CONGO ( DRC)
paving the reconstruction















SOCIETE NATIONALE D'ELECTRICITE

POWER HIGHWAYS & INGA SITE

Interview de

M. Alphonse Muyumba Kalenge
Managing Director
Quels sont les projets relatifs au site d'Inga et quelles en sont les modalités de financement ?

La RDC, pays situé à cheval sur l'équateur, bénéficie d'un régime pluviométrique exceptionnel.

Ainsi le fleuve Congo, qui est également situé sur les deux hémisphères, draine un bassin versant de 3.800.000 km².
A 150 km en amont de l'embouchure du fleuve se situe le site d'Inga qui s'apprête exceptionnellement à une mise en valeur pour la production de l'énergie électrique et présente les caractéristiques suivantes:

- une régularité exceptionnelle du débit ;

- un débit important moyen de 40.000 m³/s ;

- une dénivellation naturelle importante de 102 m sur une longueur de 15 km à vol d'oiseau ;

- un potentiel énorme d'environ 44.000 MW ;

- des faibles coûts de production pouvant atteindre 1.08 Usc/kWh.

L'aménagement du site d'Inga était prévu pour se réaliser en quatre étapes en suivant les deux schémas ci-après:

Schéma I:

Déviation d'une infime partie des eaux du fleuve dans une vallée morte dénommée " vallée Nkokolo " et construite ainsi les ouvrages suivants:

- Centrale Inga 1: 6 groupes - 351 MW, en service depuis 1972.

- Centrale Inga 2: 8 groupes - 1424 MW, en service depuis 1982.

- Centrale Inga 1: 16 groupes - 3500 MW, en projet.

Schéma II:

Barrage du fleuve et déviation des eaux dans la vallée de la rivière Bundi et construire ainsi:

- Centrale Grand Inga: 54 groupes 39000 MW, en projet.

On notera que l'équipement électromécanique de cette centrale se ferait progressivement en fonction de la demande.
Aujourd'hui sur le site d'Inga, il y a deux problèmes auxquelles SNEL est confrontée, il s'agit de:

- la réhabilitation des infrastructures des centrales Inga 1 et Inga 2 existantes ;

- la poursuite de la mise en valeur du site par la construction de nouveaux ouvrages (Inga 3 ou Grand Inga)

Concernant la réhabilitation.

Plusieurs études et audits techniques ont été effectués sur les installations des centrales Inga 1 et Inga 2. La remise en état se ferait en deux étapes essentiellement ; à savoir:

- Une phase de fiabilisation des équipements en vue d'avoir une disponibilité de 1060 MW dans l'ensemble des deux centrales. Le coût de cette opération est évalué à environ USD 16,13 millions.

- Une phase de réhabilitation complète pour avoir la pleine capacité de deux centrales (1775 MW) mais qui prendrait beaucoup plus de temps dans sa réalisation. Le coût des opérations y afférent est estimé à USD 86,87 millions.
Le montant global pour ces opérations qui est de USD 103 millions pourrait atteindre USD 145 millions en fonction des éventuels problèmes qui pourront être découverts lors du démontage des machines.

En ce qui concerne le développement,

Il sied de mentionner qu'aujourd'hui il existe une étude formelle sur l'interconnexion RDC - Egypte qui a monté la faisabilité de ce gigantesque projet au regard des besoins identifiés en Egypte et dans les pays avoisinants qui seraient alimentés au départ de l'Egypte (Libye, Jordanie, Turquie…).

Deux autres pôles de charges sont également identifiés: l'Afrique Australe et l'Afrique de l'Ouest.

Les puissances qui seront demandées dès la mise en service de nouvelles installations (4000 MW pour le seul axe de l'Egypte en 2010) sont telles qu'il est recommandé de passer directement à la construction de la centrale Grand Inga, Inga 3 ne pouvant en aucun cas satisfaire cette demande.

