Congo: Report 2011

ENERGIE: Enjeux des infrastructures et de la logistique en République du Congo

ATOUTS

Le Congo est un pays pétrolier depuis 1957, année de début d’exploitation du champ onshore de la Pointe-Indienne. L’augmentation de la production pétrolière s’est réalisée suite à une série de découvertes dans l’offshore, au large des côtes de Pointe-Noire. La République du Congo est actuellement le 5ème producteur de pétrole en Afrique Sub-saharienne.

Pointe-Noire est le débouché naturel d\'un axe de communication prépondérant pour l’Afrique centrale, et représente pour le Congo, du fait de l\'activité pétrolière et de son port en eau profonde, le poumon économique du pays.

La stabilité politique que connaît le pays constitue à n’en point douter un facteur déterminant pour son développement.

ENJEUX

Le Congo dispose d’un secteur gazier dont les réserves sont estimées à 120 milliards m3, répartis en 55% de gaz associé et 45% de gaz naturel. Un enjeu énergétique important au Congo concerne la valorisation du gaz, il faut favoriser l’émergence d’entreprises dans ce secteur.

Le secteur énergétique congolais reste dominé par la production des hydrocarbures dont le fort taux de croissance exerce un effet d’entraînement sur les autres secteurs. Même si la production d’hydrocarbures contribue à 90% aux recettes de l’Etat, constituant 60% du PIB et près de 90% des exportations de marchandises, le Congo est bien déterminé à diversifier son économie comme le montre les engagements du projet présidentiel « Le Chemin d’Avenir ».

La diversification des activités pétrolières est encore dans sa phase de démarrage, le champ onshore de MBoundi faisant figure d’exception. L’Etat congolais a l’intention de valoriser le gaz sous toutes ses formes afin d’augmenter l’autonomie énergétique du pays. Le recours au GPL facilitera le quotidien des citoyens et permettra dans le même temps de lutter contre la déforestation.

Le Président de la République a également demandé à réviser le cadre juridique et fiscal pour encourager l’investissement dans l’industrie pétrolière, dans une perspective « gagnant-gagnant ».

« Investir dans la formation des hommes et des femmes est aussi important que d’investir dans l’extraction du pétrole et des mines. Si nous ne faisons pas cet effort dès aujourd’hui, nous n’avancerons pas dans le développement économique de notre pays».
S.E.M André Raphaël Loemba, Ministre des Hydrocarbures


UNE ECONOMIE TOURNEE VERS LE PETROLE

CHIFFRES

La filière pétrolière est le pilier de l’économie en République du Congo. En effet, elle génère :
90% des recettes nationales
90% de la valeur des exportations
313.763 barils/jours

TOTAL produit 60% du pétrole au Congo, ENI produit 30%, les 10% restants se répartissent entre les plus petits acteurs (Perenco, Murphy, SNPC). Depuis 1976, le raffinage du pétrole est effectué à Pointe-Noire, la capitale économique du Congo.

Le bilan de l’année 2010 a été globalement positif pour l’industrie pétrolière en République du Congo, la production annuelle s’élevant à plus de 114 millions de barils (+14%).

ACTUALITES

2010 fut une année dense, car il a fallu travailler sur tous les fronts, dans une conjoncture économique mondiale convalescente. Début 2011, Total E&P Congo accueille «Libondo», le dernier-né des champs offshore. Il succède à Moho-Bilondo mis en production en avril 2008, et annonce Moho-Nord. La campagne de forage s’est poursuivie jusqu’au second semestre 2011, mais la mise en production a eu lieu  début 2011.

L’avenir de l’exploration en République du Congo est Moho-Nord, à l’horizon 2015-2017. Un groupe dit «Avant-projet intégré» travaille activement sur la définition de ce projet. Le «Basic Engeneering» de ce projet devrait démarrer prochainement.

La production de Moho-Bilondo a dépassé, dès juin 2010, les 90.000 barils par jour. Ce qui a boosté la production générale opérée par Total E&P Congo, à environ 200.000 barils par jour. Soit une progression de 13% par rapport à 2009.

En 2010, trois grands arrêts  programmés ont eu lieu sur les installations offshores à des fins de maintenance (Moho-Bilondo, Tchibouéla et Nkossa). Au Terminal de Djéno, la production s’est caractérisée par la remise en service du bac RB1 et le lancement de la deuxième bouée de chargement. Ce double chargement simultané est une nouveauté au Terminal de Djéno.
Sur le secteur pétrolier Amont, le nouveau cadre juridique va permettre de relancer la promotion de zones libres du domaine minier sur le bassin côtier et sur la Cuvette. Le Congo doit absolument renouveler ses réserves et ralentir le déclin naturel des champs en phase mature afin d’anticiper le déclin programmé des revenus pétroliers.

