Question 1 : Tout
d'abord, merci de nous recevoir. Pour commencer,
pourriez-vous nous retracer un peu l'historique
de SPACETEL et son évolution ces dernières
années ?
Réponse 1 M. ABOUKHALIL : Merci de
me donner cette opportunité. Je vous souhaite
d'abord la bienvenue dans nos modestes bureaux,
et aussi un agréable séjour en Guinée
avec l'espoir que chacune des parties en tirera
profit, surtout pour toujours faire mieux connaître
la Guinée. En ce qui me concerne, je suis
effectivement le PDG de cette société.
Une société qui a aujourd'hui à
peu près une douzaine d'années. Nous
sommes nés à des moments très
difficiles en Guinée, à la suite des
difficultés qu'ont rencontrées la
plupart des opérateurs - je commencerai par
ceci parce que je suis opérateur - mais aussi
la plupart des citoyens dans le cadre de la communication.
Ce n'était pas facile d'appeler l'extérieur.
Si j'ai encore bonne mémoire, on se faisait
enregistrer à la poste et on attendait son
tour. Je précise que dans un passé
encore récent l'Etat exerçait son
monopole total sur ce secteur.
Mon partenaire était venu en Guinée
dans d'autres intentions, dans le cadre des affaires
en Guinée, de traités, de business.
Il a été reçu par les plus
hautes autorités qui lui ont dit : "
Ecoutez, les priorités du pays sont l'électricité
et les communications, donc les téléphones
; en parlant de communication, il y a aussi les
infrastructures routières. Ensuite, on
peut parler d'affaire. Si vous voulez vraiment
aider ce pays, dîtes nous qu'est-ce vous
pouvez faire pour l'électricité
? Nous avons un déficit total dans l'électricité.
Qu'est-ce vous pouvez faire aussi pour essayer
de sauver la situation des communications en Guinée
? Avez-vous enfin la possibilité d'investir
dans les routes ? Mon partenaire est d'origine
libanaise et est installé à Beyrouth.
C'est le PDG d'un grand groupe qui s'appelle INVESTCOM.
Ce groupe a eu l'opportunité d'évoluer
dans les télécommunications au Liban,
à la suite de la guerre du Liban. Il a
pu lui-même imaginer un système et
se rapprocher des américains ; il a aussitôt
monté le cellulaire de type américain
qu'on appelle l'A.M.P.S, différent du G.M.S.
que nous avons en ce moment. Il a donc immédiatement
répondu à la demande des autorités
guinéennes en offrant ses services et en
envoyant sans tarder, sans même faire d'études
de faisabilité, les équipements
qu'il faut pour installer des cellulaires. Donc,
je peux dire que je suis le premier opérateur
cellulaire en Guinée. Nous avons installé
le cellulaire et nous avons évolué.
Déjà, on a répondu aux besoins
imminents qui se posaient à la Guinée,
à savoir les communications internationales.
Ça a été un boom à
Guinée, et dans les préfectures
avoisinantes de Conakry. Cela a beaucoup facilité
les forums d'affaires et a permis à beaucoup
de personnes de se voir rapidement rendues à
Conakry pour répondre à des besoins
dans d'autres domaines, comme l'éducation,
la santé
Tout cela était tributaire
des moyens de communications qui manquaient. Alors
nous étions très fiers d'avoir répondu
à la demande des autorités, et surtout
de connaître la satisfaction des consommateurs.
Evidemment, nous avons évolué,
mais nous avons compris que la demande était
plus importante et que le système qu'on
avait n'était pas aussi fiable, parce qu'il
est beaucoup plus vieux que le G.S.M. Nous avons
aussi été les premiers opérateurs
G.S.M en Guinée en 1998. En d'autres termes,
nous sommes passés de l'analogique au numérique
qui est beaucoup plus fiable en terme de qualité
de communication.
