CONGO ( DRC)
paving the reconstruction












Ministre de la Communication et de la Presse



MINISTERE DE LA COMMUNICATION ET DE LA PRESSE

S. E. Kikaya Bin Karubi
Ministre de la Communication et de la Presse

27 Juin 2001
Comment voyez-vous la contribution de la presse au processus de reconstruction ?

J'aimerais dire tout d'abord que la presse congolaise est libre. Nous avons bien sûr les médias officiels qui sont la radio et la télévision. Mais nous n'avons pas de presse écrite officielle. Les journalistes sont libres de travailler, de faire des reportages comme ils l'entendent. Au niveau officiel, ce ministère gère deux chaînes de télévisions qui sont la chaîne 1 et la chaîne 2 ainsi que deux ou trois radios. Un média officiel bien sûr véhicule le message du gouvernement à l'intérieur du pays et nous travaillons également avec les autres médias étrangers qui sont implantés ici. Comme je le disais, la presse écrite est libre, certains mettent en premier lieu l'intérêt supérieur de la nation et dans ce sens là ils appuient l'action du gouvernement. En ce qui concerne la guerre d'agression, tous les médias sont unanimes pour dire que le Congo a besoin de paix, et pour parvenir à cette paix, il faut que les agresseurs de notre pays: le Rwanda, l'Ouganda et le Burundi quittent notre pays.

Il faut savoir que le président Joseph Kabila a pris les règnes du pouvoir depuis février et nous avons passé un mois de deuil national. Son gouvernement n'est en place que depuis deux mois seulement. Vous remarquerez qu'en tout cas dès mon arrivée à la tête de ce ministère, j'ai procédé à la libération de tous les journalistes qui étaient illégalement arrêtés. Ceux qui sont encore en prison, sont ceux qui ont été jugés coupables. Un journaliste n'est pas au-dessus de la loi, c'est un citoyen comme tout autre. Dès qu'il y a diffamation dans les journaux ou dans un reportage radiotélévisé, la personne qui se sent lésée a le droit d'aller en justice. S'il gagne le procès et s'il est prouvé que ce journaliste a été fautif, c'est tout à fait normal que la loi s'applique. C'est ainsi que vous trouverez un ou deux cas où les journalistes ont été prouvés vraiment coupables et ont été mis en prison ; ils ne sont cependant pas nombreux. Tous les autres cas irréguliers ont été réglés. Donc aujourd'hui, il n'y a pas un seul journaliste en prison qui soit arrêté illégalement.

Dans vos discours, vous parlez souvent d'aide à la presse. Qu'entendez-vous par là ?

Le pays a été détruit à tel point qu'ici à Kinshasa, il n'y a pas une seule imprimerie valable. Les journalistes indépendants sont obligés de se débrouiller vaille que vaille dans les imprimeries de la place. Alors nous, nous sommes entrain de concevoir un programme par lequel le gouvernement mettra en place une imprimerie et un magasin qui vendra des intrants: plaques, ancres, et du papier à des prix abordables. Les journalistes ne sont pas en mesure de vendre leurs journaux parce que le pouvoir d'achat de la population est trop bas. Alors si le gouvernement pouvait intervenir et aider plutôt les éditeurs à acheter les intrants à des prix modiques. C'est une aide de la presse qui favorisera cette multiplicité des opinions que nous appelons de tous nos vœux dans notre pays.

Existe-t-il un cadre règlementaire permettant aux journalistes de s'épanouir tout en respectant une certaine déontologie ?

Il y a effectivement une loi qui a été mise sur pied et votée par les professionnels de la presse. Mais, depuis le régime Mobutu, le vent de la démocratisation avait déjà commencé en 1988-1990. Il a fallu six ans pour que les professionnels des média se réunissent et ils ont mis au point un projet de loi qui a été accepté par le parlement et signé par le président de la République. Quant à savoir, si cette loi est vraiment respectée, ce sont-là deux choses différentes. Mais toujours est-il que la loi existe. Maintenant les règles déontologiques ne sont pas toujours bien respectées. Depuis notre arrivée à la tête de ce ministère, nous oeurvrons pour mettre en place un haut conseil ou un observatoire de la presse qui sera un organe suprême qui va réguler la profession journalistique. C'est cet observatoire qui délivrera une carte de presse et la retirera au cas où un journaliste ne ferait pas son travail ou ne respecterait pas les règles déontologiques. Ce sont les journalistes eux-même qui vont se réunir et mettre en place cet organe qui va régler un peu la profession journalistique au lieu que ce soit le pouvoir qui le fasse.

