The Republic of Guinea
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Profil des pêches guinéennes

 
Les ressources et leur utilisation

Le plateau guinéen est l'un des plus étendu de la Sous-Région. Il s'étend sur plus de 56 000kmē. En plus d'un important stock de poisson pélagique, les ressources démersales d'intérêt commercial concernant une cinquantaine d'espèces parmi lesquelles les céphalopodes et les crevettes occupent une position importante.

Le potentiel exploitable de la pêche maritime se présente comme suit par an : (i)200.000 T de poissons pélagiques, (ii) 45.000 T de poissons démersaux, (iii) 1.000 T de crevettes, (iv) 10.000 T de céphalopodes. En ce qui concerne le réseau fluvial, la longueur totale des principaux cours d'eau est estimé à 6.500 km. Le potentiel annuel exploitable de la pêche continentale est évalué à 12.000 T par an. On a recensé en Guinée Forestière plus de 500 ha de bas-fond aménageables à des fins de pisciculture notamment familiale. La Basse Guinée (zone de Koba) recèle un important potentiel de production crevetticole, où il a été mis en évidence une zone de 30.000 ha propice à l'élevage de crevettes. La productivité biologique de cette zone est particulièrement élevée. La pêche maritime artisanale concerne environ 150.00 personnes (pêcheurs, mareyeurs, fumeurs de poissons, charpentiers.) dont une forte proportion de femmes. Elle utilise 2.300 embarcations motorisées à 50 % et produit 50.000 T de poisson (1997) dont 50. 000 T sont débarquées sont débarquées en Guinée et 2.000 T sont exportées. La pêche industrielle exploite chaque année en moyenne 100 chalutiers presque entièrement étrangers, utilise 300 guinéens et débarque en Guinée 23.000 T (1997). La pêche continentale mobilise un parc piroguier de 1200 unités. Le nombre de pêcheurs continentaux est estimé à près de 2.500 personnes. L'essentiel des activités de pêche continental est concentré en Haute Guinée.

Le sous secteur de la pêche a enregistré respectivement un taux de croissance annuel moyen de 6,18% au cours des trois dernières années (1995-1997). On considère qu'en 1997, la valeur ajoutée générée par le secteur des pêches maritimes a représenté 1,3% du PIB national, contre 0,5% en 1996 (Fontana).

En dépit de ces performances, son niveau de développement est encore modeste si l'on tient compte d'une part, de l'importance du potentiel disponible et d'autre part, de sa contribution actuelle à la sécurité alimentaire, à la création de l'emploi et à l'augmentation des revenus des pêcheurs.

Contraintes du secteur et objectifs de la politique sectorielle.

Gestion rationnelle des ressources

La gestion rationnelle des ressources halieutiques requiert un effort soutenu de recherche appliquée et de surveillance des zones de pêche. La faiblesse du niveau actuel de la connaissance des ressources et l'insuffisance des moyens de leur protection ne permettent pas leur exploitation durable. Par conséquent, les efforts déjà entrepris en aménagement en rationnelle et en préservation des écosystèmes et des espèces menacées et qui se sont traduits par la mise en place d'un Centre National de Recherches Halieutiques et d'un Centre National de Surveillance et de Protection des Pêches méritent d'être poursuivis et amplifiés notamment par constitution d'airs protégées, la sauvegarde de la biodiversité et la formation de spécialistes, l'acquisition d'un navire de recherche, de vedettes de surveillance et la poursuite de l'appui institutionnel.

Contribution à la sécurité alimentaire des populations

La totalité des débarquements des produits de pêche en Guinée pour l'année 1997 n'était que de 91.000 T, soit une consommation par tête d'habitant et par an de 13 kg alors que la moyenne sous-régionale est de 20kg. La répartition de cette consommation est très inégale sur l'ensemble du territoire. Alors qu'en zone maritime elle atteint 21 kg/hab/an, elle se situe aux environs de 5 kg dans l'arrière pays. La pisciculture qui aurait pu contribuer à aplanir cette inégalité demeure encore embryonnaire. La faiblesse de l'approvisionnement du pays en produits de pêche est la résultante de l'insuffisance des infrastructures de base (ports, installations de conservation, de transformation et de commercialisation), du manque de crédit spécifique, de l'enclavement des lieux de production et de la fragilité des organisations socioprofessionnelles. L'objectif alimentaire consiste à passer le taux de consommation per capita de 13kg à ce jour à 17kg en 2007.

