les années 93-94. Petit à petit l'Hôtel a repris un peu le marché. En 94 nous sommes arrivés à 50% des activités, 55% en 95, en 96 nous étions à 65% et 97-98 à 80%.

Quel est la part entre les employés expatriés et les employés locaux et pour ces employés locaux est-ce qu'il y a une école de formation ?

Sur 214 employés il y a 4 expatriés. La plus part des employés d'ici sont tous des gens issus des écoles hôtelières ou d'écoles hôtelières de l'époque formée par HILTON, la reprise SOFITEL a toujours gardé les employés même si d'autres ont pris leur retraite mais c'est ACCOR qui a repris l'imperfectionnement en formation de ces employés. On est sur une expérience déjà acquise je ne dis pas qu'elle est la meilleure.

Parmi tous les hôtels ACCOR en Afrique à quelle position mettrez-vous votre hôtel ?

Le SOFITEL ABIDJAN est le fleuron de tous les hôtels du sous réseau ACCOR Afrique, c'est aussi le deuxième contributeur en terme de résultat de la chaîne SOFITEL au monde, nous sommes observés de très près par nos directions générales.

Etes-vous uniquement le directeur général ou est-ce que vous avez également une fonction qui dépasse cette direction générale ?

Oui. Je suis un directeur délégué Accor j'appartiens à la direction Accor Afrique, j'ai été pendant plusieurs années directeur d'opération pour le réseau Afrique et lors de la restructuration du groupe Accor j'avais demandé depuis longtemps à m'installer en Afrique. il y a presque trois ans que j'y suis. A Paris j'étais une semaine sur deux dans un pays africain et je pensais que pour faire un bon travail il valait mieux être sur place donc je me suis reconcentré sur la Côte d'Ivoire particulièrement et j'ai voulu prendre la direction générale de cet hôtel du fait qu'effectivement c'est un hôtel sensible et qu'on n'a pas le droit de se tromper.

Vous êtes entrain d'entamer de grands travaux, quelles sont les grandes lignes de ces travaux ?

Nous souhaitons une refonte complète de l'hôtel, qu'on appelle une rénovation en profondeur, nous allons refaire complètement tout le hall d'accueil, tout le bar, dans leur fonctionnalité, dans leur décoration avec une informatisation nouvelle qui répondent aux exigences d'un progrès bel Accor 2000. Tous les hôtels du monde entier du groupe Accor vont être en réseau informatique. C'est un projet important et nous sommes ici pilote dans le domaine en Afrique.

Pouvez-vous être un peu plus précis sur ce projet Accor 2000, qu'est-ce qu'on entend par réseau informatique ?

En fait, la particularité c'est que tous les hôtels vont être connectés entre eux, tous les clients vont pouvoir faire des réservations d'un hôtel à l'autre, ils sont reliés à leur siège donc tous ce qui est reporting financier, de résultat vont se faire en direct, ça va être une révolution technologique. C'est le premier système au monde dans l'hôtellerie de cette ampleur je fais une parenthèse sur Accor 2000, en plus du hall nous allons refaire cette année 66 chambres et j'espère pouvoir l'année prochaine terminer l'ensemble des chambres et dire qu'il restera 7 étages à faire, ça dura plus longtemps mais je veux absolument accélérer les choses parce que la concurrence sur Abidjan se ressaisie, je vais avoir aussi la responsabilité de rénover les deux hôtels Ibis.

Avez-vous une date précise pour l'aboutissement final de vos travaux ?

Nous espérons finir en fin 2000

Prévoyez -vous des augmentations de prix?

Oui, mais raisonnable. Je veux dire que l'année prochaine on va passer à 120 000 en tarif affiché pour la chambre. Il faut savoir que dans l'esprit du marketing SOFITEL nous abordons des tarifs négociés en fonction des volumes d'achats. Je vais remonter progressivement et amortir l'investissement qui est de l'ordre de dix millions de dollars.
Le SOFITEL est avant tout un hôtel pour les hommes d'affaires est-ce que vous confirmez cette affirmation ?

Oui . L'implantation au plateau, au cour de la ville, auprès de toutes les administrations, des banques et des sièges de grandes sociétés. Les 90% de notre clientèle sont des hommes d'affaires du monde entier avec 40% d'anglophone, 30% Europe, 30% Afrique et 10% du continent Nord américain, le reste se partage entre les pays américains et l'Afrique du sud

La Côte d'Ivoire a un potentiel touristique assez important mais selon votre opinion comment se fait-il que ce ne soit pas une destination touristique de premier plan, qu'est-ce qui devait être fait pour rendre ce pays plus attractif ?

