Q1 : M. Sylla, merci
beaucoup de nous recevoir. Pour commencer, pourriez-vous
nous présenter en quelques mots le CPDM et
son développement depuis sa création
?
A2 M. Sylla : Je vous remercie pour l'opportunité
que vous m'offrez. Le CPDM est un service public
chargé de la mise en oeuvre de la politique
du gouvernement en matière de promotion des
ressources minières de la Guinée.
Il a été crée en 1995 à
l'occasion des réformes qui ont caractérisé
le changement de politique intervenu en Guinée
; et vous vous souviendrez que le code minier a
été rénové au même
moment. Le CPDM est donc un instrument au service
de l'investisseur en vue de faciliter tous les circuits
administratifs, pour permettre à l'investisseur
d'avoir un interlocuteur unique. Nous jouons le
rôle d'interface entre les investisseurs miniers
et les administrations en général.
Le CPDM gère l'information géologique
en général, traite cette information,
la met à la disposition du public et des
décideurs. Nous sommes également chargés
d'apporter l'information au niveau de toutes les
rencontres internationales ( conférences,
colloques ), pour mobiliser les investisseurs ;
et une fois que ces investisseurs se sont rendus
en Guinée, c'est à notre guichet qu'ils
s'adressent pour s'imprégner de la situation,
le climat de l'investissement, toutes les règles
de jeu en matière d'activité minière.
Sur le terrain nous sommes également le principal
destinataire des rapports qui sont produits par
les sociétés minières, et à
notre tour nous répercutons ces rapports
au niveau des autres administrations du secteur
minier. Nous sommes également chargés
d'aider les investisseurs dans leur course, au niveau
notamment de l'importation, de leurs équipements,
de la mise en route de leurs projets de la manière
la plus efficace possible.
Pour en venir maintenant à notre évolution,
depuis notre création, nous travaillons
en synergie avec les autres services techniques
du Ministère des Mines, de la Géologie
et de l'Environnement ; et nous assurons l'instruction
des dossiers de demande de permis, et nous procédons
à des recommandations pour les dossiers
qui requièrent notre conviction par rapport
aux critères. Nous participons à
l'organisation des rencontres, nous sommes présents
à toutes les rencontres internationales
au cours desquelles nous contribuons à
fixer l'image minière de la Guinée.
Nous participons également, au plan national,
à des foires, à des expositions
qui sont organisées sur le terrain. En
un mot, nous sommes un service qui a évolué,
et notre évolution se ressent notamment
à travers l'affluence des investisseurs.
Aujourd'hui d'ailleurs nous sommes en possession
de l'outil informatique à travers une base
de données qui est domiciliée ici
au CPDM, et qui gère toute l'information
du secteur minier. Cet outil est actuellement
relié à Internet où nous
avons un site qui permet justement, de partout
dans le monde, de visiter et d'acquérir
des informations minières et géologiques.
Q2 : On parle de la Guinée comme du
" scandale géologique " de l'Afrique
de l'Ouest pour son abondance en ressources minières.
Pourriez vous nous éclairer sur la diversité
minérale et les réserves actuelles
de la Guinée ?
A2 M. Sylla : En terme de ressources minières,
parler de scandale géologique pour la Guinée
est tout a fait normal. Ce pays recèle beaucoup
de ressources ; je vais vous en citer certaines.
La principale ressource est la bauxite. Nous possédons
les deux tiers de ces ressources au plan mondial.
Ensuite vient le fer, qui est connu en Guinée
depuis très longtemps ; mais récemment,
les recherches viennent de prouver que nous avons
aujourd'hui les plus grands gisements non encore
exploités de cette substance au monde. Après
le fer, nous avons le diamant, qui est connu et
exploité en Guinée depuis les années
30, et aujourd'hui nous sommes parmi les premiers
pays africains producteurs de cette substance. L'or
est également une ressource très importante
chez nous. Elle occupe le Nord Est du pays. L'or
fait partie des ressources qui ont fait la gloire
des empires Ouest-africains, dont le principal,
l'Empire du Mali, avait sa capitale en Guinée.
Nous avons d'autres ressources telles que les
pierres gemmes (le rubis, le saphir, l'émeraude,
etc
) qui sont connues dans la région
forestière de la Guinée. Nous avons
également les pierres ornementales qui
sont un peu partout. Nous avons les matériaux
de construction, notamment le granite. Nous avons
des granites de très bonne qualité
qui sont très demandés en Europe.
