GuineaGUINEA,
from Rags to Riches
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September 28th, 2000



The Republic of Guinea
No case for mistaken identity.

Introduction - Democracy - Free market - Social issues - Multinational companies - Finance - Infrastructure - Telecommunications - Transportations - Mineral resources - Bauxite - Metallurgy - Environment - Energy - Agriculture - Fishing - Tourism


M Kozo Zoumanigui, Ministre du Tourisme et de l'Hotellerie




Interview

M Kozo Zoumanigui
du Ministre du Tourisme et de l’Hôtellerie

Q: Pourquoi a-t-on créé un ministère spécialement chargé du tourisme et de l’hôtellerie ?

R: La question est pertinente mais la réponse est très simple. Il est de notoriété publique aujourd’hui que le tourisme est une activité qui rapporte gros. Il touche à tous les domaines économique, social, culturel et même politique puisque le tourisme permet de renforcer la paix entre les peuples. Le gouvernement a tout simplement compris qu’il ne pouvait plus longtemps se priver des atouts d’un secteur aussi porteur que le tourisme. La conséquence a été la décision de créer un ministère spécialement chargé de l’administration et de la promotion de l’activité touristique en Guinée. Voilà les motivations, essentiellement économiques, qui nous ont conduit à la création le 21 octobre 1997 d’un ministère du tourisme et de l’hôtellerie dont j’ai la responsabilité.

Q: Quel est votre plus grand défi aujourd’hui ?

R: Si nous avons une priorité c’est bien de faire en sorte que le tourisme en Guinée passe du stade actuel de tourisme d’affaire et de congrès au stade de tourisme de masse non-polluant. Dans ce cadre nous envisageons la promotion du tourisme domestique qui draine plus de monde que le tourisme international. Ce dernier est seulement un élément complémentaire du tourisme domestique. Aujourd’hui nous pensons que la Guinée réunit toutes les conditions institutionnelles pour le développement de ce tourisme. Nous avons en Guinée la journée légale de huit heures, des congés payés, et des salaires réels dont le niveau a doublé entre 1978 et 1998. Nous croyons donc que nous avons atteint un niveau de vie qui permet de développer les loisirs en République de Guinée.

Malheureusement des entraves subsistent au nombre desquels l’insuffisance de l’infrastructure et des réceptifs hôteliers. Pour toute la Guinée nous ne comptons que 1957 chambres. A cette faiblesse de la capacité hôtelière s’ajoute le déficit d’image dont souffre la destination Guinée.

Notre gouvernement est fermement engagé à remédier à ces faiblesses en misant surtout sur l’investissement privé national et étranger.

Q: A ce propos, que comptez-vous faire pour attirer les investisseurs étrangers dans le secteur du tourisme ?

R: A ce niveau tout le gouvernement est impliqué. La Guinée, vous le savez, dispose d’un code des investissements parmi les plus attrayants de la sous région. Avec la libéralisation, toutes les restrictions à l’investissement ont été levées. Aujourd’hui vous pouvez investir à votre guise et transférer à volonté vos fonds dans des banques de votre choix et dans la monnaie que vous aurez choisie.

Je ne voudrais pas m’attarder sur l’environnement juridique qui revient très souvent dans les discussions. A mon avis l’esprit de justice, conséquence de l’état de droit, se passe de commentaire en République de Guinée. Aujourd’hui notre administration et notre justice s’emploient à protéger au maximum les investisseurs nationaux et étrangers. Cela, nous l’espérons, encouragera quiconque voudra investir en Guinée, surtout les Américains.

Q: Que faites-vous au niveau promotionnel pour attirer les touristes ?

