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September 28th, 2000



The Republic of Guinea
No case for mistaken identity.









Mme Fatoumata Binta Diallo, Directrice Générale

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SERVICE NATIONAL D'AMENAGEMENT DES POINTS D'EAU (SNAPE )

Manager:
Mme Fatoumata Binta Diallo, Directrice Générale
M. Mamadou Malik Dem, Directeur Général adjoint

Contact:
Quartier Almamya
BP 2064 CONAKRY
Tel.: (224) 44 44 66 / 41 18 83
Fax: (224) 41 50 58
e-mail: snape@mirinet.net.gn
Strategy

Interview
Mamadou Malik Dem,

Directeur Général Adjoint

Q : Racontez-nous un peu l’histoire du SNAPE ?

R : Le SNAPE a été créé en 1980, il a réalisé une étude selon laquelle il fallait réaliser 2600 points d’eau dans les zones les plus touchées par la sécheresse. L’étude conjointe Banque Mondiale/OMS a permis d’inclure toutes les conditions de la décennie mondiale de l’eau potable et de l’assainissement qui prévoyaient 10 litres d’eau/personne/jour. Ces données ont amené les besoins à la réalisation de 6.100 points d’eau en 15 ans. Il a donc fallu mettre un mécanisme en route afin de réaliser ces 6.100 points d’eau, et nous y sommes parvenus en 13 ans.

Q : Comment avez-vous réussi cela ?

R : Nous avons fait un savant mariage entre le service de l’état, dont la mission est de réaliser et de programmer, et les entreprises privées. Grâce à ces entreprises, nous avons donc pu réaliser 880 points d’eau d’une capacité résidente de 250 points d’eau/an. Cette sous-traitance nous a permis d’accélérer les choses.

Sur la figure de réalisation des points d’eau, lorsque l’on observe la courbe, on se rend compte que la production a d’abord augmenté et elle a ensuite fléchi. Cependant, elle est toujours restée au-dessus des prévisions mais elle avait tendance à baisser d’année en année. Cette baisse montre bien les problèmes que nous avons rencontré à ce moment là.

Vous savez, il n’est pas du tout aisé de faire de la planification à long terme, c’est-à-dire sur 15 ans au moins. Malgré cela, nous avons tenu le pari et nous avons réalisé es 6.100 points d’eau en 13 ans. On s’est dit qu’à la suite de ce succès il fallait souffler avant d’enclencher la phase 2 qui devrait nous emmener vers l’an 2005. Nous avons donc fait une programmation par étages : en 1995, la réalisation de 6100 points d’eau, pour l’an 2000 la réalisation de 12.000 points d’eau et pour 2005, on voudrait atteindre les 15.000 points d’eau.

Nous poursuivons sur notre lancée, malgré le fait que nous ayons perdu un peu d’élan. Restructuration oblige. Le schéma juridique qui a été choisi pour le SNAPE en fait un établissement public administratif (EPA). Il s’agit donc d’une entité autonome à laquelle l’état délègue une mission de programmation, de planification, d’étude et de réalisation des projets hydrauliques en République de Guinée.

Q : Qui gère le secteur de l’eau ?

R : La gestion du secteur est basée sur une répartition des tâches entre le SNAPE et la SONEG. Ces deux services sont deux entités autonomes dépendant du MAEF et MRNE (Ministère des Ressources Naturelles et de l’Energie). La première entité gère l’hydraulique villageoise tandis que la seconde l’hydraulique urbaine.

Q : Malgré les pluies abondantes que connaît la Guinée, comment expliquez-vous ce manque d’eau ?

R : Vous mettez le doigt sur l’une des difficultés que nous avons rencontré et que nous voudrions résoudre grâce à notre projet. Lorsque vous allez en zone rurale et que vous expliquez aux paysans qu’il faut payer pour boire l’eau des forages ils vous disent qu’ils préfèrent aller boire l’eau des cours d’eaux comme l’ont toujours fait leurs antécédents (et ils ont survécu). Pour eux, il n’est donc pas question d’aller au forage si on doit payer. C’est à partir de ce moment là que l’état s’est dit qu’il ne fallait pas brusquer les gens mais plutôt aller vers eux pour leur expliquer et leur faire comprendre que les eaux qu’ont bu leurs ancêtres sont polluées par des excréments et des déchets de toutes sortes. La notion d’eau potable est difficile à cerner.
Q : Comment vous y prenez-vous pour assainir cette eau ?

R : Nous le faisons grâce aux forages, aux puits et aux sources que nous aménageons. L’eau souterraine est en générale potable à 90%, même si c’est le résultat d’un lessivage. Cela ne nous empêche pas de l’analyser et de nous assurer qu’elle est propre et bonne à la consommation. Bien souvent l’eau risque d’être contaminée lors du transport de la source au consommateur (lors du transport, stockage,..).

Q : Comment êtes vous entrés en contact avec les entreprises qui vous ont aidé ?

R : Par des appels d’offre internationaux.

Q : Travaillez-vous avec des entreprises américaines ou européennes… ?

R : Malheureusement, le SNAPE n’a jamais rencontré d’entreprises américaines. La technologie américaine en hydraulique est totalement absente de la Guinée. Au gré des financements nous traitons avec les entreprises des bailleurs de fonds ou sur appel d’offres internationaux ouverts à tous les pays quand il s’agit de financement multilatéral. Lorsqu’il s’agit d’une aide bilatérale nous traitons avec le pays donateur. Dans le cas des aides multilatérales nous lançons des appels d’offre internationaux.

Q : Comment faites-vous pour contrôler la désertification dans le nord du pays ?

R : Lorsque nous avons lancé le programme de réalisation des 6.100 points d’eau, nous avions un programme d’urgence pour les zones réellement désertiques, c’est-à-dire, toute la zone au nord du 11eme parallèle vers le Mali, le Sénégal et la Côte d’Ivoire. La mobilisation des financements en fonction des requêtes a créé la disparité quant à la réalisation. Pour la discrétisation des points d’eau nous avons tenu compte de la taille des villages. Nous avons commencé par de gros villages et tendons vers les petits.

Q : Quelle est la contribution de l’état dans les différents programmes d’hydraulique villageoise ?

R : Pour donner plus de chance de réussite à son programme, le SNAPE a conçu un partage de responsabilités entre l’Etat et les bénéficiaires des équipements. Ainsi l’Etat prend en charge le premier équipement et les bénéficiaires toutes les charges récurantes. Le village est tenu de mettre en place un comité de point d’eau (CPE) qui aura pour mission de gérer le point d’eau créé. Ce comité s’occupe des recouvrements des coûts liés aux charges de maintenance. Ainsi une caution et une caisse villageoise sont constituées et cette participation équivaut à 30% du prix de la pompe.

Q : Quelles sont vos priorités actuelles ?

R : Nos priorités sont d’achever le programme de l’an 2000 à temps, de mobiliser dans les meilleurs délais les financements pour lancer des projets de grandes envergures, de faire en sorte que les populations bénéficiaires puissent se prendre en charge et , enfin, d’améliorer la qualité du service par l’installation de robinets individuels grâce a l’énergie solaire.






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© World INvestment NEws, 2002.
This is the electronic edition of the special country report on Guinea published in Forbes and Far Eastern Economic REVIEW.
February 4th, 2002 Issue. Developed by AgenciaE.Tv