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December 4th, 2002




 Algeria
The time is now, the place is Algeria












M. El-Hachemi Meghaoui, PDG du CPA




Interview de

M. El-Hachemi Meghaoui
PDG
Pouvez-vous nous donner un aperçu historique sur la création du Crédit Populaire D'Algérie ?

Le Crédit Populaire D'Algérie a été créé en 1966 ; avec le concours d'un certain nombre de banques françaises telles que la CRCD ou la banque populaire. A l'époque, l'Algérie avait une économie centralisée et ce jusqu'en 1988. Les entreprises n'avaient pas d'autres choix que de devenir client de la banque désignée par l'État suivant son secteur d'activité. Le CPA étaient donc en charge des entreprises des secteurs du Bâtiment, des Travaux Publiques, de l'Artisanat, du Tourisme, de la radio, de la télévision, de la presse, de la communication, des Hôpitaux et tout ce qui concernait la santé et le médicament. A l'époque, l'économie Algérienne était constituée à 9O% du secteur publique.

A partir de 1988, un engagement a été pris pour adopter des réformes en Algérie. Les banques et les entreprises ont été transformées en société par action et il y a un certain nombre d'autorisations administratives qui ont été supprimées. Donc, au niveau du secteur bancaire, les entreprises pouvaient venir se domicilier même si elles ne faisaient pas partie des secteur spécifiques de chaque banque. En somme, la domiciliation des entreprises était devenue libre.

En ce qui concerne le secteur privé, tous les verrous administratifs ont été levés entre 1988 et 1991 ; c'est un secteur qui pouvait enfin investir et s'ouvrir au commerce extérieur sans demander d'autorisation préalable. L'ouverture économique s'est accrue à partir des mois d'Avril et Mai 1994 lorsque l'Algérie a réechelonnée sa dette car auparavant l'accès à la devise était très difficile du fait même que le service de la dette accaparait la totalité des ressources en devises.

Pendant ces réformes, le CPA a commencé à mettre en place des plans de développement et a diversifié son portefeuille, amélioré son bilan et ses performances et c'est dans ce cadre là qu'il a subit trois audits internationaux. Donc nous avons mis en place un plan de développement qui permet de dire aujourd'hui que le CPA est une banque qui tient la route, qui affiche des performances et qui peut soutenir la concurrence.

Aujourd'hui le CPA est une banque qui emploie 4200 personnes, elle a 118 agences pilotées par 15 succursales, ce qu'on appelle les groupes régionaux. Dans ce cadre-ci notre objectif est d'atteindre un total de 150 agences. Notre bilan est de 350 Milliards de Dinars, équivalent à 500 Millions de Dollars.

Notre objectif aujourd'hui est de changer complètement notre portefeuille. Il y a quelques années, il était constitué à 90% du secteur public, et 10% du secteur privé, mais aujourd'hui nous sommes à 45% secteur privé, 55% secteur public et notre objectif dans les 5 années à venir est que notre portefeuille devienne à 70% secteur privé et 30% secteur public, car nous avons des entreprises du secteur public qui tiendrons la concurrence et qui resterons une référence pour les années à venir. Notre stratégie est de s'ouvrir aux activités PMI-PME, et nous finançons depuis 3 années environ 200 PME pour 2O Milliards de Dinars. Nous avons commencé à voir le mouvement des investissements vers la fin 1997, et nous commençons à avoir un mouvement très important d'investissements du secteur privé Algérien qui s'élèvent à 40 Millions de dollars. Nous sommes également la première banque a développer le crédit immobilier pour les particuliers - car notre stratégie est aussi de s'orienter vers le développement du financement des particuliers, pour financer l'immobilier, la consommation et les produits spécifiques pour la santé (Médecin, Pharmacien, Vétérinaire), par exemple.

En 1998 vous avez décidé de promouvoir un dispositif pour favoriser le " crédit promoteur immobilier ". Quels ont été les résultats de cette opération ?

Ce programme a démarré en mars 1999, et nous en sommes satisfait. Auparavant il y avait une caisse national d'épargne pour prendre un prêt, donc nous avons mis en place plusieurs autres formules qui permettent l'acquisition immobilière par des individus qui n'ont pas assez d'épargne ou qui ne sont pas habitués à passer par une banque pour faire ce type d'opération. C'est un excellent moyen de toucher de nouveaux prospects.

Je voudrais connaître votre opinion sur la réforme du système bancaire du CPA, et sa nécessité dans le cadre d'une économie nationale qui s'ouvre à l'étranger ?

