 1. INTRODUCTION
Soucieux de réduire de dépendance dans l'importation de la farine de froment, la République Démocratique du Congo a cherché les voies et moyens susceptibles de lui permettre de produire sur place, en qualité et en quantité suffisante, cette denrée qui constitue l'élément de base dans la fabrication du pain. Cette tâche a été rendue possible grâce aux investisseurs Américains qui ont accepté d'implanter une minoterie en République Démocratique du Congo. D'où, la création de la Minoterie de Matadi, la MIDEMA.
Constitué par l'acte authentique du 14 octobre 1968, la Midema a été agréée et promulguée par l'ordonnance n° 69-044 du 25 février 1969. La convention d'établissement négociée avec l'Etat a été approuvé par le Président de la République suivant l'ordonnance n° 70-305 du 19 Novembre 1970. Mise en chantier en 1971, la MIDEMA est devenue opérationnelle avec la mise en exploitation le 25 mars 1973 de l'usine située à Matadi, dans le Bas-Congo. Son inauguration a eu lieu le 20 mai 1973 en présence du Président de la République.
Filiale de la Continental Milling Corporation de New York jusqu'en décembre 1992, la MIDEMA est actuellement une société d'Economie Mixte financée par des milieux d'affaires Américains, l'Etat Congolais et des Privés.
L'investissement initial de 5 millions de dollars américains s'élève actuellement à 20 millions de dollars américains. Son capital social se repartit comme suit: 40 % pour le groupe américain SEABOARD CORPORATION, représenté par sa filiale SEABOARD OVERSEAS limited et le reste pour les privés.
2. DESCRIPTION DE L'USINE
Implantée à Matadi, au bord du fleuve Congo et des installations portuaires, l'usine à une superficie totale de 27 000 m².
Le bâtiment qui l'abrite est composé de trois parties bien distinctes:
- à droite la section NETTOYAGE du blé;
- dans la partie centrale se trouvent les machines de MOUTURE proprement dites;
- à gauche se dressent les silos de stockage pour la farine ainsi que les machines pour l'ensachage des produits de la MIDEMA qui sont la farine, la semoule, le son et le remoulage. L'aire de stockage des produits finis ensachés et prêts pour l'expédition se trouve au rez-de-chaussée de la partie centrale du bâtiment.
A droite de la partie NETTOYAGE, se dresse l'imposante unité de stockage constituée de 20 cellules et d'une tour abritant toutes les machines nécessaires au passage du blé, lors du déchargement ainsi qu'au pré- nettoyage des grains avant leur mise en cellules.
Un nouveau silo d'une capacité de 15 000 tonnes, placé en 1986 - 1987, à quelques mètres des anciens, a porté la capacité de stockage à 31 000 tonnes.
3. CAPACITE DE PRODUCTION DE L'USINE DE MATADI
Lors de la mise en exploitation de l'usine en 1973, la capacité d'écrasement de la MIDEMA était de 350 tonnes de blé par jour, soit 6 000 sacs de farines par jour ou 180 000 sacs par mois.
Depuis, trois opérations d'augmentation de la capacité journalière de mouture de blé ont été réalisées.
- la première en août 1976, pour passer de 350 à 450 tonnes;
- la deuxième en décembre 1990 a porté la capacité de mouture à 720 tonnes de blé, soit 12 400 sacs de farine par jour. Cette nouvelle augmentation de la capacité de mouture a nécessité un financement de l'ordre de 4 millions de Francs Suisse.
4. TRANSFORMATION DU BLE EN FARINE
Les grandes étapes de la transformation du blé en farine de froment sont les suivantes:
A. Déchargement des bateaux au port de Matadi et mise en silo de stockage de la matière première: le blé.
B. Pesage et pré-nettoyage
C. Transformation de blé en farine, appelée phase de mouture.
D. Stockage de la farine en vrac dans des silos.
E. Ensachage et stockage des sacs de farine, prêts à l'expédition.
En résumé, le blé, après déchargement du bateau va parcourir les étapes suivantes:
- Transfert des silos de stockage au bâtiment Nettoyage;
- Nettoyage intensif du blé et conditionnement ;
- Mouture du blé transformation en farine;
- Contrôle de la qualité au laboratoire;
- Stockage de la farine dans les silos;
- Ensachage de la farine et mise en palettes;
- Expédition de la farine en sacs;
- Pelletisation des sous-produits.