La catastrophe humaine et écologique de Macondo dans le Golfe du Mexique pose la question de l’environnement HSE au Congo. Il faut rester vigilant et ne pas faire d\'impasse en matière d\'hygiène, de sécurité et d\'environnement.

DES RESSOURCES PETROLIERES IMPORTANTES

La République du Congo dispose de deux bassins pétrolifères capables d’être explorés et de produire des hydrocarbures. Le bassin sédimentaire côtier, exploité depuis les années 1960, devrait connaître prochainement une phase de promotion des espaces disponibles. Le bassin de la Cuvette est, quant à lui, encore vierge d’exploitation, mais ouvert aux investisseurs désireux de s’y installer.

Le secteur pétrolier se situe donc à 95% offshore, le seul site onshore actuel est le site d’ENI à Mboundi. La recherche et la production d’hydrocarbures s’effectuent aujourd’hui dans des zones dites « en deep offshore », c’est-à-dire relevant de conditions d’exploitation difficiles. Dans ces conditions, on parle de baril technologique.

Depuis quelques années le Congo connaît une hausse de la production en amont, qui est passée de 250.000 barils/jours à 310.000 barils/jour, ceci principalement grâce à la mise en production de nouveaux champs et également une meilleure utilisation des champs matures existants grâce aux nouvelles technologies (ex : Perenco avec le champ Emeraude). Les nouveaux champs mis en exploitation au Congo sont les champs MOHO et JACKET LIBONDO.

UN MARCHE STRUCTURE ET AUTONOME

Le secteur pétrolier se divise en deux parties. D’une part l’Amont (ou « upstream ») qui comprend tout ce qui concerne l’exploration et la production d’hydrocarbures bruts. D’autre part l’Aval (ou « downstream ») qui concerne les produits finis prêts à être consommés.

L’amont compte trois opérateurs principaux : Total, Eni et, dans une moindre mesure, Perenco/SNPC/ Murphy. La SNPC a développé une activité d’opérateur seulement récemment, c’est donc un opérateur encore modeste.

L’amont de l’industrie pétrolière est le pilier de l’économie congolaise. L’aval de l’industrie pétrolière est stratégique, il comporte 1 raffinerie (CORAF). L’activité pétrolière est régulée par la SNPC.


UNE NOUVELLE LOGISTIQUE OPTIMISEE

LA SNPC

La Société Nationale des Pétroles Congolais a été créée le 23 avril 1998, suite à la disparition de l’entreprise publique Hydro Congo, elle exerce ses activités sur l’ensemble de la chaîne pétrolière : exploration-production, raffinage-distribution, logistique, commercialisation – trading. Le Groupe SNPC a acquis récemment un rig de forage. Elle opère également, à travers une de ses filiales, la CORAF, une raffinerie permettant d’approvisionner le Congo en produits pétroliers finis.

LA SCLOG

La Société Commune de Logistique (SCLOG) est née de la privatisation d\'Hydro-Congo. Elle a débuté officiellement ses activités en août 2002 avec la signature d\'un contrat de prestations de services pour le compte de l\'Etat. Le domaine d\'activité de SCLOG se situe au cœur de la chaîne logistique pétrolière. Elle a pour vocation le stockage et le transport massif des carburants terrestres (Super - carburant, Gazole, Pétrole lampant, Fuel) et aviation (Jet A1) sur l\'ensemble du territoire.

Prioritairement approvisionnée par la CORAF (Pointe-Noire) et accessoirement par Kinshasa, SCLOG alimente ensuite ses différents dépôts en utilisant les moyens terrestres (wagons et camions) et les moyens fluviaux (barges CNTF et CAF) qu\'elle a contribué à réhabiliter. SCLOG compte à ce jour, 9 dépôts en activité : Pointe-Noire, Brazzaville, Dolisie, Mossendjo, Loutété, Oyo, Gamboma, Ouesso et Impfondo. Elle prévoit la réouverture de Nkayi et Makoua dans un proche avenir.

La Société Commune de Logistique dispose d’importantes infrastructures : 8 dépôts dont 3 principaux (PNR-BZV-OUESSO) soit une capacité de stockage de 750.000 m3. En ce qui concerne la logistique pour les gaz butane, il y a la société GPL SA (Gaz de Pétroles Liquéfiés) qui compte 2 dépôts PNR-BZV pour 659 MT de capacité.

LA CORAF

La transformation du brut est assurée par la Congolaise de Raffinage (CORAF) qui est une filiale du groupe SNPC (Société Nationale du Pétrole Congolais).  Ainsi la chaîne de l’aval pétrolier débute avec les fournisseurs que sont la CORAF (la raffinerie nationale est le principal fournisseur avec 70% des produits) et l’importation (en cas de difficulté à la Coraf et/ou au CFCO, 30% des produits).