Depuis 1994 nous avons entamé une démarche pour moderniser la banque, et deux choses importantes ont été engagées: l'assainissement du portefeuille et la modernisation du système.

L'assainissement du portefeuille est impératif car les entreprises publiques ont été restructurées, assainies, et de nombreuses entreprises ont été dissoutes. C'est une opération qui est en train de se finir avec le passage de l'aide finance complémentaire. Le deuxième point qui est extrêmement important est la modernisation du système de fonctionnement de la banque. Nous avons constaté que depuis 1994 le système était dépassé et ne répondait plus aux besoins d'aujourd'hui. Ce système avait été mis en place en 1986,à l'époque où l'économie algérienne était centralisée. Donc, en 1994 nous nous sommes engagé dans une évaluation de la performance de notre système informatique, et un bureau étranger a implanté de nouveaux logiciels et formé une équipe d'ingénieur pour mettre en place un système de base de données qui est relié aux agences et les sites centraux. Le réseau de la banque est donc plus performant grâce à ces améliorations.
Vous dites avoir le meilleur plan de communication pour l'épargne ?

Nous cherchons à nous spécialiser dans tous les types d'activité, de la formation, l'informatique, le changement du portefeuille, l'externalisation de certaines activités de la banque, jusqu'au développement des nouveaux produits. Il y a deux produits importants pour nous: le crédit (PNE) et le crédit spécifique au particulier. Nous voulons entrer dans le marcher des capitaux, donc nous avons une direction de gestion qui s'occupe des valeurs du trésor et de la bourse. Nous voulons aussi développer tout ce qui concerne les aspects capitaux pour financer les investisseurs d'une autre façon que le crédit classique, et nous pensons aussi lancer des activités de leasing.

Dans ce contexte d'expansion, le plan stratégique de la banque prévoit un partenariat avec une banque international du premier rang, ce qui permettra la création de ces produits et l'amélioration du fonctionnement de la banque.

Dans ce contexte d'expansion, la question de la réforme bancaire se pose ? Pensez-vous pouvoir attirer des investisseurs avant l'instauration de cette réforme ?

Beaucoup de gens parlent de réforme bancaire, mais qu'est-ce qu'une réforme ? C'est assainir le portefeuille des banques et les rendre plus performantes, afin qu'elles offrent tous les produits d'une banque d'un standing international et qu'elles fonctionnent en temps réel. Le troisième point de la réforme est la question d'ouverture de capital des banques.

En ce qui nous concerne, la réforme bancaire est déjà engagée, et le volet le plus important qui manque est celui du partenariat. A ce sujet, nous avons des offres et des discutions avec des banques de premier rang à l'international qui sont disposé à s'associer avec le CPA avec des contrats de management et même pour éventuellement participer dans l'ouverture de capital de la banque.

Cela peut-il conduire à une privatisation de la CPA ?

Tout le monde s'accorde à dire que le secteur public ne pourra plus tenir la concurrence du secteur privé. Il y a six banques publiques (cinq plus la CNEP qui c'est transformée en banque). Peut être que l'actionnariat acceptera de privatiser une ou deux des banques publiques, ou au moins d'ouvrir leur capital. Le ministère des finances vous le dira lui même. Je vous parle au nom du CPA et selon notre stratégie, nous avons prévu une ouverture de capital en s'appuyant sur le dossier de la réforme économique. L'état doit se prononcer sur les propositions de notre stratégie, car c'est une chose qui relève du gouvernement, au moins sur le volet d'ouverture du capital. Pour le développement et la modernisation, nous avons l'accord des autorités.

Est ce que vous prévoyez des actions précises dans le cadre de cette réforme bancaire ?

Dans notre stratégie, la décision revient à notre actionnariat. Nous souhaiterions ouvrir notre capital dans un délai raisonnable, et selon le programme et les informations que j'ai à ma disposition, les choses vont évoluer de manière très rapide vers une redéfinition précise du système bancaire.

Sentez-vous maintenant qu'il y a une dynamique d'accélération pour la mise en oeuvre cette réforme ?

Aujourd'hui tout le monde s'accorde a faire avancer les réformes. Donc, le secteur bancaire, que doit-il devenir ? C'est la vision de l'avenir - impérativement il faut concrétiser cette vision puisqu'elle va déterminer la stratégie du développement du secteur bancaire international qui est entrain de s'installer en Algérie.





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© World INvestment NEws, 2001.
This is the electronic edition of the special country report on Algeria published in Forbes Global Magazine. 12th November, 2001 Issue.
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