Ainsi trois grands axes d'exportations massives que nous appelons " Autoroutes d'énergie " sont identifiés et associés au projet de la construction de la centrale Grand Inga. Il s'agit de:

- l'axe Nord RDC - Afrique du Nord (Egypte) ;

- l'axe Sud RDC - Afrique Australe (RSA)

- l'axe Ouest RDC - Afrique de l'Ouest (Nigeria).

Les coûts associés à la mise en œuvre de ce gigantesque projet sont donnés dans tableau ci-dessous.



Le problème qui demeure aujourd'hui est celui du financement de tous ces projets identifiés.

Au regard de toutes les contraintes qu'à connues la RDC dans la dernière décennie: embargo financier, rupture de la coopération, détérioration du tissu économique, ect. il devient difficile que SNEL puisse mobiliser des montants aussi élevés que ceux mentionnés ci-dessus.

Ainsi, avec la politique d'ouverture du secteur de l'électricité telle qu'adoptée par le Gouvernement, SNEL pense qu'il sera possible, dans le cadre de partenariat, de mettre en place des structures qui auront pour mission de mener des études, rechercher les financements nécessaires en vue de la réalisation des ouvrages et leurs exploitation ainsi que la commercialisation de l'énergie produite.

Quels sont vos résultats financiers de l'année 2000?

L'exercice 2000 a été clôturé par un résultat financier déficitaire de USD 33,7 millions(*). Ce résultat s'explique principalement par les principaux éléments ci-après:

· la faiblesse de nos tarifs qui ne parviennent pas à suivre la dégradation du cours de change de la monnaie nationale ;

· le surdimensionnement des équipements qui entraîne des lourdes charges d'amortissements et de provisions ;
· les difficultés de recouvrement de nos créances auprès de l'Etat et des entreprises para-étatiques, qui représentent environ 60 % des consommations.

A ces éléments, il convient d'ajouter des méfaits de la guerre d'agression qui ont considérablement amenuisé notre chiffre d'affaires qui, il y a 10 ans, avoisinait les 350 millions de dollars américains au lieu d'un tiers actuellement.

Cependant, grâce à la paix qui pointe à l'horizon et à la rationalisation de la gestion interne ainsi qu'à l'impact des mesures de redressement de l'environnement macroéconomique prises par le Gouvernement de la République, SNEL s'attend pour l'année 2001 à l'amélioration sensible de ce résultat et des principaux paramètres d'équilibre financier.

Comment faire face aux besoins croissants de Kinshasa en énergie électrique?

La ville de Kinshasa est desservie en électricité par trois lignes à haute tension: une ligne à double terne, à 220 Kv, en provenance des centrales hydroélectriques d'Inga sur une longueur de 280 km, une ligne à 132 kV et une autre à 70 kV venant de la centrale hydroélectrique de Zongo, sur une longueur de 80 km.

La capacité totale de distribution des points d'injection de l'énergie dans la ville est de 530 MVA, tandis que la capacité thermique de transit de la ligne de transport Inga -Kinshasa est de 2 x 335 MVA pour une pointe enregistrée et une consommation qui ont évolué comme suit, ces dernières années:



La capacité de répartition de l'énergie est de 280,85 MVA à travers 17 sous-stations de transformation 30/6,6Kv vis-à-vis d'une capacité de distribution de 423 MVA au travers de près de 1.200 cabines de distribution.

Le système d'alimentation électrique de Kinshasa est donc caractérisé par des goulots d'étranglement au niveau de la capacité de transit des lignes de transport et de la capacité des équipements de répartition en Moyenne Tension ; la ligne Inga - Kinshasa a atteint, depuis longtemps, les limites de puissance transmissible et la capitale Kinshasa est actuellement alimentée sans un secours sûr.

Comme on le voit, les délestages observées dans la ville de Kinshasa sont liés aux problèmes rencontrés dans la gestion de ses réseaux ; à savoir: la suturation et la vétusté des équipements.

