Côte d'Ivoire: Interview with S.E.M Roger KACOU

S.E.M Roger KACOU

Ministre du Tourisme (Ministere duTourisme Côte d'Ivoire)

2015-01-13
S.E.M Roger KACOU

Roger Kacou (Ministre): " La Côte d'Ivoire est un pays très riche"

  • " Le Tourisme est un grand chantier"
  • "La Côte d'Ivoire attire les investisseurs"

 

Ministre du Tourisme, Roger Kacou est à la pointe du combat pour la promotion du Tourisme ivoirien. Dans l'entretien qu'il nous a accordé, dans ses  bureaux, il explique les avantages pour les touristes de venir en Côte d'Ivoire ainsi que les mesures du gouvernement afin de rendre le pays attractif.

 

L’Afrique est de plus en plus la destination privilégiée des investisseurs. Dans ce contexte, quel est le rôle de la Côte d’Ivoire en Afrique de l’ouest ?

 

Chaque région du monde bénéficie d’une période favorable aux investissements, et à son développement. Aujourd’hui, les investisseurs à travers le monde recherchent de nouvelles opportunités. Et, l’Afrique présente aujourd’hui de nouvelles opportunités.  En effet, avec de meilleures pratiques en matière de  gouvernance et un potentiel certain en diverses richesses, l’Afrique représente un marché important pour les investisseurs.

La bonne gouvernance s’ancrant de plus en plus dans les mœurs en est la clé.

Ces deux facteurs dont j’ai parlé (bonne gouvernance et potentialités touristiques), couplés au renforcement de la démocratie, sous-tendent cet intérêt des investisseurs pour le continent africain.

En outre, la Côte d’Ivoire fait partie d’un ensemble sous-régional qui est la CEDEAO,  et qui regroupe près de 300 millions d’individus.

Cet important marché pour les investisseurs, en attire autant de l’Europe que des Etats-Unis, d’Inde, de la Chine et bien sûr de l’Afrique. L’Afrique attire et la Côte d’Ivoire, de manière particulière attire beaucoup les investisseurs aujourd’hui.

 

 

En ce qui concerne votre secteur, les prévisions sont ambitieuses. Comment comptez-vous atteindre vos objectifs ?

 

Le pays est un pays riche sous différents aspects. Sur le plan culturel par exemple, nous avons une soixantaine de groupes ethniques avec leurs langues, leurs gastronomies, leurs cultures. La Côte d'Ivoire est un pays riche sur le plan balnéaire avec plus de 500 km de côtes avec de très belles plages qui attendent d'être exploitées. Donc, au ministère, nous travaillons sur plusieurs niches. Le culturel, le balnéaire, l'écologique et le tourisme sportif. Le pays sort de plusieurs années de crise. Cela laisse des traces. Mais, il y a un gros travail au niveau de l'administration pour changer l'image de la Côte d'Ivoire qui n’est plus   ce pays en crise, car avec un taux de croissance avoisinant les deux chiffres, notre destination ne peut que se nourrir d’une stabilité retrouvée Tout le monde est à la tâche. A commencer par le chef de l'Etat lui-même. Le tourisme est un gros chantier aujourd’hui. Nous avons le potentiel. Mais, beaucoup reste encore à faire. Nous avons en outre, travaillé sur le Code du Tourisme qui est le premier en Côte d'Ivoire depuis l'accession à l'indépendance. Il est également prévu un inventaire de tous les opérateurs du secteur, afin de les évaluer  à l’aune de critères internationaux, suscitant par là-même une certaine émulation vers des services de qualité. Ce recensement permettra d’aboutir à des normes de classement qui, dans le domaine hôtelier, correspondront aux standards internationaux reconnus et acceptés tant à Paris qu’à  Londres, Madrid ou toute autre destination.

Toutes ces initiatives menées dans le domaine du cadre réglementaire, devraient favoriser l’atteinte de notre objectif immédiat, certes ambitieux, du point de vue flux touristique, qui est de 500.000 touristes en 2015.

 

 

Quelles sont les mesures que les autorités ivoiriennes ont prises pour rendre le pays plus attractif?

 

Beaucoup de choses ont été initiées par mon département, par exemple l'obtention du Visa en ligne. Cette initiative a métamorphosé l'environnement du voyage en Côte d’Ivoire. Elle a concouru grandement à l’accroissement des flux touristiques vers notre destination.  En effet, imaginez-vous par exemple qu’aux Etats-Unis, un résident de San Francisco, pour obtenir le visa biométrique ivoirien qui est aujourd’hui une exigence de sécurité, devait se rendre à Washington pour accomplir les différentes formalités. Sa présence physique étant indispensable. Que de contraintes cela exigeait-il (frais de déplacement, frais d’hôtel et diverses autres contraintes) ! Ce qui n’était pas des conditions incitatives pour les hommes d’affaires.

Le développement du tourisme reste un gros chantier. Il nécessite un travail de cohésion et de collaboration gouvernementales. En effet, un site donné ne peut être pleinement exploité s’il ne dispose d’infrastructures de base, à savoir routes, adduction d’eau, hébergement pour visiteurs, plateau technique médical minimum et coetera. Ce qui suppose une effective coordination des différents départements concernés.

 

 

Même si on sait qu'il n'y a pas de cas d'Ebola en Côte d'Ivoire, l'épidémie qui sévit en Afrique de l'Ouest a-t-elle eu des répercussions ici?

 

Au niveau du tourisme d'affaires, nous avons eu de grosses répercussions. Puisque, d'importantes conférences et séminaires ont été soit annulés, soit reportés à une date ultérieure. Ebola a impacté tous les pays africains. Parce que dans l’esprit de beaucoup d’occidentaux, l'Afrique est perçue comme un pays et non comme un ensemble d’états logés sur un continent.

Fort heureusement au niveau du tourisme de loisirs, l’impact a été significativement mitigé, car les voyageurs. se renseignent mieux.

 

 

Quel est le budget que vous allouez à la promotion du tourisme en Côte d'Ivoire?

 

Nous sommes un ministère qui ne dispose pas de grands moyens. En conséquence, nous n'avons pas de budget de communication. Il existe cependant une structure sous-tutelle qui est, Côte d'Ivoire Tourisme qui a en charge  la promotion de la destination  et donc la communication  y afférente. Et, Côte d'Ivoire Tourisme a un budget qui est parti issu d'une taxe allant de 3.000 à 8.000 francs CFA, prélevée sur les billets  d'avion. 60% de cette taxe va à Côte d'Ivoire Tourisme et les 40% restants vont à l'Etat ivoirien.

 

 

Vous avez fait carrière dans l’hôtellerie. Quel aspect de votre expérience utilisez-vous en tant que ministre?

 

Ma chance est d’être issu de l’hôtellerie, donc du milieu touristique et d’avoir noué des contacts, un réseau. Cela est très important dans ce domaine. Les 20 dernières années de ma carrière ont été faites à l'international.  Ce qui est un  avantage non négligeable pour appréhender la chose touristique.