Quel est le rôle de votre ministère dans l'amélioration de l'image de la RDC ?

Mon rôle est de mettre en place une politique de communication qui va expliquer clairement la vision du gouvernement et celle des nouveaux dirigeants de ce pays. Le président a dit en maintes reprises: '' Il faut relever trois défis''. Premier défi: la restauration de la paix et pour cela, il s'est engagé dans le processus de paix de Lusaka qui devrait va ramener la paix et amener nos agresseurs à quitter notre pays. Le deuxième défi: la démocratisation du pays. La loi sur les activités politiques a été votée et elle est déjà appliquée. Les activités politiques sont libres. Les Congolais sont libres d'exercer, de fonder des partis politiques. Le troisième défi: la reconstruction du pays. Il faut relever le niveau de vie des masses populaires, et pour cela, nous avons besoin de tout le monde pour cet œuvre de reconstruction nationale.
Comment la communauté international e perçoit-elle votre action ?

Dès son accession au pouvoir, le Président Joseph Kabila a entamé une longue tournée qui l'a amené dans plusieurs pays d'Europe et d'Amérique. C'était pour désenclaver totalement le pays ; cette offensive diplomatique a porté ces fruits dans le sens ou nous avons déjà reçu plusieurs visites. Des experts de la Banque Mondiale et du Fonds Monétaire International ont décidé de revenir au Congo dans des programmes de développement entre autres. Dans quelques jours, nous allons célébrer le 41 anniversaire de notre indépendance. La Belgique qui prend très bientôt la Présidence de l'Union Européenne sera représentée à un très haut niveau. Le Premier Ministre et le Vice-Premier Ministre, Ministre des Affaires Etrangères belges arrivent dans quelques jours dans notre pays. Nous croyons que c'est le résultat de cette offensive diplomatique qu'a entamée notre président.

La coopération Belgo-Congolaise va reprendre avec un soutien financier important. D'autres pays suivront-ils ?

La France a déjà exprimé sa volonté de reprendre sa coopération structurelle bilatérale. L'Allemagne étudie la question. Les Etats-Unis ont aussi exprimé le vœu de voir cette coopération reprendre. Et nous avons des échos très favorables de la part de tous nos partenaires.

Il semblerait qu'en quelque mois la RDC ait retrouvé une légitimite au niveau international.
Oui. Vous savez, nous sommes un pays agressé. C'est rare de voir un pays victime d'une agression où une commission de l'ONU qui est venue et a enquêté alors a conclu que le Congo est pillé de ses ressources naturelles par les pays agresseurs. Plus de trois millions des personnes sont mortes. Il était temps que la communauté internationale réalise que le Congo est plutôt victime d'une agression et il est indispensable de faire quelque chose pour nous sortir de cet état et éviter ainsi une catastrophe en Afrique Centrale.

Quelles opportunités d'investissements offre le Congo ?

Le secteur minier. Il y a beaucoup des réserves minérales dans ce pays qui avec un peu de moyens peuvent permettre a un investisseur de rentrer dans ses frais et faire un bénéfice. Que ce soit le cuivre, l'or, le diamant, le cobalt, l'étain, le zinc, l'aluminium tous ces minerais sont là present dans le sol de notre pays.

La paix est neanmoins une condition sine qua non à l'essor du pays ?

Absolument. Nous espérons que nous allons rétablir la paix très bientôt et croyons que notre gouvernement est la principale composante politique de ce pays résolument engagée dans la voie de la paix. Raison pour laquelle nous invitons les investisseurs à entrer en contact avec nous, pour pouvoir mettre en place un programme. Ne fut-ce que venir à une mission d'exploration. C'est le moment ou jamais. La paix viendra et il faut qu'on s'y mette.

Quel message final adresseriez-vous à nos lecteurs ?

C'est le message de paix. Le Congo a grandement besoin d'être et de se reconstruire ; le peuple congolais est prêt. Nous attendons toutes les personnes de bonne volonté qui veulent bien nous accompagner dans ce processus de reconstruction nationale ; nous les prions de venir et nous les attendons à bras ouverts.

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© World INvestment NEws, 2002.
This is the electronic edition of the special Democratic Republic of Congo report on published in Forbes Global Magazine. April 1st, 2002 Issue.
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