CONGO ( DRC)
paving the reconstruction












S.E Simon Tuma-Waku Bawangamio, Ministre des Mines et Hydrocarbures




MINISTERE DES MINES ET HUDROCARBURES

Interview de

S.E Simon Tuma-Waku Bawangamio
Ministre des Mines et Hydrocarbures

4 Juillet 2001
On parle beaucoup du code des investissements, Comme mentionné par Son Excellence le Ministre du Plan et de la Reconstruction, qu'en est-il du code minier qui est en pleine réalisation ?

Effectivement, le prochain code qui sera défendu au niveau de Parlement, est le code minier. Il va être soumis à un examen au niveau du Gouvernement; s'il y a des modifications à faire, nous les porterons à ce stade parce que c'est ce code qui permettra à tout investisseur étranger qui arrive dans le secteur des mines de savoir exactement ce qu'il y a, ce qu'il faut faire, ce à quoi il doit s' attendre. Il n'aura donc plus de contraintes. Tout le monde sera soumis aux mêmes conditions. C'est une innovation très importante pour la suite du développement du pays dans le secteur minier.

En ce qui concerne le revenu des produits pétroliers, l'approvisionnement de la République Démocratique du Congo a connu jadis beaucoup de difficultés entraînant un problème de transport etc… quelles en sont les issues aujourd'hui ?

En ce qui concerne l'approvisionnement en RDC nous avons défendu dernièrement au Parlement une loi concernant les accords que nous avons signés avec la République Sud Africaine. Ces accords portent sur un montant de trente millions de dollars, équivalent de trente deux mille tonnes métriques de produits pétroliers pour plus ou moins huit mois. Cette quantité, en dehors de ce que les sociétés commerciales commandent, nous permet de restituer nos stocks stratégiques et en même temps de faire un planning à long terme en ce qui concerne l'approvisionnement. Pour ce qui est de l'approvisionnement comme tel, les sociétés commerciales prennent les prix à court et long terme. Déjà à partir de l'approvisionnement, nous n'avons qu'à réguler le marché.

Pour rester dans le même sujet, la compagnie Socir connaît des difficultés, qu'est-ce que vous prévoyez pour justement améliorer sa situation et également l'approvisionnement ?

La société Socir en ce moment-ci connaît des problèmes au niveau du raffinage. Elle se limite pour le moment au stockage et transport des produits pétroliers. C'est une société, un investissement, qui est vraiment capital pour le pays. Elle doit reprendre le but premier pour lequel elle a été créé qui est le raffinage, dès que nous aurons l'accalmie au niveau des approvisionnements. Nous prévoyons aussi de commander au Sud du pétrole brut. Elle doit passer par les structures de la société pour pouvoir la remettre en état de fonctionnement pourvu que des ingénieurs qui sont là puissent travailler.

Dans le secteur des ressources diamantaires, quels sont les grands critères d'octroi des comptoirs ?

Les conditions ne sont pas difficiles pour ouvrir un comptoir en RDC pour le moment. Il suffit de déposer une caution annuelle de deux cent cinquante mille dollars et payer la carte d'acheteur à 60.000 $ pour la constitution du dossier.

Est-ce que d'autres comptoirs sont ouverts aux nouveaux investisseurs dans le secteur diamantifère en République Démocratique du Congo ?

En RDC, nous comptons, depuis que l'on a libéralisé le secteur, 7 comptoirs qui sont déjà ouverts, on est en train de faire la promotion des congolais là dedans. Il y a probablement 2, ou 3 comptoirs pour les congolais.

On parle aussi beaucoup de mines, en particulier du coltan, ce minerai stratégique pour la technologie, le micro processeur, qui est exploité et commercialisé en dehors de la législation. Que comptez-vous justement faire pour intégrer l'exploitation du coltan dans la structure de votre ministère, vu que la paix est la condition sine qua non pour la commercialisation de ces ressources.?

Le coltan est déjà répertorié dans la structure du Ministère parce qu'il se trouve pas seulement dans le territoire occupé, mais aussi bien dans le territoire sous contrôle gouvernemental. Comme il y a un boom du côté du coltan, nous espérons récupérer en appliquant des mesures en vue d'une exploitation encadrée et contrôlée par le Gouvernement.

