CONGO ( DRC)
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OFFICE CONGOLAIS DES POSTES ET TELECOMMUNICATIONS

Entreprise de droit public

Interview de

M. Wakilongo Alenge
Administrateur Délégué Général
Les téléphones portables ont fortement pénétré le marché congolais. Qu'en est-il du projet de portable de l'OCPT ?

L'OCPT n'est pas absent dans la téléphonie mobile, et dans un avenir très proche, il va mettre sur le marché les téléphones mobiles. Ensemble avec nos amis zimbabwéens, nous avons créé une société qui s'appelle CELCO.

On aurait tendance à penser que l'Etat aide davantage le secteur privé plutôt que l'OCPT. Cette vision des choses est-elle justifiée ?

L'Etat a beaucoup de problèmes. Il nous faut faire face à la guerre. Il y a la détérioration complète de l'économie, ce qui explique que l'Etat a presque oublié le secteur des télécommunications. C'est ainsi qu'il a cédé la partie portable aux privés ; en revanche, en ce qui concerne la partie câblée, l'OCPT vient d'acquérir un investisseur. Ce partenaire de poids, coréen, va mettre sur le marché dans les trois mois qui suivent ± 150.000 lignes, d'ici à l'an 2002 ± 1.000.000 des lignes câblées pour la ville de Kinshasa et d'ici à l'an 2005 ± 2.000.000 de lignes câblées dans l'ensemble de la république.

Quelles sont les raisons qui expliquent le regain de confiance des congolais envers les services postaux?

En fait, c'est la volonté du gestionnaire d'abord et l'appui des travailleurs qui ont été motivés et sensibilisés. Le grand problème de la poste c'est le transport. Nous nous sommes dits qu'il fallait résoudre ce problème ; nous avons commencé par sensibiliser les gens qui faisaient le travail, c'est-à-dire les exécutants du travail. Nous avons mis à leur disposition des petits moyens dont nous disposions c'est-à-dire les moyens de transports, on a payé trois petits véhicules pour la ville de Kinshasa. Nous avons sensibilisé les grands transporteurs aériens afin qu'à l'arrivée comme au départ de chaque avion à l'aéroport de Ndjili, il y ait un délégué de la poste pour récupérer et déposer les courriers. Je suis en train de me battre pour que dans un prochain avenir nous puissions disposer d'une dizaine ou vingtaine de véhicules pour pouvoir déposer les courriers à domicile.

Quelles mesures ont été prises pour faire face à la vétusté des équipements ainsi qu'au vieillissement de certains employés de l'OCPT en service depuis l'indépendance ?

C'est une question délicate sur laquelle nous intervenons et on commence par le personnel. En effet, 70% du personnel de l'entreprise (l'OCPT) ont dépassé 55 ans. Ils doivent effectivement aller à la retraite et il se pose un problème des moyens pour les mettre à la retraite, puisque si vous mettez quelqu'un en retraite, il faut lui donner sa part. C'est le grand problème et nous croyons qu'avec les démarches que nous menons nous allons y arriver d'ici la fin décembre 2001. En ce qui concerne la vétusté des équipements, en effet, les centraux dont nous disposons actuellement sont des centraux numériques de la première génération. Actuellement, ce n'est pas un secret, les centraux numériques sont de cinquième génération par rapport aux nôtres, donc nous avons presque 15 ans de retard sur la génération numérique.

C'est pourquoi nous comptons sur ces joint-ventures avec les Coréens et les Zimbabwéens. Tout ça c'est parce que nous, l'OCPT, nous manquons d'argent et que le Gouvernement porte tous ses efforts sur une résolution pacifique du conflit. Nous devons faire des efforts immenses pour ne plus déranger le Gouvernement pour l'argent, tout en cherchant les moyens de sortir le pays de cette situation - chacun dans son secteur ; c'est là notre défi.

Qu'en est-il des divergences qui opposent votre institution à votre ministère de tutelle sur les redevances radios, télévisions ?

C'était un malentendu entre les deux institutions. Nous avons écrit au ministère, nous lui avons dit. Nous sommes en pourparlers avec l'actuel ministre, qui est d'ailleurs conciliant avec nous. Il semblerait que ces avoirs soient rétrocédés non seulement à l'OCPT, mais à l'ensemble du secteur.

Le partenariat Congo-Korea Télécoms pourra-t-il offrir les tarifs de communication plus compétitifs que ceux des sociétés privées ?