De plus, lorsque vous ouvrez la ligne sur votre
cellulaire, vous voyez que nous sommes au numéro
1, c'est le GN1 comme attribution des codes de
la Guinée. Le 611 est le code affecté
à la Guinée, et vous avez 01, 02,
en fonction des opérateurs. Le premier
opérateur a le 01, le deuxième le
02, le troisième le 03
Donc, dès
que vous ouvrez votre portable vous avez 611 01,
c'est nous. Le 02, c'est la Sotelgui, le 03 c'est
Intercel... Donc, encore une fois, nous sommes
les pionniers de cet instrument de travail en
Guinée, et nous essayons de répondre
aux besoins de la population. Tout à l'heure,
on va rentrer dans le vif du sujet avec vos questions
je suppose.
Q2 : Pourriez vous nous donner les chiffres
clefs de votre entreprise, à savoir le
nombre d'employés, de lignes, de clients,
chiffre d'affaire, résultat de l'entreprise
?
R2 : Je l'ai dit tantôt, nous avons
été les premiers à lancer le
produit, mais il va sans dire que nous avons une
entreprise géante à côté
de nous. Nous sommes très petits par rapport
à la SOTELGUI qui est une entreprise d'état
privatisée à 60%, les 40% restants
sont encore la propriété de l'état
guinéen. Si vous voulez, c'est la société
mère pour nous. Nous sommes des services
à valeur ajoutée, si nous pouvons
nous permettre d'utiliser ce terme. C'est pour cela
d'ailleurs que nous avons été étonnés.
La vocation en principe de SOTELGUI est d'accroître
la qualité du filaire et non de se lancer
dans le GSM comme nous. Parce que là, ils
se lancent sur la même plate forme que nous
pour faire de la concurrence. Je dirais qu'il ne
doit pas y avoir de concurrence entre nous, nous
sommes complémentaires dans nos activités.
Pour des raisons qu'eux seuls connaissent, ils ont
préféré abandonner le filaire
pour se lancer dans le cellulaire. Nous, nous sommes
opérateurs de cellulaire et nous n'avons
pas l'autorisation de faire du filaire. Nous sommes
des services à valeur ajoutée. Au
départ, nous nous sommes lancés dans
un switch - le switch est l'équipement principal
de cellulaires - qui a une capacité très
limitée dans le nombre d'abonnés.
Notre switch, aujourd'hui, ne peut pas dépasser
50 000 abonnés. Moi, je ne suis pas technicien,
mais on m'a dit, d'un point de vue technique, qu'il
ne faut jamais le saturer. Donc, nous ne pouvons
pas aller au delà des 80% l'équipement,
parce qu'il faut toujours laisser des marges. Donc,
nous sommes basés sur une moyenne de 40 000
abonnés ; et nous avons constaté que
malheureusement, les utilisateurs sont souvent négligents
dans le paiement de leur redevance téléphonique,
ou ils ne budgétisent pas leurs communications.
Donc, ils sont souvent désagréablement
surpris de voir une facture assez élevée
et négligent ce paiement. C'est un facteur
qui pèse énormément sur nous,
parce que nous vivons de quoi? Nous sommes un moteur
qui tourne et qu'il faut carburer, et pour cela
il faut de l'argent. Alors cet argent, si nos clients
ne le paient pas, ça implique de très
grandes difficultés. Et ces difficultés
on les rencontre encore aujourd'hui.
Je crois que c'est un problème que nous
avons essayé de résoudre partiellement
en lançant sur le marché le "
prépayé ". Là aussi,
il faut souligner que nous sommes aussi les premiers
opérateurs de la place à avoir lancer
le " prépayé ". Alors
je souhaite toujours être le leader en lançant
tous les produits et que les autres viennent nous
imiter. Nous devenons les cobayes quoi. On dit:
" laissez-le se lancer, s'il échoue,
nous on recule ; s'il n'échoue pas, on
le suit ". Je supporte, je ferai cela, parce
que je ne reculerai devant rien pour la Guinée
qui est mon pays. Je ne reculerai devant rien
pour la Guinée parce que j'ai l'obligation
et le devoir d'aider mon pays. Donc, c'est ma
façon d'aider et d'apporter ma modeste
contribution. Parfois, les retombées sont
négatives, mais ce n'est pas grave. Vous
savez, comme dit l'adage africain : " pour
qu'un enfant puisse bien marcher, il faut parfois
qu'il tombe". C'est en se relevant qu'il
se prépare à mieux marcher.
