Q1 - M. Gaumet, tout
d'abord merci de nous recevoir. Pour commencer cette
interview, pourriez-vous nous retracer l'historique
de SMIRRI BTP et son évolution ces dernières
années ?
A1 - Merci. SMIRRI BTP s'est implanté
en Guinée en 1994 suite à un appel
d'offre international financé par la Banque
Africaine de Développement et la Banque Islamique
de Développement sur l'adduction d'eau pour
7 villes à l'intérieur de la Guinée.
C'est SMIRRI BTP qui a été adjudicataire
de ces travaux qui étaient de 15 millions
USD. Donc en 1974, c'est le premier contrat qui
a permis à SMIRRI BTP de s'implanter en Guinée.
Q2 - Et par la suite, quelles ont été
les grandes réalisations qui ont marqué
l'histoire de SMIRRI BTP en Guinée ?
A2 - L'adduction d'eau de ces 5 villes était
quand même un chantier important, puisque
la plus grosse adduction d'eau au niveau de la ville
a été celle de Labé, où
il a été réalisé un
barrage qui permet d'alimenter toute la ville, qui
est sûrement l'une des quatre ou cinq plus
grosses villes de la République, et qui a
permis aux populations d'avoir de l'eau potable,
ce qui est quand même une priorité
- l'eau c'est la vie. Malheureusement on n'a pu
faire que 5 villes, parce qu'il y a eu un problème
de financement par rapport au budget qui avait été
mis en place. Il s'est avéré que les
travaux à réaliser étaient
supérieurs au budget prévu pour 7
villes ; donc il est resté 2 villes, la ville
de Télémélé et la ville
de Boké qui n'ont pas pu être faites
dans ce projet là, mais qui sont en phases
d'être faites puisqu'on est adjudicataires
en avenant de la ville de Télémélé.
On a commencé l'adduction d'eau au début
de l'année et actuellement, les investisseurs
et les bailleurs de fonds essaient de trouver le
financement pour financer la dernière ville,
celle de Boké. Je pense que ça va
être fait bientôt, puisque les bailleurs
de fonds ont refait une mission importante pour
évaluer les coûts pour l'adduction
d'eau de la ville de Boké.
Q3 - Est-ce qu'on peut dire que les activités
principales de SMIRRI BTP sont l'aménagement
hydraulique et l'entretien de routes ?
A3 - Oui, des travaux d'irrigation, d'adduction
d'eau, des travaux routiers, de génie civil,
de terrassement. Voilà l'activité
principale de SMIRRI BTP, en tout cas en République
de Guinée. Deux branches parallèles
qui sont avec le même matériel ; c'est
très complémentaire. Qui dit "
adduction d'eau " dit " terrassement ",
dit " génie civil ", dit "
réservoirs ", " stations de traitement
"... Donc, c'est tout à fait compatible
avec l'entreprise qui fait du " B.T.P. "
pour Bâtiments, Bétons, Travaux Publics,
Génie Civil.
Q4 - Est-ce que vous pourriez nous donner
quelques chiffres clefs concernant la société,
à savoir les moyens mis en place, le nombre
de personnes qui travaillent aujourd'hui pour
SMIRRI BTP en Guinée, le chiffre d'affaire
?
A4 - Actuellement, SMIRRI BTP a un encadrement,
en expatriés, de 8 personnes, Français
et Marocains ; et en personnel permanent africain,
Guinéens, on a 40 personnes, ce qui comprend
aussi bien les services administratifs et les services
d'encadrement de chantier, notamment chef de chantier,
magasinier... Donc, concernant les chiffres d'affaires
qui ont été réalisés,
on a fait ces 5 dernières années un
chiffre d'affaire de 12,5 millions USD. Et on a
un chiffre d'affaire pour 2003, signé, en
contrats, de 11 milliards GNF pour 2003, soit 5,5
millions USD.
Q5 - La Guinée est un pays qui est actuellement
en pleine phase de construction, ce qui génère
de véritables opportunités pour une
société comme la vôtre. Quel
est, selon vous, l'avantage concurrentiel qui fait
que SMIRRI BTP a le " vent en poupe "
? |
A5 - Merci de
le souligner. Ceci peut être pour 2 raisons.
