GuineaGUINEA,
from Rags to Riches
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September 28th, 2000



The Republic of Guinea
No case for mistaken identity.









M. Ibrahima Sheriff Bah, Gouverneur

Read our exclusive interview


Banque Centrale de la République de Guinée (BCRG )

Manager:
M. Ibrahima Sheriff Bah, Gouverneur

Contact:
BP 692
Conakry
République de Guinée.
Tel.: (224) 41 26 51
Fax: (224) 41 48 98




NATURAL RESERVES

Bauxite 12 billion tons, i.e. a third of the World's reserves
Iron 5 billion tons
Gold 1,000 tons
Diamonds 30 million carats
Arable land 7 million hectares

MAIN INDICATORS FOR 1997

Growth rate: 5%
Infaltion rate: 1.9%
GDP: US $3.9 billion
Budget Deficit: 6% of GDP
Foreign Debt: US $3.2 billion
Balance of payment: 4.4% of GDP

Contact:
Governor of the Central Bank, Telephone: (224) 41 26 51;
Fax: (224) 41 48 98; BP 692 Conakry, Rep. of Guinea
Strategy

Interview de
Monsieur Ibrahima Sheriff Bah,

Gouverneur

Q: Pourriez-vous nous raconter un peu l’histoire de la BCRG ?

R: La Guinée a connu une histoire quelque peu différente de celle des pays voisins. Deux ans après son accession à l’indépendance soit en 1960, la République de Guinée s’est dotée d’une institution bancaire centrale et d’une monnaie nationale appelée alors le Franc Guinéen.

En 1984, lorsque la Guinée est passée d’un système centralisé à un système libéral, le système bancaire guinéen a été entièrement refondu. Les anciennes banques ont été liquidées et de nouvelles banques privées ou mixtes ont été créées. A l’heure actuelle la Banque Centrale fonctionne selon le modèle européen avec une autonomie dans la gestion de la monnaie. Le système bancaire guinéen comprend six banques commerciales, gérées comme des banques privées, et quatre sociétés d’assurance. Il faut noter en passant qu’en Guinée les assurances relèvent du domaine de la Banque Centrale.

Q: Quel a été le rôle de la BCRG dans l’assainissement des finances publiques guinéennes ?

R: Votre question est intéressante à plus d’un titre. En effet, le rôle d’une banque centrale est de protéger la valeur interne et externe de la monnaie nationale en faisant en sorte que l’inflation soit raisonnable et acceptable. Je peux aujourd’hui dire que ce rôle est parfaitement assuré par la BCRG.

Nous avons l’un des taux d’inflation les plus bas de la sous-région. Au 31 décembre 1997, ce taux était de 1,9% mais pour cette année nous prévoyons 4% de taux d’inflation. Cette augmentation est liée à la croissance de notre économie qui a besoin de plus de monnaie.

Nous pensons pouvoir maintenir ce taux, dans le cadre des réformes économiques inclues dans le programme d’ajustement structurel renforcé. La lutte contre l’inflation est la condition sine qua non pour le développement sain et durable de notre économie. Nous pensons donc que nous avons un rôle central à jouer et nous nous y appliquons.

Par le passé, certaines banques ont eu des difficultés dues à leur mauvaise gestion. Elles n’arrivaient plus à respecter les ratios substantiels prévus par la loi. Notre rôle est également de faire en sorte que ces banques soient assainies, restructurées et recapitalisées afin que nous ayons un système bancaire plus sain et plus compétitif au service du secteur privé.

Q: Concrètement, quelles sont les mesures que vous avez prises pour assainir le secteur privé?

R: Les mesures que nous avons prises sont de trois ordres. Premièrement, nous avons placé les actionnaires face à leurs responsabilités en leur demandant d’apporter de l’argent frais aux banques en difficulté.

Deuxièmement, nous avons fait en sorte que les banques recapitalisées puissent bien gérer l’argent avec des méthodes scientifiques universellement admises.

Troisièmement, nous avons pris des mesures de contrôle et de supervision. Notre but était que les commissaires aux comptes jouent leur rôle en toute indépendance et que les Conseils d’Administration sanctionnent les directions de leurs banques pour toute défaillance. Tout cela, sous la supervision de la banque centrale qui veille à ce que les banques concernées respectent les ratios prudentiels édictés par la loi.

A la fin de ce travail, nous sommes surs que le système bancaire donnera une impulsion nouvelle à l’activité économique.

Q: D’après vous, comment l’amélioration des relations avec les institutions internationales pourraient influencer le secteur financier ?