Vous ne pouvez pas oublier que dans le monde entier le téléphone câblé est moins cher par rapport à tous les autres systèmes téléphoniques. Avec mon portable, je dépense de 200 à 300 $US par mois tandis qu' avec le câblé, nous OCPT, nous demandons à peine 20 $US par mois. Je crois que avec le câblé nous nous sommes déjà fixés sur le prix, nous allons fixer à 30 $US par mois et ça dépendra de la consommation, 30 $US par mois c'est suffisant et un congolais moyen peut faire face à ses besoins téléphoniques.
Quel sera le coût d'installation de la ligne?

Le coût d'installation, nous allons l'étudier lorsque nous serons opérationnels. Nous croyons que, dans un premier temps, en ce qui concerne les moins nantis - on peut donner le crédit et leur demander de payer dans une année. Si par exemple ils savent qu'ils vont payer 300 $US dans une année, mais si on étale 300 $US pendant l'année, tout le monde pourra le payer. Si on divise 300 $US par 12 et la consommation mensuelle étant de 30 $US , au lieu de payer 30 $US par mois, vous allez payer 35 $US pour atteindre au bout de l'année le coût de l'installation et le coût de votre consommation.

La privatisation de l'OCPT: est-ce une solution viable à terme?

Prenons le Congo dans son ensemble. Cela fait presque 20 ans déjà que le Gouvernement congolais a pensé soit à libéraliser, soit à privatiser et il a opté pour la libéralisation. Nous sommes l'un des premiers pays au monde, surtout en Afrique, ayant libéralisé le secteur des télécommunications. Le problème de la privatisation ne se pose plus.

Quelles sont les plus grandes satisfactions que vous ayez eues à la tête de l'OCPT ?

Je n'en ai pas encore, mais ma principale satisfaction c'est d'être aujourd'hui en bon terme avec le Ministre et avec le Gouvernement. La seconde satisfaction ce sont les agents de l'OCPT, je ne dis pas qu'ils m'aiment, mais ils me comprennent. Ils partagent avec moi les difficultés et les moments de bonheur.

Cela fait exactement quatre mois et demi que je suis à la tête de l'OCPT, mais ça fait 35 ans que je suis dans l'OCPT.

Quelles opportunités d'invetsissements offre l'OCPT?

Je peux vous dire ceci, le Congo a actuellement ± 80 millions d'habitants. Les télécommunications sont seulement à Kinshasa. Or Kinshasa n'a que 6 millions d'habitants, donc il y a ± 74 millions d'habitants qui ont besoin d'un téléphone. C'est-à-dire que le marché est encore vierge.

Si vous partez dans les provinces, il y a une carence téléphonique ; tout est concentré ici à Kinshasa. C'est-à-dire pour les investisseurs, n'eut été l'insécurité causée par cette guerre qu'on nous a imposée, nous aurions demandé aux hommes les plus riches du monde de venir investir ici. Ils auraient donné même 1.000.000.000 $US et cette somme serait toujours insuffisante pour satisfaire le besoin téléphonique de la RDC. C'est un très grand pays où il y a beaucoup d'opportunités, beaucoup d'offres, une main d'œuvre abondante et bon marché et en plus vous savez que la communication c'est la vie.

Auriez-vous un dernier message à l'attention de nos lecteurs ?

Que ceux qui veulent investir ne tiennent pas compte de ce facteur d'insécurité car la guerre est en train de prendre fin. L'actuel Chef de l'Etat (le Président Joseph Kabila) est décidé a y mettre fin. Cette guerre est en train de se terminer comme elle a commencé politiquement ; personne ne peut la gagner par les armes, l'actuel Président a décidé d'y mettre fin politiquement.
Je conseille à tous ceux qui veulent investir en RDC qu'ils viennent maintenant et ils seront les premiers. Ceux qui ne risquent rien n'ont rien. Les Japonais ont risqué, on les a accueillis et si quelqu'un veut venir qu'il fasse de même. Cependant il y a une chose, nous voulons travailler avec des personnes qui soient prêtes a investir sur le long terme, non pas pour un profit rapide à court terme. Investir pour un profit personnel, soit, mais aussi au profit de notre pays.

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© World INvestment NEws, 2002.
This is the electronic edition of the special Democratic Republic of Congo report on published in Forbes Global Magazine. April 1st, 2002 Issue.
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