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December 4th, 2002




 Algeria
The time is now, the place is Algeria












M. Abdelkader KHEMRI, Directeur Général de l'A N E P

Entreprise Nationale de Communication, d'Edition et de Publicité (ENAP)

Interview de

M. Abdelkader Khemri,
Directeur Général de l'A N E P

Alger, le 30 mai 2001

L'ANEP a été créée en 1967, ensuite devenue autonome en 1989 et maintenant elle est une SPA (Société par actions). Dans ce nouveau contexte de l'ouverture du marché, la libéralisation du secteur de communication et l'ouverture à la compétition, comment est-ce que l'ANEP et le groupe presse et communication se positionne dans le marché algérien ?

Nous ne pouvons pas libéraliser un pays sans commencer par la chose la plus importante : le secteur de communication. Cette conception d'ouverture et de dynamisation de la communication liée à un processus de la libéralisation de l'économie algérienne représente l'aboutissement d'un processus d'ouverture politique qui remonte bientôt à une dizaine d'années, avec une presse privée diversifiée à travers laquelle les tendances d'opinions s'expriment démocratiquement. L'Etat algérien a déployé énormément d'efforts sous forme d'aide à cette construction médiatique et c'est ici qu'apparaît particulièrement le rôle de l'ANEP en tant que principale entreprise, dans la mesure où il regroupe plusieurs activités de communications.

L'ANEP est l'héritage de la période coloniale, sur les restes d'une entreprise difficile dans le domaine de la régie du domaine urbain ou de l'affichage : Elle s'est construite progressivement en tant qu'entreprise d'Etat, ensuite en tant qu'entreprise autonome et en tant qu'entreprise par actions, qui gère les capitaux de l'Etat mais qui obéit aux règles de gestion commerciale et de commerce. Elle s'est construite autour d'un autre portefeuille tel que le mobilier urbain (affichages, panneaux), mais aussi sur une autre activité qui est l'imprimerie et le conseil publicitaire.

En septembre 1999, avec le Conseil d'administration, un plan de redéploiement stratégique a été développé, s'ouvrant sur les métiers nouveaux de l'Internet, la Télévision, la Radio, le marketing et la recherche en communication, qui sont des créneaux ouverts avec beaucoup de potentiel de développement.

Nous consacrons aussi un effort important au niveau de l'édition des livres scolaires. Ce marché est en train de s'ouvrir et nous sommes en discussion avec le groupe Ray, que vous connaissez certainement, et avec certaines entreprises dans le domaine des achats d'espaces, de communication, de publi-reportages et de mobilier, par exemple. Nous sommes en partenariat avec le groupe Hachette-Lagardière et Celia, une filiale de Hachette, pour renouveler le marché du livre scolaire ; il y déjà une livraison de livres préscolaires sur le marché et nous sommes en train de préparer la rentrée scolaire 2001. Nous sommes également en négociations avec le groupe El-Ahrar, avec lequel nous avons conclu un accord de principe qui va de la publicité, à l'édition et à l'échange commercial.

Il ne peut pas y avoir de développement de la communication sans ces vecteurs, particulièrement pour la presse privée. Vous connaissez la densité du pays - il est assez grand et il a besoin d'une diffusion professionnelle - et grâce au développement de notre réseau national nous pourons assurer une communication sur tout le pays.

Nous nous sommes lancés, pour la première phase dans le métier de la messagerie, c'est-à-dire à la mise en place d'un instrument de diffusion qui a été réalisée, et la seconde phase est en prospection avec nos partenaires pour édifier un réseau, soit par franchise, soit sous une autre forme qui consiste à moderniser le réseau de vente. Vous savez très bien qu'aujourd'hui on ne peut pas parler de communication s'il n'y a pas ce support, qu'il s'agisse de librairies ou des espaces de vente qui peuvent s'accompagner avec un grand dynamisme dans le domaine de la publicité moderne. C'est un grand défi que nous allons développer car le pays a besoin d'un réseau de communication qui est national.

Nous avons aussi engagé un programme dans le domaine de la modernisation des activités de l'ANEP - un plan d'investissement assez rapide qui implique la rénovation de l'imprimerie, le bureau d'études, la régie, les trois ateliers de signalétique et les équipements. Le programme approche sa finalisation, car il a été réalisé à 90 % et le complément sera réalisé cette année.