Pour assurer le contrôle qualitatif du blé et de la farine, l'usine de Matadi est équipée d'un laboratoire moderne où, constamment, des échantillons de blé et de farine sont analysés par des spécialistes.
Le blé, à l'arrivée, est examiné très soigneusement. Les résultats du laboratoire sont à la base de la détermination des mélanges de différentes qualité de blé. Ceci permet d'obtenir une qualité de farine aussi constante que possible.
Pour ce qui est du contrôle au cours de la fabrication de la farine, toutes les heures, des échantillons sont prélevés tant au niveau de la fabrication qu'à l'ensachage. Ces échantillons sont soumis à plusieurs analyses pour permettre à la MIDEMA de juger si la qualité reste constante.
Chaque jour, des essais de panification sont effectués sous des conditions de fabrication et de cuisson très différentes. Ce procédé permet également de juger si la farine convient aussi bien à des boulangeries industrielles qu'artisanales.
La MIDEMA place ses services techniques à la disposition de tous les boulangers qui peuvent solliciter, gratuitement, les avis et conseils de ses experts chaque fois qu'ils le jugent nécessaire.
En1998, la MIDEMA inaugure un nouveau laboratoire et une boulangerie pilote pour la formation professionnelle de ses clients.
• Les sous produits, le traitement de 100 kg de blé donne en moyenne un rendement de 77 kg de farines et 23 kg de sous produits.
Les sous produits sont appelés: Son, Remoulage et Farine Base (farine très foncée des derniers passages de mouture)
Les trois produits sont mélangés ensemble et vendus en qualité unique appelée Son de blé.
Ce son de blé est très minéralisé. Il contient une quantité importante de vitamines. C'est ainsi qu'il constitue un apport appréciable à l'alimentation du bétail, des porcs et de la volaille.
Un autre sous-produit est vendu tel quel: le blé cassé qui sort des trieurs pendant l'opération de nettoyage du blé et qui est revendu pour l'alimentation des poules.
| 5. LES AUTRES ACTIVITES DE LA MIDEMA
A. Le Département Feed Mill
B. Le Département de Développement Agricole "DDA"
C. La Minoterie de Kivu "MINOKI" s.p.r.l.
D. African Coffee Company "ACC" s.p.r.l.
 A. LE DEPARTEMENT FEED MILL
Outre l'usine de Midema spécialisée dans la fabrication de la farine de froment, la Midema a construit en 1988 à Kinshasa son usine de production d'aliments pour bétail et volaille.
La production du Feed Mill est actuellement de 4 500 tonnes d'aliments par an.
Etant donné la contribution de cette usine au développement de l'élevage dans notre pays, et le succès rencontré par la qualité et le rendement de ses aliments, la MIDEMA envisage l'augmentation de sa capacité de production en vue de satisfaire les besoins des éleveurs et fermiers
B. LE DEPARTEMENT DE DEVELOPPEMENT AGRICOLE "DDA"
Ce département regroupe toutes les activités agricole de la Midema. Connu dès 1973, sous le nom de "Midema Projet Blé Nord-Kivu, ce projet initié en 1953 par l'INEAC puis l'INERA, a été repris en 1990 par la Société de Développement en Céréale "SDCC".
L'objectif du projet était de développer les cultures notamment de pommes de terre, de blé, d'orge, de haricots et de petits pois.
En 1978, les responsables de la Midema décidèrent de relancer les activités du Centre de recherche de Ndihira tombé en désuétude et d'introduire de nouvelles semences au sein des cultures. L'idée de la SDCC est ainsi née, avec comme objectifs:
- rechercher une meilleure variété de semences ;
- assurer la multiplication des semences ;
- vulgariser la production par l'encadrement des paysans.
• Au Nord Kivu, la SDCC a réalisé des résultats positifs au niveau de la multiplication des semences. 90 % des semences utilisées par les quelques 30 000 paysans sur les 15 000 hectares de culture proviennent des variétés sélectionnées par la station de recherches de Ndihira.
• Au Shaba, dans la ferme de Tanga, la même expérience en matière de recherches de variétés de blé, a été entreprise tout comme pour la culture de maïs, pommes de terres, haricots, arachides.