Quel est, à proprement parler, le rôle du Ministère dans la protection des richesses de la RDC contre ceux qui les pillent ?

Le pillage s'est effectué pendant que nous étions en période de guerre. C'était difficile pour le Ministère de l'empêcher dans des zones que le gouvernement ne contrôle pas. Dès que nous allons retrouver la souveraineté totale de la République, nous mettrons en place des règles pour conduire les conventions à respecter pour les contrats qui seront signés avec le Gouvernement en ce qui concerne l'exploitation minière. Nous espérons sauvegarder le code minier qui va à paraître bientôt. Cela va se passer dans un cadre tout à fait légal et ces pillages seront arrêtés.

Pour parler plus généralement, la RDC est surtout connue dans le monde entier pour ses richesses. Alors qu'en est-il de partenariats étrangers dans votre secteur, comment est-ce que les investisseurs se débrouillent à l'heure actuelle ?

A cause de la situation que nous avons connue dans le passé, beaucoup de partenaires du secteur minier sont partis. Ceux qui sont là travaillent, ils sont contents et bien encadrés. Peut être ont-il pu même avoir une situation exceptionnelle puisqu'ils étaient là, ils n'ont pas été inquiétés à aucun moment au niveau du territoire que nous contrôlons. Effectivement, il y a eu des problèmes dans le territoire sous occupation où le contrat signé par le gouvernement avait a été annulé, déclaré cas de force majeure. Les investisseurs qui s'y trouvaient ont travaillé dans des conditions difficiles.

Ce sont eux qui vont récolter les premiers le fruit de la reconstruction de la RDC?

Effectivement parce qu'ils sont restés au pays, ils connaissent le risque du pays, ils ont peu être supporté en premier lieu les propositions pour tel ou tel investissement, en attendant que les autres arrivent, parce qu'il ne faut pas arrêter la machine. Nous allons leurs permettrent, si possible, d'avoir des contrats en priorité en évitant bien sûr le monopole. La chance sera donné à tous pour créer la concurrence.

Mais justement, dans ce cadre, il faut créer des relations avec des partenaires potentiels, est-ce qu'il y a déjà des engagements qui sont pris à ce niveau là pour l'élaboration et la création de nouveaux partenariats en ce qui concerne votre secteur?

Oui effectivement il y en a qui ont commencé à venir depuis que je suis là, et cela fait seulement trois mois. Beaucoup d'investisseurs sont venus prendre les premiers contacts, c'est à dire, explorer les possibilités disponibles. Ils commencent à venir pour créer le partenariat soit avec le Gouvernement, soit avec les sociétés locales.

Pour intéresser nos investisseurs, nous voudrions vous donner l'occasion de présenter les grandes opportunités d'investissements dans votre secteur des mines et pétrole, surtout celles qui sont les grandes priorités actuelles?

Les priorités on en a partout actuellement. Le Congo est un pays béni, puisqu'il a des ressources énormes. Tout peut-être développé ici. Commençons dans le domaine pétrolier. Je crois que pour le moment on a un type producteur de pétrole, mais il y a certaines recherches préliminaires au niveau de la cuvette centrale et aussi à l'est dans la zone des Grands Lacs ; certains lacs donnent des indications très probables de présence de pétrole, donc nous allons les relancer, une fois la guerre terminée. Les gens s'y intéressent beaucoup. La vision du Ministère c'est d'arriver à faire du Congo un pays totalement indépendant du point de vue énergétique. A part le pétrole il y a également les bitumes qui peuvent être utilisés pour nos routes. Il y a déjà un grand projet à relancer dans ce domaine. De l'autre côté notre secteur minier offre beaucoup d'opportunités. Evidemment, tous les investisseurs et même les artisans se sont lancés dans l'exploitation du diamant qui est facile et qui comporte un gain rapide. A part le diamant il y a également l'or. Ces deux minerais se retrouvent partout dans le pays. Nous avons le coltan pour le moment que l'on trouve en grande partie dans tout le territoire occupé, mais on en a aussi bien sûr en petite partie dans le territoire que nous contrôlons. A part le coltan, il y a le phosphate dans le Bas-Congo, les mines de sel gemma qui étaient utilisés dans les années 50 /60 qui sont abandonnés et que nous projetons de relancer, et j'en passe. Il y a beaucoup du côté minier qui peut être développé.