Ainsi, l'inadéquation de la capacité des réseaux de distribution vis-à-vis de la demande a comme conséquence l'accroissement des demandes de raccordement non satisfaites. Cette situation favorise l'existence des raccordements frauduleux qui aggravent le problème de saturation des réseaux et rendent ainsi ces derniers très vulnérables aux sollicitations de la charge.

Les prévisions de la demande et de la puissance de pointe de la ville de Kinshasa établies par SNEL dans le cadre de l'étude du Plan directeur à l'horizon 2015 donnent l'évolution suivante:

see table1

La solution aux problèmes récurrents que connaît la desserte en électricité de Kinshasa réside en l'amélioration de la qualité de service à la clientèle et en la sécurisation de l'alimentation de la ville. Pour ce faire, des investissements sont prévus dans le Programme d'Investissements Prioritaires (PIP) 2001 - 2003 pour l'accroissement des capacités de transit et de répartition notamment par les projets ci-après:

- la construction de la deuxième ligne HT Inga - Kinshasa (USD 82,98 millions) ;

- l'assainissement des réseaux de distribution de Kinshasa (USD 91,07 millions).

POUVEZ VOUS NOUS PARLER PLUS EN DETAILS DE LA MISE EN ŒUVRE DE PROJETS D'EXPORTATION DE L'ENERGIE ELECTRIQUE VERS L'AFRIQUE AUSTRALE ?

Actuellement la centrale d'Inga est reliée aux réseaux interconnectés de l'Afrique australe au travers de l'axe Inga - Kolwezi - Karavia (RDC) - Luano (Zambie) - Kariba Nord (Zambie) - Kariba Sud (Zimbabwe) - Insukamini (Zimbabwe) - Phokoje (Botswana) - Matimba (Afrique du Sud)…

De 1992 à 1996, les sociétés nationales d'électricité SNEL (RDC), ZESCO (Zambie) et Eskom (RSA) ont mené ensemble des études de préfaisabilité et de faisabilité sur fonds propres qui on permis d'identifier les projets à court et moyen terme qui visent le renforcement de l'interconnexion RDC - Zambie auxquels on associe deux projets spécifiques relatifs aux actions a mener dans les deux centrales Inga 1 et Inga 2 en vue de leur réhabilitation ; il s'agit de:

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A long-terme, un autre projet d'interconnexion entre la RDC et l'Afrique australe a été identifié, il s'agit de la construction d'une ligne hybride CA/CC RDC - Angola - Namibie - RSA dont le coût est estimé à USD 1 052 millions.

La mise en œuvre de ce dernier projet est conditionnée par le développement du site hydroélectrique d'Inga qui se fera par la construction de la centrale Grand Inga ou, tout au moins, la centrale Inga ou, tout au moins, la centrale Inga 3.

La réalisation des projets à court terme est d'une urgente nécessité. C'est pourquoi la seconde ligne 220 kV Karavia - Luano est inscrite parmi les projets régionales prioritaires de la SADC dans le secteur de l'énergie et, de ce fait, du Pool Energétique de l'Afrique Australe (SAPP -Southern African Power Pool).

Pour sa part, SNEL s'est mise depuis 1987 à la recherche des financements pour réalisation de ces projets. Il se pose cependant, dans cette démarche, plusieurs problèmes qui n'ont pas conduit à une évolution significative du dossier notamment:

- présenter les garanties pour couvrir le prêt ;

- disposer au préalable des contrats d'achat/vente d'énergie ;

A ce jour parmi les principaux contacts effectués pour la mise en place du financement de ce projet on peut citer ceux qui devraient conduire aux actions suivantes:

- réalisation clé en main du projet par CNEEC sur financement du Gouvernement de la Chine ;

- financement par la Banque de Développement de l'Afrique australe DBSA ;

- financement et réalisation clé en main par SIEMENS A.G. ;

- partenariat avec Copperbelt Energy Corporation CEC (Zambie) ou Zimbabwe Power Corporation ZPC (Zimbabwe) pour création d'un joint-venture pour la recherche du financement, la réalisation du projet et la gestion future des ouvrages ;

- ect.