• Au Bas Congo, la SDCC a pris en location gérance la station de recherches de l'INERA à Gimbi. D'une superficie d'environ 6 000 hectares, dont 4 000 ha de forêt, plus ou moins 1 000 hectares sont destinés à la culture de soja, maïs, ananas, manioc, bananes, oranges et mandarines, ainsi qu'à l'élevage de bétail et de volaille.
Les moulins à maïs et manioc sont installés et opérationnels. Depuis 1997, le SDCC est intégrée à la Midema sous l'appellation actuelle de Département de Développement Agricole.
C. LA MONOTERIE DU KIVU "MINOKI"
Située à la périphérie de la localité de Kihemba, à environ 4 km du chef-lieu de la Commune de Lubero, dans le Nord-Kivu, la Minoterie du Kivu "MINOKI" est une structure modernisée d'un vieux moulin mis sur pied lors de la deuxième guerre mondiale pour la fabrication de biscuits.
Recevant du blé humide planté et récolté par les paysans encadrés par le Département de Développement Agricole, la Minoterie du Kivu produit en moyenne 150 sacs de farine par jour pour une capacité annuelle installée de 3.000 tonnes.
La MINOKI a un capital initial de US $ 300 000.
D. AFRICAN COFFEE COMPANY "A.C.C"
Cette société s'occupe de l'achat, du nettoyage, du triage et de l'ensachage du café pour l'exportation. Trois centres d'usinage sont opérationnels à Kinshasa (Kingabwa), à Lukula (Bas-Congo) ainsi qu'à Beni (Nord-Kivu).
Les recettes d'exportation générées par ACC contribuent aux achats de blé.
6. FORMATION PROFESSIONNELLE DU PERSONNEL
La Minoterie de Matadi attache une importance particulière à la formation professionnelle des membres de son personnel. Ceci constitue un moyen essentiel pour améliorer leurs connaissances et leurs capacités. Tout est mis en œuvre pour créer les meilleures conditions de travail, de rendement et de productivité.
Cette formation se fait soit au Congo, en collaboration avec divers centres de formation étatiques, privés ou internationaux (à titre d'exemple INPP, le Cadicec, la FBC, etc.) soit à l'étranger où la Midema envoie en stage de formation en Belgique, en France, en Suisse, notamment, des meuniers, des mécaniciens, des laborantins, etc.
| PRODUCTION | | Année | Farine
Sacs de 45.36 kg | Son et issues (tonnes) | | LOCAL | EXPORT |
1973
1974
1975
1976
1977
1978
1979
1980
1981
1982
1983
1984
1985
1986
1987
1988
1989
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997 |
367,014
1.427,467
1.656,797
2.080,416
2.300,139
1.651,074
2.666,630
2.761,977
2.586,723
2.695,888
2.519,105
2.162,875
2.808,080
2.913,088
3.198,717
3.092,220
2.470,330
3.052,608
2.909,858
1.877,928
1.656,603
2.162,964
2.561,634
2.682,534
2.811,883 |
1.103
2.578
1.602
1.687
1.837
3.050
5.413
4.515
4.700
3.445
5.255
2.939
2.993
3.056
3.885
4.436
5.926
8.735
3.298
993
757
1.611
1.526
4.761
5.416 |
4.558
19.108
21.622
27.239
29.764
18.649
28.508
29.995
32.200
31.626
29.602
22.240
37.133
33.183
41.494
41.431
26.358
34.328
47.503
24.817
22.495
27.023
36.151
32.741
32.827 |
POLITIQUE SOCIALE
La Minoterie de Matadi dont l'effectif s'élève à 555 travailleurs dont 137 cadres, pratique une politique sociale qui vise le bien être de tous les employés et de leurs familles.
Sachant qu'un rendement efficace est fonction de la santé de ses agents, la Midema a installé, à Matadi, un centre médical traitant de tous les cas de maladies ou d'accidents.
Plusieurs investissements importants en matières d'équipement et de capacité d'accueil ont été effectués en 1997 et se poursuivent en 1988 par l'installation d'une salle d'opération moderne.
A Kinshasa, la Midema a construit, à côté de l'imposant immeuble qui abrite sa direction générale, un dispensaire pourvu de tous les services. |
