Strategy INTERVIEW DU
DIRECTEUR DE LA MINE
, M. DANIEL LARRIBE,
POUR FORBES MAGAZINE
Q : La Guinée est un pays riche en ressources naturelles notamment en bauxite et surtout en or et en diamant ?
R: Depuis quelques années, on constate la volonté du gouvernement dattirer les investisseurs pour laider à mettre en valeur lénorme potentiel minier du pays.
Concernant lor, de nombreuses compagnies ont déjà déposé des permis de recherche. Il est bon, à ce sujet, de saluer laction gouvernementale qui a su suscité lintérêt des investisseurs miniers parmi les plus prestigieux dans le domaine. De nombreuses conventions ont été signées avec lEtat Guinéen, elles assurent des garanties, des exonérations de taxes et divers autres avantages.
Q : Pourriez vous nous donner un bref historique de votre compagnie?
R : La SMD a débuté en 1984 par la signature dun protocole daccord entre le gouvernement guinéen et la société DELTA GOLD MINING. Depuis lors, il y a eu six campagnes de prospections, de 1984 à 1993, qui ont permis de mettre en évidence des gisements exploitables en alluvion et en roche. La société norvégienne KENOR détient 85% du capital de la SMD, la participation de lEtat Guinéen est de 15%. Nos partenaires norvégiens sont aussi présents au Ghana.
Q : Des pays comme lAfrique du Sud, le Congo Kinshasa sont plus connus que la Guinée en tant que pays producteurs dor. Est-ce que la Guinée a un potentiel aussi important ?
R : Il faut dire à ce sujet quen Afrique de lOuest, les gens se sont focalisés sur les filons de quartz, il sagissait du gisement idéal pour rechercher lor. Cest seulement depuis une dizaine dannées que lon sest aperçu quil y avait de nouveaux types de gisements exploitables en roche. Lor ny était pas visible à lil nu. En Afrique de lOuest et en Guinée tout particulièrement, les gens commencent peu à peu à sintéresser à ces types de gisements nouveaux à lavenir prometteur.
Q : Quelle est la qualité de lor que vous obtenez ?
R : A la mine de Lero nous produisons des lingots qui contiennent jusquà 95% dor fin, soit 23 carats. Ils sont envoyés en Angleterre pour subir un ultime raffinage.
Q : Vous avez besoin déquipements de haute technologie, doù proviennent-ils et comment formez-vous votre personnel pour quil puisse sen servir ?
R : Nos équipements nous viennent de létranger, principalement des USA. Du port de Conakry nous les acheminons à la mine par voie routière.
Quant à la formation du personnel, nous faisons appel à des expatriés qui se chargent de lencadrement et de la formation des cadres, des techniciens et de la main duvre non- qualifiée. Cette formation touche tous les domaines de la production dor. Notre personnel est donc qualifié et initié aux techniques de production les plus avancées.
Q : Pourriez-vous me donner quelques chiffres concernant la production ?
R : La première production date de 1995 avec 985Kg, en 1996 et 1997 on a réalisé respectivement 1304 Kg et 1513 Kg. Et pour 1998 nous avons un objectif de production de 2000 Kg.
A linverse dASHANTI, la SMD na pas dendettement ; son développement sest fait avec des fonds propres. Ce sont donc les actionnaires qui ont pris des risques.
Le gouvernement aide au bon fonctionnement de la société.
Q : Le marché de lor est très convoité, quel est le problème majeur quil suscite ?
R : Le secteur minier de lor a été ébranlé tout récemment par le scandale boursier qui sont le fait de compagnies juniors qui nhésitent pas à diffuser de fausses informations sur les résultats de leurs recherches afin de faire grimper le prix des actions.
Q : Etes-vous soutenu par le Gouvernement dans vos démarches ?
R : Je crois quil faut savoir taper à la bonne porte. Dans le domaine minier, le Centre de Promotion et de Développement Minier offre son assistance aux investisseurs intéressés par le secteur minier. Le ministre, quant à lui, se montre très disponible.
Q : Quels sont vos projets pour lavenir ?
R : Notre priorité est de trouver de nouvelles réserves. Nous commençons une campagne de prospection cette année pour augmenter notre potentiel minier afin de produire jusquà cinq tonnes dor par an. Pour cela, nous avons le soutien de nos partenaires. Mais avant tout, nous devons trouver des réserves conséquentes dans les trois années à venir.
Q : Nous avons remarqué que vous supportiez souvent des actions culturelles, pourriez-vous nous en citer quelques-unes ?
R : Nous avons des actions culturelles très développées. Entre autres : la création dune école pour 200 élèves, un centre de santé équipé et des puits. Nous organisons également des micro-crédits en faveur des paysans.
Nous avons également un centre dalphabétisation dans lequel 42 analphabètes de notre société suivent des cours. En plus de cela, nous avons équipé le foyer des jeunes dune antenne parabolique et dun groupe électrogène. Nous disposons également dun centre culturel sur la mine à LERO où les travailleurs peuvent se divertir. La SMD sponsorise tous les ans avec dautres partenaires une exposition en vue de promouvoir lart guinéen.
Q : Quavez-vous envie de dire à nos lecteurs Américains ?
R : Depuis le moyen âge, la Guinée est connue pour être un gros producteur dor. Le pays fait partie dune province aurifère de lAfrique de lOuest à lavenir prometteur.