Alors aujourd'hui, nos abonnés sont beaucoup
plus dans le "prépayé"
que dans les abonnements classiques, et le tout
confondu, nous avons à peu près
30.000 clients.
Q3: Quant à l'infrastructure même
de l'entreprise, le nombre d'employés,
le chiffre d'affaire ?
R3: Je voudrais dire que nous sommes autonomes
en électricité. Nous fonctionnons
avec des groupes électrogènes depuis
bientôt 10 ans. Donc, nous consommons assez
de gazole. Alors, si je prends la masse d'employés
que j'ai, je ne vais pas négliger ceux qui
sont aussi responsables de ces groupes électrogènes.
S'ils ne sont pas là, nous n'avons pas d'énergie.
Donc, on leur doit beaucoup. Nous, nous sommes à
la direction, mais eux aussi y sont pour beaucoup.
Nous employons plus de 100 personnes. Aujourd'hui,
nous sommes exactement à 125 personnes. Il
y a une trentaine de cadres, ici à la direction
; et au titre de cadre supérieur, il doit
y en avoir une dizaine. J'appelle " cadre supérieur
" ceux qui ont fini leurs études universitaires,
qui ont eu accès à des diplômes
d'université.
Q4: Quels sont aujourd'hui les projets futurs
de SPACETEL Guinée ?
R4: Je ne vais pas jouer au caméléon,
et je ne vais pas rentrer dans les détails
de mes projets techniques, mais je voudrais tout
simplement vous dire que mon ambition est d'aller
maintenant au-delà de Conakry, d'une part,
pouvoir atteindre les préfectures les plus
enclavées ; et d'autre part, permettre à
mes clients de bénéficier de coûts
de communication beaucoup plus abordables, beaucoup
plus attrayants au point de vue communication internationale.
Pouvoir s'acheter une carte à moindre coût,
mais aussi permettre à ce même usager
d'utiliser son téléphone durant tout
le chemin qu'il a à parcourir, de Conakry
jusqu'au moins Labé. Parce que le problème
ici quel est-il ? Nous avons aujourd'hui des réseaux,
des circuits qui marchent correctement. Si vous
prenez mon téléphone, vous allez à
Dubréka, vous pouvez avoir le réseau,
vous allez à Forécariah, vous pourrez
l'avoir aussi. Mais il existe beaucoup de zones
d'ombre entre Dubréka et Conakry, il existe
beaucoup de zones d'ombres entre Conakry et Forécariah.
Nous essayons de couvrir ces zones d'ombre. D'autres
ont des lignes téléphoniques, disons
des cellulaires par exemple à Fria, mais
si vous prenez le véhicule pour aller à
Fria, à partir de Dubréka, vous n'avez
plus de téléphone. Il faut atteindre
un pilon quelque part dans ce périmètre
pour avoir la ligne. Nous ne cherchons pas ça,
nous cherchons plutôt à couvrir le
long du trajet. Vous êtes à Conakry,
vous avez envoyé par exemple votre collaborateur
à Fria rencontrer une personnalité,
et vous vous rendez compte que cette personnalité
est déjà à Conakry. Comment
faire retourner ce collaborateur pour ne pas qu'il
perde son temps ? Il faut pouvoir l'appeler pour
lui dire "tu peux retourner, le Monsieur est
là". Mais si vous n'avez pas la possibilité
de le faire avant qu'il n'arrive à Fria,
vous aurez perdu une journée. Donc, nous
cherchons à combler ce vide et nous pensons
pouvoir y parvenir.
Nous avons une autre méthode d'approche
pour les télécommunications dans
nos préfectures. Nous ne voulons pas nous-mêmes,
en tant que SPACETEL, aller dans les préfectures,
faire le travail que nous faisons ici. Nous voulons
déconcentrer ce travail, laisser la possibilité
à d'autres opérateurs qui vont travailler
avec nous, avec la licence SPACETEL, d'opérer
à Kindia, à Kankan, à Mamou
par des équipements spéciaux que
nous sommes en train de faire venir. Ces opérateurs
vont gérer leur propre clientèle,
mais tout en dépendant de nous au point
de vue base. C'est un peu si vous voulez, de façon
terre à terre, comme Mac Donald. Ce n'est
pas Mac Donald qui va quitter les Etats-Unis pour
vendre Mac Donald aux Champs-élysées
à Paris ; il a donné la licence
à quelqu'un pour le vendre sous l'étiquette
Mc Donald avec les règles d'art de Mc Donald.