VOUS CONNAISSEZ UN PROBLEME DE DELESTAGE A KINSHASA, QUEL EN EST L'AMPLEUR AINSI QUE LES SOLUTIONS?

Ce problème a vu le jour suite à la surchage des équipements électriques, principalement les transformateurs, constatée au niveau des cabines MT/BT et même de certains postes HT qu'il importe de préserver.

D'une manière générale, les surcharges des transformateurs sont dues au fait que SNEL n'a pas pu réaliser les investissements nécessaires pour répondre à la demande croissante de l'énergie électrique à Kinshasa.
L'accroissement de la demande d'énergie électrique résulte des facteurs suivants:

- prolifération, en BT semi-professionnelle, des boulangeries pirates, moulins ambulants, ateliers, ect. ;

- propension, des abonnés domestiques à accéder au " tout électrique " (appareils électroménagers) ;

- pratique des branchements frauduleux ;

- extension anarchique du réseau de distribution dans les quartiers périphériques déjà électrifiés ou dans les quartiers voisins, de même que dans les zones appelées poches noires.

Au niveau de l'exploitation du réseau, afin d'assurer le fonctionnement des équipements, particulièrement les transformateurs, à des valeurs acceptables, on procède au " délestage programmé et équitable " des charges, c'est-à-dire la suspension alternée de l'alimentation des départs BT ou MT aux heures de pointe ou parfois, pendant des journées entières de la semaine.

Avec l'exploitation en ternes séparés de la ligne actuelle Inga - Kinshasa, un gain de puissance a été enregistré et a permis ainsi de baisser le nombre d'abonnés qui seraient encore pénalisés par ce désagrément.

Cependant, il faut mentionner qu'il existe des usagers qui sont isolés par moment pour des raisons de défaut dans le réseau (panne de câble, …) mais qui, parfois assimilent toute interruption de fourniture d'énergie à un délestage.
LA PRIVATISATION EST-ELLE UNE SOLUTION A ENVISAGER ?

C'est dans le cadre de la conférence dite des Amis du Congo qui s'est tenue à Bruxelles, les 4 et 5 décembre 1997, que le Gouvernement de la RDC a présenté devant la Communauté des bailleurs de fonds son Programme de stabilisation et de relance de l'économie congolaise dans lequel il définit les grandes orientations du redressement macro-économique du pays, notamment la reformulation du rôle de l'Etat afin d'améliorer la qualité et l'efficacité des services publics et de permettre au secteur privé d'opérer sur les marchés sans craindre une concurrence déloyale de la part de l'Etat.

Pour le secteur de l'électricité, le Gouvernement de la République Démocratique du Congo a, en vue d'accroître la population congolaise ayant accès à l'électricité, exprimé l'intention de le libéraliser en le restructurant en profondeur et a défini, les contours d'un nouveau cadre institutionnel et réglementaire appelé à le régir.
Les principales caractéristiques de ce cadre institutionnel et réglementaire sont les suivantes:

· Abolition du monopole de fait accordé à SNEL et entrée autorisée par l'Etat d'opérateurs privés dans la production, le transport et la distribution de l'énergie électrique ;

· Dans cette perspective, restructuration et redynamisation de SNEL.

Cette position du Gouvernement a été réaffirmée à plusieurs reprises, notamment en novembre 1999, lors de la mission multi-bailleurs de fonds à Kinshasa dans son document Reconstruire l'Etat et l'économie du Congo après la guerre.

Partant de cette volonté exprimée plusieurs fois par le Gouvernement de la République Démocratique du Congo de faciliter l'investissement privé, notamment au travers d'un partenariat dans tous les secteurs de l'économie, SNEL a entamé une réflexion approfondie en cette matière.

L'introduction des partenaires privés peut intervenir avec faible ou forte participation de ces derniers en fonction des besoins réels de SNEL et suivant l'importance du projet en présence et des objectifs de redressement assignés.

