Togo: Interview with Olivier Renson

Olivier Renson

Directeur Général (Brasserie du Bénin)

2014-10-07
Olivier Renson

Contrairement aux pays européens secoué par la crise et au manque de stabilité au Moyen-Orient, il se dit que c’est la décennie de l’Afrique avec sa croissance économique ascendante. Pensez-vous que l’Afrique a tout ce qu’il faut pour prendre son destin en main ?

 

Oui, j’en suis convaincu et cela même si je connais mieux le Maghreb et l’Afrique de l’Ouest. Il y a énormément d’opportunités et de potentiel en Afrique. Le continent est riche en Ressources Naturelles. L’un des phénomènes sur lesquels les gouvernements et les leaders d’opinion doivent travailler, c’est d’abord d’avoir une balance entre les importations et les exportations. Se reposer uniquement sur les exportations de pétrole, de bauxite ou de ressources naturelles met en difficulté l’essor de la production locale. En conséquence, il est évident qu’on réalise moins d’efforts sur le développement des secteurs sociaux, lorsqu’on bénéficie de tous ces revenus qui proviennent de ressources naturelles, et on en arrive à voir certains décalages. Certains pays commencent à peine à en prendre conscience et décident enfin à initier certaines actions. L’Afrique est le deuxième continent en termes d’investissement à réaliser après la Chine.

 

Que pouvez-vous dire par rapport au rôle du Togo en Afrique de l’ouest, même s’il y a peu de temps que vous êtes arrivé ?

 

Tout ce que je peux voir, avec le  business BB Lomé, c’est la libre circulation des biens grâce aux accords de l’UEMOA et la CEDEAO, cela concerne  aussi bien les matières premières que les produits finis. Il s’agit là d’une excellente mesure qui a permis de mettre plus de dynamisme dans chacun des pays. A l’exception du Nigeria, qui est, à mon avis, le seul pays où il est difficile pour une société Togolaise de faire du business. Le Nigeria met des frontières pour tout ce qui est produit entrant, mais n’hésite pas à pousser ses produits vers l’extérieur. Le Togo est un pays porteur, ce n’est pas un hasard, si certaines entreprises  telles que Orabank, Ecobank, Asky choisissent de s’y installer

 

La Brasserie du Bénin a fêté ses 50 ans d’existence au Togo. Quelles sont les principales forces et faiblesses de votre secteur des boissons ?

 

La principale force de la Brasserie est que nous avons des produits de qualité reconnus par tous les consommateurs qui deviennent de plus en plus exigeant. Cela nous astreint à être dans l’amélioration continue, ce qui correspond parfaitement à nos standards qualités.

 

Aujourd’hui, le secteur de la boisson est en forte croissance. Notre développement technique, notre stratégie de commercialisation et l’amélioration de notre capacité de distribution, fait que  notre consommateur a toujours été  notre centre d’intérêt et de ce fait servi dans des conditions les plus favorables.

 

Nous mettons tout en œuvre pour avoir une disponibilité de nos produits et une augmentation de notre portfolio. Nous essayons de nous diversifier dans les packagings, les formats et de trouver des gammes qui n’existent pas encore sur le marché pour satisfaire notre consommateur, lui offrir une variété  de produits et lui donner le choix.

 

Vous faites partie du groupe Castel. Quels sont les avantages d’appartenir à un tel groupe ?

 

Le savoir-faire et l’expérience. Le Groupe Castel est un groupe familial dont les valeurs sont principalement axées sur la qualité des produits. Monsieur Castel connaît quasiment notre société dans le moindre détail, ce qui  nous permet d’avoir des discussions  sur des sujets trés précis et des prises de décisions dans des temps records. Les dirigeants se soucient de la notoriété et de la qualité de leurs produits. Cela est sans aucun doute une grande force, et le grand gagnant de ces investissements en est le consommateur.

 

De quelle manière pensez-vous que la Brasserie participe à la croissance économique du Togo ?

 

Notre Brasserie génère des revenus fiscaux non négligeables pour l’Etat, nous créons de l’emploi et générons de l’emploi indirect, c’est-à-dire, la Brasserie compte 1059 employés  et génèrent 3 fois plus d’emplois indirects de par la distribution et la commercialisation.

 

Une autre volonté de notre Brasserie, est d’exporter nos produits dans les pays de la sous-région, tout en promotionnant la Brasserie et le Togo. Nous exportons sur le Ghana, le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Bénin, et aussi en Europe, principalement pour les Togolais y résidant.

 

Nous insistons également sur la qualité de travail fourni  et du savoir-faire de nos employés, c’est pour cela que nous réalisons beaucoup de formations en interne et à l’étranger en vue de développer les compétences. Ce sont les hommes qui font l’entreprise et non l’inverse.

 

Pensez-vous aussi que c’est le rôle des entreprises privées de soutenir les initiatives du Gouvernement visant à améliorer le cadre des affaires ?

 

Bien sûr, nous avons tous à y gagner. Si, maintenant, il y a plus d’activités, cela sous-entend qu’il y aura un confort de vie beaucoup plus important pour la population. Donc, une consommation croissante tout secteur confondus.

 

Quels sont les plus grands défis que vous allez devoir relever en tant que nouveau Directeur général à la tête de la Brasserie du Bénin ?

 

Ayant pris fonction au Togo il y a juste trois semaines, après mes passages en Guinée et en Algérie, mon grand défi est de comprendre  et d’analyser ce nouvel environnement et de m’y intégrer rapidement.

 

Ensuite, la clé du succès, est d’avoir la compétence autour de soi ; de construire une équipe solide, expérimentée, engagée, et de leur offrir les meilleurs conditions pour travailler en harmonie. Le succès revient toujours  à une  bonne équipe !

 

Quel message souhaiteriez-vous envoyer aux investisseurs étrangers qui souhaiteraient s’installer au Togo ?

 

Le Togo est  un pays  chaleureux et des plus accueillants. Son environnement politique est stable et la sécurité la différencie des autres pays. Le climat d’investissement permet que les affaires se développent facilement. Ici, le travailleur est ouvert à trouver des solutions dans la recherche de la plus-value et de la performance.

 

Ce n’est pas un grand pays. Du coup, les connexions avec les autres pays voisins (Ghana, Bénin, Burkina Faso, Nigeria) sont très courtes, et cette proximité favorise l’exportation.