Le marché intérieur guinéen est fortement dépendant (entre 40 et 60%) des importations de produits transformés du Sénégal (Kechiakh), de la Gambie (Bonga fumé), du Mali (Silure fumé), etc.

Sur la base des prévisions du Schéma Directeur, la quantité de poisson nécessaire pour couvrir les besoins de la population guinéenne est de 200.000 tonnes sans compter les besoins créés par l'arrivée massive des personnes déplacées (réfugiés). Le deficit ne sera que plus important si des mesures efficaces d'approvisionnement du marché en poisson ne sont pas prises dès maintenant.

C'est pourquoi, l'un des objectifs prioritaires définis par la politique de gestion du département est d'assurer l'autosuffisance alimentaire des populations guinéennes en produits halieutiques. Ainsi, son programme à court et à moyen terme repose sur l'encouragement de la production des espèces de grande consommation locale et la création de conditions favorables à la disponibilité des produits guinéens sur le marché extérieur.

De nos jours, les produits congelés consommées dans les régions à l'intérieur du pays sont essentiellement distribués par les deux sociétés de mareyage de la place (COGIP et SONIT) qui importent leurs produits plus qu'elles ne pêchent, et par les mareyeuses qui s'approvisionnent auprès des sociétés de pêche. Les populations des régions du littoral qui ont plus de facilités d'accès à ces produits halieutiques guinéens sont presque les seuls consommateurs de la production nationale.

Pour combler ce déficit de production et par la même de déficit de consommation, il est désormais impératif de se doter de moyens efficaces et suffisants de pêche et de traitement des produits halieutiques, notamment par la mise en place d'entreprises.

Intégrer de façon accrue la valeur ajoutée sectorielle à l'économie nationale

par une rationalisation de la gestion des pêcheries et une meilleure valorisation du produit. La pêche est en principe source de création d'un nombre élevé d'emplois (marin-pêcheurs, mareyeurs, fumeurs de poisson, fabricants de barque, techniciens de conservation et de transformation etc.). Cependant dans le cadre actuel, la principale source d'emplois demeure la seule pêche artisanale. La pêche industrielle, dominée par des armements étrangers, n'utilisent sur près de 1500 postes de travail, qu'un maximum de 300 travailleurs subalternes guinéens en raison du statut des unités de pêche, elle constitue actuellement presque la seule source de recettes en devises du sous-secteur. Malheureusement, en dépit de tous les efforts de ces dernières années, ces revenus restent encore très marginaux par rapport aux importants bénéfices tirés par les étrangers de cette activité. Les bateaux étrangers bénéficiant de licences dans les eaux sous juridiction guinéenne ne débarquant qu'une infime partie de leur production (de faible valeur marchande), privent le pays d'une importante valeur ajoutée qu'auraient pu générer les divers processus de conservation, de transformation et de commercialisation de ces produits sur place. Les tentatives de promotion d'un armement national de pêche industrielle n'ont pas donné les résultats escomptés en raison du coût extrêmement élevé de l'investissement, de l'absence d'un port de pêche et des structures d'appui et de la faiblesse des capacités nationales de gestion et d'une flottille, de maintenance technique et administrative. Les revenus financiers qu'en tire le pays sont faibles et se situent entre 3 et 5% de la valeur des ressources pêchées par les structures étrangères comme l'attestent les données ci-dessous :

-1997 : 165 bateaux alignés dont seulement 7 bateaux guinéens

7.011.215.640 GNF de revenus financiers intérieurs directs pour l'Etat

49 084 tonnes de produits en capture totale (crevettes, céphalopodes, poissons)

22.542.000 USD ou 34.000.000.000 GNF, revenus financiers extérieurs

Manque à gagner pour la Guinée : Environ 27.000.000.000 GNF

-1998 : 165 bateaux alignés dont seulement 6 bateaux guinéens

7.021.582.112 GNF de revenus financiers intérieurs directs pour l'Etat

54 503 tonnes de produits en capture totale (crevettes, céphalopodes, poissons)