Q5 : Et comment pensez-vous attirer ces opérateurs?
R5 : On arrivera à les attirer. Nous
travaillons déjà avec beaucoup de
cadres ici, et mon Directeur commercial, par exemple,
sera très heureux de se voir confier le secteur
de Labé. Moi je pense que c'est la seule
façon d'aider d'abord nos jeunes, de faire
une entreprise de famille mais avec possibilité
de l'étendre. Vous savez, la Guinée
est une famille. Alors, moi je serais content de
voir un cousin à M. Touré, mon Directeur
commercial, bénéficier de cet avantage
à Labé ou à Forécariah.
J'ai d'autres collaborateurs ici qui sont de Kankan,
qui me disent, dès que vous faites ça,
Monsieur, ça nous intéresse d'aller
à Kankan le faire. C'est vrai, il y aura
un petit apport de leur part pour l'infrastructure
locale qui sera là. L'équipement,
nous allons voir comment on va le faire venir, mais
on le mettra à leur disposition. On leur
dira : " voici l'équipement, voilà
ce qu'il vous coûte, voilà comment
vous allez rembourser ". C'est lui qui va gérer
les communications locales là-bas, mais c'est
grâce au système que nous mettrons
en place avec nos équipements techniques
qu'il pourra faire tout cela. Nous, à la
fin de mois, nous savons qu'il a passé tant
d'appels : " voici votre facture ". C'est
un peu la même chose que dans le cadre des
factures internes pour les communications internationales.
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Vous savez, nous n'avons
pas accès au satellite. Nous passons par
des agences qui ont payé un certain nombre
de circuits dans le satellite, et qui nous donnent
la latitude de téléphoner à
partir du carré qu'ils ont acheté
pour avoir accès à tel ou tel pays.
Aujourd'hui, nous passons par Monaco. Nous recevons
les factures. C'est sur ces factures que nous faisons
nos bénéfices. Il faut une installation
très importante comme celle que nous avons
pour faire ce travail. Il ne faut pas voir à
quel prix le produit est vendu. C'est comme une
matière première que vous avez. Si
vous payez une tonne d'aluminium ou de bauxite à
25 ou 30 USD, et que vous savez que c'est à
partir de 30 tonnes de bauxite que vous avez une
tonne d'aluminium qui est vendue à quelques
milliers d'USD, vous devriez vous dire que c'est
trop cher. Mais la transformation de cette bauxite
en aluminium nécessite beaucoup de frais,
c'est la même chose pour les communications,
des systèmes que nous mettons en place qui
coûtent très chers, et nous prenons
beaucoup de risques. Nous venons d'être victimes
d'un coup de foudre il y a de cela 3 mois, au mois
de juillet. Nous avons perdu plus d'un million de
USD dans l'équipement ici. Je reçois
ce matin encore des factures pour me dire : "
Monsieur vous nous devez encore 180.000 USD sur
les équipement que vous avez ". C'est
comme ça. Ce sont les risques du métier.
Alors si je dis à quelqu'un : " tu dois
me payer ces 2 millions de USD, il va me dire :
mais Monsieur pourquoi faire ? ". Alors je
prends ce risque, je transforme tout ce qu'il est
en train de dire, je le fais passer dans l'air jusqu'à
Conakry et puis je le capte pour lui, pour lui envoyer
le son formidable à l'oreille. C'est beaucoup
d'efforts et c'est de la vraie distribution.
Q6: Vous avez parlé aussi de la Sotelgui
; quels sont vos atouts pour faire face à
cette concurrence ?
