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Cambodia
Discovering an emerging potential in Asia.
 

V.I.P. INTERVIEWS
H.E. KHY TAING LIM Interview with:

H.E. KHY TAING LIM

MINISTER OF PUBLIC WORKS & TRANSPORT
KINGDOM OF CAMBODIA

March 4th, 2003
World Investment News & Far Eastern Economic Review
Monsieur le Ministre merci de nous recevoir, afin de présenter votre ministère, pouvez-vous nous donner un aperçu général des secteurs sous votre responsabilité ?

Je suis très content d'avoir l'opportunité de vous expliquer ce qui se passe dans le domaine des Travaux Publics et du Transport dont j'ai la charge au sein du gouvernement. J'aimerais à cet égard vous présenter tout d'abord le réseau routier car il s'agit là d'un point de départ. Lorsque l'on arrive dans un pays, la première chose que l'on voit c'est son réseau routier; c'est donc la première image que reflète le pays. Ici, la plupart de gens semblent oublier que le Cambodge n'a pas de système routier praticable en toutes saisons. Il est important à mon avis de souligner encore une fois cet oubli, car c'est un pré-réquisit si nous voulons changer l'image de notre pays, trop souvent associé aux " Killing Fields ", pour une nouvelle image, plus prometteuse, celle d'une terre d'opportunités et d'investissement.

Avant la guerre, les travaux publics étaient responsables d'un réseau routier de 34.000 Km dont 12.000 Km de routes nationales, pavées et non pavées. Après 30 de guerre, toutes les routes ont été détruites sous l'action conjuguée des trafics lourds, d'inondations et d'un manque d'entretien. On comprend alors que ces routes abandonnées depuis 30 ans ne puissent guère répondre aux besoins actuels, lesquels sont énormes. Donc, pas de routes, pas de mobilité, pas d'échanges possible. Ceci ne touche pas uniquement des secteurs stratégiques de développement du pays tels que le tourisme ou l'agriculture, mais surtout certains aspects essentiels de la vie et du bien-être de la population, tel que les écoles ou les hôpitaux.

Depuis 1992, nous avons consacré beaucoup d'efforts à la réhabilitation de nos routes, cependant l'ampleur de la tache est telle que nous n'avons pu répondre qu'aux urgences. De 1992 à 2000, en dépit de tous les efforts que nous avons fournis, les résultats demeurent insuffisants, nous ne disposons en fin de compte que de 350 Km de routes nationales aux standards internationaux. Je n'exagère pas quand je qualifie la situation de dramatique.

Afin de pouvoir organiser la mobilité, c'est à dire répondre aux besoins essentiels des Cambodgiens, nous avons besoin d'un réseau routier de base de 6.000 Km. Ces routes nous permettront de relier d'abord la capitale aux 23 provinces, et ensuite de relier les centres urbains aux pôles de développement et aux zones rurales afin de permettre à l'économie de se développer, d'une façon équilibrée et durable. Maintenant, nous devons sortir de la phase d'urgence pour rentrer dans l'étape suivante, celle de la construction d'une fondation solide pour un développement durable.

Il fallait donc changer d'optique: au lieu de parler de sections de route (réparer 10 km ou 50 km), il convient dès à présent de parler d'un réseau routier pour ouvrir l'accès à la population aux services de base. C'est ce que nous avons travaillé ces 4 dernières années, avec le soutien des pays donateurs, en particulier de la Banque Mondiale, de la Banque Asiatique de Développement et des Japonais. Sur cette base, nous avons reconstruit 3000 Km.

Il nous reste donc 3000 Km à réhabiliter. Pour ce réseau complémentaire, nous ne pensons pas aux routes de qualité internationale; des routes non-pavées en terre de 6 à 8 m. de large suffisent amplement pour qu'enfin les villes arrivent à communiquer avec la campagne, les riches avec les pauvres. Avec le même budget, nous voulons construire plus de Km et ainsi réaliser le rêve de construire 1000km/an. Nous estimons que c'est pratiquement faisable, et avec un solide programme d'entretien, nous pouvons disposer d'un réseau qui pourrait être utilisé immédiatement par les habitants. Ce serait d'une grande utilité pour la communauté et pour l'économie du pays.

Malheureusement, je n'arrive pas encore sur ce plan à convaincre les pays donateurs, ces derniers persistent encore à focaliser leur attention sur l'importance des ouvrages de standard international. Moi-même, je reste cependant convaincu que le Cambodge n'a pas besoin de ces types d'ouvrage dans les circonstances actuelles. Ce dont il a grandement besoin, c'est un réseau routier de base modeste, mais praticable et disponible au plus vite, car il s'agit évidemment d'un élément important dans une stratégie globale de réduction de la pauvreté. En effet, pour pouvoir apporter de l'assistance aux pauvres, il faut tout d'abord les trouver et arriver chez eux.

