THE REPUBLIC OF GUINEA
L'Exception Africaine


INTERVIEW AVEC

M. Gérard GAUMET


Directeur de filiale de EX. SMIRRI BTP
C.C.G.T. TRAVAUX

23/01/2003
 
Q1 - M. Gaumet, tout d'abord merci de nous recevoir. Pour commencer cette interview, pourriez-vous nous retracer l'historique de SMIRRI BTP et son évolution ces dernières années ?

A1 - Merci. SMIRRI BTP s'est implanté en Guinée en 1994 suite à un appel d'offre international financé par la Banque Africaine de Développement et la Banque Islamique de Développement sur l'adduction d'eau pour 7 villes à l'intérieur de la Guinée. C'est SMIRRI BTP qui a été adjudicataire de ces travaux qui étaient de 15 millions USD. Donc en 1974, c'est le premier contrat qui a permis à SMIRRI BTP de s'implanter en Guinée.

Q2 - Et par la suite, quelles ont été les grandes réalisations qui ont marqué l'histoire de SMIRRI BTP en Guinée ?

A2 - L'adduction d'eau de ces 5 villes était quand même un chantier important, puisque la plus grosse adduction d'eau au niveau de la ville a été celle de Labé, où il a été réalisé un barrage qui permet d'alimenter toute la ville, qui est sûrement l'une des quatre ou cinq plus grosses villes de la République, et qui a permis aux populations d'avoir de l'eau potable, ce qui est quand même une priorité - l'eau c'est la vie. Malheureusement on n'a pu faire que 5 villes, parce qu'il y a eu un problème de financement par rapport au budget qui avait été mis en place. Il s'est avéré que les travaux à réaliser étaient supérieurs au budget prévu pour 7 villes ; donc il est resté 2 villes, la ville de Télémélé et la ville de Boké qui n'ont pas pu être faites dans ce projet là, mais qui sont en phases d'être faites puisqu'on est adjudicataires en avenant de la ville de Télémélé. On a commencé l'adduction d'eau au début de l'année et actuellement, les investisseurs et les bailleurs de fonds essaient de trouver le financement pour financer la dernière ville, celle de Boké. Je pense que ça va être fait bientôt, puisque les bailleurs de fonds ont refait une mission importante pour évaluer les coûts pour l'adduction d'eau de la ville de Boké.

Q3 - Est-ce qu'on peut dire que les activités principales de SMIRRI BTP sont l'aménagement hydraulique et l'entretien de routes ?

A3 - Oui, des travaux d'irrigation, d'adduction d'eau, des travaux routiers, de génie civil, de terrassement. Voilà l'activité principale de SMIRRI BTP, en tout cas en République de Guinée. Deux branches parallèles qui sont avec le même matériel ; c'est très complémentaire. Qui dit " adduction d'eau " dit " terrassement ", dit " génie civil ", dit " réservoirs ", " stations de traitement "... Donc, c'est tout à fait compatible avec l'entreprise qui fait du " B.T.P. " pour Bâtiments, Bétons, Travaux Publics, Génie Civil.

Q4 - Est-ce que vous pourriez nous donner quelques chiffres clefs concernant la société, à savoir les moyens mis en place, le nombre de personnes qui travaillent aujourd'hui pour SMIRRI BTP en Guinée, le chiffre d'affaire…?

A4 - Actuellement, SMIRRI BTP a un encadrement, en expatriés, de 8 personnes, Français et Marocains ; et en personnel permanent africain, Guinéens, on a 40 personnes, ce qui comprend aussi bien les services administratifs et les services d'encadrement de chantier, notamment chef de chantier, magasinier... Donc, concernant les chiffres d'affaires qui ont été réalisés, on a fait ces 5 dernières années un chiffre d'affaire de 12,5 millions USD. Et on a un chiffre d'affaire pour 2003, signé, en contrats, de 11 milliards GNF pour 2003, soit 5,5 millions USD.