 75% de la consommation de produits finis provient de la production locale. L’Etat congolais achète environ 25% de ces produits à l’étranger, soit car la raffinerie CORAF ne peut pas les faire ou sinon en raison d’un défaut d’approvisionnement. Les produits finis peuvent être du gasoil, du jet, de l’essence, etc. Aujourd’hui, il n’y a pas d’industrie qui utilise de manière conséquente ces produits pour la transformation.

Unique raffinerie publique en République du Congo, la CORAF est relativement ancienne avec une technologie en bout de souffle qui ne permet pas toujours de faire des produits aux normes internationales en termes de standard qualité. Le projet actuel qui concerne sa réfection est donc un enjeu essentiel pour l’amont du secteur pétrolier au Congo.

LES DISTRIBUTEURS

Il existe plusieurs distributeurs au Congo, notamment TOTAL CONGO SA (35 stations), PUMA INTERNATIONAL (34 stations), X-OIL CONGO SA (17 stations) ou encore SNPC (21 stations). Des inspecteurs sont également présents au Congo et offrent leur expertise aux entreprises du secteur pétrolier : SGS, Bureau Veritas, ITS, etc. Pour les transporteurs, il y a d’une part le transport massif opéré par SCLOG (Produits blancs) et GPL SA (Gaz butane) mais il y a aussi le transport terminal réalisé par des opérateurs privés nationaux comme PHOENIX, KARGO, FAAKI, JFM. Enfin l’Autorité de Régulation de l’Aval Pétrolier (ARAP) incarne l’organe de contrôle du secteur pétrolier aval.

En ce qui concerne la distribution, l’ensemble des sociétés de distribution agréées fonctionnent en plusieurs étapes selon un schéma bien défini comme suit : bon de commande des marketers à SNPC, facturation SNPC aux marketers, paiement marketers et encaissement SNPC, mise à disposition produits SNPC à la SCLOG en faveur des marketers, livraisons produits aux marketers par SCLOG


UNE VOLONTE DE DIVERSIFICATION : LE LOCAL CONTENT

La République du Congo est menacée par le syndrome hollandais, c’est-à-dire que la filière pétrolière est tellement prédominante qu’elle empêche l’émergence d’une industrie nationale en dehors de ce secteur. Les revenus nationaux sont générés à plus de 75% par le secteur pétrolier, malgré une abondance et une variété des ressources naturelles dont dispose la République du Congo. Aussi, le gouvernement mène une politique de diversification de l’économie pour développer l’industrie locale. Un travail significatif peut être accompli grâce aux ressources disponibles sur place.

L’objectif ambitionné par le gouvernement cible l’amélioration des avantages socio-économiques qui découlent de la production du pétrole et du gaz, par la consommation  des biens, l’utilisation des services et l’emploi de la main d’œuvre disponibles localement, afin d’accélérer le développement aux niveaux local, régional et national.

Les activités concernées sont nombreuses : la logistique, les travaux d’aménagement routier et de bâtiments, la manutention des matériels, le traitement des données, la sécurité / HSE, etc. Dans un proche avenir, cette situation devrait évoluer vers des emplois locaux dans des domaines de haute technologie tels que l’ingénierie, services de puits et de forage, manufacture de matériel, etc.


LES NOUVELLES INFRASTRUCTURES

La Municipalisation accélérée
Le vaste programme de municipalisation élaboré par le gouvernement a pour dessein d\'effacer définitivement les stigmates des conflits armés que la capitale a connus. Le coup d\'envoi des travaux de la municipalisation de Brazzaville a été donné le 17 avril 2008.

La route Pointe-Noire / Brazzaville
La route Pointe-Noire / Brazzaville va transformer en profondeur l’organisation du territoire. Longue d’environ 600 kilomètres, la route nationale lourde qui relie les deux premières villes du pays présente une chaussée de 16 mètres de large. Les travaux sont réalisés en quatre tronçons : Pointe-Noire / Dolisie / Madingou / Mindouli / Brazzaville.

Cette route renforcera la vocation de la République du Congo, de l’océan vers l’hinterland.  Elle aidera à développer le potentiel agricole des régions desservies, à reconquérir et réapproprier les courants d’évacuation des produits vers les zones de consommation. Elle accroîtra les voyages d’agrément et de tourisme et promouvra les échanges sous-régionaux.

Le port autonome de Pointe-Noire
Le projet phare au Congo est exécuté par Congo Terminal : le port autonome de Pointe-Noire leur a concédé la gestion du terminal de conteneurs. Ce projet devrait être terminé en 2013. C’est une vitrine au vu des investissements importants que nous mettons en place.

Toute la stratégie du développement économique en République du Congo tourne autour du port autonome de Pointe-Noire. Ce port sera le premier port en eaux profondes d’Afrique et deviendra ainsi une vraie plaque tournante pour toute l’Afrique centrale. Il fait partie des investissements prioritaires du programme de la DGGT (Direction Générale des Grands Travaux).