Pour le groupe en soi, notre stratégie est de regrouper l'ensemble des métiers de la communication, ce qui a été fait par la résolution du 8 mars confortée par la résolution sous la présidence de M. le Premier Ministre, gestionnaire des participations de l'Etat et le CNPE.

A travers de l'ANEP, l'Algérie se dotera d'un instrument d'intervention pour le développement de la communication, avec l'ensemble des entreprises de communication, soit les imprimeries: la SIO, la SIA, Central, la SIE (Constantine), Alpha (la société d'achat de papier), l'ANEP, et les titres publics: El Moudjahid, Echab, Horizons. Mon objectif, est de faire de cet ensemble public un espace de référence, et de le projeter sur des schémas de managements modernes en fonction de la réalité du marché.

Vous avez dit antérieurement que le débat public-privé ne se pose pas, car vous misez plutôt l'importance sur l'efficacité et la compétitivité. Ceci dit, quelles ont été les restructurations importantes au sein du groupe GPC ou de l'ANEP pour améliorer leur efficacité ?

Concernant la restructuration, nous avons pris l'option d'expertiser la qualité de la presse publique en situant ses points forts et ses points faibles par rapport à la presse dite indépendante/privée. Donc la qualité de la presse publique, contrairement à ce que certains pensent, possède non seulement des potentialités, mais aussi des dispositions qualitatives assez importantes et souvent mal exploitées ou mise en valeur.

Nous avons aussi projeté, à travers des expertises spécialisées, une analyse systémique et organisationnelle du modèle d'organisation et de restructuration. Malgré le fait que nous ne pouvons entamer ce travail qu'une fois que les organes sociaux seront mis en place, notre plan d'action sera prêt pour assurer la communication efficace des nouvelles entités de l'Etat.

En ce qui concerne la mobilisation de l'expertise, êtes-vous prêts?

Je crois que l'essentiel du travail a été fait. Une fois que ces aspects techniques et organisationnels seront mis en place, et les organes sociaux réalisés, nous serons prêt pour lancer immédiatement le travail.

Au sein de cette intégration horizontale que vous développez, comment ces informations vont elles se compléter et assurer une réelle intégration et une efficacité du Groupe GPC ?

Au niveau communication, ce n'est pas uniquement un groupement d'intérêt, ce ne sont pas des organisations ou des juxtapositions ou des formules de coordinations - c'est une gestion organisée avec une hiérarchie et un centre de commandement en matière de gestion technique, financière au quotidien, c'est la direction générale et c'est l'assemblée générale pour ce qui concerne les décisions stratégiques ou d'évaluation. C'est une réelle intégration qui se fera par ce centre d'une manière assez forte.
Le multimédia est en train de se développer en Algérie, avec de nouveaux portales et de plus en plus de jeunes start-up Algériens. Quelles sont donc vos démarches pour développer cet aspect Internet et multimédia du Groupe GPC ?

La première spécificité du projet Internet, surtout au niveau de l'ANEP, est notre association avec DDL, qui est une entreprise qui gère tous les transports de télévision actuellement par satellite et lignes terrestres. Donc notre spécificité, en dehors de l'activité du provider qui est à la portée de tout investisseur, sera d'agir en tant que transporteur. Compte tenu des capacités que nous avons avec DDA, nous avons établi un provider, des sites d'information ou de publicité, nous louons des capacités de transport et nous abriterons aussi des provider qui n'ont pas les moyens de transport.

Compte tenu de la concurrence et de la pression qui se fait sur le marché de l'Internet, la deuxième spécificité qui distinguera l'ANEP sera une activité de publicité de premier choix, ce qui est notre métier. Donc notre deuxième défi sera d'assurer que notre projet sera non seulement fiable et performant, mais qu'il se distinguera parmi tous les autres.

On parle beaucoup de partenariat. Quelle est votre stratégie ou votre démarche pour attirer les investisseurs qui ne connaissent peut-être pas l'Algérie ?


