THE REPUBLIC OF GUINEA
L'Exception Africaine



M. Dianka Koevogui

INTERVIEW AVEC

M. Dianka Koevogui

Directeur Général de le office de promotion des investissements prives
 
Q1 : Tout d'abord, on vous remercie pour votre temps, nous aimerions que vous nous présentiez présenter en bref la société de puis sa création et son développement ces dernières années.

A1 M. Koevogui : Bien, l'office des promotions des investissements privés a plusieurs fonctions. Premièrement, c'est l'agent de promotion et de marketing de la Guinée avec pour mission principale par rapport à cette fonction de promouvoir la Guinée comme source idéale d'accueil des investissements étrangers, notamment des investissements privés. Deuxièmement, nous sommes dans une fonction de guichet unique, dans ce sens que nous assistons, nous centralisons les formalités dans le statut lié à la création des entreprises et tous les autres aspects administratifs des entreprises et sociétés qui s'installent en Guinée. Donc à cet égard, nous avons mission de donner les premières informations utiles pour que les investisseurs soient satisfaits. Nous les accompagnons dans toutes les démarches au niveau administratif en Guinée, dans le cas de leur importation ou la réalisation de projets d'investissement. Notre but étant à cet égard est de faire en sorte que l'on puisse créer les meilleures conditions d'activité avec l'investisseur, qu'il soit national ou étranger.

Ici, nous avons une mission d'assistance-conseil, et même de prospective. Une assistance-conseil d'abord orientée vers les investisseurs nationaux que nous aidons à améliorer leur capacité. Donc s'il y a une nécessité de faire une mise à nouveau, nous les aidons à faire cette mise à nouveau. Ce faisant, il est possible que nous ayons recours à des cabinets spécialisés, ce qui arrive très souvent d'où le gros du travail étant d'identifier le degré des problèmes, de chercher les ressources pour mener des activités qui doivent aider à résoudre ces problèmes. Ces ressources ont donc la compétence en matière de consultation ou en matière d'ingénieries qui se posent.

Nous avons également une mission d'assistance conseil en direction des cybers dans la prospective. A cet égard, nous procédons à des études sur l'économie de tous ces cybers, des études générales, des études de compétitivité, et des études d'évaluation des performances des activités. Quand il s'agit de décrire ces études, ou des études liées à l'environnement de l'investissement en guinée parce que les problèmes sont identifiés, nous formulons des propositions en direction du gouvernement pour améliorer le cadre de l'investissement, sachant que nous sommes en compétition avec d'autres pays qui se battent tout comme nous pour attirer des investissements des pays étrangers qui, naturellement se dirigeront vers le meilleur site. Pour cela, nous sommes par exemple en train de faire un travail pour la révision du code de l'investissement guinéen qui sera sur la base d'une étude comparative que nous avons faites par rapport aux codes des investissements d'autres pays comme la Côte d'Ivoire, le Sénégal, la Tunisie, la Mauritanie etc. Voilà donc quelles sont les principales fonctions de l'OPIP.

L'OPIP a été crée en 1992, et fût à l'époque l'aboutissement d'un long processus de rationalisation des interventions en faveurs de certains privés, pour faire en sorte que les démarches à mener par des investisseurs potentiels soient simplifier au maximum. Donc par le passé, il y avait ce qu'on appelait le bureau d'aide à la reconversion des anciens fonctionnaires (BARAF). Il a été mis en place au moment où nous passions, disons de l'ancien régime au nouveau qui a opté pour le libéralisme. Il y a eu la nécessité d'aider tous ceux qui sont sortis de la fonction publique. Il fallait trouver une place pour reconvertir des activités, disons pour reconvertir ces fonctionnaires qu'on ne pouvait pas abandonner dans la rue. Donc, on a créé, à l'époque, ce qu'on a appelé le BARAF qui avait pour vocation d'aider les anciens fonctionnaires à créer une entreprise. L'aide se présente d'abord sous forme de financement. Outre le BARAF, Il y avait aussi l'Office National des Promotions des PME, qui était essentiellement orienté vers des opérateurs privés locaux qui sont surtout au niveau du secteur informel. Les deux structures existaient, et à côté de ces deux structures, il y avait ce qu'on appelait le Centre National des Promotions des Investissements Privés qui était surtout tourné vers les investisseurs étrangers. Dans le cas de la démarche de rationalisation, on a fusionné dans un premier temps le BARAF et l'office des PME pour en faire le Centre des Création et de Développement de l'Entreprise Privée, toujours orienté vers les opérateurs locaux. Ensuite, ultérieurement, on a fusionné le CCDE et le CNPIP pour faire l'Office des Promotions des Investisseurs Privés et qui a été créé donc sur ce statut et doucement à partir de 1992. En 1997, on a intégré à l'OPIP le centre de formalité aux entreprises qui était à l'époque logé au niveau du Ministère de la Justice. Et depuis lors, on considère que l'OPIP, l'Office de Promotions des Investissements Privés, est le guichet unique de l'investisseur.

