CAMEROON
The new locomotive of Western Africa








Report

Cameroon - Winne.com

Interview de

M. Patrick Mizen,
Directeur Général de l’Union Industrielle pour le Cameroun

Le 6 novembre 2000

Question 1: Pourriez-vous nous donner quelques éclaircissements quant aux origines de la société Union Industrielle pour le Cameroun et à ses activités dans le pays?

Réponse 1: L'Union Industrielle pour le Cameroun (UIC) est une société qui a été créée au Cameroun en 1964 pour effectuer des travaux de construction métalliques. Tout autour de la ville de Douala vous trouverez des ouvrages de différents types réalisés par UIC: des ponts, des silos et des bacs qui témoignent du savoir faire d'origine de la société. En 1984, suite à la reprise des actifs de sa maison-mère AMREP, UIC a intégré le groupe Bouygues Offshore. Depuis cette acquisition UIC est devenu un acteur prépondérant dans le secteur para-pétrolier au Cameroun. UIC propose toute une gamme de services aux acteurs évoluant dans le secteur de l'énergie, et en particulier Total-Fina-Elf (ex Elf-Serepca) et Pecten (filiale américaine de Shell). Nous sommes également intervenus sur des projets à la raffinerie de la Sonara où dès 1980, nous avons livré le premier appontement en béton de chargement de produits pétroliers. En 1995, nous avons réalisé l'ingénierie et la construction d'une deuxième partie en structure métallique qui permet aujourd'hui à la Sonara d'accueillir des navires dont les capacités sont de l'ordre de 90 000 tonnes. Avec l'appui de notre maison-mère Bouygues Offshore et l'acquisition récente de Sofresid et Doris, notre offre couvre à présent l'ensemble de la chaîne de valeur, de l'ingénierie de base à la maintenance en incluant l'ingénierie de détail, les achats d'équipements, la construction et l'installation. Nous sommes donc devenus des spécialistes des travaux et ouvrages du secteur para-pétrolier

Q 2: Quel sont les résultats de l'entreprise sur les trois derniers exercices et quelles sont les perspectives envisagées à moyen-long terme ?

R 2: Les résultats financiers du groupe sont publiés puisque nous sommes côté en bourse. Depuis 1996, année d'introduction en bourse de notre maison-mère Bouygues Offshore à New York et à Paris, le chiffre d'affaires a été multiplié par deux, passant de 576 millions d'Euros à 984 millions d'Euros. En ce qui concerne UIC, nous sommes attentifs au projet de développement portuaire de Limbé et aux projets de mise en exploitation du gaz camerounais. Nous sommes évidemment très impliqués dans le « Chad-Cameroon Development Project », qui va requérir des compétences que nous maîtrisons. Notre volonté est de participer au développement de ce projet de pipeline autant que possible, en proposant toute la gamme de nos services, c'est-à-dire la tuyauterie-chaudronnerie, la soudure, la maintenance, la mise à disposition de notre parc de matériel. Ces travaux vont prendre le relais des constructions de plate-formes pétrolières classiques que nous avions l'habitude de réaliser dans le passé.

Q 3: Quelle sera l'importance du contrat qu'il reviendra à UIC de réaliser dans le cadre de la construction du pipeline ?

R 3: L' investissement global du projet est aujourd'hui estimé à 3,7 milliards de US$ dont un quart représente le développement des « Field Facilities » au Tchad, la construction de deux stations de pompage et d'une station de réduction de pression au Cameroun et concerne Bouygues Offshore et ses partenaires. Les travaux au Cameroun seront réalisés par une SEP dont les partenaires sont SSI, AOS et COMELEX. Cette SEP sous-traitera une partie des travaux à l'industrie locale.

Q 4: En terme d'attribution de marchés, êtes-vous en mesure d'affirmer que UIC fera bien partie des entreprises appelées à prendre part au projet ?

R 4: Nous n' avons aucun doute à ce sujet. Néanmoins, comme d'habitude, nous devrons démontrer notre compétitivité pour confirmer notre implication sur ce projet.

Q 5: Combien y a t-il de concurrents potentiels susceptibles d'emporter également une partie des appels d'offres qui sont en cours et quels sont selon-vous les principaux avantages dont vous disposez ?

