MADAGASCAR
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Groupe SICAM

Interview de:

M. Fabrice de Creisquer
Directeur Hertz / SOMADA/ Voyages Mercures

Pourriez vous nous décrire le marché dans lequel vous évoluez? 

Dans le domaine automobile le marché est très petit. Il se vend environ 1600 véhicules neuf par ans, depuis 4 a 5 ans. Au début des années 90 les ventes étaient un peu plus importantes, mais depuis le marché a baissé et stagner en 1997-1999. On enregistre une légère remontée pour 2000-2001, nous prévoyons environ 1900 véhicules neufs vendus, soit 15% en plus, mais cela reste un marché extrêmement restreint. Ca doit être ce que fait un concessionnaire de taille moyenne en France. 

Que représente le parc automobile malgache ? 

Le parc automobile est estimé à 80,000 véhicules. Cette année on parle de 1900 véhicules neufs et 8000 à 10000 véhicules d'occasions qui viennent de la réunion principalement. La grande majorité de ce parc est concentrée sur Tananarive. 

Au niveau de l'activité location ? 

C'est une activité qui est toute récente, donc nous sommes de loin le leader. Nous avons 170 véhicules en location, alors que nos principaux concurrents ont 25 à 30 véhicules. Notre atout est le développement de la location longue durée, nous sommes les seuls à avoir vraiment réussi à créer le service. Notre service consiste à louer des véhicules aux entreprises durant 3 ans en gérant le parc, en s'occupant de l'entretien, de l'assurance, du chauffeur. Sur les 170 véhicules nous en avons 130 en location longue durée et 40 en location courte durée. Nous sommes franchisé Hertz. Le principal problème reste le prix car nous avons trop de taxes à l'importation. Sur les véhicules de tourisme il y a environ 85% de taxes d'importation en incluant la TVA de 20%. Ce qui fait que les voitures s'achètent 2 fois plus cher qu'en France. Par exemple une 206 qui vaut 70000 Francs en France, coûte 140000 ici. Cela se répercute sur le prix de location, avec le prix de l'entretien compte tenu de l'état des routes qui ne sont pas très bonnes. Par conséquent on use beaucoup plus de pièces, de pneus, il y a aussi plus d'accidents, donc tous cela majore le prix de location et c'est pourquoi c'est relativement cher. 

La location longue durée concerne probablement la clientèle d'expatriés ? 

Pour la longue durée ce sont principalement des entreprises et non des particuliers. C'est assez varié. Parmi nos clients se trouvent Air Madagascar et Telma, mais également des grandes entreprises privés comme la Société Générale, Antaris, Galana. Ces entreprises ne choisissent pas cette formule pour des questions de coût mais pour le confort de gestion. 

La location courte durée concerne-t-elle une clientèle locale ou de passage ? 

Oui la location courte durée c'est plutôt une clientèle locale. 80% de chiffres d'affaires provient de Madagascar, ce qui n'est pas classique. Parmis toutes les franchises Hertz on est celui qui a le taux le plus faible d'apports de Hertz international. A la Réunion par exemple 70% de leur chiffre d'affaire est fait à l'aéroport par des contrats envoyés par Hertz Mondial. Ici nous sommes presque à 0% de contrats signés à l'aéroport. Les gens envoyées par Hertz international représentent 10% de notre activité. La raison est que le tourisme est encore très faible à Madagascar donc notre clientèle potentiel reste local. La location courte durée est en général faite aux entreprises aussi, ce sont elles qui font la consommation ici. 

Avez vous vu une évolution sensible ces dernières années suites aux performances de Madagascar? 

Au niveau automobile, il n y a pas eu d'évolution sensible. Dans le cadre de l'économie malgache on sent qu'il y a eu une amélioration depuis 2 à 3 ans. Cette amélioration n'a pas eu d'effets immédiats, mais on commence à ressentir maintenant une augmentation du marché et des appels d'offres internationaux qui sont financés par la Banque Mondiale et le FMI. C'est très important car ils financent beaucoup d'achat de véhicules et on sent que cela revient. Il y a une autre particularité de l'Océan Indien c'est que l'on ne ressent pas les évèmenents du 11 septembre, on est très protégé voire avantagé par notre situation. Il n y a pas de baisse du tourisme actuellement, contrairement à certains pasy, et  il y aura sûrement une amélioration dans le futur proche, donc cela peut être très positif pour nous de manière indirecte. 

Pouvez vous nous parler de vos autres acitvités, Canal Satellite par exemple ? 

Pour Canal Satellite nous avons 5000 abonnés, après 2 ans d'activité. On a un concurrent, TPS, qui a 2000 abonnés environ. C'est un produit qui est encore réservé à une certaine élite, mais qui va se développer car nous créons des produits moins chers. On s'est occupé principalement de Tana et ensuite des grandes villes. Ce dont nous sommes sûr c'est qu'il y a un vrai besoin d'informations et d'accès a la culture, à ce qu'il se passe ailleurs. Il y a des carences au niveau information et au niveau de l'éducation. On va essayer de rendre le produit un peu plus abordable et on espère que le pays continuera à se développer. 

Est-ce que le poste de télévision est un luxe répandu ?   