Dans l'optique de la mise en place d'un nouveau cadre institutionnel, il s'est tenu à Kinshasa du 23 au 25 mai 2001 un séminaire-atelier sur la Réforme Institutionnelle du secteur de l'électricité en RDC, financé par l'USAID et le Ministère de l'Energie de la RDC avec le soutien de la Banque Mondiale.

Ce séminaire-atelier a particulièrement mis en exergue l'avantage de la libération du secteur de l'électricité en vue d'ouvrir les filières de la production et de la fourniture de l'énergie électrique à la concurrence privée. Il y a été aussi réaffirmé la volonté des Bailleurs de fonds multilatéraux comme la Banque Mondiale d'assister le Gouvernement congolais dans la voie des réformes préconisées.

SIEMENS COMME PARTENAIRE DE LA REHABILITATION DES CENTRALES D'INGA ?

Dans le cadre de la recherche des moyens financiers pour relancer le secteur d'électricité en RDC, deux protocoles d'accord ont été signés avec la société SIEMENS de la République Fédérale d'Allemagne.

En effet, en date du 26 septembre 2000, il a été signé un Protocole d'Accord entre le Gouvernement de la RDC et la société SIEMENS/Allemagne pour le financement des projets du secteur de l'électricité en RDC.

Les principaux éléments caractéristiques de ce protocole qui définissait le cadre global de partenariat se présentent comme suit:

- le financement à apporter par SIEMENS n'implique aucun de la dette pour SNEL ;

- le remboursement sera effectué par la création des sociétés en joint venture dans les secteurs ci-après: mine, bois, ect dont le produit de la vente à l'exportation assurera le service de la dette sur les projets SNEL ;

- les travaux seront exécutés par SIEMENS elle-même.

Ensuite, en date du 11 mai 2001, à l'issue de plusieurs séances de travail entre SIEMENS et les différentes autorités de la RDC ainsi que des visites techniques des installations électriques de SNEL par SIEMENS ; un Protocole d'Accord Technique a été signé entre ces deux entreprises.

Ce protocole d'accord technique avait pour but de mieux identifier les projets concernés par le partenariat entre ces deux entreprises, cerner les composantes des travaux confiés à SIEMENS ; un Protocole d'Accord Technique a été signé entre ces deux entreprises.

La liste complète des projets ainsi identifiés se présente de la manière suivante:

- Réhabilitation des centrales d'Inga 1 et 2

- Alimentation de la ville de Kinshasa:

° 2ème ligne THT Inga - Kinshasa ;

° réhabilitation du réseau de transport 220 kV existant ;

- Réhabilitation et renforcement / extension du réseau de distribution de Kinshasa ;

- Electrification des provinces des deux Kasaï:

° Soutirage d'énergie sur la ligne THTCC Inga - Kolwezi ;

° Solutions urgentes et rapides pour les deux Kasaï ;

- Réhabilitation de la centrale de Zongo ;

- Construction de la deuxième ligne 220 Kv Karavia- Luano.

A propos de la consistance, il a été déterminé deux composantes principales dans les travaux d'électrification sur le réseau SNEL, confiés à SIEMENS ; à savoir:

- La première composante comprenant tous les travaux qui concernent la réalisation des installations à vocation " électrification du territoire nationale " ;

- La seconde composante englobant les actions et projets à vocation " exportation ", particulièrement vers l'Afrique Australe.

Quant au budget des différentes phases du programme ; il a été convenu ce qui suit:

1) le budget total pour l'ensemble des travaux est fixé à sept cents (700) millions de dollars US ;

2) le premier budget disponible de cent trente (130) millions de dollars US sera affecté aux travaux ci-après:

- Mise à jour du plan directeur du réseau de la SNEL ;

- Construction de la ligne 220 kV Karavia - Luano avec d'autres travaux HT indispensables pour pouvoir exporter plus d'énergie vers les pays d'Afrique Australe ,

- Divers travaux de réhabilitation (centrales d'Inga 1 et 2, postes 220 kV Inga - Kinshasa, réseau MT/BT de Kinshasa, centrale de Zongo) et travaux d'implantation des réseaux MT et BT dans les deux Kasaï par l'installation soit des centrales hydroélectriques, soit des micro-centrales, soit des systèmes d'énergie renouvelable.