27.260.000 USD ou 40.910.000.000 GNF, revenus financiers extérieurs

Manque à gagner pour la Guinée : Environ 33.889.000.000 GNF

-1999 : 149 bateaux alignés dont seulement 2 bateaux guinéens

7.260.041.034 GNF de revenus financiers intérieurs directs pour l'Etat

28 403 tonnes de produits en capture totale (crevettes, céphalopodes, poissons)

14.201.500 USD ou 21.302.250.000 GNF, revenus financiers extérieurs

Manque à gagner pour la Guinée : Environ 14.042.208.966 GNF

La mesure corrective à cette situation réside dans la constitution et le renforcement d'une capacité nationale de capture, de traitement et de commercialisation des produits de pêche par le biais d'arrangement multiformes constituants les opportunités d'investissement dans le secteur halieutique guinéen. La pêche artisanale qui commence à s'ouvrir à l'exportation et à imposer un label " Guinée ", elle est confrontée encore à des problèmes de financement et de mise à niveau des infrastructures.
Stratégies de développement de la pêche

L'action gouvernementale vise la gestion rationnelle du secteur en général et de la ressource en particulier, le désengagement de l'Etat des activités productives et le soutien à l'initiative privée, la promotion de la pêche artisanale domestique en vue de contribuer à la sécurité alimentaire et de la pêche artisanale tournée vers l'exportation. La promotion de la pêche continentale et de la pisciculture notamment familiale, viendra compléter cet effort particulièrement en Guinée Forestière. Parallèlement, un programme de développement de la crevetticulture sera exécuté. L'opportunité d'un développement accru de la pêche industrielle sera réévaluée. En outre, une meilleure valorisation des produits de pêche sera recherchée pour renforcer leur qualité et l'équilibre économique du sous-secteur. La contribution des importations à la disponibilité nationale sera également réduite, du moins en valeur relative. La mise en ouvre de cette stratégie requiert le renforcement des moyens tant en ce qui concerne la recherche, le suivi-contrôle-surveillance, que l'Administration et la promotion du développement durable en général.

Plan d'action

Le plan de développement de la pêche est envisagée par rapport à la période cible 2025. Les huit programmes qui le constituent sont présentés sous forme de fiches. Ultérieurement, des études plus fines permettront de cerner leurs composantes et leurs coûts.

Programme 1 : Aménagement et gestion rationnelle de la ressource 

L'aménagement et la gestion rationnelle des ressources requièrent un effort soutenu de recherche appliquée et de surveillance de zones de pêche. Par conséquent, les rôles assignés au Centre National de Surveillance et de Protection des Pêches et au Centre National des Sciences Halieutiques sont essentiels dans la stratégie globale du développement de la pêche.

Programme 2 : Appui général et massif au développement de la pêche artisanale maritime (filière domestique)

L'approvisionnement du marché national en produits de pêche dépend à 75% de l'activité de la pêche artisanale. Les ressources disponibles permettent d'envisager un approvisionnement plus important du marché local. Pour dynamiser la pêche artisanale, une approche participative sera observée pour la mise en ouvre de toutes les actions de développement. Un programme de désenclavement et d'amélioration des débarcadères sera mis en ouvre, les marchés de poisson seront organisés, une structure pérenne d'approvisionnement en intrants sera mise en place et un système de crédit maritime sera établi.

Programme 3 : Développement de la pêche artisanale maritime orientée vers l'exportation et de la pêcherie de chalutiers-glaciers

La filière " exportation " de la pêche artisanale a connu un essor important depuis 1990. Son développement permet de mieux valoriser le produit de la pêche artisanale en lui offrant des débouchés plus rémunérateurs. Pour cela de nouvelles pêcheries à haute valeur commerciale (poissons, démersaux, céphalopodes, crevettes et éventuellement langoustes) seront exploitées, des infrastructures modernes mises en place (débarquement, conservation, transformation, commercialisation), une politique de promotion d'une flotte de chalutiers-glaciers sera mise en ouvre, une ligne de crédit pour la pêche à l'exportation sera mise en place et un accent particulier sera mis sur la qualité du produit.

Cependant, en dépit de l'importance des efforts qui ont été déployés, le secteur de la pêche artisanale reste encore confronté à un important besoin d'infrastructures de base permettant de désenclaver les lieux de production et améliorer le cadre de vie des pêcheurs.

