La province du Katanga a été une Province locomotrice pour le développement de la République Démocratique du Congo (RDC), dans ce contexte. Comment pensez-vous que ce moment doit être géré en vue d'une croissance soutenue ?
Je vais commencer par présenter le contexte dans lequel le Gouvernement travaille pour relever ce défi. Quand son excellence Mr. le gouverneur Moïse Katumbi est arrivé à la tête de la province, il a pu constater que tout ne fonctionnait pas comme il le fallait. Il est donc parti de zéro sur de nombreux points afin de relever la province. Il était tout d’abord important de cibler les secteurs d’intérêt qui pouvaient constituer des socles sur lesquels la reconstruction de la province allait se baser.
Le premier secteur qui a été pointé du doigt est celui de l’infrastructure indispensable afin d’ouvrir la province et permettre une meilleure circulation des populations et des biens, des routes de desserte agricole et des réseaux urbains.
Il y a également la réhabilitation des bâtiments de l’état qui datent de l’époque coloniale et qui se dégradent de plus en plus. Nous avons commencé la réhabilitation avec des bâtiments symboliques tels que le complexe Kiwele, le bâtiment Graanat et l’hôpital Sendwe. Nous avons effectué le même travail dans d’autres villes et cités de la province.
Il fallait aussi s’occuper du secteur de la santé, nous avons donc investi dans la construction des hôpitaux. Plusieurs sont déjà terminés dont notamment au quartier Karavia à Lubumbashi, à Kolwezi, Likasi, Kipushi. D’autres centres de la province ont également connu ces modification et réhabilitation dans le domaine de la santé et de l’éducation.
A partir de là, nous avons créé un partenariat avec les entreprises minières pour la construction des structures sociales dans l’environnement où ces entreprises sont installées et petit à petit on commence à résorber le problème lié au pouvoir d’achat et d’habitat. C’est vrai que ce n’est pas encore suffisant mais la dynamique est là et nous espérons évoluer vers ces perspectives.
Les secteurs des infrastructures et urbanisme, est indispensable pour la bonne exécution de toutes les secteurs d'un pays ou d'une province. Comment décririez vous l’évolution de ce secteur dans la province de Katanga ? Quels sont vos stratégies pour l’aider a mieux se développer ?
L’évolution du secteur de l’infrastructure a réellement débuté à partir de 2007, lors de l’entrée en service de notre gouvernement qui est le premier à avoir été élu après un long moment d’une situation politique compliquée. A partir de cette année-là, une autre dynamique a démarré.
En ce qui concerne les affaires foncières, il y a encore certains problèmes à résoudre car ce secteur était un peu en désordre. Notre première action a donc consisté à mettre de l’ordre dans ce secteur foncier et celui de l’urbanisme et habitat. Ces deux secteurs devraient travailler en synergie, ce qui n’était pas le cas, c’est notamment pour cette raison que la population construisait sans demander la permission.
Il a fallu beaucoup de courage et d’abnégation pour apporter de l’ordre dans ce secteur. Pour bien gérer ces secteurs, il faut une collaboration public-privé, ce qui insinue l’entrée des agences immobilières. Nous devons créer une synergie avec tous les intervenants pour que nos villes se construisent en suivant des normes standards.
La première agence immobilière avec laquelle nous avons commencé à travailler se situe à environ 5 km du centre-ville. Je suis convaincu et positif face à cette nouvelle collaboration. Le seul problème c’est le pouvoir d’achat de la population, étant donné que l’achat de ces maisons doit s’effectuer via le système bancaire, il faut encore trouver une solution à ce niveau-là car nos banques n’ont pas la possibilité de supporter ces coûts. Nous cherchons des voies et moyens pour débloquer cette situation et faire en sorte que l’acquisition d’une maison soit un processus abordable pour la population. C’est ce qui encouragera également les promoteurs immobiliers à investir dans ce secteur.
Afin de développer les infrastructures dans la province, il est important d’investir. Quels sont les programmes que vous avez, au sein de votre ministère, pour attirer l’investisseur dans ce domaine?
