The Republic of Guinea
from Rags to Riches












Son Excellence Mr. Ibrahima Soumah, Ministre des MInes



Interview de Son Excellence

Mr. Ibrahima Soumah,
Ministre des Mines, de la Géologie et de l'Environnement

4 Avril 2000
Tous les observateurs s'accordent à voir en vous l'un des personnages les plus importants de l'histoire de l'évolution des mines en particulier et de l'économie guinéenne en général. En tout cas, vous êtes l'un des plus aguerris. En fait les nombreuses études que vous vous avez réalisé ont contribué à faire évoluer le secteur de l'économie guinéennes. Pouvez vous nous donner un aperçu de l'évolution de ce secteur ?

Je vous remercie de vos compliments. Effectivement j'évolue dans ce secteur depuis un certain nombre d'années et j'ai assisté à la naissance de grands projets. L'un de ces projets s'appelle la C.B.G ( la Compagnie des Bauxites de Guinée ). Comme vous l'avez déjà noté quelque part, ce contrat avait un investissement initial de 300 millions de dollars US.

Donc, c'est un secteur à gros investissements et qui est très dynamique.

Est ce que vous pouvez nous parler de la politique de libéralisation des investissement dans le secteur minier et quelle est la position de l'Etat sur le sujet ?

le secteur minier en Guinée existe depuis le moyen âge. Pour parler de façon plus décente, il y a la période coloniale et l'avènement de l'indépendance en 1958. Elle est suivie d'une période très socialisante. Où l'Etat avait tout nationalisé. Il était prioritaires à 100%, et 50% de participation dans les sociétés mixtes.

A l'avènement de la seconde République, l'Etat se consacre un peu à la libéralisation du secteur avec prudence mais en général ce sont les compagnies privées qui développaient le secteur. Pendant toute cette période, il est vrai que le secteur minier ne s'est pas beaucoup développé, du moins, il n y a pas eu l'appui des investisseurs comme on le remarque aujourd'hui.

Depuis 1995, la volonté de libéralisation du secteur s'est traduite par la révision du code minier où l'Etat n'a plus de participation authentique du moins sans les grandes exploitations minières. Cette nouvelle politique a reçu l'appui des institutions internationales telle que la banque mondiale, la coopération française et allemande pour la mise en place d'un cadre institutionnel moderne.

Maintenant, monsieur le ministre si on parlait du façon plus précise du cas de FRIGUIA, comment vous êtes arrivés à avoir des concurrents ? quels sont les avantages de la nouvelle situation de FRIGUIA ?

FRIGUIA est l'une des sociétés les plus vieilles dans le secteur minier. L'usine a été construite de 1957 à 1960. La production l'alumine a commencé en 1960, FRIGUIA a été réalisé avec un schéma qui consistait à transformer les bauxites de la région de Fria en alumine au cours de la première phase. En installant une fonderie d'aluminium, elle même alimenté par un barrage hydroélectrique ( Soapiti ) sur le fleuve Konkouré dans la seconde phase mais, au moment où le pays accédait à l'indépendance, la première tranche se réalisait. Pendant plus de trente ans, il n'y a pas eu d'évolution, l'usine est restée de petite taille, la capacité de 600 milles tonnes par an la rendait très coûteuse sur le plan international et en cas de crise, elle pouvait fermer à tout moment. Elle avait pourtant des partenaires solides comme PECHINEY, ALCAN, NORSKHYDRO qui avaient des stratégies totalement différents pour la Guinée. Ils n'avaient pas l'intention de développer cette usine pour des raisons qu'eux seuls peuvent expliquer. Le gouvernement étant partenaire à 50% avec l'appui de la banque mondiale a cherché à privatiser entièrement cette usine pour lui permettre de se développer de façon à être plus économique. Un appel d'offres a été organisé par la banque d'affaire Wurbuk de Londres auprès de trente compagnies industrielles. Ce appel d'offre montrait que le marché était bien structuré et bien organisé, néanmoins, il n'a pas marché. Les raisons principales dépendaient de la conjoncture et FRIGUIA même avait une structure de dettes très lourde ( près de 80 millions de dollars US ), autour de l'usine s'est développé toute une agglomération qui vit à ses dépendants et qui pèse lourdement sur ses charges. C'est ce qui fait que c'était difficile pour un investisseur de venir dans un tel système. C'est ainsi qu'on a changé de schémas. Mis en location gérance dans une période qui permet à l'investisseur de faire de petits investissements et de les récupérer sans avoir à résoudre les problèmes sociaux en particulier, voilà l'une des raisons. Nous avons réussi à négocier l'accord avec le groupe Reynolds et depuis le 1er mars ce groupe a pris toutes les opérations en main.