R 5: UIC a l'avantage de disposer d'infrastructures qui sont uniques au Cameroun: un yard de 50 000 m², 300 mètres linéaires de quai, un atelier de chaudronnerie équipé aux standards internationaux permettant sans difficulté de réaliser l'ensemble des travaux de tuyauteries et de soudures. De plus, nous connaissons bien le Cameroun et nous avons la capacité de mobiliser rapidement et efficacement les ressources nécessaires à la réalisation des travaux liés au « Chad-Cameroon Development Project ».
Q 6: Dans cette configuration qui semble vous être favorable, pensez-vous devoir investir dans l'outil de production ?

R 6: Il est clair que compte tenu du volume de travail qui est en jeu et de l'importance des travaux considérés, nous aurons des investissements à réaliser notamment en terme d'équipements de soudures. Aujourd'hui le travail est effectué manuellement, il apparaît que les perspectives et les exigences d'un tel contrat nous amènerons à passer à la soudure semi automatique. Par ailleurs nous comptons construire un bâtiment de 1.600 m² pour accueillir une partie des équipes du pipe.

Q 7: A une échelle sous-régionale, vu le développement extrêmement rapide de la Guinée Equatoriale, on peut supposer que vous pourriez avoir des velléités à développer vos activités sur ce marché conséquent et à prendre part aux marchés en cours ou à venir.


R 7: Nous portons effectivement un vif intérêt à ce marché qui est l'un des plus actifs de la sous-région. UIC a beaucoup travaillé en Guinée Equatoriale dans le cadre du Zaphiro Producer pour Mobil de 1997 à 1999. Nous restons attentifs à tous les développements futurs qui pourraient se réaliser en Guinée Equatoriale. Il faut savoir que tous ces développements ont une particularité tout a fait déterminante. Il s'agit exclusivement de projets à réaliser en offshore profond, ce qui exige et réclame une technologie que seuls quelques entreprises possèdent, comme c'est le cas de notre maison-mère Bouygues Offshore.

Q 8: Qu'en est-il des autres perspectives de développement ?

R 8: Les perspectives pour UIC sont très simples. Il s'agira pour l'entreprise d'accompagner le développement du secteur pétrolier au Cameroun. Ces perspectives dépendront largement de l'avenir de la recherche et des résultats de l'exploration pétrolière. Les programmes d'exploration de nos clients principaux et des indépendants qui sont en train de s'installer actuellement suivent leur cours. Le gouvernement et notamment la SNH souhaitent clairement intensifier les recherches puisque les réserves disponibles et connues aujourd'hui sont en cours d'épuisement. Nous resterons attentifs à tout nouveau développement. Ceci dit, en dehors du pétrole il faut rappeler que ce pays dispose de réserves de gaz extrêmement importantes qui s'élèvent à 110 milliards de m3. Celles-ci pourraient prendre le relais du pétrole pour assurer au Cameroun son autonomie en matière énergétique. Encore faudrait-il transformer un potentiel avéré en ressource exploitée. Bouygues Offshore a déjà participé à de nombreux projets gaziers à travers sa filiale SN Technigaz et nous sommes prêts à proposer à la SNH nos compétences reconnues dans ce domaine.

Q 9: On note un resserrement du nombre des acteurs présents sur le marché. Le groupe Bouygues Offshore est certainement intéressé de ramener au sein du groupe certaines entreprises qui évoluent aujourd'hui dans votre secteur ?


R. 9: Effectivement, la tendance dans le secteur pétrolier est au resserrement du nombre des acteurs. Nos clients fusionnent et deviennent moins nombreux mais plus puissants. Bouygues Offshore a déjà su anticiper ce resserrement du marché en intégrant Sofresid et Doris qui sont deux sociétés d'engineering de classe internationale et permettent de proposer une offre globale pour la réalisation des projets clés en main.

Q 10: Si vous deviez conseiller un investisseur sur le point de venir s'installer au Cameroun, dans quels termes le feriez vous ?

R 10: Je conseillerai une approche classique. Il faut rencontrer les services d'Expansion Economique à Yaoundé, les cabinets de conseil fiscal et prendre des renseignements auprès des acteurs économiques présents dans le pays depuis de nombreuses années.


NB World Investment News Ltd cannot be made responsible for the comments of unedited transcriptions


 Read on 

You can find the version published in Forbes Global or Far Eastern Economic Review

© World INvestment NEws, 2001. This is the electronic edition of the special country report on Cameroon published in Forbes Global Magazine, October 1st, 2001. Developed by Agencia E.