Il y a beaucoup de télévisions, c'est difficile de donner des chiffres. Mais on parle de 600000 sur l'Ile, donc la moitié en noir et blanc. Ce n'est pas si mal  compte tenu du fait que moins de 15% du territoire a accès à l'électricité. 
Est-ce que vous avez vu l'apparition d'une classe moyenne malgache de consommateurs?

En quelques sortes oui. On le voit à l'apparition des supermarchés, il n'y en avait pas il y a quelques années, et maintenant il y en a 4.  La classe moyenne malgache consomme de plus en plus, les supermarchés restent quand même assez cher. Pour avoir accès aux produits que nous  proposons comme la location de voiture, ce n'est pas une classe moyenne qu'il faut, mais une classe très aisée. Il y a un écart dans la consommation entre les produits chers et les produits pas trop chers, mais entre les deux il n'y a rien. C'est aussi ce qui ce passe au niveau des salaires

Pourriez vous nous parler de votre activité voyage ?
 
Cette activité existait depuis longtemps, le groupe Sicam existe depuis 50 ans. Quand le groupe CFAO et le groupe Caillé ont repris la société il y avait déjà une société de voyage, qui ne servait que les besoins du groupe. On a pensé que l'on devrait développer l'agence de voyage, parce que le tourisme est sans doute un produit d'avenir pour Madagascar. Il y a tout ici pour que le tourisme marche, je vous passe les détails que vous connaissez : faune, climat, flore. L'agence a 2 fonctions la billetterie et les tour-opérateurs (TO). La billetterie est plus pour les besoins locaux des entreprises, nous leur offrons une facilité d'obtention des billets. Nous servons de support pour des tour-opérateurs Européens qui veulent envoyer des touristes à Madagascar. Les tour-opérateurs européens ou autres ont besoin d'avoir des agences réceptives, parce qu'ici il ne s'agit pas de faire des séjours comme à l'île Maurice. Ici le besoin du touriste est plus basé sur l'aspect circuit, il faut s'appuyer sur plusieurs partenaires : véhicule de location, hôtel, centre de plongée. Donc nous organisons toutes ces activités. Sur une centaine d'agence il y en a une 15 qui fonctionnent normalement. On cherche à se faire connaître chez les TO, mais cela reste difficile car les gens sont frileux pour venir ici.  Le voyage reste très cher, les hôtels, les locations de voitures aussi, donc difficile d'être aussi compétitif que l'île Maurice. Il y a le problème de garantie, parce que les sous traitants locaux ont des qualités de services inégales. Mais nous sommes dans une position d'attente, et nous sommes prêts pour collaborer avec les TO.

Quels est le chiffre d'affaire du groupe SICAM ? 

Le chiffre d'affaire du Groupe Sicam avoisine 150 millions de FRF. Canal Satellite doit faire 15 millions, la location de voiture doit faire 20, l'agence de voyage 10, la vente de voitures 60, le reste vient de la vente des groupes électrogène, tracteur et autre matériel industriel. La vente de voitures comprend également les réparations, les ventes de pièces détachées. 

Avez vous des projets de diversification ? 

Nos actionnaires ont plusieurs activités, le groupe Caillé est à la Réunion. Le groupe est actif dans l'automobile et la grande distribution. Nous sommes assez developpés au niveau automobile puisque nous représentons 5 marques : Peugeot, Mitsubishi, Suzuki, Hyundai, Honda. Nous pensons rajouter 1 ou 2 autres marques. Il y a un projet d'ouverture d'un hyper-marché Carrefour à Tana. Nous lançons aussi l'immobilier parce qu'il y a beaucoup d'avenir dans cette branche. Il y a aussi le développement de la construction navale, pour des bateaux de plaisance à moteur. Donc ce sont les projets en cour pour le proche et moyen terme. 

Quels aspects de Madagascar mettriez vous en avant pour les investisseurs? 

On peut conseiller Madagascar comme un pays d'avenir, mais la question est quand ? On a souvent entendu dire dans les années 60 que Madagascar était un pays d'avenir, c'est un pays d'avenir et sera dans le futur un pays d'avenir. Il faut que le pays puisse prendre son envol. Tout est réuni pour que le pays se développe. Il faut que l'état de droit soit plus clair, et il faut une volonté politique qui s'affiche dans la durée. Il y a de la place pour certains investisseurs sérieux, et il est important de bien choisir ses partenaires locaux. 

Quelle est votre plus grande satisfaction aujourd'hui  et l'expérience la plus marquante que vous ayez vécue ici?  

Ce qui ma le plus impressionné est la réussite du PMU. L'investissement était d'une hauteur humaine et ce fut un investissement privé, pas du PMU. C'est la plus belle réussite que j'ai vue.

Au niveau personnel on m'a accordé des responsabilités immédiatement, ce qui aurait été différent en France. J'ai tout de suite eu à géré une petite unité, à organiser et diriger la structure. 

Je suis particulièrement fièr de la location longue durée, car personne ni croyait au début. Cela n'a pas été facile de gérer des parcs durant 3 ans et pour le compte de tiers. Et aujourd'hui c'est une grande réussite. Et j'ai recommencé avec Canal Satellite, on perdait de l'argent en dessous de 4000 abonnés, mais nous sommes arrivés à l'équilibre à présent.


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© World INvestment NEws, 2002.
This is the electronic edition of the special country report on Madagascar published in Far Eastern Economic Review.  March 28 th, 2002 Issue.
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