Nous avons également du calcaire, de la
terre rare, des minéraux lourds, des métaux
de base (le cuivre, le plomb, le zinc). En fait,
la liste est très longue et les recherches
aujourd'hui ne sont même pas achevées,
puisque nous avons couvert le pays seulement au
1/200 000ème alors que nous devons continuer
la recherche au 1/100000ème et jusqu'au
1/50000ème. Cela signifie que des surprises
nous attendent, et cela justement permet de qualifier
la Guinée de " scandale géologique
".
Q3 : Parmi toutes ces énormes possibilités,
quelles sont, selon vous, les grandes opportunités
du secteur minier ?
A3 M. Sylla : Les opportunités d'investissement
existent sur tous les plans et à toutes les
échelles, c'est-à-dire pour toutes
les bourses. Quelle que soit la taille de la société,
nous avons une place pour elle en Guinée
sur le terrain minier. Pour parler de la substance
la plus répandue, la bauxite, il y a aujourd'hui
de très bonnes opportunités. Ces opportunités
commencent d'abord par la transformation de la bauxite
en alumine, puis en aluminium ; et à ce niveau
des projets sont aujourd'hui en chantier. Pour l'alumine,
nous avons déjà trois projets en chantier.
Il s'agit du projet d'usine d'alumine de Sanguaredi,
du projet d'usine d'alumine de Kamsar et du projet
d'usine d'alumine de Djandjan. Ces trois projets
vont être localisés dans la région
de Boké, au Nord Ouest du pays. Ils intéressent
de grandes firmes puisque pour l'usine d'alumine
de Sangaredi, BHP Billiton est intéressé
et est en train d'évoluer dans le groupe
BAC (Boké Aluminium Company). Pour le projet
de Kamsar, c'est ALCOA, la société
américaine qui veut faire ce projet en solitaire.
Quant au projet de Djandjan, c'est le groupe russe
Russki Alumini qui est intéressée
par ce projet.
Pour ce qui est de l'aluminium, il y a un projet
également qui doit permettre non seulement
l'extension de l'actuelle usine de l'ACG, à
Fria, mais aussi passer à l'aluminium avec
la construction du barrage de Souapiti Kaleta.
Ce barrage, couplé avec l'usine d'alumine
permettra la production de l'aluminium. Ce projet
intéresse également beaucoup de
firmes, dont GAPCO qui a déjà procédé
à des études préliminaires.
Des études d'impact socio-économique
et d'inpact environnemental sont actuellement
en cours.
Des opportunités existent aussi avec le
fer. Le fer intéresse le groupe minier
Euronimba, qui regroupe BHP Billiton et autres
gissements de fer. Le groupe Rio Tinto quant a
lui travaille sur le fer du Simandou. Le Simandou
est juste au Nord du Nimba. C'est un gisement
qui se trouve dans les préfectures de Beyla,
Kérouané et Macenta.
Donc il faut dire qu'à part ces deux substances
qu'on qualifie de substances d'intérêt
particulier, il y a des opportunités au
niveau de l'or et du diamant. Depuis les temps
reculés, le diamant alluvionnaire a été
exploité au niveau des cours d'eau ; mais
aujourd'hui, les sociétés veulent
opter pour les gisements primaires, c'est a dire
la kimberlite. Dans ce cadre, nous abritons chez
nous la société De Beers depuis
1997. Cette société opère
en Guinée, et ses recherches, nous en sommes
sûr, vont permettre de mettre en évidence
des kimberlites productives, ce qui va permettre
de réaliser une mine à grande échelle,
à l'image de ce qui se passe en Afrique
du Sud.
Et à côté de la De Beers,
toujours dans le diamant, les sociétés
AREDOR et Rio Tinto travaillent actuellement en
synergie dans le cadre d'une joint venture pour
l'exploration des kimberlites, et à ce
niveau je peux vous assurer que les résultats
sont déjà très prometteurs.
La société Rio Tinto est actuellement
en train de faire des forages sur des sites assez
prometteurs. Ensuite, il y a de nouvelles opportunités
qui existent au niveau du diamant, notamment dans
la région de Kerouane, autour des domaines
d'AREDOR.
Nous avons des zones qui sont identifiées
et qui ont des potentiels très importants,
pour lesquelles nous demandons des investisseurs.