D'abord, on est une société de droit
guinéen, puisque c'est une agence qui a été
implanté ici en Guinée ; et puis peut-être
aussi parce que le siège, la maison mère,
est au Maroc et qu'il y a, effectivement, depuis
très longtemps, une excellente collaboration
Sud-Sud, notamment entre le Royaume du Maroc et
la République de Guinée. Les liens
sont très unis depuis longtemps. Donc c'est
vrai que ça facilite, à mon avis,
une bonne collaboration. Je le vois comme une chance
qu'on a par rapport à nos confrères.
Il y a un contact beaucoup plus facile entre le
Maroc et la Guinée, que peut-être entre
l'Europe et la Guinée. C'est plus facile
pour nous.
Q6 - La coopération Sud-Sud semble
être un point important. Est-ce que vous
allez continuer à aller dans ce sens, c'est-à-dire
à favoriser une coopération Sud-Sud
? Est-ce que vous êtes à la recherche
de nouveaux partenaires ?
A6 - Tout à fait. Aussi bien en Guinée
qu'au Sénégal d'ailleurs, c'est la
volonté du P.D.G du groupe, M. Youssef Tazi.
Il entend continuer son action ; et en ce qui concerne
les investissements dans ces deux pays, pour la
Guinée comme pour le Sénégal,
il va déployer tous ses efforts pour investir
sur des activités parallèles et identiques
à celles du Maroc, c'est-à-dire notamment
la création d'une usine de préfabrication
de tuyaux bétons armés - parce que
la demande est importante - et puis d'exploitation
de carrière aussi. C'est quelque chose qu'il
souhaite promouvoir rapidement.
Q7 - Quels sont les objectifs de SMIRRI BTP
en Guinée à moyen terme ?
A7 - D'arriver à être un leader
dans le BTP en Guinée, c'est-à-dire
notamment d'être l'un des confrères
des grosses entreprises étrangères
qui travaillent dans le pays, comme on en parlait
tout à l'heure, des grosses sociétés
BTP telles que SATOM, ASTALDI et d'autres. On aimerait
être à côté d'elles, et
pouvoir aussi répondre aux besoins du pays
sur des gros marchés des travaux publics.
Q8 - Au niveau de la CCGT, est-ce que vous
allez continuer à vous implanter en Afrique
de l'Ouest ?
A8 - Tout à fait. La volonté
du Président du Groupe est effectivement
d'essayer d'être présent dans un maximum
de pays d'Afrique de l'Ouest tels que la Guinée-Bissau
- on vient d'être adjudicataire d'une route
en Guinée-Bissau -, en Sierra Léone
- on essaye aussi de répondre aux appels
d'offre -, au Mali et en République du Niger
aussi. Vous voyez qu'on essaye de s'implanter dans
toute l'Afrique de l'Ouest et d'élargir le
réseau.
Q9 - Quelles sont les raisons qui ont poussé
le Groupe à investir en Guinée ?
Vous nous avez parlé de cet appel d'offre
; je suppose qu'il y avait une réelle stratégie
derrière. Vous êtes restés,
la société s'est développée.
Quels sont, selon vous, les principaux atouts
de la Guinée ?
A9 - Les atouts de la Guinée, vous
les avez cités tout de suite en précisant
qu'en Guinée il y a pratiquement tout à
faire. Il y a énormément de projets
qui sont dans les tiroirs ; et avec des bailleurs
de fonds qui restent à l'écoute, notamment
la France. Il ne faut pas oublier que pendant plusieurs
années, je crois que la Guinée a été,
pour la France, le premier pays aidé. Donc
on sent qu'il y a beaucoup d'investissements, beaucoup
de bailleurs de fonds qui s'intéressent à
la Guinée et qui sont prêts à
financer des projets ; qui dit projets dit travaux,
et donc il faut qu'on soit présent pour répondre
aux besoins que ces bailleurs de fonds sont prêts
à mettre en place. C'est pour ça que
notre groupe souhaite être implanté,
souhaite rester et se développer en République
de Guinée parce qu'il y a un potentiel de
travaux énorme.
Q10 - Quel serait votre message final aux
lecteurs de l'Express et aux investisseurs potentiels
?
A10 - Qu'ils soient les bienvenues dans ce
pays et j'espère qu'ils seront nombreux à
souhaiter venir ici. Parce que comme je vous l'ai
dit tout de suite, il y a un potentiel important,
il y a tout à faire. Je pense que la volonté
du gouvernement est justement d'ouvrir ses portes
à tous ces gens là qui veulent aider
la Guinée qui est resté quand même,
pendant de nombreuses années, en retard par
rapport à ses voisins et qui a un désir
urgent de rattraper ce retard. |