Je veux savoir où on est exactement au niveau de la société des bauxites de Kindia ( SBK) ? il y a t-il des repreneurs qui se sont fait connaître avec certitude ?

Il faut d'abord connaître l'histoire de la SBK rapidement, c'est une société d'exploitation des bauxites de Kindia qui a été négociée à l'époque avec l'Union Soviétique. Malheureusement à près plus de vingt ans de production, les dettes n'ont pas été remboursées, mais c'est une entreprise qui appartient à 100% à l'Etat guinéen. Sa rentabilité étant très faible et l'idée de la banque mondiale était de la fermer. Nous avons vu qu'il ne faut pas toujours suivre les conseils de la banque mondiale parce que l'entreprise a quand même assuré l'emploi de plus de mille personnes, c'est pourquoi on a vu qu'on pouvait rentabiliser cette exploitation en augmentant sa production et en diversifiant le marché. Il se trouve qu'effectivement cette opération est entrain de réussir parce que nous avons aujourd'hui des contrats de deux millions et demi de tonnes de marché potentiel de près de quatre millions et demi de tonnes. Notre objectif maintenant est de trouver en partenaire stratégique qui puisse investir et porter la production à un niveau de rentabilité de la SBK. Nous avons pensé à plusieurs secteurs en nous inspirant de ce qui a été fait par FRIGUIA avec Reynolds. Cela permet de rentabiliser l'unité sans rentrer dans des affaires complexes.

A priori, cette situation n'est pas tout à fait déterminer parce que, la solution n'est pas encore trouvée ? Pouvez vous résumer .

En fait nous avons trois solutions en vue:
La solution de l'opérateur indépendant,
La solution de partenariat statistique,
La solution, où on céderait l'entreprise à une société sérieuse.
Nous sommes très avancés dans les 2 premières solutions
Aujourd'hui, vous avez des partenaires intéressés à la recherche d'hydrocarbure. Les résultats montrent qu'il y a de très fortes possibilités qu'on trouve des jugements de pétrole dans les côtes guinéennes. Quelle est la position de l'Etat dans ce domaine ?

Le pétrole, c'est vrai, il faut en parler avec beaucoup de prudence parce qu'il fait l'objet de convoitise, nous avons mené des études depuis de quelques années le long des côtes guinéennes. On parle de côtes guinéennes parce que nos eaux territoriales s'étendent jusqu'à 200 Km, elles sont peu profondes et nous avons fait sur ces côtes et quelques zones ciblées. Mais nous avons depuis un an orienté nos recherches vers les eaux profondes c'est à dire encore plus au large des côtes parce que les techniques ont évolué cela nous permettra de mettre les résultats à la disposition des compagnies pétrolières intéressées. Nous avons fait plus de 100.000Km de lignes sismiques et nous pensons qu'à ce niveau, le volume des travaux est important bien qu'il ne permet pas de définir toute la superficie et des prospections.

Pour retenir l'essentiel comme la libéralisation de l'exploitation de la bauxite en Guinée, quel est le rôle du ministère des mines, de la géologie et de l'environnement dans le projet dont on vient de parler tout à l'heure ?