R6: J'ai commencé par dire que pour
moi, la Sotelgui n'est jamais un concurrent. Nous
sommes des services à valeur ajoutée
logiquement pour Sotelgui. Sotelgui est pour moi
un partenaire. Je souhaite toujours continuer la
carte du partenariat avec Sotelgui. Sans eux, nous
ne pouvons rien faire, parce que vous savez dès
que l'Etat est dedans, l'Etat a encore une certaine
influence sur certains équipements que Sotelgui
détient. Donc, Sotelgui c'est l'Etat, et
nous sommes une partie de ça. Donc pour moi,
il n'y a pas de concurrent, bien au contraire. La
Guinée est tellement grande, il y a tellement
de choses à faire dans les télécommunications
que nous pouvons travailler ensemble.
Nous sommes ici trois opérateurs, si nous
nous concertons, nous pouvons tous répondre
favorablement aux besoins de la population sans
aller très loin. Mais s'il y a un quatrième,
ce sera trop. Regardez en France, il n'y en a
que 3, et il y a plus de 60 millions de personnes.
Ici nous sommes à peine 7 millions de guinéens,
et à peine 500.000 personnes sont accessibles
au téléphone. Je dis bien le téléphone,
le reste ne l'intéresse pas. N'allez pas
demander à un vieux notable son carnet
de téléphone, ça ne l'intéresse
pas. Dans sa famille, un ou deux enfants peuvent
avoir un téléphone, mais c'est tout.
Pour les 10 prochaines années, il faut
tabler sur 500 000 abonnés, pas au-delà.
Peut être le besoin est de plus d'un million,
mais je crois pas qu'à Conakry le besoin
se fasse sentir plus que ça. Je ne parle
pas des préfectures ; mais dans la périphérie
de Conakry, il n' y aura jamais plus de 500.000
abonnés. Donc, Sotelgui n'est pas un concurrent
à moi. Au contraire, j'essaie de voir où
l'on peut collaborer ensemble, et essayer d'atteindre
notre objectif qui est de répondre aux
besoins de la population.
Q7: Et pour arriver à 500.000 abonnés,
est-ce que vous pensez que vous aurez besoin de
collaboration internationale ou de partenaires
étrangers pour vous aider à améliorer
ou développer vos produits ?
R7: D'abord, il faut savoir que les télécommunications,
c'est très vaste. Aujourd'hui dans le monde,
on parle déjà de la quatrième
génération. Vous avez aujourd'hui
la possibilité de téléphoner
et de voir la photo de votre correspondant. Mais
en Guinée, on a à peine entamé
la deuxième génération qu'on
nous parle de la 3ème génération.
On est très loin en Guinée de couvrir,
comme ce qu'a fait le pays comme la France, les
télécommunications pour la 3ème
génération. Je crois qu'il y a des
aides bilatérales, il y a beaucoup de coopération.
C'est le moment de lancer un appel à tous
ces partenaires étrangers avant de parler
de partenaires locaux ; le moment de dire : "
écoutez, vous avez des équipements
de 3ème génération, dans
moins de 6 mois ou dans une année, vous
n'allez plus vous en servir, vous allez passer
à la 4ème génération.
Pourquoi ne pensez-vous pas à collaborer
avec nous, que ce soit votre apport en capital
ou nous apporter ces équipements de 3ème
génération qui sont encore très
bon et dont on a besoin ici en Guinée ?
". Nous n'avons pas la prétention
maintenant de dire, je veux téléphoner
avec Mlle Dounia, il faut que je la vois. J'aurai
le plaisir de vous voir tous les jours parler
au téléphone, mais pour le moment,
le plus important, c'est de vous écouter
et que vous m'écoutiez. C'est ce dont nous
avons besoin ici. Plus tard, quand on aura suffisamment
développer ce système, je dirai
: " je vous ai écouté, je voudrais
vous voir maintenant ". Alors, il y a assez
d'équipements dans toute l'Europe, je lance
cet appel. Vous allez en Allemagne, il y en a.
Vous allez en Angleterre, il y en a. Vous allez
en Suède, il y en a. Vous allez en France,
il y en a beaucoup. Que dois vous dire encore?
Ces équipements, vous en avez beaucoup.
