CONGO ( DRC)
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M. Simplice Kibanza, Président du Comité de Gestion Provisoir de RVA


Régie des Voies Aériennes

Interview de

M. Simplice Kibanza
Président du Comité de Gestion Provisoir

Contact:
Coin des Av. Flambeau et Aérodrome
B.P. 6574 Kin 31 - Kinshasa - RDC
Tel: (243) 8929267
Fax: (243) 78 00 612
Quelles sont les principales raisons de la baisse des ressources financières de la Régie des Voies Aériennes (activités, trafic…) ?

Les principales raisons de la baisse des ressources financières de la Régie des Voies Aériennes sont d'ordre conjoncturel et structurel.

Sur le plan conjoncturel, la Régie des Voies Aériennes fait face à l'indisponibilité d 50 % de ses plates-formes aéroportuaires génératrices des recettes par suite de la guerre d'agression dont notre pays est victime. Cette situation à des incidences directes sur la baisse du trafic intérieur et partant des activités commerciales dans les Aéroports sous contrôle.

D'autre part, les effets négatifs de la basse conjoncture économique sur les échanges commerciaux et sur les transports des personnes et des biens frappent de plein fouet les sources de recettes de la RVA, à l'instar de l'ensemble des entreprises du transport aérien. Même sur le plan international, les mutations qui s'opèrent ces dernières années dans le secteur aérien ( les alliances entre compagnies aériennes) se répercutent chez nous par la suspension des vols de plusieurs compagnies internationales vers la R.D.C.

Sur le plan structurel, l'aviation congolaise est tributaire des structures dont le cadre juridique et institutionnel est complètement dépassé. L'Organisation de l'Aviation Civile Internationale (OACI) recommande des structures du type privé. Cette politique a l'avantage de promouvoir la compétitivité, l'accroissement des ressources et le retour à la confiance des compagnies aériennes, car les recettes générées dans le domaine aéronautique serviraient à investir pour les besoins de la navigation aérienne au lieu de continuer à payer d'autres charges accessoires.

Quels sont vos projets d'investissement pour le renouvellement des équipements d'aide a la navigation aérienne ?

Dans ce domaine, la Régie des Voies Aériennes déploie de grands efforts pour réhabiliter le système d'aide à la Navigation Aérienne Congolaise.

En effet, à la suite d'un processus d'appel d'offres international, la Régie des Voies Aériennes a signé un contrat commercial et une offre de financement avec la Société Canadienne NAVIGATION AERONAV.

Les démarches actuelles visent la signature de la Convention de prêt et la mise en place du remboursement avec le concours de l'IATA.

Ce projet qui sera financé par la SEE (Société d'Expansion des Exportations Canadiennes) sous la garantie du Gouvernement représenté par la CCC (Corporation Commerciale Canadienne) avec comme exécutant sur le terrain Navigation Aéronav, englobe la réhabilitation de la piste d'envol, du balisage lumineux de piste, la modernisation de l'aérogare tout cela pour NDJILI et le renouvellement des télécommunications aéronautiques de l'ensemble du Pays.

Les travaux prévus visent la mise aux normes de l'Aviation congolaise et la réponse positive aux différentes recommandations de l'Organisation de l'Aviation Civile Internationale.

L'épine dorsale de ce projet est le déploiement du système VSAT qui, à lui tout seul, va permettre la reprise du réseau du service fixe des télécommunications aéronautiques; la mise en œuvre de la coordination par phonie directe entre contrôleurs de trafic aérien et le démarrage du contrôle en VHF sur toutes les routes aériennes internationales du Congo.

Avec la piste et l'aérogare, le VSAT va amener une révolution opérationnelle sans précédent qui permettra à la Régie des Voies Aériennes de rassurer les exploitants et de générer les recettes substantielles.

La privatisation de la Régie des Voies Aériennes est-elle une solution pour la sauvegarde de cette entreprise ?

Nous n'adhérons pas totalement à une privatisation complète, car la Régie des Voies Aériennes fait partie des éléments de la stratégie globale de la sécurité du pays.

Nous estimons par contre que chaque problème et son environnement appelle une solution spécifique la mieux adaptée pour atteindre l'objectif.