Q5 - La Guinée est un pays qui est actuellement en pleine phase de construction, ce qui génère de véritables opportunités pour une société comme la vôtre. Quel est, selon vous, l'avantage concurrentiel qui fait que SMIRRI BTP a le " vent en poupe " ?
A5 - Merci de le souligner. Ceci peut être pour 2 raisons. D'abord, on est une société de droit guinéen, puisque c'est une agence qui a été implanté ici en Guinée ; et puis peut-être aussi parce que le siège, la maison mère, est au Maroc et qu'il y a, effectivement, depuis très longtemps, une excellente collaboration Sud-Sud, notamment entre le Royaume du Maroc et la République de Guinée. Les liens sont très unis depuis longtemps. Donc c'est vrai que ça facilite, à mon avis, une bonne collaboration. Je le vois comme une chance qu'on a par rapport à nos confrères. Il y a un contact beaucoup plus facile entre le Maroc et la Guinée, que peut-être entre l'Europe et la Guinée. C'est plus facile pour nous.

Q6 - La coopération Sud-Sud semble être un point important. Est-ce que vous allez continuer à aller dans ce sens, c'est-à-dire à favoriser une coopération Sud-Sud ? Est-ce que vous êtes à la recherche de nouveaux partenaires ?

A6 - Tout à fait. Aussi bien en Guinée qu'au Sénégal d'ailleurs, c'est la volonté du P.D.G du groupe, M. Youssef Tazi. Il entend continuer son action ; et en ce qui concerne les investissements dans ces deux pays, pour la Guinée comme pour le Sénégal, il va déployer tous ses efforts pour investir sur des activités parallèles et identiques à celles du Maroc, c'est-à-dire notamment la création d'une usine de préfabrication de tuyaux bétons armés - parce que la demande est importante - et puis d'exploitation de carrière aussi. C'est quelque chose qu'il souhaite promouvoir rapidement.

Q7 - Quels sont les objectifs de SMIRRI BTP en Guinée à moyen terme ?

A7 - D'arriver à être un leader dans le BTP en Guinée, c'est-à-dire notamment d'être l'un des confrères des grosses entreprises étrangères qui travaillent dans le pays, comme on en parlait tout à l'heure, des grosses sociétés BTP telles que SATOM, ASTALDI et d'autres. On aimerait être à côté d'elles, et pouvoir aussi répondre aux besoins du pays sur des gros marchés des travaux publics.

Q8 - Au niveau de la CCGT, est-ce que vous allez continuer à vous implanter en Afrique de l'Ouest ?

A8 - Tout à fait. La volonté du Président du Groupe est effectivement d'essayer d'être présent dans un maximum de pays d'Afrique de l'Ouest tels que la Guinée-Bissau - on vient d'être adjudicataire d'une route en Guinée-Bissau -, en Sierra Léone - on essaye aussi de répondre aux appels d'offre -, au Mali et en République du Niger aussi. Vous voyez qu'on essaye de s'implanter dans toute l'Afrique de l'Ouest et d'élargir le réseau.

Q9 - Quelles sont les raisons qui ont poussé le Groupe à investir en Guinée ? Vous nous avez parlé de cet appel d'offre ; je suppose qu'il y avait une réelle stratégie derrière. Vous êtes restés, la société s'est développée. Quels sont, selon vous, les principaux atouts de la Guinée ?

A9 - Les atouts de la Guinée, vous les avez cités tout de suite en précisant qu'en Guinée il y a pratiquement tout à faire. Il y a énormément de projets qui sont dans les tiroirs ; et avec des bailleurs de fonds qui restent à l'écoute, notamment la France. Il ne faut pas oublier que pendant plusieurs années, je crois que la Guinée a été, pour la France, le premier pays aidé. Donc on sent qu'il y a beaucoup d'investissements, beaucoup de bailleurs de fonds qui s'intéressent à la Guinée et qui sont prêts à financer des projets ; qui dit projets dit travaux, et donc il faut qu'on soit présent pour répondre aux besoins que ces bailleurs de fonds sont prêts à mettre en place. C'est pour ça que notre groupe souhaite être implanté, souhaite rester et se développer en République de Guinée parce qu'il y a un potentiel de travaux énorme.

Q10 - Quel serait votre message final aux lecteurs de l'Express et aux investisseurs potentiels ?

A10 - Qu'ils soient les bienvenues dans ce pays et j'espère qu'ils seront nombreux à souhaiter venir ici. Parce que comme je vous l'ai dit tout de suite, il y a un potentiel important, il y a tout à faire. Je pense que la volonté du gouvernement est justement d'ouvrir ses portes à tous ces gens là qui veulent aider la Guinée qui est resté quand même, pendant de nombreuses années, en retard par rapport à ses voisins et qui a un désir urgent de rattraper ce retard.

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