R: Tout le programme ISAP (Programme d’Ajustement Structurel Renforcé) a pour but d’assurer une gestion macro-économique cohérente. L’harmonie et la cohérence des grands agrégats est le soubassement d’une bonne économie. Il s’agit d’avoir une inflation raisonnable, un déficit budgétaire faible, des réserves de change suffisantes et un taux de croissance élevé.

La Guinée est aujourd’hui à sa deuxième année d’ajustement structurel renforcé. Grâce à cela nous avons regagné la confiance de la communauté internationale. D’ailleurs une réunion du groupe consultatif de la Guinée vient de se tenir à Paris les 24, 25 et 26 juin, à l’issue de celle-ci la Guinée s’est vue accorder un prêt de deux milliards de dollars us pour la période 1998-2000 dont 725 millions au titre de rééchelonnement de la dette. Les financements privés directes ne sont pas compris dans ces engagements financiers.


Ces mannes financières publiques et privées donneront, nous en sommes persuadés, un nouveau souffle à nos banques

Q: Le système financier a besoin de ces deux types de financement, selon vous, lequel est le plus profitable ?

R: Les financements privés directes sont plus profitables parce qu’ils peuvent constituer des dépôts, des financements "cellulaires" qui activent les affaires de la banque elle-même.

Dans les deux milliards annoncés, certains bailleurs de fonds n’ont pas encore annoncé le montant de leur participation. Nous attendons donc des montants additionnels qui pourraient nous amener à deux milliards cent millions de dollars.

Si le secteur public fait déjà de tels efforts, nous pensons que les privés suivront. Ce ne sont pas les opportunités d’investissement qui manquent dans l’agriculture, la pêche, l’hôtellerie et l’énergie. Je vous rappelle que récemment notre assemblée nationale a voté une loi sur le BOT (Build Operate Transfer) qui ouvrira beaucoup d’opportunités aux investisseurs privés.

Q: Parlez-nous de la bourse des valeurs qui doit bientôt voir le jour en Guinée ?

R: Effectivement, nous avons collaboré avec la BM (Banque Mondiale) pour faire un schéma de bourse des valeurs mobilières en Guinée. Fin 1997, le parlement a adopté une loi dans ce sens. Il ne nous reste plus que la mise en place qui souffre de lenteur. Il faut s’assurer que l’environnement financier est assaini, que le système de reporting de la comptabilité est plus fiable. Certains craignent même qu’en allant trop vite en besogne on soit confronté à l’insuffisance des activités dont dépend la bourse.

Nous restons persuadés que la bourse sera un moyen efficace d’assainissement du système financier.

Q: Cette bourse sera-t-elle contrôlée par la banque centrale ?

R: Non. Nous voulons une entité autonome avec une légère tutelle du ministère des finances chargé de réglementer et de coordonner les activités.

Q: Parlez-nous de votre politique de libéralisation des transactions sur l’or et le diamant ?

R: En République de Guinée tout le monde peut acheter de l’or et du diamant et en exporter officiellement. La banque centrale achète de l’or pour les besoins de devises de l’Etat. Quant au diamant, nous sommes seulement impliqués dans l’exportation afin de savoir les volumes exportés.

Q: Comment formez-vous vos agents et qu’en est-il de votre développement informatique ?

R: Nous assurons la formation de nos agents avec l’aide des bailleurs de fonds et par nos propres moyens. Depuis l’arrivée du nouveau gouvernement en 1996, quatorze de nos cadres ont été mis à la disposition de certains ministères pour aider à la formation de leurs agents parce que nos cadres sont mieux formés.

En ce qui concerne l’informatisation, nous avons élaboré avec la BM un schéma directeur du réseau informatique de la banque. Nous nous devons d’être à la pointe du progrès afin de pouvoir mieux contrôler les institutions bancaires qui sont de mieux en mieux équipées.

Q : Nous avons entendu parler de certains problèmes concernant l’obtention de devises étrangères, qu’en est-il ?

R : La valeur externe de la monnaie équivaut au taux de change. Le taux de change est flexible en Guinée, il y a entre 3 et 5% d’écart par rapport au marché libre. Pour faire rentrer des devises, il faudrait exporter plus de bauxite, alumine, café,… et surtout importer moins de riz. Nos besoins en devises risquent de s’accentuer dans le futur à cause de la dette extérieure et du pétrole.

Q : Quel est votre message pour nos lecteurs américains ?

R : La Guinée a un énorme potentiel. Il faut changer le potentiel en possibilités et les possibilités en réalités. Le pays est prêt à accueillir de nouveaux investisseurs.


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© World INvestment NEws, 2002.
This is the electronic edition of the special country report on Guinea published in Forbes and Far Eastern Economic REVIEW.
February 4th, 2002 Issue. Developed by AgenciaE.Tv