Voilà donc comment a évolué l'OPIP, et depuis 1992, nous mettons l'accent de plus en plus sur l'aspect promotion et marketing. Dans ce cadre, nous avons réalisé en 1998 un premier forum des investisseurs. Nous envisageons maintenant d'organiser des manifestations promotionnelles de la Guinée à l'extérieur également. Il était prévu qu'en ce mois d'octobre 2002 qu'il y ait les journées de la Guinée au Canada ; mais en raison de certaines contraintes, on a dû reporter ces journées de la Guinée qui se tiendront très certainement au mois d'Avril 2003. Il est également prévu en Novembre, des journées de la Guinée à Londres, aux environs du 8 Novembre.

Donc voilà en gros quelles sont les activités de l'OPIP et notre ambition par rapport à tout cela, sachant que nous souhaitons faire en sorte que la Guinée soit hissée très rapidement au rang de pôle de développement économique de la sous région ouest-africaine, parce que la condition profonde est que les richesses potentielles de la Guinée la prédisposent à jouer une tel rôle.

Q2 : En parlant des richesses de la Guinée, quels sont les secteurs de l'économie guinéenne que l'OPIP essaie de promouvoir le plus, à qui vous donnez la priorité.

A2 : Par rapport à ces richesses, l'OPIP en tant qu'agent des promotions des investisseurs privés, a une mission multi-sectorielle et transversale. Mais la réalité actuelle est que le secteur minier, qui est le plus développé, fait un très fort pourcentage du PIB (presque 35 %). C'est la source principale des recettes d'exportation. Donc, l'OPIP se donne pour mission de diversifier l'économie guinéenne, c'est pourquoi les objectifs prioritaires actuellement, en terme de développement économique, sont le développement des Petites et Moyennes Entreprises, le développement des entreprises exportatrices, le développement régional à travers l'implantation d'entreprises à l'intérieur du pays c'est-à-dire les zones économiquement défavorisées, et puis le développement et la promotion des entreprises valorisatrices de ressources de matière première locale, des ressources minières, des ressources agricoles, halieutiques, etc.
Q3 : Vous avez parlé aussi du code de l'investissement, la révision a-t-elle eu lieu ou pas encore ?

A3 M. Koevogui : Bon, nous avons maintenant un projet de codé révisé. Il faut dire que, déjà dans son état actuel, le code des investissements guinéens est suffisamment incitatif. Seulement, nous souhaitons aller un peu plus loin et nous mettre au même niveau que certains pays limitrophes. Notamment, il y a certaines dispositions du code que nous souhaitons voir régulées rapidement, qui sont les dispositions relatives à l'importation des biens d'équipement qui entre dans le programme d'investissement qui sont actuellement taxées, via la Taxe sur la Valeur Ajoutée. En fait, on dit que la Taxe sur la Valeur Ajoutée est à rembourser, mais quand il s'agit des biens d'équipement, lorsqu'on applique la TVA au cordon douanier, il n'est pas évident que rapidement on récupère cette TVA ; d'autant que ces équipements de production ne sont pas à revendre, donc ça pose quelques problèmes en terme législatif.

Dans ce cas, comme dans la plupart des pays voisins, on supprime la TVA sur l'importation des biens d'équipement. ça c'est l'un des aspects. Et d'autre part, il faut que l'on mette en place des dispositions beaucoup plus incitatives par rapport aux entreprises qui s'implantent à l'intérieur du pays et par rapport aux entreprises qui exploitent. Je vous donne un exemple : on dit dans les comptes qu'est considérée comme entreprise exportatrice une entreprise qui fait au moins 22 % de son chiffre d'affaire total a l'exportation. Pourquoi 22 % ? Nous pensons qu'à partir du moment où l'entreprise commence à exporter, qu'elle fasse 10 % ou 15% a l'export, il faut l'encourager à aller beaucoup plus loin.

Q4: Est-ce qu'il y a aussi d'autres mesures incitatives pour attirer les investisseurs, notamment les investisseurs étrangers ?

A4 : Oui, le code de ces conditions générales dit d'abord qu'il y a la liberté d'entreprendre en Guinée, et l'égalité de traitement entre les investisseurs nationaux et étrangers. Il n y a pas de discrimination. A cet égard, on peut vous dire que dans certains pays, on exige, dans toute entreprise dans laquelle s'infiltre un étranger, qu'il y ait un investisseur ou un homme d'affaire locale qui détienne un pourcentage du capital. Ce n'est pas le cas en Guinée. Une entreprise peut être créée sous la forme d'une SARL ou une SA détenue à 100 % par un étranger. Il n y a pas de limitation. Il y a également la liberté de transfert de capitaux sans limitation, à la seule condition que ces capitaux résultent d'un investissement réalisé en Guinée par un étranger.

Q5 : quelles sont plus particulièrement les activités qu'entreprend l'OPIP pour attirer ces investisseurs ?