D'abord, ce n'était pas dans la stratégie de la Côte d'Ivoire et je dirai même du président Houphouet Boigny de développer le tourisme, il le devient aujourd'hui à tel titre que le chef de l'état à mis en place dans son gouvernement un ministre du tourisme et de l'artisanat, alors qu'il y avait quelques années un Haut commissaire du Tourisme. Le fait de marquer un ministère spécifique pour le tourisme est important, je crois que je participe aujourd'hui avec le ministère du tourisme et certain nombre de mes confrères du secteur privé de l'hôtellerie, du transport et des agences de voyage, à la mise en place de la relance et de la promotion du tourisme en Côte d'Ivoire.

Parmi vos chiffres, vous m'aviez dit que 10% de votre occupation vient du continent Nord américain . Remarquez-vous une progression de ce taux d'occupation de cette marge ?

On a eu une activité Nord américain depuis 3 ans du fait uniquement de sociétés américaines qui sont implantées ici pour l'exploitation du pétrole. Quand je dis Nord américain 10%, il y a les Etats-Unis et le Canada. Nous avons une clientèle canadienne importante dans le cadre de partenariat d'affaire dans tous les secteurs. Il faut avouer que l'ambassade du Canada est très active.

Par exemple: Les canadiens sont venus en thème de promotion avec leur gouverneur et toute une délégation de 80 personnes au mois de février, ils ont bloqué la moitié de l'hôtel et en thème de promotion le Canada s'est distingué de tous les pays. Les Américains ne sont pas trop en Afrique de plus en plus et moi je suis en tant que développer hôtelier. Dans tous les pays où nous sommes présents et où nous voulons développer d'autres affaires hôtelières les chaînes américaines ont une volonté importante de s'implanter un peu plus en Afrique. Ils étaient orientés vers l'Afrique de l'Est, maintenant on les voit venir en Afrique de l'Ouest. Pour l'hôtellerie et le développement hôtelier les états unis deviennent des concurrents sérieux en Afrique.

Qu'est-ce que vous avez un peu appris de la Côte d'Ivoire plus personnellement ?

Jj'ai choisi de venir en Côte d'Ivoire connaissant beaucoup de pays africains, j'ai trouvé effectivement que c'était le pays qui avait le plus de potentiels qui avait le plus d'avance en terme de progression économique qui a une histoire d'un pays stable, autosuffisante en terme alimentaire qui a depuis de nombreuses années mis l'accent sur l'éducation, la santé, le réseau routier et puis c'est un pays très riche en culture quand on sait qu'il y a 70 ethnies de différentes régions il y a beaucoup de choses à connaître sur le plan artisanat, folklorique c'est ce qui m'a attiré en Côte d'Ivoire et maintenant je suis marié avec une ivoirienne je crois que pour vivre en Afrique de l'Ouest je pense que la Côte d'Ivoire et Abidjan c'est le pays le plus développé et le plus proche de nos repères occidentaux on trouve bien sur ce coté occidental il y a aussi à proximité toute ambiance africaine c'est un pays où les gens sont gentilles, agréables, polis la plus part du temps selon leur éducation bien sur. Quand vous allez à l'intérieur du pays quand vous êtes reçu dans les villages c'est formidable ? J'ai commencé en Afrique en 1990, j'étais basé à Paris et je m'occupais du Gabon et quand on m'a proposé de venir en Afrique, je n'étais pas intéressé par ce continent puisque j'ai une expérience européenne et américaine, mais je suis venu voir, j'ai été impressionné par la qualité des gens par l'envie d'apprendre par le retour de reconnaissance ils savent vous vénérer, vous prodiguer dès que vous leur apportez un peu de vous-même

Pour conclure, Monsieur LIN à l'aube de l'an 2000 quel serait le message final que vous adresseriez à nos lecteurs ?

Il faut croire en l'Afrique je pense que le mot va faire le tour de toutes les régions ces dix dernières années ça été l'engouement pour l'Asie je pense que les deux continents vierges vont fort développement, pour les troisièmes millénaires ça va être l'Afrique et l'Amérique du sud pourquoi nous sommes investisseurs nous investissons ici le groupe accord près de vingt milliards de fcfa dans tous nos hôtels et dans nos futurs projets donc ce n'est pas pour rien, nous sommes en Afrique depuis 25 ans, nous avons surmonté la crise économique et aujourd'hui nous en bénéficions.

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© World INvestment NEws, 2000.
This is the electronic edition of the special country report on Côte d'Ivoire published in Forbes Global Magazine.
August 21th 2000 Issue.
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