Plusieurs méthodes sont appliquées, selon le pays, dans le monde: privatisation partielle, prise de participation sur l'ensemble des activités, la formule du B.O.T. etc. ou encore le partage des activités aéronautiques entre l'Etat qui resterait seul responsable de la navigation, tandis que les opérateurs privés se chargeraient de l'exploitation commerciale.
La RVA adoptera le système qui répond le mieux à ses besoins dans l'environnement actuel, système qui pourra lui conférer des meilleures performances et assurer sa compétitivité face aux autres administrations. L'étude conduira au meilleur choix.

Pourquoi les tentatives de modernisation des aéroports avec les partenaires ont-elles toujours échouées?

Cette affirmation me paraît infondée car des aéroports ont été construits et équipés dans ce pays avec le concours de partenaires étrangers. Le problème se situerait plutôt au niveau de la gestion et des choix politiques mal réfléchis. Notre objectif est de réhabiliter et moderniser les infrastructures aéronautiques en procédant méthodiquement par la définition et l'évaluation de l'objectif, l'étude de viabilité du projet et de sa rentabilité pour ne pas tomber dans les erreurs du passé.

C'est ainsi que nos avons divisé le travail en plusieurs phases constituant de lots séparés. Le premier lot est en train d'évoluer, les autres lots feront l'objet d'un appel d'offres international dans lequel toutes les formules de financement seront clairement définies.

Quelles sont les mesures prises par le comité dirigeant pour redresser la gestion de la RFA ?

Les Reformes en cours sont les suivantes:

1. La restructuration de l'Entreprise pour mettre en place des personnes adaptées, compétitives, compétentes et suffisamment pénétrées par les courants porteurs que sont la mondialisation, la globalisation et la transnationalisation ;

2. La mise à niveau des connaissances en permettant aux cadres d'assister à tous les forums de l'OACI aux niveaux tant régional qu'international;

3. L'assainissement de la gestion par l'introduction de l'informatique dans tous les secteurs;

4. Le reconditionnement de l'outil de production dans les Aéroports;

5. La signature d'un contrat de partenariat avec l'IATA avec la mise en place d'un compte des investissements (CODIR);

6. La signature du contrat commercial et l'offre de financement avec la société Canadienne AERONAV pour la réhabilitation des infrastructures aéronautiques de la République Démocratique du Congo.

Jusqu'où la RVA peut-elle aller dans la conclusion d'un partenariat avec les entreprises étrangères ?
La Régie des Voies Aériennes peut signer des contrats de partenariat avec les entreprises étrangères dans la mesure où ces contrats respectent les procédures fixées par la loi sur les Entreprises Publiques.

Ce partenariat doit se faire sur base concurrentielle en privilégiant les Sociétés qui offrent le service avec un ratio qualité coût acceptable.

Il conviendrait de citer ici à titre exemplatif: le partenariat conclu avec la CAAZ du Zimbabwe pour le développement du handling et des ressources commerciales sur les plates formes aéroportuaires de N'djili et Lubumbashi. Il faudrait y ajouter le partenariat conclu avec l'IATA pour la mise aux normes des systèmes anti-incendie de l'Aéroport de Ndjili.

Quelles sont les opportunités d'investissement existantes dans le secteur des Transports congolais ?

La République Démocratique du Congo offre plusieurs opportunités d'investissement par le fait que notre Pays se trouve au carrefour des routes aériennes internationales allant du Nord au Sud, de l'Est à l'Ouest et vice versa. Cette position privilégiée prédestine l'Aéroport de Ndjili à jouer un rôle majeur comme plaque tournante pour le transit et les escales techniques des longs courriers.

Ceci étant, le développement de l'Aéroport de N'Djili avec la construction d'une deuxième piste, des aérogares passagers et frets ainsi que les routes de dessertes et l'hôtellerie moderne constituent des opportunités d'investissement considérables.

Auriez-vous un message final à adresser à nos lecteur ?

Nous sommes résolument engagés à lever tous les défis qui se présentent dans notre Aviation Civile. Notre bataille consiste à adapter d'abord aux normes tous les systèmes existant de manière à regagner la confiance des exploitants. Ceci aura une incidence directe sur l'accroissement des recettes. Ensuite nous nous tournons résolument vers l'avenir pour mettre en place une structure adaptée aux enjeux de la mondialisation de manière à nous imposer comme Administration pilote en Afrique Centrale.

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© World INvestment NEws, 2002.
This is the electronic edition of the special Democratic Republic of Congo report on published in Forbes Global Magazine. April 1st, 2002 Issue.
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