The Republic of Guinea
from Rags to Riches












Mr. Rodrigue Hache, Directeur Général de la SOGEL


Société Guinéenne d'Electricité

Interview de

Mr. Rodrigue Hache,
Directeur Général

Contact:
Immeuble Chérif Diallo, Bd Telli Diallo
B.P. 1463 Conakry, Guinea
Tel: 41 30 88
Fax: 41 51 47
E-mail: rhache.sogel@eti-bull.net

24 Mai 2000

Aperçu de l'histoire de la SOGEL, de ses objectifs et de ses principales caractéristiques.

Historique : La SOGEL est née le 25 juillet 1994, formée de partenaires guinéens, canadiens et français par le biais du Gouvernement guinéen (l'Autorité Concédant) pour 33,34% des actions, de Hydro-Québec International avec 33,33% des actions et SAURI (Société d'Aménagement Urbain et Rural) et EDFI (Electricité de France) avec 16,66% des actions chacun.

Orientations/objectifs : Le concessionnaire, société mixte de droit privé guinéen, la SOGEL, est mandatée pour exploiter les installations de production, de transport et de distribution de l'électricité selon un contrat de type affermage, commercialiser la vente de l'électricité dans toute la Guinée et atteindre des rendements définis dans l'annexe 54 de la concession. Les principaux objectifs visés par le Gouvernement en mettant en place la concession sont les suivants :

-a) désengager l'Etat de la gestion opérationnelle des services publics
-b) améliorer l'efficacité de l'entreprise
-c) réduire le poids financier de l'entreprise d'électricité sur le budget national.

Principales caractéristiques : Le contrat de concession a une durée de 10 ans, soit de 1994 à 2004. Les paramètres contractuels suivants sont définis pour les 5 premières années du contrat et doivent être renégociés pour la 2ème période de 5 ans :
Le plan de production prévisionnel pour chaque type d'équipement Le taux de rendement de la facturation Le taux de recouvrement La rémunération du concessionnaire La redevance à verser à la Société de Patrimoine.

Spécificité du marché guinéen s'agissant de celui de l'électricité : La clientèle de la Société guinéenne d'Electricité, se divise comme suit : La facturation de l'Etat représente 27%, (édifices gouvernementaux) et le privé, 73%. Les 3 plus grosses industries du pays, ALLUMINA COMPANY OF GUINEA ( Fria), la COMPAGNIE DE BAUXITE DE GUINEE (CBG - Kamsar et Sangarédi) et la SOCIETE DE BAUXITE DE KIDNIA (SBK - Kindia) ont leur propre centrales thermique pour l'électricité dont elles ont besoin. Ces industries produisent près de 100 mW d'électricité, ce qui est l'équivalent de la charge des système SAMOU et KINKON.

Quelles sont les principales caractéristiques de la distribution de l'électricité dans le pays, combien avez-vous de clients sur le marché et quels sont vos objectifs à moyen et long terme ?

La distribution de l'électricité, dans le pays, est caractérisée par une concentration de la population sur la péninsule de la capitale du pays, soit Conakry, où la SOGEL facture plus de 90% de sa production. La capitale est alimentée par 3 centres de production intégrés, soient les centrales hydrauliques de Garafiri pour 75 mW, du complexe Grandes Chutes/Donkéa/Banéah pour une capacité totale de 41 mW et de la centrale thermique de Tombo pour 63 mW. En plus de la ville de Conakry, ces centrales alimentent l'axe Conakry - Labé, sur une distance de plus de 500 km. Nous avons environ 62.000 clients dans tout le pays, dont plus de 50.000 se retrouvent à Conakry. Les objectifs de la Société d'Exploitation que nous sommes sont de desservir le maximum de clients avec les réseaux de Transport et de Distribution qui sont mis à notre disposition par l'Autorité Concédant. Il y a, comme vous pouvez le constater, un potentiel énorme en ce qui concerne l'ajout de nouveaux clients. Sur une population de 7,5 millions d'habitants, la Guinée est vraiment sous-alimentée en électricité. Moins de 10% de la population bénéficie du courant électrique. La Société du Patrimoine est à la recherche de financement afin de mettre de l'avant des projets d'extension du réseau de distribution à Conakry et à l'intérieur, du pays et d'ajouter de la capacité de production dans plusieurs villes de l'intérieur.

Quel est le capital de l'entreprise, quel est son chiffre d'affaires et le nombre d'employés qui prennent part à ses activités ?

La capitale sociale de l'entreprise s'élève à 6 milliards de Francs guinéens. Son chiffre d'affaires s'élèvera, en l'An 2000 à 52.000.000 FG. L'entreprise compte actuellement 1.300 employés, dont 1240 permanents et 60 temporaires.

Quel a été l'impact de la mise en service de Garafiri et quelle est la capacité de la SOGEL aujourd'hui ?

