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December 4th, 2002




 Algeria
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M. Sahbi, PDG de ENAFOR

ENAFOR

NATIONAL DRILLING COMPANY

Interview avec

M. Sahbi
PDG

10 février 2001

Pourriez-vous nous donner un aperçu de l'histoire de ENAFOR, ses installation, et son importance dans la région ?

ENAFOR est issue d'une filiale appelée ALFOR, de la Sonatrach et de SEDCO, une compagnie américaine, qui a été créée en 1966, pour le forage. En 1980 elle est devenue une entreprise nationale et à ce jour, ENAFOR est une entreprise qui, depuis 1998 appartient à deux actionnaires: la Sonatrach à 51 % et un holding public étatique qui s'appelle RMC.

Pour ce qui est des installations, ENAFOR compte 3300 personnes et un parc de 27 appareils de forage. Elle a des installations lourdes de soutien ici à Hassi-Messaoud, et ce soutien logistique comprend un certain nombre de camions de déménagement et autres. Elle comporte également tout ce qui tient lieu d'hébergement, de restauration des chantiers de forage et de six bases que nous avons à Hassi-Messaoud.

Quels seraient quelques indicateurs financiers de ENAFOR, tel que son chiffres d'affaires et profit annuel ?

Tout d'abord, il faut dire que le capital social de l'entreprise est de 400 millions de dinars (six millions de dollars). Le chiffre d'affaires de l'entreprise est de l'ordre de 100 millions de dollars, une marge de 10 % de chiffre d'affaires, ce qui représente une excellente marge de profits dans le domaine du forage.

Ce qui ronge certains de vos profits est certainement l'investissement en technologie. Une des choses que vous avez adoptées récemment est la méthode de forage horizontal développée avec Horwell, par exemple. Pourriez-vous nous parler justement de cette technique, et l'importance des investissements en nouvelle technologies ?

Il y avait eu une période de sous-plan de charge d'activité extrêmement réduite entre les années 1985-1990. Donc l'entreprise, qui a 35 ans maintenant, s'est hâtée en 1992 à rénover son équipement, ce qui a exigé un investissement de l'ordre de 30 à 40 millions de dollars par an. Dans ce renouvellement d'appareils nous avons introduit des améliorations technologiques. Le travail dans le désert n'est pas facile - nous travaillons sous de nombreuses contraintes et c'est plus un handicap qu'un avantage. Néanmoins, les nouvelles technologies permettent essentiellement de réduire les temps de forage.

Le forage horizontal est beaucoup plus une technique qui permet de mieux produire, et un spécialiste dirige les travaux en tous temps. Il y a aussi d'autres formes de forage appelés re-entry ; lorsqu'un puit est en production, il produit moins ou pas du tout donc on le reprend en faisant un petit drain de 400 ou 600 mètres à l'horizontal.

L'année dernière vous avez crée la compagnie SAIFOR ensemble avec une compagnie italienne pour développer l'activité de forage. Pourriez vous nous parler de cette nouvelle compagnie, pourquoi l'avez vous créée et quelles sont les perspectives pour CEFOR à l'avenir?

Nous avons crée SAIFOR dans la perspective de répondre à un programme de forage en exploration et en développement. Nos clients laissaient entrevoir qu'à court terme il allait y avoir un besoin pour des types d'appareils sur une période de deux à trois années, donc plutôt que d'investir seuls sur un appareil à acquérir, autant être en partenariat avec une société de forage qui peut épargner à ce déficit. Le deuxième objectif était de sortir à l'nternational ; c'est un bon moyen pour développer des opportunités d'affaires.

Le ministre Khelil, a parlé récemment d'une augmentation de production pétrolière de 50 %. Comment ceci affecte ENAFOR et comment vous préparez-vous à cela ?

Vous savez, si on augmentait la production, c'est augmenter le nombre de forages et avoir une charge assurée pendant une période. Cette augmentation est un apport extrêmement bénéfique et l'on accueille cela avec joie. Nous avons du travail sur la planche, et on s'y prépare de différentes manières. Nous avons un projet actuellement en cours qui modernisera l'ensemble de nos méthodes de travail. Nous pensons réduire nos coûts et nous avons également des discussions avec nos partenaires étrangers et nationaux pour créer des alliances. Nous sommes certainement ouverts à tous les possibilités de partenariats.

Une des choses qui a été mentionnée par le ministre était que le cadre légal ne permettait pas cet investissement étranger à s'épanouir, qu'il n'est pas performant. D'après vous, que devons nous faire pour améliorer cette situation légale ?

Je crois que le ministre de l'Energie a déjà pris les dispositions en commençant d'abord par la réorganisation du secteur des hydrocarbures.

Le projet de loi qui a été présenté est un projet qui enlève pratiquement toute contrainte aux entreprises étrangères. La concurrence est le fondement et donc rien ne pourrait empêcher n'importe quel investisseur, pourvu qu'il ait les capacités financières et techniques.