R: J’ai déjà fait allusion au déficit d’image qu’il faut combler le plus rapidement possible. Et dans ce cadre nous nous sommes engagés dans une véritable campagne de promotion de la Guinée sur le plan touristique. Nous voulons ainsi montrer la Guinée à l’extérieur à travers des dépliants, des cassettes vidéo et un bulletin périodique. Ce bulletin intitulé "Tourisme-Info" comportera un maximum d’informations sur le tourisme en Guinée. Dans le premier numéro, on trouve des renseignements sur le cadre institutionnel, à savoir le décret sur les facilitations, la circulaire sur les photographies et le recensement exhaustif de tous les sites touristiques que compte le pays. Une intervention à terme de revues comme Forbes serait souhaitable. D’ailleurs les Américains trouveraient beaucoup d’intérêts à venir en Guinée. Comme je l’ai dit, la Guinée est la zone géographique la plus connue dans les Amériques. Très souvent cela est lié à un aspect mystique. Les populations de souche africaine gardent de la Guinée l’idée de tous ces Dieux qui les protègent. Et lorsqu’on sait que sur la côte il y a une guirlande de comptoirs négriers, la jonction est assez aisée à faire.
D’ailleurs un certain nombre d’américains, parmi lesquels Stockly Carmichael, ont élu domicile en Guinée et ont demandé à être naturalisé.

Des américains de souche africaine trouveraient beaucoup d’intérêts à découvrir la Guinée originelle, celle sans attributs. La vraie Guinée et non pas la Guinée-Bissau, la Guinée-Equatoriale encore moins la Nouvelle-Guinée. La seule Guinée où le désordre est impossible.

Q: Que pourriez-vous proposer aux touristes qu’on ne retrouve pas dans les autres pays avoisinants ?

R: Notre pays bénéficie de deux avantages fondamentaux.

Premièrement nous sommes à une heure de décalage horaire de l’Europe. De cette manière les touristes ne souffrent de fatigue liée au décalage horaire. Par ailleurs nous sommes beaucoup plus proche de l’Amérique du nord et des Caraïbes que ne le sont la Côte d’Ivoire et le Sénégal.

Deuxièmement la Guinée est une destination nouvelle. Et en tant que telle elle va attirer des touristes de plus en plus désireux de rompre avec les destinations traditionnelles.

Malgré ces avantages nous œuvrons pour une destination intégrée Ouest africaine. Le but n’est pas d’écarter les autres mais d’intégrer la destination Guinée dans un circuit inter-états qui pourrait rendre le séjour du touriste en Afrique de l’ouest plus agréable.

Q: Quand envisagez-vous installer des infrastructures sur les principaux sites touristiques ?

R: Dans un premier temps nous voulons développer notre parc hôtelier. Dans ce cadre, nous projetons la tenue d’une table ronde sur l’investissement dans le secteur touristique. Une sorte de suivi du forum de Conakry. Au cours de cette table ronde nous exposerons notre stratégie de développement et notre plan d’action. A ce niveau nous ciblons l’installation d’infrastructures hôtelières à la plage de Bel Air et aux îles de Loos. Nous comptons également construire des villages de vacances à l’intérieur du pays. Nous pensons ainsi donner l’occasion aux touristes de découvrir le maximum de sites possible.

Mieux encore, nous voulons montrer à l’étranger notre architecture locale. C’est pourquoi nous optons pour des bâtiments de petite dimension qui épouse l’environnement et le mode architectural de la région.

Par ailleurs nous avons l’intention de privilégier l’écotourisme. Nous n’oublions pas que nous avons des responsabilités écologiques vis-à-vis des autres pays. Vous savez que les principaux cours d’eaux de la région prennent leur source chez nous. Les Monts Nimba influencent également toute la climatologie au sud de l’Afrique occidentale.

Q: Avez-vous un dernier message pour nos lecteurs américains ?

R: Chaque fois qu’on me demande de lancer un message en direction des touristes étrangers je dis toujours que la Guinée a changé. Elle a beaucoup fait pour améliorer son image. Dans le domaine du tourisme il y a une véritable aventure touristique à laquelle nous invitons tout le monde. S’il existe un pays en Afrique ou le dépaysement en toute sécurité est possible c’est bien la Guinée.


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© World INvestment NEws, 2002.
This is the electronic edition of the special country report on Guinea published in Forbes and Far Eastern Economic REVIEW.
February 4th, 2002 Issue. Developed by AgenciaE.Tv