En ce qui concerne les ressources pétrolières, vous avez parlé de l'exploration, des pays frontaliers comme l'Angola, qui a explosé, ils arrivent à exporter actuellement 10% vers les USA, est-ce que les moyens mis en œuvre pour l'exploration qui pourraient conduire à une découverte pétrolière comme en Angola ?

Sans dire exactement où cela se trouve, j'estime qu'il y a un boom pétrolier au Congo. Je serais très étonné par le fait que nous puissions en arriver à pouvoir alimenter la consommation locale et exporter aussi. Pour le moment les renseignements qui nous avons, aussi bien du côté Ouest en zone offshore, dans la cuvette centrale tout comme du côté des grands lacs nous permet de penser qu'il y a des réserves importantes.

Quel est le rôle de votre ministère dans la promotion des ressources naturelles ?

Notre rôle est avant tout de réguler le marché, de pouvoir mettre un cadre légal approprié pour les investisseurs qui viennent, de pouvoir aussi faire la promotion de notre compagnie locale COHYDRO qui a un rôle très important à jouer. C'est un peu le rôle que joue SONANGOL en Angola. Il est important de souligner que c'est un gros investissement qui sera demandé au départ aux investisseurs potentiels. De même, de notre côté sachant que le pétrole est un produit stratégique qui a des répercussions énormes sur le marché de transport, l'état à travers la société nationale garde un regard sur ce secteur.

Une question plus personnelle, Monsieur le Ministre, vous êtes arrivés en poste depuis trois mois, quels sont les sentiments les plus agréables et les moins agréables que avez éprouvés depuis que vous avez commencé votre mandat ?

Effectivement, cela fait trois mois que je suis là. Je suis arrivé en pleine crise pétrolière. C'était très difficile d'accepter la situation qui perdurait. Je me suis battu corps et âme pour pouvoir résoudre ce problème de si grande importance. Le Congo est un grand pays ; le problème était difficile à traiter comme on avait quasiment rupture de stock. Un sentiment de joie, grâce au peuple congolais qui est un peuple formidable. Au moment où je pensais que l'on ne pouvait accepter ce niveau de crise, que tout pouvait arriver, tout pouvait exploser, et des mesures gouvernementales ont été très dures pour la population. Maintenant nous sommes en train d'aller petit à petit vers l'accalmie et relever le niveau de vie de la population. Toute fois notre peuple est à féliciter pour son courage et sa patience. Aussi le rôle du gouvernement serait-il de l'encadrer et de lui donner une vision de développement.

Est-ce que vous sentez justement soutenu par ce peuple ?

Effectivement le peuple nous soutient pourvu que nous demeurions dans cette vision de développement.

Quel serait le message final que vous souhaiteriez adresser à nos lecteurs ?

A vos lecteurs je dirais qu'ils doivent saisir la chance maintenant. j'essaie de comparer la situation du Congo maintenant et le Congo des années 1960. En 1960 quand nous avons eu l'indépendance, il y a eu très peu d'intellectuels, les chose se sont faites dans la précipitation et les gens qui étaient responsabilisées pour prendre les rennes du pays n'étaient pas préparées dans l'administration. Aujourd'hui, c'est une deuxième indépendance avec beaucoup d'intellectuels dans le pays qui peuvent être utilisés, nous savons exactement où nous devons arriver parce que la plupart d'entre nous ont voyagé, ils savent exactement comment s'y prendre pour éviter les erreurs de certains pays. Nous pouvons donc mieux planifier l'avenir. Il est grand temps de saisir la chance. C'est un le deuxième élan du Congo, je pense que l'opportunité est là, elle ne peut nous échapper. Je suis optimiste sur l'avenir du pays, je crois que d'ici cinq ans il y aura de grands changements. Personne ne pourra reconnaître le Congo qu'on a connu jusque là.

Conclusion. Merci beaucoup pour cette rencontre.

Nb: World Investment News Ltd ne se responsabilise pas pour le contenu de transcriptions non éditées.

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© World INvestment NEws, 2002.
This is the electronic edition of the special Democratic Republic of Congo report on published in Forbes Global Magazine. April 1st, 2002 Issue.
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