MADAGASCAR
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V.I.P. INTERVIEWS


Interview de

M. Charles Rasoza 
Ministre de l'Energie et des Mines

Pourriez vous nous présenter le secteur de l'énergie à Madagascar ? 

Quand on parle de l'énergie, on a tout de suite en tête le pétrole, l'électricité.  Pour  le secteur pétrolier, la distribution a été privatisée. De même, en ce qui concerne le lot logistique la privatisation  remonte à un mois de cela. le secteur est donc désormais entre les mains du privé. L'Office malgache de régulation a pour mission de contrôler la concurrence au moins durant les trois premières années. Il faut prendre le terme distribution dans son sens large: la distribution des produits pétroliers mais également l'importation et le raffinage.

Quant à l'électricité, une loi a été votée, il y deux ans de cela et a permis de libéraliser le secteur qui comprend trois sous secteurs: la production, la distribution et le transport. Des privés opèrent dans la production  et c'est ce qu'on incite à travers la loi. On souhaite privilégier la production hydro-électrique afin d'abandonner progressivement la production thermique car nous sommes très dépendants du cours du pétrole. Nous essayons également de promouvoir les systèmes éolien et solaire. Le handicap est que le système éolien revient encore cher actuellement même si nous avons le soleil en permanence presque toute l'année. L'investissement matériel coûte cher.  Pour l'éolien on est en train de l'expérimenter en installant une centrale éolienne à Antsiranana, dans le nord du pays. Un contrat de concession a été accordé à une société privée. 

Quelle est la production du pays en électricité ? 

On a actuellement un potentiel de 7800 MgW en centrale thermique et hydro-électrique mais nous n'en exploitons que 106 MgW. Quant à l'éolien il sera exploité surtout à Antsiranana et à Fort Dauphin. Comme, cela fait beaucoup de bruits, on nous a recommandé d' installer la centrale en mer. On souhaite une plus grande implication du privé dans la production et la distribution mais le transport restera entre les mains de l'Etat.

Toutes les sous préfectures sont aujourd'hui électrifiées et on a débuté l'électrification rurale. Environ 70 villages vont être dotés d'électricité.

Avec la Banque mondiale, nous allons mettre en place des projets pilotes d'électrification. Le projet Energie III va se concentrer beaucoup plus sur l'électrification rurale et la construction de centrales hydro-électriques. Il sera négocié à partir de la fin de cette année ou au début de l'année prochaine. 

Quel est le pourcentage de marché détenu par les divers acteurs ? 

Actuellement le taux d'électrification est de l'ordre de 12% dans l'ensemble. Beaucoup d'efforts restent à faire. Comme le secteur pétrolier est libéralisé, les opérateurs qui désirent y opérer peuvent se procurer le cahier des charges. Comme l'octroi des permis d'exploitation dans le cadre de la privatisation de la Solima s'est fait par voie d'appel d'offres, les autres opérateurs qui vont y entrer les trois premières années seront obligés de payer un droit d'entrée pour qu'ils soient à la même hauteur que ceux qui ont soumissionné lors de la privatisation. 

Est-ce que toutes les activités de la Solima ont été privatisées ? 

Oui , totalement. Nous avons commencé le processus avant 1997, finalement la privatisation s'est achevée cette année. 

Quels sont les opérateurs présents actuellement à Madagascar ?

Total, Shell, Jovena et Galana au niveau de la distribution. 

Quelle est la situation au niveau de la distribution de l'eau ? 

Ce secteur a été libéralisé avec la publication en 1998 du Code de l'eau. Pour l'instant on est en train de finaliser les décrets d'application.

Est-ce que des opérateurs privés se sont déjà manifestés ?

Par rapport aux autres secteurs, celui de l'eau est très social. Pour l'instant aucun privé n'y est intéressé. 

Est-ce qu'il y a des projets en collaboration avec les bailleurs de fonds internationaux ? 