En conclusion, il faudra dire que le processus de partenariat SNEL - SIEMENS, consacré par les deux Protocoles d'Accord susmentionnés, doit aboutir à la conclusion des contrats d'exécution des travaux (fourniture et prestation) relatifs aux projets concernés et des contrats de financement associés, afin de permettre à SIEMENS d'être opérationnel sur terrain.

UN ASSAINISSEMENT DE LA GESTION DE L'ENTREPRISE EST NECESSAIRE, COMMENT EST-IL ENVISAGE ?

L'assainissement de la gestion de la SNEL s'articule autour des trois axes suivants:

- nouvelle priorisation des objectifs ;

- accentuation du contrôle ;

- révision de la macrostructure

En ce qui concerne la nouvelle priorisation des objectifs, la multitude des problèmes techniques, commerciaux et financiers et d'autres de divers ordres demande une meilleure priorisation de ceux-ci, de manière à mieux mobiliser les moyens adéquats susceptibles de les résoudre et les affecter efficacement.
Pour cela, il ne faudra plus attaquer les choses sans les sérier et gonfler les politiques, stratégies et objectifs périodiques de l'entreprise. La réduction des objectifs actuels semble indispensable compte tenu des faibles ressources dues à la modicité du taux de recouvrement. Le partage efficient de celles-ci paraît donc incontournable et constitue une meilleure politique.

En matière de l'accentuation du contrôle, il s'agit d'assurer un meilleur suivi de la mise en application des objectifs afin de relever d'une part les pesanteurs intrinsèques, et d'autre, tous les goulots d'étranglement externes pour ainsi entraîner un meilleur rendement par entité.

Pour ce faire, le contrôle du respect des procédures de gestion va être accentué de façon à recentrer la gestion générale de l'entreprise, éliminer les fraudes, appelées chez nous " coulage des recettes ", et améliorer l'utilisation des fonds de fonctionnement mis à disposition.

L'achèvement de la révision de la macrostructure générale de l'entreprise permettra enfin:

- une meilleure hiérarchisation de la prise des décisions de gestion ;

- la décentralisation efficiente des entités de gestion ;

- un meilleur placement des potentialités ;

- l'identification des besoins réels de SNEL en personnel ;

- une meilleure responsabilisation du personnel, connaissant les attentes de la haute Direction.

Enfin, l'intensification de l'informatisation de la gestion à tous les niveaux et dans tous les secteurs de la vie de la SNEL s'avère incontournable pour s'accorder aux modes de gestion modernes en cette période de la mondialisation de l'économie.

AVEC LA REPRISE DE LA COOPERATION INTERNATIONALE: DE NOUVELLES ESPERANCE ET OBJECTIFS NAISSENT, QUELS SONT-ILS POUR LA SNEL ?

Pour SNEL, l'amorce de la reprise de la coopération structurelle et autres, avec les bailleurs de fonds internationaux traditionnels, bilatéraux et multilatéraux, est de nature à lui apporter un nouveau souffle lequel, conjugué aux efforts de redressement interne, devra lui permettre d'améliorer la qualité de service rendu à la clientèle et l'extension ou le développement de la desserte nationale, notamment par le désenclavement électrique de l'arrière pays.

En fait, à travers la coopération internationale, SNEL espère trouver des solutions à des nombreux problèmes qui l'assaillent aussi bien en matière de l'Exploitation de ses installations qu'en celle du Développement de ses différents systèmes.

Dans le domaine de l'Exploitation, on peut noter les actions suivantes:

- implantation des cabines de décharge à Kinshasa et dans certaines grandes villes de l'intérieur du pays et assainissement des canalisations MT/BT ;

- réparation de défaut en portefeuille et renforcement/remplacement de certains équipements de lignes ;

- facilitations diverses dans le domaine de l'acquisition des pièces de rechange en vue de la reconstitution du stock stratégique.