Avant les travaux, le tirant d’eau se situait à 11,5m de profondeur. Il se situe actuellement à 13m et devrait atteindre 15m l’année prochaine. Le PAPN servira comme base de transbordement pour l’Afrique de l’Ouest et Afrique Centrale. Par la suite cette entrée servira à développer tous les corridors sur  le bassin du Congo.

L’objectif est d’attirer de plus grands bateaux et modifier la dynamique des ports Africains. Le groupe BOLLORE prévoit de développer les corridors (maritime, fluvial, routier, ferroviaire et aérien) pour acheminer des marchandises au Congo  mais aussi vers Bangui et tout le bassin du Congo.

Les aéroports
Le pays s’est doté d’aéroports modernes qui apportent un gain d’efficacité dans le temps de déplacement des équipements et des personnes. En diminuant le temps de transit, on augmente le temps d’utilisation, c’est donc un gain pour les entreprises mais aussi pour le Congo. Les aéroports d’Oyo, Pointe-Noire et Brazzaville incarnent ce renouveau, en atteste le l’aéroport de Brazzaville plus connu sous le sobriquet de « Petit Charles De Gaulle ».

L’électricité
Au sujet du réseau électrique, les premières mutations sont techniques et concernent la production, le transport et la distribution de l’électricité. Depuis le mois d’octobre 2010, la République du Congo a atteint le stade d’autosuffisance et présente aujourd’hui un excédent de production. La capacité de production a été multipliée par 5 et le réseau de transport logistique a été multiplié par deux, ce qui va aussi permettre d’alimenter toutes les villes du nord du pays dès 2012.

Les besoins en électricité sont croissants et la production nationale s’est adaptée mais le réseau de distribution est obsolète ce qui provoque de nombreuses coupures, néfastes à l’activité des entreprises. Par conséquent, un chantier très important demeure dans les villes principales au niveau de la distribution. Tous les réseaux de distribution à Pointe Noire et Brazzaville seront réhabilités et en bon état de fonctionnement dès Juin 2012.

La 3G – La fibre optique
L’électricité et le haut-débit Internet sont les deux conditions nécessaires pour accélérer les échanges au Congo et accélérer le développement économique du pays. Ainsi les sociétés de télécommunication ont pu accueillir en 2011 le réseau 3G, ce qui leur a permis d’offrir aux usagers des services plus performants en matière de téléphonie mobile. En parallèle, la fibre optique est en cours d’installation et devrait être opérationnelle dès 2012. Ces innovations technologiques vont permettre un transfert de données plus rapide et favoriseront alors l’accélération des échanges entre les individus et entre les entreprises.

Les projets
De nombreux projets sont en cours d’étude et devraient être démarrés prochainement. La réhabilitation du CFCO est une étape nécessaire pour l’aménagement du territoire. Toujours au niveau du chemin de fer, des entreprises du secteur minier envisagent de réhabiliter la COMILOG en direction du Gabon afin de pouvoir transporter le minerai depuis leurs sites vers Pointe-Noire. De même un projet de wharf minier est à l’étude par les différents acteurs du secteur pour réduire leurs coûts logistiques, le site envisagé est la Pointe Indienne. Tous ces projets n’en sont qu’en phase d’étude mais ils témoignent de la volonté créatrice à l’œuvre en ce moment au Congo.


INITIATIVES ET UNIONS REGIONALES

Le gouvernement a annoncé son intention de se joindre à l\'Initiative en juin 2004. Des progrès concrets dans la mise en œuvre de l\'ITIE (Initiative de Transparence des Industries Extractives) ont été enregistrés. Le président de l’ITIE ainsi que le Ministre de l’économie ont assuré que la transparence dans le secteur pétrolier ainsi qu’une gestion de qualité des ressources du pays sont une priorité.

L’APPA (Association des Pays Pétroliers Africains) est l’organisation internationale des pays africains producteurs de pétrole. Cette organisation existe depuis 1986. Son but est de renforcer la collaboration entre les différentes compagnies pétrolières des pays membres, d’harmoniser les différentes politiques dans le secteur pétrolier ainsi que de maintenir une stabilité des prix.

INVESTISSEMENTS

Les investissements pétroliers sont en progression constante depuis 1998 en République du Congo ; ils viennent ainsi pallier les importants désinvestissements hors pétrole qui avaient eu lieu pendant la période des conflits. Aujourd’hui, les effets positifs de l’évolution du niveau des investissements de l\'industrie pétrolière congolaise se reflètent visiblement sur la situation globale des investissements directs étrangers au Congo. A titre d’exemple, TOTAL EP investit au Congo près d’un milliard de dollars par an depuis 2003.