Tout le monde doit avoir accès à l'eau. C'est une des résolutions des diverses conférences internationales. Ainsi, la Banque mondiale nous aide à travers un programme d'adduction d'eau en milieu rural. Le PNUD, l'UNICEF, les Japonais, la BAD, entre autres, financent également ce secteur. Le taux d'accès à l'eau potable est de 12% en milieu rural et environ 80% en milieu urbain or 80% à 90% de la population vit en milieu rural . Donc, en moyenne 23% de la population a accès à l'eau potable. 

Ces programmes se font dans le cadre de la lutte contre la pauvreté ?

Tout à fait ! 
Quelle est la situation dans le secteur des mines ? 

Madagascar a un potentiel énorme mais jusque là on n'est pas arrivé à le gérer d'une manière convenable. On manquait également d'expérience . On a adopté un nouveau Code minier en tenant compte des expériences des autres pays qui ont réussi dans ce domaine  tout en essayant de l'adapter au cas de Madagascar.  Ce Code a été élaboré avec les bailleurs de fonds notamment la Banque mondiale et des experts en la matière. Il est déjà appliqué.

Il y a également une loi sur les grands investissements miniers qui a été présentée dernièrement en conseil des ministres et qui sera transmise prochainement au Parlement.

Le principe du Code miner est d'attirer les investisseurs locaux et internationaux à exploiter les ressources minières.

C'est la même philosophie pour la loi sur les grands investissements miniers. A un seuil de 1000 milliards on leur accorde des avantages particuliers. 

Quels sont les grands axes de ces mesures incitatives ? 

Des faveurs sur le régime douanier, fiscal et juridique  

Quels sont les principaux acteurs dans le secteur ? 

Pour les grands investissements miniers par exemple, on a Qit Fer qui va démarrer l'exploitation de l'ilménite. De même Phelps Dodges est en train de faire des études sur l'exploitation du nickel.

Pour les pierres précieuses, les permis ne sont octroyés que pour 40 ans tout au plus car les gisements durent 10 à 15 ans.

On mise beaucoup sur les grandes mines. Mais si on arrive  à bien gérer les petites mines on a beaucoup de problèmes pour les pierres précieuses. De nombreux exploitants ne respectent pas la législation en vigueur et exploitent illictement des carrières.

Ce phénomène de ruée perturbe, non seulement l'exploitation qui n'est pas rationnelle mais l'Etat aussi n'arrive pas à percevoir normalement les taxes.

Récemment du coté de Vatomandry, au sud de Toamasina, on a lancé le premier appel d'offres pour l'exploitation de gisement. 

Qu'en est il de votre projet d'Agence de l'Or ? 

Ce n'est pas encore mis en place car on était très pris par les problèmes des pierres précieuses. Mais sa création est inévitable si l'on souhaite avoir plus de retombées. 

Comment voyez-vous l'avenir ? 

Beaucoup d'investisseurs s'intéressent à Madagascar dans ce domaine. 

Quels sont les projets qui vous tiennent à coeur ? 

L'eau et l'électricité mais je pense qu'on va pouvoir avancer plus vite avec l'électricité.

Le secteur des mines est  plus porteur. Sur le plan économique, on souhaite avancer plus vite mais il ya beaucoup de paramètres, d'intervenants. 

Quels sont les avantages stratégiques de Madagascar comme destination d'investissement puisque vous avez beaucoup de concurrents ? 

L'avantage c'est que Madagascar est un pays en voie de développement dont la stabilité rassure les investisseurs. 

Depuis 1997 vous êtes à ce ministère, quelle a été votre plus grande satisfaction ? 

Tant qu'on n'a pas atteint tous les objectifs on ne peut être satisait.  De nombreuses localités sont satisfaites parce qu'elles ont désormais l'eau et l'électricité.

Du côté des mines je suis un peu moins satisfait car jusqu'à maintenant on n'a mis en place que les aspects institutionnels et règlementaires. au niveau de l'exploitation, on attend les résultats de la première exéprience de Vatomandry

Pour péréniser les taxes on a mis en place des Zones économiques spéciales afin de faire de ce secteur un support de l'économie. 


Note: World Investment News Ltd cannot be held responsible for the content of unedited transcriptions.

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© World INvestment NEws, 2002.
This is the electronic edition of the special country report on Madagascar published in Far Eastern Economic Review.  March 28 th, 2002 Issue.
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