Ceci va donc encourager une augmentation de la compétition si il y a une libéralisation du secteur. Comment vous préparez vous donc pour ce potentiel de compétition directe ?

Nous sommes déjà en compétition ici à Hassi-Messaoud, des sociétés de forage étrangères sont présentes. Donc nous sommes dans un milieux compétitif et nous prenons conscience des exigences des sociétés pétrolières qui travaillaient ici.
Que diriez-vous donc sur l'avantage compétitif justement qu'a ENAFOR à comparer à ces compétiteurs ?

Les atouts et l'avantage concurrentiel que nous avons, c'est d'abord que nous sommes ici. Nous avons 35 ans d'expérience, nous connaissons le terrain, nous avons foré partout à Hassi R'Mel, Hassi-Messaoud et Hassi Berkin, par exemple, et nous avons développé une expérience importante. Je pense que c'est un grand atout d'être ici et de connaître le terrain, et sur le plan technologique nous sommes au niveau international. Les concurrents qui viendraient, il leur faudrait un temps ; ils devront assurer un temps d'adaptation au marché local.

Nous avons parlé tout à l'heure de partenariat… que faites-vous donc en ce moment pour augmenter ces partenariats, et que cherchez-vous à obtenir de ces partenaires ; est-ce le savoir-faire, la technologie ou quelque chose d'autre ?

Le partenariat chez nous est recherché pour plusieurs raisons. L'apport du financement est important, mais il y a également l'apport de nouvelles technologies et de techniques de management.

Une question bien sûr qui va bientôt survenir, c'est l'ouverture de capital de Sonatrach. La Sonatrach ayant des parts importantes à ENAFOR, y aurait-il des possibilités d'investissement de capital directement avec ENAFOR ? Comment est-ce que cette ouverture va changer les choses pour ENAFOR ?

Il est possible d'avancer certaines idées et il peut y avoir plusieurs formes de participation de capital. Il pourrait y avoir aussi une participation étrangère directe, un investissement en bourse, ou un partenariat. Mais toutes les formes ne sont pas encore fixés.

Et si l'on parlait de votre stratégie de management: comment réduisez vous vos coûts, tout en assurant le plus haut rendement de l'entreprise ?

On travaille avec une optique déterminée de telle manière à réduire nos coûts, maximiser notre production et répondre aux besoins de financement en même temps. Il faut que les actionnaires aient un retour sur leur investissement, bien que depuis quelques années les bénéfices aient été réinvestis totalement pour rénover et renouveler le parc des appareils.

En terme de management, d'abord il y a un principe de la stratégie qui est de se recentrer sur les métiers de base. ENAFOR et d'autres sociétés ont, tout au début de leur installation, des activités annexes de soutien. En terme de stratégie, il y a l'objectif d'externaliser quiconque n'est pas du métier. Par exemple, notre maintenance et notre restauration ne travaillent que pour nous, mais ils pourraient aussi s'ouvrir aux besoins d'autres compagnies du secteur et de la région. En les externalisant, la compagnie devient plus efficace et de nouveaux emplois peuvent être crées.

Quel serait un défi que vous avez affronté en tant que PDG de ENAFOR ?

Tous les jours nous sommes dans un contexte plus difficile. La concurrence augmente, et même si on s'en tire bien, le challenge est de rester et de demeurer parmi les meilleurs.

C'est cela le défi de l'entreprise - c'est de partir d'un niveau de management qui ne correspond pas à celui créé au niveau national, et partir de ce niveau-là vers un niveau qui puisse assurer la concurrence internationale.

Le 24 février est le 30e anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures, mais bientôt nous connaîtrons la dé-nationalisation du secteur… Est-ce que vous pensez que le secteur des hydrocarbures en Algérie est un modèle à suivre pour le développement et la privatisation de nouveaux secteurs dans le pays ?

L'industrie en hydrocarbures est différente. Elle est très catalytique dans le secteur, et d'autres secteurs ne sont pas très catalytiques. Mais toujours est-il qu'il y a des effets, naturellement. Le développement des hydrocarbures a des effets sur d'autres secteurs et nous souhaiterions avoir un environnement industriel qui puisse nous mettre à l'abri pour tout au moins soulager un certain nombre de problèmes et de contraintes. Mais je ne pourrai pas dire que c'est un modèle pour d'autres secteurs, car chacun est différent et unique.

Auriez-vous un message final pour nos lecteurs, que ce soit sur votre pays ou sur un apport des opportunités d'investissements en Algérie ?

L'Algérie est un pays de jeunes, entre 20 et 30 ans. Tous les secteurs sont pratiquement vierges, avec de grandes opportunités d'investissement, et nous avons fait des investissements dans tous les domaines et industries.

Dans le domaine des hydrocarbures le secteur est sous-exploré. Il y a de forts potentiels en Algérie, et je vous assure qu'il y a aussi des possibilités réelles.





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© World INvestment NEws, 2001.
This is the electronic edition of the special country report on Algeria published in Forbes Global Magazine. 12th November, 2001 Issue.
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