Les fabricants comme Ericsson, Nokia, Alcatel,
Sony ont assez d'équipements. J'ai eu un
correspondant au Canada, qui m'a dit : "
Monsieur, nous avons des équipements énormes,
ils sont là, est-ce que ça vous
intéresse ? Nous avons un stock fou ! ".
Mais quand il m'a communiqué le prix des
équipements, c'était extraordinaire.
Mais ce Monsieur n'imagine pas qu'on va passer
à la 4ème génération,
qu'est-ce qu'il va faire ? de la ferraille ? Tandis
qu'il y en a d'autres qui vous disent : "
voilà, Monsieur, l'équipement coûtait
dix millions de dollars, nous vous le vendons
à 2 millions ". C'est raisonnable
! Et il a la capacité de prendre 500.000
abonnés, c'est acceptable.
Maintenant, il y a une deuxième phase
: c'est comment, pour ce fabriquant qui n'a pas
besoin d'être partenaire avec vous, lui
a son équipement à vendre, trouver
ces 2 millions de dollars. C'est pour cela que
nous disons aux banques commerciales de la Guinée
: " s'il vous plaît, vous avez beaucoup
d'opportunités pour faire beaucoup d'affaires,
venez avec nous en partenariat pour gérer
un équipement qu'on peut importer, ou importez-nous
cet équipement et hypothéquez le
chez vous. Si nous ne répondons pas à
nos obligations pour le paiement de nos échéances,
vous pourrez saisir l'équipement et le
vendre à un autre.
Venez avec nous et on va le gérer. Mais
les banques ne se prêtent pas à ça
; les banques se prêtent à quoi faire
? Quand vous avez une importation de riz, on peut
le faire. Une importation de sucre ? oui, on saisit
le connaissement ; si le commerçant ne
paye pas on va à un autre. Mais ce n'est
pas ce qui développe un pays. Le pays a
besoin d'argent de la part des bailleurs de fond,
de la part des banquiers, qu'on peut mettre à
la disposition du secteur privé - avec
des garanties bien sûr - pour accroître
l'industrie, pour accroître l'agriculture.
C'est ça les sources de développement
d'un pays comme la Guinée.
Pour nous passer à l'importation de riz,
il nous faut beaucoup de chariots, beaucoup de
tracteurs, beaucoup de produits phytosanitaires.
Pour nous passer de prendre des billets d'avion
pour aller à " tiers " ; on n'a
pas pu avoir la communication, nous sommes obligés
de partir. Je devais envoyer un document très
important dans un pays d'Europe il y a quelques
jours. Je suis resté pendant une semaine,
je n'ai pas eu la communication, ni par mes moyens
techniques, ni par les moyens de Sotelgui, parce
qu'il y a une défaillance entre nous et
ce pays dans le cadre de la connexion. J'ai été
obligé d'envoyer ce document par DHL.
Vous voyez ce que ça nous coûte et
le temps que ça nous fait perdre ! Alors
ce sont beaucoup de choses comme ça qui
arrivent aujourd'hui. " Le temps c'est de
l'argent " comme on dit aujourd'hui. Si les
communications sont fiables, si nous avons assez
de possibilités pour équiper nos
préfectures, moi je pourrais savoir à
N'Zérékoré, ville située
à plus de 1.000 km de Conakry, combien
de mètres cube de bois ou combien de tonnes
de café ils ont, et je pourrais placer
ça à un correspondant d'Allemagne.
Vous avez besoin de café ? J'ai 500 tonnes
à N'Zérékoré. Parce
que j'ai eu la communication fraîche tout
à l'heure de N'Zérékoré.
Oui, nous avons tant de mètres cube de
bois ; donc je ne vais plus importer le bois du
Brésil ou de la Russie. J'ai du bois qui
est là, qu'on a coupé avec telle
autorisation, qui peut arriver dans les meilleurs
délais. Mais pour cela, il faut véhiculer
l'information. Donc c'est pourquoi nous demandons
aux banques de nous donner de l'argent.
Pour résumer, je suis prêt a accepter
des partenaires dans ma société,
en joint-venture. S'ils veulent des actions, on
est d'accord. S'ils veulent faire une extension,
il n'y a aucun problème. Nous sommes ouverts,
le capital est ouvert, nous donnons la priorité
aux guinéens. S'ils sont intéressés,
qu'ils viennent. Evidemment, ce n'est pas avec
quelqu'un qui vient pour discuter et acheter un
téléphone, qui vient vous dire :
" je veux être actionnaire ".