Ma démarche est de donner l'exemple. D'abord, en tant que gestionnaire il faut se déployer et se mobiliser pour être communicatif avec nos partenaires à l'étranger. Afin de tisser les relations avec tout ce qui entre dans le domaine de la communication à travers le monde, ce qui est le plus important est d'initier la discussion, le dialogue,

A ma surprise, beaucoup de partenaires que j'ai rencontrés ici ou à l'étranger sont surpris de la différence et du décalage qu'il y a entre l'information qu'ils consomment au quotidien à travers les médias ou la télévision et la réalité des choses. Pourquoi s'acharne t'on à donner une image qui n'est pas celle de la réalité et qui ne reflète pas totalement l'Algérie ?

Est-ce que GPC aurait un rôle à jouer pour améliorer l'image de l'Algérie ?

Absolument. Mais je dis que on parle beaucoup de neutralité mais il n'y en a pas - il y a souvent des arrière-pensées qui cachent des dépendances et des visions qui consistent à empêcher un processus de développement. Pourtant, tout le monde, les pays riverains, nos collègues et nos amis ont intérêt à ce que l'Algérie se développe.

L'Algérie représente un marché important qui est appelé à se développer, et c'est un pays de plus de 30 millions d'habitants, qui a des richesses, des espaces d'échanges fréquents et des activités assez importantes " C'est aussi un pays qui est en train de s'édifier, de s'ouvrir sans préjugés et sans arrière-pensées, sur l'économie libérale " Vous me direz peut-être qu'elle n'est pas à la porte de la mondialisation, mais je vous dirais oui, car il y a aussi une volonté politique qui anime cette ouverture, et nous voulons que notre pays soit un pays ouvert.

Quelle serait donc les sphères de communication pour lesquelles vous recherchez des investissements ou partenariats ?

Le champ est ouvert en ce qui concerne toutes les activités. Il y a réellement un retard à éponger. Dans le domaine de la prestation, où nous aurons besoin d'une grande firme spécialisée dans la production, par exemple, pour nous appuyer avec une présence technique et financière dans le projet lui-même.

Concernant les activités relatives à l'impression, qui est un créneau qui peut s'ouvrir et qui peut capter et mobiliser nos partenaires, nous sommes en négociations avec plusieurs partenaires potentiels.

L'activité de recyclage et des chutes de papier est ouvert, et le mobilier urbain est également un domaine d'activité vierge. Récemment nous avons rencontré un groupe américain qui manifeste un grand intérêt pour le développement de cette activité, l'affichage, le panneau lumineux pour l'avenir, qui va éclater avec l'arrivée des firmes étrangères.

Nous n'excluons donc aucune formule, que ce soit de l'association à l'ouverture de capital ainsi qu'à la construction de nouvelles sociétés. Tant que je suis à la tête de cette entreprise, je suis décidé à faire de mon mieux pour l'ouvrir et développer des partenariats.

Depuis juillet 1999 vous êtes à la tête de l'ANEP. Quel a été votre plus grand défi pendant ces deux années ?

Lorsque je suis venu ici, j'avais deux choix: de tout simplement gérer l'existence de cette société et assurer son rendement, ou de mener sa transformation avec anticipation et création. Ca n'a pas été un choix simple, mais j'ai choisi de prendre le défi et de mener cette lutte pour améliorer l'ANEP.

Seriez vous aussi un leader dans le développement de l'image de l'Algérie, ici et à l'étranger?

Compte tenu des relations qu'elle a aujourd'hui, je crois que l'ANEP peut aider dans l'amélioration de l'image du pays, car il est vrai qu'il y avait des médias qui étaient complètement fermés et, après avoir discuté avec eux, il sont plus ouverts à la réalité du pays.

Quel serait un message final que vous voudriez convoiter à nos lecteurs?

Ce message est un message sincère qui s'adresse à l'ensemble de vos lecteurs : l'Algérie constitue aujourd'hui un enjeu stratégique sur le plan du développement des relations internationales, et plus l'Algérie se développe, plus les sphères économiques mondiales trouveront de l'espace d'échange, de la production, de la commercialisation ainsi que de celui du placement, et les conjonctures ne devraient pas cacher cette réalité.





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© World INvestment NEws, 2001.
This is the electronic edition of the special country report on Algeria published in Forbes Global Magazine. 12th November, 2001 Issue.
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