En dernier lieu, j'aimerais noter les enjeux économiques de cette logique. Au Cambodge, le présent réseau routier n'existe que dans la plaine centrale. La majorité des Cambodgiens habitent cette région qui est par ailleurs inondée 4 à 6 mois par an. L'Est du pays est très riche, il y a environ 700.000 hectares de terre rouge à cultiver, Le Nord est la région touristique et enfin dans le Sud se situent les zones industrielles d'exportation face à la mer. Il y a un énorme potentiel de ressources naturelles et culturelles dans ces zones, et cependant on ne peut pas y accéder, car ce sont des régions isolées sans connexions routières avec la reste du pays. Il faut donc désenclaver le pays, c'est à dire sortir de la zone inondée pour développer les parties périphériques qui disposent d'un important potentiel agricole, touristique et industriel.

Comment financez-vous vos projets et quelles sont les principales entreprises impliquées dans la reconstruction du réseaux routier?

Nous avons financé la plupart du réseau existant à travers des prêts accordés par la Banque Mondiale et la Banque Asiatique de Développement, ainsi que par des dons et prêts du gouvernement japonais, et prochainement de ceux de la Chine et de la Corée du Sud. Pour les dons, des entreprises des pays donateurs réalisent des travaux sous la responsabilité de leur gouvernement respectif.

Concernant les prêts internationaux, nous travaillons selon des procédures internationales avec des appels d'offre, d'évaluation et d'attribution des marchés, supervision des travaux, etc… Les entreprises de construction et les bureaux d'études sont tous des sociétés étrangères: malaises, thaïes, chinoises, vietnamiennes, australiennes, japonaises, françaises, anglaises, etc… Les entreprises locales cambodgiennes n'ont pu jusqu'alors obtenu aucun contrat, les conditions d'appel d'offres étant très sévères. Quant aux projets financés par le budget national, c'est le Génie militaire qui se taille la part du lion.

Le Cambodge a adhéré récemment à l'ASEAN, dans ce cadre un nombre important de projet sub-régionaux existent, certains vous concernes, pouvez vous nous en parler?

Dans les 3000 Km dont je vous ai parlé, nous incluons les corridors économiques dont la route de l'Asie. En ce qui concerne le Cambodge nous devons réaliser le premier tronçon qui relie Poipet, à la frontière thaïlandaise, avec la frontière vietnamienne, ensuite le second corridor, reliant la mer à la frontière du Laos. Puis le corridor de la zone côtière, allant de la frontière thaïlandaise à la frontière vietnamienne. Finalement, il y a le projet routier est/ouest, qui relie Siem Reap avec le VietNam jusqu'au port vietnamien de Qui Nhon. Ce projet est inscrit dans les priorités de l'ASEAN.

Une autre possibilité de développement grâce à l'intégration à l'ASEAN est la construction du réseau de Chemins de Fer. Aujourd'hui quel est l'état de développement du Chemin de Fer au Cambodge ?

Nous avons deux lignes, Nord et Sud : la ligne Nord de Phnom Penh à PoiPet (fronitère thaïlandaise) construite dans les années 30, et la ligne Sud construite dans les années 60, de Phnom Penh au Port de Sihanoukville. Ces lignes sont très importantes économiquement, parce qu'elles traversent des régions riches et peuplées. Avant la guerre, nous avions presque deux millions passagers par an et quelques 360.000 tonnes de marchandises. Actuellement, le parc de matériel roulant s'est réduit de 70%, le trafic voyageur de moitié, mais le fret reste au même niveau d'avant-guerre.

Je voudrai vous donner une autre image de la situation des chemins de fer. Avant la guerre, la vitesse moyenne était de 60 km/h, aujourd'hui elle est de 20 Km/h avec en plus beaucoup d'accidents mortels. Actuellement, le service est non seulement lamentable mais aussi dangereux. C'est pourquoi nous avons vraiment besoin d'investissements tant en capitaux nécessaires à la réhabilitation des infrastructures qu'au niveau de la gestion de ce réseau. Beaucoup d'homme d'affaires semblent s'y intéresser, mais jusqu'à présent aucune proposition concrète ne m'est encore parvenu.

Quel est votre plant d'action afin de réhabiliter ce réseau et pouvoir vous intégrer au réseau de la sub-région ?

Le gouvernement a mis en place un plan d'urgence. Il s'agit tout d'abord de réparer la voie ferrée et d'acquérir de wagons et locomotives, car 70% de nos équipements sont endommagés. Les besoins sont énormes. A court terme, nous voulons réparer et reconstruire la voie qui relie Sisophon à la frontière thaïlandaise (48 km), et à long terme, il nous faut envisager un investissement important avec une participation privée. La formule joint-venture, par example, permettrait au gouvernement de garder son droit de propriété publique, tout en confiant la gestion au secteur privé. Le projet de chemin de fer trans-asiatique, Singapour-Kunming, traversant la Cambodge, est l'un des projets clés pour le développement régional. Là-encore, il faudrait construire une nouvelle ligne manquante d'environ 250 km entre la capitale et la frontière vietnamienne, Loc Ninh.