Aujourd'hui, nous avons une affluence dans ces
zones ou nous organisons aussi bien l'exploitation
artisanale, l'exploitation semi-industrielle que
l'exploitation industrielle .
En ce qui concerne l'or, là aussi l'option
est prise pour aller vers les sources primaires
; et à ce niveau, le ton est donné
par la SAG. La SAG s'est donné les moyens
pour aller vers les gisements primaires, et elle
entend augmenter ses réserves et la durée
de vie de son exploitation minière avec
un nouvel investissement de 35 millions de dollars.
Au même moment, la Société
Minière de Dinguiraye, qui exploite également
l'or, a emboîté le pas, et se tourne
aussi vers ce type de gisements, et projette également
de doubler sa capacité á l'horizon
2004 à travers un projet nouveau que la
société est en train de mettre en
uvre. Il y a aussi de nouvelles opportunités
dans la région de Siguiri, où la
SAG a rétrocédé des blocs
qui sont aussi prometteurs que ceux que la société
exploite.
Aujourd'hui, puisque l'or reprend de la valeur,
que l'or pointe vers l'horizon, il y a un regain
d'enthousiasme qui se manifeste ; et je vous assure
que les sociétés se bousculent aujourd'hui
à nos portes pour accéder à
des permis, et nous essayons de les gérer
au mieux. Aussi, pour l'or, nous remarquons qu'il
y a un regain d'intérêt pour l'exploitation
de l'or par le dragage. Aujourd'hui même,
je viens de recevoir deux sociétés
américaines qui postulent pour des permis
de dragage, parce qu'il s'avère que les
cours d'eau qui passent dans les régions
aurifères drainent une bonne partie de
cette ressource dans les cours d'eau qui sont
des collecteurs ; et ce sont ces collecteurs là
qui sont ciblés par des sociétés
qui ont vraiment des connaissances très
pointues dans ce domaine et qui nous fréquentent
aujourd'hui.
Pour vous dire que les opportunités existent,
les pierres ornementales et les gemmes de Guinée
sont aussi très attrayantes. Je veux vous
dire que lors de nos déplacements, on a
pris soin de transporter quelques échantillons
de granites roses, par exemple, et d'autres granites
noirs qui sont fortement demandés, en Europe
notamment. Aujourd'hui, nous avons une demande
qui commence à se manifester aussi pour
ces substances, et c'est dire que là aussi,
nous sommes en train de mettre en uvre toute
une politique pour pouvoir répondre à
ces demandes.
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Q4 : Comme vous avez
dit, l'une des activités du CPDM est l'examen
des dossiers de demande des permis d'exploitation
et d'exploration. Quelle procédure doit suivre
une entreprise intéressée pour investir
en Guinée ?
A4 M. Sylla : En terme de d'amelioration
des pratiques, je vous disais tantôt que la
création du CPDM visait à alléger
les procédures. Ici, l'investisseur a un
seul interlocuteur, une seule adresse : le CPDM.
Une fois que l'investisseur vient au CPDM, nous
avons des procédures. Régies par un
arrêté de Monsieur le Ministre. Nous
le publions sous forme de dépliant à
l'intention des investisseurs. Donc, pour chaque
type de permis, nous avons une procédure
adéquate.
Mais cette procédure vise notamment la
demande qu'il faut écrire en indiquant
la substance visée, et en mettant, au besoin,
un extrait de carte pour identifier la localité
où se trouve cette substance. Ensuite,
il faut que l'investisseur prouve ses capacités
techniques et financières. Une fois ces
conditions remplies, la demande est déposée
au niveau du secrétariat de Monsieur le
Ministre lequel répercute la demande á
notre bureau . Donc, c'est une procédure
assez simple. Le dossier est passé en revue,
évalué, et nous entretenons des
contacts téléphoniques ou directs,
avec le demandeur pour lui poser quelques questions
afin de s'assurer qu'il a les moyens de mettre
en uvre le projet qu'il ambitionne de réaliser.
C'est aussi simple que ça. Je dois préciser
que toute cette opération n'excède
pas un mois, à partir du dépôt
de la demande jusqu'à l'octroi du permis.
Donc, c'est une procédure assez accélérée
que nous avons voulu mettre en place.
Q5 : Quelles sont vos activités spécifiques
pour attirer l'attention des investisseurs étrangers
vers la Guinée ?