Dans le domaine de Développement et des Investissements, il s'agit pour SNEL de trouver des partenaires prêts à lui permettre de financer son vaste programme d'électrification du pays à l'horizon 2015 dont le coût se monte à plusieurs milliards de dollars américains et qui concerne 775 localités à travers tout le pays.
Des projets retenus dans le Plan Directeur à l'horizon 2015, il a été extrait quelques uns pour constituer la première phase d'exécution des actions prioritaires de relance et de développement des activités de SNEL.
Cet ensemble de projets qui constituent le Programme d'Investissements Prioritaires (PIP) 2001 - 2003 répond aux missions confiées à SNEL par le Gouvernement de la RDC, à savoir:

· Accompagner l'effort de la reconstruction économique et sociale ;

· Accroître l'accès des populations à l'énergie électrique.

Le PIP 2001- 2003 prévoit un volume d'Investissements de USD 667,16 millions parmi lesquels ceux à caractère urgents qui nécessitent la mobilisation de USD 428,75 millions sont donnés dans le tableaux ci-après:

see table3

Quant aux types de financement et aux conditions de remboursement, SNEL reste ouverte à différentes formules: emprunt de type classique, crédit fournisseur, contrat de type BOT ou de type IPP dans le domaine de la production, contrat de management ou d'affermage dans le domaine de la distribution de l'énergie électrique, ect.

Ces options devront, en principe, être formalisées bientôt dans le cadre du séminaire sur les réformes institutionnelles dans le secteur de l'électricité dont un appui financier a été sollicité auprès de la Banque Mondiale pour sa tenue dans un avenir très proche à Kinshasa.

QUELLES SONT LES OPPORTUNITES D'INVESTISSEMENT ACTUELLES DANS LE SECTEUR DE L'ELECTRICITE EN RDC ?

Comme mentionné plus haut, le faible taux de desserte national en énergie électrique (6%) a conduit à la mise sur pied d'un plan directeur très ambitieux nécessitant d'importants investissements à réaliser.
A l'heure actuelle au regard de l'urgence des besoins de la population, d'une part, et de la situation macro-économique assez difficile que traverse le pays depuis quelques années, d'autre part, le Gouvernement et la SNEL sont convaincus que la RDC, à elle seule, ne saura faire face aux exigences de la réalisation du vaste programme de son électrification.

C'est fort de ce constat que SNEL fait de l'ouverture au partenariat, suivant les formes à convenir avec des tiers qui manifestent le désir, le cheval de bataille dans la lutte contre le faible taux de desserte national en électricité.

La mise en place des instruments légaux qui doivent permettre une implantation harmonieuse des contrats de partenariat est en cours et devra se poursuivre dans le cadre des reformes institutionnelles nécessitées par la dynamique de la mondialisation de l'économie.

Auriez-vous un message final à adresser à nos lecteurs?

En vue de permettre la relance de l'activité du pays avec le soutien de la communauté internationale, le Gouvernement de la RDC a pris, avec détermination et courage, d'importantes mesures pour assainir le cadre macro-économique et instaurer la culture de la bonne gouvernance dans le portefeuille de l'Etat.
A ce titre, SNEL, opérateur public du secteur de l'électricité en RDC, appelée à jouer un rôle clé dans le développement de l'économie nationale, a établi un Programme d'Investissements Prioritaires (PIP) couvrant la période 2001 - 2003 qui expose les multiples opportunités d'investissements dans ce secteur. Pour la mise en œuvre de ce programme, elle est ouverte à toute proposition de financement par les bailleurs de fonds bilatéraux et multilatéraux ; elle est également prête à travailler en partenariat avec les investisseurs privés.


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© World INvestment NEws, 2002.
This is the electronic edition of the special Democratic Republic of Congo report on published in Forbes Global Magazine. April 1st, 2002 Issue.
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