Notre programme se concentre actuellement sur les infrastructures routières. Etant donné que les investisseurs veulent se rendre à des endroits où il y a déjà une infrastructure rentable, il est urgent de rapidement développer cet aspect. Nous proposons également aux sociétés de nous soutenir dans ce développant, en investissant dans la construction des routes et en récupérant progressivement leur mise.
Nous faisons en sorte que la province soit accessible et qu’il y ait des voies d’accès partout. La banque mondiale nous aide également en ce qui concerne la construction d’une route d’intégration provinciale. Cette route va relier le Katanga à d’autres provinces du pays pour booster les activités commerciales.
Comment décririez-vous la relation entre le secteur privé et le gouvernement de la province ?
Le secteur privé nous aide dans la réhabilitation de la voirie urbaine. Nous avons un grand programme de construction des routes dans les villes de Lubumbashi, Likasi et Kolwezi et les entreprises minières paient les taxes qui nous aident à faire des recettes. Nous demandons aussi aux entreprises qui ont beaucoup de moyens de nous aider en faisant des déposites aux entrepreneurs nous permettant ainsi à réaliser de nombreux projets.
Un autre mode de partenariat, c’est le préfinancement des projets par les entrepreneurs qui récupèrent leurs mises à travers des services qu’ils font payer suite à l’usage de leur réalisation. C’est le cas de la construction du bâtiment de la douane de Kasumbalesa.
Vous travaillez dans une structure pluri ministérielle, vous vous occupez des infrastructures, urbanisme, habitat et affaires foncières. Comment faites-vous pour gérer tous ces secteurs de façon équitable? Et quel est la priorité dans chacun des vos secteur ?
Les infrastructures c’est le secteur mère au niveau de notre ministère. Le gouvernement y met beaucoup de moyen pour assurer l’ouverture et le développement de la province.
Concernant les affaires foncières, nous avons comme objectif de créer des réserves foncières afin de travailler avec les promoteurs immobiliers en vue de voir s’il y a lieu de déplacer certaines villes
Pour répondre à toutes les attributions de mon ministère, je travaille avec des conseillers, l’un chargé des infrastructures, l’autre des affaires foncières, urbanisme et habitat ainsi qu’un directeur de cabinet qui s’occupe de la coordination de toutes les activités. Il y a aussi un conseiller juridique qui gère les litiges liés aux gens qui se sont attribués des maisons de l’état.
Quand on regarde votre parcours professionnel, nous constatons que vous avez une grande expérience dans des différents domaines; comme professeur journaliste, même ambassadeur et maintenant ministre provincial. Quand vous regardez touts ces années de travail et réalisations De quoi est vous le plus fière ?
J’ai certes eu un parcours assez particulier et j’ai eu la chance de toucher à plusieurs domaines, mais ce qui m’a le plus intéressé c’est la connaissance de l’homme. Quand on maitrise l’homme et qu’on définit son contour, il devient facile de le gérer.
J’ai travaillé avec des gens qui m’ont appris la loyauté et la transparence, je parle notamment de l’Ambassadeur Augustin Katumba Mwanke, mon premier chef. ainsi que le gouverneur de province Moise Katumbi, qui est toujours ouvert et prêt à trouver des solutions aux problèmes qui lui sont posés.
Pour terminer, nos lecteurs sont intéressés par l'entreprise ou l'institution mais aussi par le leader que nous interviewons. Dans ce contexte, quel message souhaitez-vous adresser aux lecteurs d'eBiz guides pour les inviter à venir et à investir ici au Katanga?
Venez visiter le Katanga et en déceler les potentialités ! C’est une province pleine de ressources et de potentiels, où de nombreux secteurs offrent encore d’innombrables opportunités.
La République Démocratique du Congo a besoin des investisseurs afin de se développer. Nous sommes prêts à les accueillir et à voir ensemble ce que l’on peut développer dans les différents domaines d’activités.