A5 M. Sylla : Nos activités dans ce
sens sont des activités traditionnelles bien
connues. Comme je vous l'ai dit, nous prenons part
à beaucoup de rencontres internationales
mais aussi via Internet. Nous avons aujourd'hui
les moyens de donner l'information aux investisseurs
sans qu'il ait besoin de se déplacer et sans
que l'on se déplace nous-même. Ensuite,
nous éditons un journal, un bulletin d'informations
qu'on appelle " Mininfo ". C'est un trimestriel,
et dans ce document, nous mettons en relief les
réalités du monde minier des trois
derniers mois. C'est un moyen de communication d'abord
de nous vers les investisseurs, mais entre les investisseurs
eux-mêmes parce que ce média permet
de présenter quelques résultats obtenus
ici et là ; et donc de fédérer
toutes les sociétés et faire passer
l'information.
Donc, nous organisons également des rencontres
internes pour les sociétés qui opèrent
en Guinée. Nous ne l'avons pas fait il
y a un temps puisque nous avions organisé
le symposium avant, mais nous avons l'habitude
d'organiser ce que nous appelons une journée
de concertation. C'est une journée de discussion
directe avec les entreprises, avec les sociétés
qui opèrent sur le terrain. Ça permet
à ces sociétés de nous dire
ce qu'elles pensent du climat à un moment
donné et quelles améliorations elles
souhaitent que l'on apporte à ce climat
au niveau du monde minier.
Q6 : Quelles sont vos relations avec ces partenaires
étrangers ?
A6 M. Sylla : Ces partenaires étrangers
ont des relations directes avec nous. Pour ceux
qui travaillent déjà en Guinée,
c'est à travers des rapports que nous les
entretenons. Ces rapports nous permettent de suivre
ce qui se passe sur le terrain, si c'est la bonne
marche, on prend note de cela ; et si les sociétés
ont des difficultés, nous prenons également
note de cela. Nous les appelons afin de trouver
ensemble des solutions à ces problèmes.
Mais, nous avons d'autres moyens de contact, des
rencontres physiques, que ce soit à l'occasion
des grandes réunions au niveau du ministère,
mais aussi à l'occasion des réunions
au niveau de la Chambre des Mines. Je dois vous
signaler qu'il existe en Guinée une Chambre
des Mines qui réunit tous les professionnels
du monde minier, qui est un forum très important
et qui a un partenariat directe avec le CPDM et
le Ministère des Mines.
Q7 : Pour permettre tous ces octrois de permis,
toutes ces études, combien d'employés
et de structures compte le CPDM ?
A7 M. Sylla : En terme de personnel, nous
comptons une trentaine d'employés avec des
compétences diverses. En fait, nous avons
trois divisions. Il y a la division " promotion
des investissements miniers ", la division
" stratégie et développement
minier ", et enfin la division " information
et géologie minière ". Donc,
ces trois divisions travaillent en synergie, et
en tant que Directeur Général, nous
en assumons la coordination et le contrôle.
Comme vous le voyez, nous sommes bien installés
pour jouer notre rôle, et nous sommes outillés
aussi. Je vous disais tantôt que nous sommes
dotés aujourd'hui d'une base de données.
C'est l'une des toutes premières en Afrique
subsaharienne. Nous l'avons obtenu grâce à
la coopération avec la France. Cette base
de données fonctionne aujourd'hui ; nous
sommes en train d'assurer des mises a jour à
tout moment, de sorte que nous sommes en train de
mettre en place une cellule particulière
qui va gérer les statistiques minières,
puisque nous avons remarqué qu'étant
un pays minier par excellence, nous recevons beaucoup
d'appels, beaucoup de sollicitations en matière
d'informations minières sur les volumes exportés,
les volumes exploités au niveau de telle
ou telle substance. Donc cette cellule a été
aujourd'hui mise en place et équipée
; nous sommes en train d'achever son équipement,
et son rôle va être déterminant
dans la production d'informations fiables sur le
secteur minier. Donc, en termes d'équipements
et d'installations, nous sommes vraiment bien.
Q8 : Comme dernière question nous aimerions
connaître votre parcours professionnel et
la plus grande satisfaction que vous ayez eu en
tant que Directeur Général du CPDM.