Ce sont notamment les pistes, ponts, réseaux d'assainissement, équipement d'adduction d'eau, écoles et télécommunications.
 
Programme 4 : Promotion sélective de la pisciculture rurale en Guinée Forestière

La nécessité de rééquilibrer la consommation des produits de pêche entre la zone côtière et l'arrière-pays est une des priorités de ce programme. L'ensemble des activités de promotion de la pisciculture sera exclusivement concentrée dans la zone la plus propice : la Guinée Forestière.

Les actions prévues dans ce cadre comporteront la formation piscicole et la réalisation d'un programme de développement piscicole d'envergure.

Programme 5 : Gestion multidimensionnelle des pêcheries continentales

La productivité des pêcheries continentales est liée à la qualité des écosystèmes et aux variations environnementales en général, plus qu'à l'exercice de la pêche. La priorité sera donnée dans ce domaine à la protection des écosystèmes.

Les actions prévues concerneront la préservation de l'intégrité des écosystèmes aquatiques, la gestion des pêcheries de longue tradition et le développement des pêcheries à faible tradition.

Programme 6 : Développement de la crevetticulture

Le Schéma Directeur de la crevetticulture a réalisé un inventaire des sites favorables, défini les techniques d'élevage adaptées à ces sites et en a déterminé le potentiel de crevettes susceptibles d'être produit en Guinée. Il a analysé la rentabilité économique des différents types d'unité de production envisagées. Il a élaboré une stratégie pour 10 ans.

Les actions suivantes seront entreprises :

  • Création d'une Agence de Développement chargée du préaménagement des sites pour les fermes industrielles, artisanales et familiales, de la mise en ouvre des mesures d'appui aux entreprises et de la promotion de l'aquaculture.


  • Mise en place des exploitations familiales, artisanales et industrielles.


  • La reprise des activités de la Société d'Aquaculture de Koba (SAKOBA) à travers un partenariat en s'inscrivant dans la promotion à long terme de la filière.


  • Programme 7 : Développement de la pêche industrielle

    Une politique rigoureuse de licences a été adoptée et sera consolidée par divers systèmes de contrôle notamment la fixation d'un seuil maximal d'effort de pêche pour le chalutage démersal. L'amélioration du fonctionnement des infrastructures du port de pêche de Conakry, l'appui à la professionnalisation des armements et la régulation de l'importation des produits congelés constituent les autres volets de l'action à entreprendre dans ce domaine.

    Programme 8 : Renforcement institutionnel

    Un programme ayant pour objectif le redéploiement du personnel en vue de mieux encadrer les pêcheurs, la qualification des ressources humaines disponibles et le renforcement de l'efficacité des services centraux et de terrain est préconisé dans ce cadre.

    Besoins

    Après l'assainissement du sous-secteur et la réalisation des différents schémas directeur, l'intervention des bailleurs de fond est souhaité pour : (i) un appui institutionnel pour permettre de faire passer les idées de projets au stade d'études de faisabilité, (ii) l'équipement des systèmes de surveillance et de recherches halieutiques, (iii) la mise en place des principales infrastructures de la pêche artisanales, (iv) le soutien à l'organisation et à la formation des organisations socioprofessionnelles, (v) la mise en place de systèmes de crédit, (vi) l'appui aux exportateurs de produits de pêche, (vii) le désenclavement des zones de production.

    Besoins de coopération avec le secteur public

  • Renforcement de la surveillance e t de la protection des pêches.


  • Appui institutionnel notamment en formation, contrôle de qualité, transformation et valorisation des produits de pêche


  • Déroulement de la pisciculture et de la crevetticulture


  • Appui à la pêche artisanale (aménagement des infrastructures sociales par l'utilisation de l'énergie solaire)


  • Avec le secteur privé 

    Les activités ci-après peuvent se faire de façon stricte privée ou sous forme de joint-venture. Il s'agit de :

  • Constitution d'une flotte de pêche


  • Réalisation des infrastructures de stockage, de transformation et de distribution des produits de pêche


  • Activités commerciales notamment négoce de poisson, import et distribution d'intrants de pêche.

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    © World INvestment NEws, 2000.
    This is the electronic edition of the special country report on Guinea published in Far Eastern Economic Review (Dow Jones Group)
    September 28th 2000 Issue.

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