A5 : Concernant les activités particulières que nous entreprenons pour attirer ces investisseurs étrangers, il y a des activités de promotion et de marketing à l'étranger que nous faisons. Lorsque les investisseurs arrivent ici, nous les accompagnons durant tout leur séjour en Guinée, nous mettons un service d'accueil a l'aéroport et nous les aidons. En fait, tout ce qu'il y a comme commodité pratique pendant leur séjour en Guinée, nous les aidons à les mettre en place et nous les accompagnons dans toutes leurs démarches. Comme je l'ai dit, au niveau de la Guinée, nous les aidons dans la mise en relation de partenariat avec des investisseurs nationaux. Mais beaucoup plus important encore, nous essayons de mettre à leur disposition toutes l'information qui leur est utile pour prendre, en toute connaissance de cause, des décisions d'investissement en République de Guinée. Donc en permanence, nous essayons de développer la base d'information dont nous disposons sur tous les secteurs d'activité. A cet égard, nous venons de réaliser des études sectorielles que nous mettons constamment à jour. Donc, il y a des services d'information, et il y a des services d'accompagnement sur le terrain en vue d'aider sur place les investisseurs étrangers.

Q6 : Ma dernière question est plutôt a titre personnel. On aimerait bien connaître brièvement votre parcours professionnel et votre satisfaction la plus grande depuis votre nomination comme Directeur Général de l'OPIP ?

A6 : Bon, d'abord mon cursus scolaire. J'ai été formé à l'université ici, j'ai un diplôme d'ingénieur électrotechnicien. J'ai travaillé dans diverses entreprises industrielles, comme une usine de meuble qui était à l'époque une entreprise privée. J'ai travaillé à la société agro-industrielle Salguidia, puis je suis venu au Ministère du Commerce et de l'Industrie. J'ai travaillé à la direction du développement industrielle pendant une ou deux années, avant d'aller faire une formation à l'administration et gestion publique à Paris pendant 1 an et demi, à l'Institut National d'Administration Publique. A mon retour, j'ai repris mes activités au sein du Commerce et de l'Industrie. A partir de 1997, j'ai été nomme ici Directeur Général Adjoint, et depuis l'an 2000, je suis Directeur Général.

Je n'ai pas trop de satisfaction, il n y a que deux ans que je suis la. Il reste encore beaucoup de choses à faire, il suffit que nous ayons tous les moyens suffisants. Mais sans être trop pessimiste, depuis deux ans, nous avons faits beaucoup de progrès. L'OPIP est de plus en plus connu. Il s'impose de plus en plus comme un leader parmi les acteurs du développement, comme l'interlocuteur privilégié des investisseurs privés, aussi bien nationaux qu'étrangers. Nous faisons en sorte que les services que nous rendons soient constamment améliorés. Par exemple, il y a une année environ, la procédure de traitement des demandes d'agrément au compte des investissements pouvait durer deux à trois mois. Mais sur la base d'une étude que nous avons réalisé sur l'impact du code d'investissement, étude qui nous a d'ailleurs inspiré les modifications à apporter au code de l'investissement, le gouvernement, tenant compte des conclusions de ce rapport, a allégé les procédures. Ce qui fait que maintenant les dossiers d'agrément pour le compte des investisseurs sont examinés dans un délai maximum de 15 jours. Voilà une de nos principales satisfactions, et en terme de chiffre, puisque quand on parle de résultat, il faut surtout parler statistique, disons par exemple que nous avons connu depuis l'an 2000, une nette progression, tant en nombre qu'en volume d'investissement des entreprises que nous avons aider au niveau du code des investissements. Dans notre dernier rapport par exemple, entre 2000 et 2001, il y a une progression de près de 113 % au niveau des entreprises que nous avons aidé et que nous avons assisté sur le code d'investissement. Là, je peux dire qu'il y a quelques motifs de satisfaction, bien que nous pensons que nous pouvons faire beaucoup mieux encore.

Q7: Une dernière question Monsieur, avez vous un dernier message à adresser à nos 800 000 lecteurs ?

A7 : Ce que je peux dire aux 800 000 lecteurs, c'est qu'au-delà de toute la masse d'information qu'ils peuvent avoir sur la Guinée ou l'Afrique en général, je crois qu'il vaut mieux vérifier par soi-même et de ne pas s'en tenir aux messages qu'on retrouve souvent dans certaines presses, disons à scandale. Et très souvent, nous avons eu le même surprise quand nous avons reçu des gens ici. Ils ont dit " Mais ce pays que j'ai découvert est loin de celui dont on me peignait l'image avant mon arrivée en Guinee ". En ce qui nous concerne, disons que les Guinéens ont conscience qu'ils ont, vis-à-vis des gens de l'Afrique de l'ouest, un devoir. C'est celui de faire en sorte que les richesses que nous détenons puissent être valorisées au profit de toute la sous-région ; et nous, guinéens, nous nous battons et nous ferons tout notre possible pour créer les conditions de valorisation de ces investissements en accord avec les investisseurs des pays du monde entier.

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