Effectivement, le Konkouré est un fleuve qui a un potentiel extraordinaire et qui comprend plusieurs sites dont le plus important est le site de Souapiti qui combiné avec Garafiri et Kaléta produira près de 1000MW ce qui permet d'alimenter une usine d'aluminium au 300.000 tonnes par an. C'est une possibilité qui s'offre à la Guinée où il y a deux ressources naturelles indispensables à la production de l'aluminium. la bauxite et l'énergie électrique . c'est la raison pour la quelle nous ouvrons au développement de ce sous secteur en faisant l'extension de l'usine d'alumine pour pouvoir disposer au moment opportun de la quantité d'alumine nécessaire à la production de 300.000 tonnes d'aluminium. Il faut 600.000 tonnes d'alumine, c'est à dire que déjà nous sommes en delà de la capacité actuelle. Il faudra disposer tout d'abord de l'énergie électrique, c'est pourquoi nous privilégions l'aménagement de Kaléta. Nous avons le soutien des institutions internationales qui ont financé la réalisation des études ainsi que des investisseurs américains et japonais.

Le rôle du ministère est de coordonner et soutenir toutes ces activités. C'est ainsi que nous avons crée une structure pour faciliter le contact. C'est une structure qui regroupe tous les aspects du projet, du barrage à l'usine. le premier groupe industriel a été rejeté mais le second est déjà connu il s'agit de CAMCO qui d'ailleurs sera là la semaine prochaine.

Le premier symposium s'est tenu cette année, quelles sont ses conclusions ? Est ce que nous aurons la chance d'avoir le symposium de façon annuelle ?

Je remercie votre journal l'être venu assister au symposium. C'est difficile de l'affirmer mais je reconnais qu'il y a eu de très fortes participations des sociétés opérant en Guinée et l'apport de nombreux spécialistes et institutions. En concertation avec les institutions qui nous ont permis d'organiser le symposium nous souhaiterions qu'il soit organisé chaque année. Pour le moment nous allons prendre un de temps et cela nous permettra d'apprécié les retombées en faisant la promotion des résultats que nous avons publié à l'occasion du symposium.

Le potentiel dans le cadre géologique est une belle expression. Pouvez vous nous dire le rôle à long terme du ministère des mines car en Guinée, le secteur minier est un formidable atout de développement.

le ministère des mines continuera à jouer son vieux rôle d'interface entre les investisseurs et l'Etat guinéen.

De puissantes sociétés évoluent en Guinée. Je ne sais pas si vous avez visité Kamsar et Sangarédi. Personnellement j'ai été DGA de la CBG, de mon bureau à Kamsar, la manière la plus simple d'appeler Conakry était de passer par Pittsburgh parce que depuis très longtemps nous étions en liaison avec nos bureaux aux Etats Unis. A Kamsar il y a plus de 300 ordinateurs PC pour le fonctionnement de l'usine et les installations au système logistique pour soixante millions de dollars de commande directement connecté au réseau des bureaux de Pittsburgh. C'est vraiment une autres compagnie qui ne vit pas comme les autre et nous sommes fiers d'être interlocuteurs d'une telle société.

Jusqu'à présent l'important potentiel minier de la Guinée est sous Exploité de même notre production de bauxite est peu transformée. Notre marché de l'alumine représente 0,2% de la production mondiale, ce qui est insignifiant. Il y a une perspective à long terme pour la Guinée à cause des facilités qu'on peut obtenir ici. L'aluminium est le produit qu'on peut par excellence, à côté de l'acier il suit directement le développement partout dans le monde.

La Guinée avec ses ressources minières est un pays d'avenir et on sait que durant le millénaire qui commence l'aluminium jouera un rôle important. La Chine est actuellement le plus grand exportateur de minerai de fer et quand on sait que le dernier grand gisement de fer se trouve en Guinée, nous voyons là une relation directe avec ces nouveaux marchés émergeants. D'abord il y a l'alumine sans compter les autre potentialités minières mises en évidence pendant le symposium donc, ce que nous souhaitons c'est d'attirer les investisseurs qui contrôlent les marchés. Nous sommes prêts à toutes sortes de coopérations pour qu'ils puissent venir investir soit avec l'Etat, soit directement seul, nos lois, nos codes sont actuellement établis dans ce sens.

Voilà notre appel aux investisseurs, qu'il viennent voir. Je suis convaincu qu'ils apprécieront l'accueil, la disponibilité et la protection de leur investissement en Guinée.

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© World INvestment NEws, 2000.
This is the electronic edition of the special country report on Guinea published in Far Eastern Economic Review (Dow Jones Group)
September 28th 2000 Issue.

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