A8 M. Sylla : Bon, il faut dire que je suis
ingénieur géologue de formation. J'ai
un diplôme d'ingénieur de l'Université
de Conakry. J'ai un Master de l'Université
d'Ottawa, au Canada. J'ai travaillé d'abord
au niveau de la Direction Générale
des Mines et de la Géologie à l'époque,
en tant qu'ingénieur chargé de mission.
J'ai travaillé longtemps dans les missions
de recherche ; ensuite j'ai dirigé le Bureau
Guinéen de Géologie Appliquée,
c'était mon premier poste de directeur, en
1995. J'ai travaillé à ce poste durant
2 ans environ, puis j'ai été nommé
au CPDM comme Directeur Général.
Donc depuis 1997, je suis ici et ça se
passe bien. J'ai pu m'acclimater rapidement, j'ai
su apprendre à collaborer avec les hommes
du business, j'ai appris également à
échanger avec le monde minier ; et aujourd'hui,
je crois que ce sont les autres qui vont m'apprécier.
En tout cas, pour ma part, je fais de mon mieux
pour assumer ces fonctions et pour mieux vendre
l'image minière de la Guinée, comme
vous le dites bien, qui est le scandale géologique.
Donc il faut transporter le scandale géologique
chez les partenaires miniers pour les amener à
venir en Guinée, et cela nous le faisons
avec toute la joie.
Vous me demandez de dire ma plus grande satisfaction.
Là, ce n'est pas facile pour moi parce
que depuis que je suis ici, tout est satisfaction.
Je peux mettre un accent quand même sur
certains projets particuliers qui ont pu aboutir
pendant que nous étions ici ; des projets
qui ont donc pris forme devant nous et qui ont
pu aboutir, et d'autres qu'on a impulsé
et qui poursuivent leur bonhomme de chemin aujourd'hui.
Je veux parler, par exemple, du projet de CEMAFO.
La mine vient d'ouvrir en avril dernier. c'est
un projet qui a commencé pendant que nous
étions là, nous l'avons suivi ;
aujourd'hui, c'est une mine qui est ouverte, qui
emploie les Guinéens et qui ajoute aux
revenus de la Guinée. Je retiens aussi
les différentes courses que nous avons
eu a faire pour aider à la signature de
la convention avec la devise. Ce pourquoi je vous
parlais tout à l'heure de mon souhait à
ce que cette société finisse par
découvrir une grande mine. Ma satisfaction
va être plus grande encore le jour où
je verrai les conventions de Rio Tinto et de Euronimba
sur les minerais de Simandou et Nimba signés.
Ca sera vraiment le couronnement de ma satisfaction.
Q9 : En tant que directeur général
du guichet des investisseurs, quel message adresseriez-vous
aux 800,000 lecteurs de l'Express ?
A9 M. Sylla : Le message à vos lecteurs
et à vos internautes est un message d'invitation.
Je les invite à venir participer à
la prospérité minière de la
Guinée. J'invite à ce qu'ils acceptent
de faire leur expérience guinéenne
en matière de mine, parce que je vous assure
que toute expérience africaine en matière
de mine, sans une note particulière en Guinée,
serait inachevée. Nous avons la chance d'avoir
des gisements faciles d'accès. Vue la teneur
de notre bauxite et son volume, et vu le rapport
entre le minerais et son épaisseur de recouvrement,
c'est le meilleur minerais au monde. Pour parler
directement de ce qui intéresse les plus
lucratifs, c'est-à-dire le diamant, le diamant
guinéen est un diamant exceptionnel de par
sa pureté, de par sa grosseur, donc de par
sa valeur. Je dis que tout investisseur minier devrait
pouvoir dire dans son parcours : " voici mon
expérience guinéenne en la matière
". Et pour ça, nous avons toutes les
infrastructures, nous avons toute la structure d'accueil,
le CPDM est ici pour cela. Ailleurs, il faut faire
le tour de plusieurs ministères pour accéder
à un permis minier. Chez nous c'est à
une porte qu'on se présente et on en sort
avec son permis minier en 30 jours maximum. C'est
un geste que le gouvernement guinéen a voulu
faire en direction des investisseurs. C'est une
invitation qui est faite à ces investisseurs,
à venir bénéficier de ces facilités.
Nous sommes ici pour assurer leur installation où
ils voudront sur le territoire guinéen, pour
mettre à contribution tout un chacun. |