Pour les personnes qui sont prêtes à
investir, le capital est ouvert. Je lance cet
appel aujourd'hui aux étrangers qui veulent
venir, qu'ils soient rassurés. Ils seront
protéges pour leurs investissements, ils
auront des garanties suffisantes et auront le
droit de rapatrier leurs investissements et leurs
dividendes chaque fois qu'ils le souhaiteront.
Pour ça, chapeau à la loi en Guinée
dans ce domaine pour les conditions d'investissement
en Guinée, et surtout pour la circulation
de la monnaie grâce aux nouvelles lois de
finance, toutes les possibilités vous sont
offertes. C'est à vous de jouer le jeu
maintenant avec le gouvernement, parce que le
gouvernement ne recule devant rien, je dis bien
devant rien, pour essayer d'aider le secteur privé
dans sa croissance pour répondre à
la volonté populaire.
Q8: Un message final pour nos lecteurs de
l'Express ?
R8: Oui, je voudrais profiter de cette opportunité
en tant que Président de la Fédération
Patronale des Industriels de Guinée. Comme
je l'ai dit tantôt, le téléphone
c'est aussi de l'industrie. Mais malheureusement,
le secteur industriel, tout ce qui est industriel,
est encore très maigre en Guinée.
Je voudrais ici, comme je l'ai fait il n'y a pas
très longtemps à EuroNews, lancer
cet appel à tous les investisseurs. Qu'ils
soient rassurés, nous sommes bénis
par Dieu, la paix règne en Guinée.
Nous avons un homme très sage qui ne fait
que cultiver la paix et son souci majeur de tous
les jours est " comment se réveille
le guinéen " et " comment dort
le guinéen ". Nous devons cela au Général
Président Lansana Conté. La suite
arrive. Ne pensons pas à dire " il faut
que j'aie ceci, il faut que j'aie cela ". Si
on a tout cela, mais on n'a pas de paix, on va tout
perdre et on va se perdre soi- même. On perd
sa vie dans la guerre. C'est ce qui permet aux investisseurs
de vivre en tranquillité, en symbiose et
en harmonie avec l'ensemble des guinéens,
et singulièrement avec leurs partenaires.
Et quand il y a un problème, croyez moi,
la justice ne sera ni pour vous, ni pour moi, mais
sera pour la justice, c'est-à-dire la vérité.
Alors moi je donne cette assurance, personne ne
peut avoir un problème s'il sait qu'il travaille
dans la transparence, dans son intérêt
et dans l'intérêt du pays dans lequel
il travaille, donc dans l'intérêt du
partenaire. J'invite tout le monde à venir
investir dans tous les domaines. En Guinée,
nous avons besoin de tout. En Energie, il y a beaucoup
à faire. Dans les usines, il y a beaucoup
à faire. Dans les routes, il y a beaucoup
à faire.
Dans les habitations, il y a beaucoup à
faire. Qu'est-ce que je ne vous dis pas ? La Guinée
est un vaste pays, nous faisons 250 000 kilomètres
carré, nous sommes 7,5 millions d'habitants.
Bientôt, nous allons passer à 10
millions d'habitants, mais il manque beaucoup
de choses. Ce n'est pas l'ouverture qui manque.
L'ouverture est là, mais nous demandons
au gens de venir, d'avoir confiance. Croyez-moi
qu'ils ne seront pas déçus. En tout
cas, en ce qui me concerne, les portes sont ouvertes
pour tous les investisseurs. Si c'est un domaine
qui n'est pas dans mon créneau, je les
conduirai là où ils doivent être
conduits, et croyez moi que je les appuierai.
J'aurai apporté quelque chose à
mon pays. J'aurai au moins dit que c'est moi qui
est envoyé cette personne. C'est ça
ma fierté, que ce soit à mon actif.
J'aime bien l'argent, mais pas tout le temps.
J'aime surtout collaborer avec les hommes.
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