Au niveau des lignes aériennes, en 2000 Royal Air Cambodge a fait faillite. Quelles sont les perspectives pour la création d'une nouvelle ligne aérienne Nationale ?

Au point de vue de la gestion de l'aéroport et l'aviation civile nous avons un secrétariat d'Etat relevant du Ministre d'Etat, chargé de la Présidence du Conseil des Ministres. Je ne peux donc, malgré ma qualité de Ministre des Transports, vous répondre à cette question. Néanmoins je peux vous donner quelques informations sur la situation des aéroports, si vous voulez. Nous avons aujourd'hui deux principaux aéroports ; le premier, international, se situe à Phnom Penh à 10km de la capitale, et le second, domestique, à Siem Reap. Ces deux aéroports ont été confiés, pour leur réhabilitation et leur gestion, à une entreprise privé.

Si on fait allusion aux futurs aéroports, je pense évidemment à l'aéroport de Siem Reap. En effet, à Siem Reap, nous avons accueilli actuellement 500.000 passagers, mais dans un an, selon nos projections, nous accueillerons 1.000.000 passagers. Le terrain et le concept sont par ailleurs déjà prêts pour construire cet aéroport international. Il ne manque plus qu'un investisseur intéressé.

Il existe un 3ème aéroport destinés aux cargos à Kompong-Chhnang situé au centre du Cambodge et d'autres petits aéroports situés en provinces. Bref, c'est presque impensable que le Cambodge ne possède aucune compagnie aérienne nationale.

En ce qui concerne le transport maritime et fluvial, pouvez vous nous donner les grands axes de développement ?

Nous avons actuellement un port fluvial à Phnom Penh. Il a été réhabilité grâce à l'aide japonaise. Cependant, nous devons surmonter les problèmes de la bureaucratie et certains difficultés juridiques pour faciliter les navegations entre le Cambodge et le Vietnam. La navigation intérieure, quant à elle, dispose d'une énorme potentialité; en effet, des 1700 Km. de voies navigables disponibles, nous n'en utilisons maintenant qu'une centaine. Le second port du Cambodge est maritime et se situe à Sihanoukville. Il est actuellement en reconstruction et sa gestion est prise en charge par une entreprise étatique, sous la tutelle du Ministère des Travaux Publiques. Nous avons déjà contracté divers prêts auprès des Japonais, cependant nous avons besoin de nouveaux investissements pour l'extension du port avec de nouvelles infrastructures, d'équipements de levage à haute technologie, afin de pouvoir faire face à la competition des ports voisins. Je pense qu'après l'amélioration de la gestion du port et la maîtrise des frais de transport, le trafic va augmenter. La marine marchande va être bientôt florissante. Le Cambodge est au centre du marché de l'ASEAN. La région de Sihanoukville a besoin d'investissements, non seulement pour le port commercial, mais aussi pour le tourisme.

Quel serait votre message final, comme Ministre des Travaux Publics et Transports, à l'attention des investisseurs qui sont aujourd'hui intéressés par le Cambodge ?

A l'heure actuelle, ma vie, comme le soleil, s'approche doucement vers le " coucher ". Mon humble souhait, c'est de voir poindre à l'horizon une image de lever du soleil au Cambodge, ce soleil avec un éternel éclat qui défie le temps et l'espace. Je crois fermement que tout pays qui veut se développer a besoin d'un réseau d'accès et de communication. Il faut susciter une réelle prise de conscience sur le problème de transport du Cambodge. Pour un pays comme le Cambodge qui vient de sortir d'un conflit, la première des priorités doit revenir à l'infrastructure. Avant même de parler d'économie, il fallait donc penser d'abord à l'infrastructure. L'Europe et le Japon après guerre avaient déjà donné l'exemple, ils se sont donc attelés essentiellement aux travaux de réhabilitation et de reconstruction de toutes leurs infrastructures. De même pour la Corée et la Thaïlande. Le développement économique d'un pays qui avait connu ces catastrophes passe a fortiori par la remise en état de son réseau routier. Au Cambodge, malheureusement, on a oublié cette vérité fondamentale. Dans cet esprit, je me tourne non-seulement vers les bailleurs de fonds, mais aussi vers les institutions philanthropiques, en leur disant que, pour permettre au Cambodge de se développer économiquement et socialement, il lui fallait en toute première priorité un réseau de vois de communication praticable en toutes saisons. Ce rêve pourra-t-il être réalisé un jour pour le bonheur du Peuple Khmer ?

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