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V.I.P. INTERVIEWS


Interview de:

M. Léon Razanamamonjy
Directeur Général de Hasy Malagasy

Quelle est l'importance du coton dans le secteur agricole ? 

Hasyma est une société d'Etat qui figure sur la liste des 47 entreprises publiques à privatiser. Sa privatisation va avoir lieu d'ici peu, vers la mi-2002 au plus tard.  Avant sa nationalisation, c'était une société française appartenant à la Compagnie française pour le développement des fibres textiles (CFDT) qui a changé de nom récemment et est devenue DAGRIS ou Développement des Agro-Industries du Sud, depuis juin 2001. Celle-ci a toujours été actionnaire dans Hasyma à 40%, les 60% appartenant à l'Etat.

Hasyma a le monopole du coton mais il y a quelques privés dans le Nord qui se sont lancés dans la culture de coton.

Je suis Directeur Général depuis décembre 2000 mais auparavant j'étais Président du Conseil d'Administration depuis fin 1993. Comme mon prédécesseur a été admis à la retraite, le ministère de l'Agriculture qui assure notre tutelle n'a pas cherché loin. Le Conseil est composé de 10 membres, dont 7 pour l'Etat et 3 pour DAGRIS.

La sociédé assure la production du coton du Nord-Ouest au Sud de Madagascar. Le coton ne concerne que la partie Ouest. Pour des raisons climatiques, le coton ne pousse pas à l'Est.

La direction générale de Hasyma est à Antananarivo tandis que sur le terrain on a deux directions régionales, l'une à Mahajanga et l'autre à Toliara. Celle du Nord dépasse un peu dans la province d'Antsiranana avec une délégation régionale.

Hasyma s'investit dans l'encadrement des paysans notamment dans le Sud. Dans le Nord, le  pourcentage du paysannat est faible où il y a beaucoup plus de privés.

La plus grosse partie de la production est fournie par le paysannat du Sud. La production varie autour de 20 000 à 30 000 t, en 1997, elle a atteint 35 000 t. Le rendement est 0,8 t/ha. 

Quel volume de production représente le paysannat ? 

On encadre environ 17 000 paysans du Nord au Sud. 

Quel est votre mode de fonctionnement? 

Ce qui différencie le coton des autres cultures c'est que Hasyma fournit les intrants aux paysans puis elle récupère la récolte. Nous achetons les produits aux paysans et nous les transformons en fibres dans nos cinq usines d'égrenage ( 2 à Toliara, 1 à Mahajanga, 1 à Port Bergé et 1 à Ambilobe). Une partie est achetée par la filature locale et le reste est exporté. 

Quelle est la part respective pour la filature locale et l'exportation ? 

Presque 50%, 50%

Quels sont les marchés de destination à l'export ?

Notre plus gros client est la CFDT ou plutôt sa filiale COPACO qui vend aux Italiens, aux Portugais.

On vend directement à un client français à Lille et deux autres en Suisse.  Pour la filature locale, on a Cotona puis deux plus petites Somacou et Fanavotana 

Comment envisagez-vous la privatisation ? 

La CFDT est l'investisseur stratégique intéressé. Son directeur général séjourne au pays en ce moment. Une autre société a également manifesté son intérêt.
La Banque mondiale étaient pour le démantèlement de Hasyma mais compte tenu de sa structure nous nous sommes opposés et nous avons réussi à la convaincre. Donc il n'est plus question de démantèlement comme ce fut le cas avec la Solima.

Comment se comporte la société au niveau des résultats ?

Les résultats de la société, au point de vue bilan ont toujours été positifs sauf cette année peut-être, avec le cours mondial qui est à son niveau le plus bas.  C'est un problème car nous avons l'habitude de fixer nos prix en début de campagne avec les délégués des planteurs. 

Quel a été votre chiffre d'affaires ? 

Il varie autour de 70 à 100 milliards Fmg dont 50% en devises.

Est-ce que dans le cadre de la privatisation, Hasyma pourrait investir dans la filature ?

C'est un domaine purement industriel qui relève d'un autre ministère. 

Est-ce que ce serait une opportunité pour les investisseurs après la privatisation? 

Non, je ne le  pense pas. Il vaut mieux étendre la production. 

Est-ce qu'il y a encore un potentiel ? 

Oui. Mais pour le moment on s'attèle à l'amélioration du rendement afin d'augmenter la production à 50 000 t au lieu de 35 000 t. 

Existe-t-il des opportunités dans le secteur du coton ou bien est-ce trop difficile ?

Je ne le pense pas. Il  faut tout simplement que cela ne soit pas des amateurs mais plutôt des professionnels. Nous reconnaissons que CFDT est professionnelle en la matière. Il ne faut pas tatonner.

Est-ce que vous pensez que sur le marché malgache, il y a encore des opportunités pour d'autres opérateurs du coton ? 

Pourquoi pas! Il n'est pas question qu'un opérateur vienne investir pour la transformation du coton uniquement car cela soulèverait de nouveau le problème de démantèlement. Peut-être au niveau des plantations, avec par exemple des plantations en régie. Cela ne veut pas dire que Hasyma sera le partenaire car il peut le faire parallèlement à Hasyma. 

Depuis le temps que vous êtes à Hasyma qu'est-ce que vous aimeriez accomplir ? 

Résoudre ce problème lié au cours mondial. Le nouvel acquéreur aura certainement sa politique à ce sujet.

Mais ce n'est pas encore acquis ? 

En tout cas on le saura à partir de mi-2002. Mais, actuellement je travaille avec la CFDT qui est notre administrateur pour trouver une solution et pour améliorer la performance de l'entreprise même après sa privatisation. 

Auriez-vous un message à adresser à la communauté des investisseurs ? 

Plutôt aux bailleurs de fonds internationaux. Il fut un temps où ils octroyaient des subventions et des prêts mais ils les ont suspendus. Pour réhabiliter la société on souhaite qu'ils reviennent. Notre handicap majeur reste les pistes rurales pour collecter le coton. 


Note: World Investment News Ltd cannot be held responsible for the content of unedited transcriptions.

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© World INvestment NEws, 2002.
This is the electronic edition of the special country report on Madagascar published in Far Eastern Economic Review.  March 28 th, 2002 Issue.
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