Cette centrale hydraulique, avec une capacité de 75 mW, a une prévision de production de l'ordre de 260 GWh pour l'An 2000, ce qui représentera près de 45% de la production totale des systèmes SAMOU et KINKON. La production hydraulique, y incluant le complexe Grandes Chutes/Don Kéa/Banéah, représentera, toujours pour l'An 2000, alors près, de 85% de la production totale de la SOGEL.

- La mise en service de cette centrale a permis de " solidifier " la desserte et de stabiliser la tension et la fréquence, ce qui donne alors une meilleure qualité de service à la clientèle.
Vu la situation géographique de cette centrale, le réseau de transport à 110.000 volts doit parcourir un tracé dans une région à haute intensité de décharges atmosphériques (foudre) donc à huit risques de déclenchements intempestifs, tout particulièrement durant les semaines qui précèdent et qui suivent la forte saison des pluies (mi-mai à fin juin et mi-septembre à fin octobre). Durant cette période, nous constatons plus de 80% des déclenchements annuels. La SOGEL a actuellement une capacité de production, en puissance installée de 244 mW et en puissance disponible de 191 mW. Certains équipements de production thermique ont été volontairement mis au rancart vu qu'avec la venue des nouvelles centrales depuis 3 ans, il n'était plus rentable, à court terme, de les maintenir en état de fonctionnement.

Comment tentez-vous de remédier aux problèmes de fraudes ? Quelle stratégie avez-vous mise en place à cet effet ? Quel est le manque à gagner selon vous ?

Le problème de fraude est effectivement un problème de fond en Guinée. Analysons d'abord quelles peuvent être les raisons d'une si grande propension à cette activité. D'abord, il y a la capacité de payé de la population. La facture de l'électricité peut représenter entre 20 et 40% du revenu brut des travailleurs, ce qui est de 5 à 8 fois les normes " acceptables ". Le coût total des services publics : eau, électricité et téléphone et du logement ne devraient pas dépasser 20% du revenu brut, afin d'avoir un niveau de vie acceptable. Vous voyez alors que le prix de l'électricité est disproportionné par rapport à la capacité de payer de la population. Le deuxième facteur qui incite les gens à ne pas payer leurs factures d'électricité, c'est que dans l'ancien régime, ils ne payaient pas pour les services publics. Cette mentalité de " services gratuits " n'est pas totalement absente de la vie d'aujourd'hui. Le troisième facteur, c'est, l'absence d'investissement dans les réseaux de Distribution Moyenne et Basse tensions. Le dernier investissement important à eu lieu en 1997 où près de 25% du réseau de distribution de la ville de Conakry a été, soit réhabilité ou extensionné. Une panoplie de réseaux de fortune se répand dans le tout Conakry et il extrêmement difficile, sinon impossible, de contrôler l'implantation de ces réseaux. Nous instaurons de plus en plus des points de contrôles, tant à l'interne qu'à l'externe et avons la coopération des autorités judiciaires afin de poursuivre les récidivistes. Aussi, des campagnes de " ratissage " sont régulièrement effectuées dans les quartiers. Le manque à gagner, en 1999, est de l'ordre de 16 milliards de FG sur un chiffre d'affaires potentiel de 58 milliards de FG, soit une perte de 28%.

Le marché guinéen devrait-il, selon vous, s'ouvrir à la concurrence ?

Le gouvernement guinéen a pris la décision, sous recommandation des Bailleurs de Fonds, en 1997, d'aller de l'avant avec une restructuration du Secteur électrique, et d'aller en appel d'offres internationales pour la mise en place d'un contrat de Concession de " type classique. "
Cette décision met en concurrence des entreprises internationales spécialisées dans la gestion de compagnies d'électricité. Le contrat de concession en vigueur en est un de type affermage et a été attribué au Groupement HQI/SAURI/EDFI suite à un appel d'offres internationale.

Quel serait votre message aux investisseurs et plus particulièrement à ceux qui lisent REVIEW ?

Je leur dirais d'abord de regarder la Guinée sous un angle d' " investisseur développeur ", dans ce sans où tout est à faire et à développer. La Guinée renferme d'énormes potentiels dans tous les domaines : ressources naturelles, d'élevage, agriculture, aquaculture, etc. La Guinée n'est-elle pas non plus identifiée comme le " Château d'eau " de l'Afrique de l'ouest avec son potentiel de plus de 6.000 méga Watts.

Il y a aussi le bassin des ressources humaines qui est très important. Des milliers de jeunes sortent des Universités et ne trouvent pas de travail. Ils s'emploient comme gardiens de sécurité, pompistes dans les stations d'essence, ouvriers manuels, etc. Ces jeunes occupent des emplois en dessous de leurs capacités et de leur potentiel. La Guinée est ouverte à tout investisseur et le Gouvernement a la volonté de bien les accueillir, de leur faciliter l'intégration dans le pays et de les protéger par des législations adéquates.

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© World INvestment NEws, 2000.
This is the electronic edition of the special country report on Guinea published in Far Eastern Economic Review (Dow Jones Group)
September 28th 2000 Issue.

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