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Interview de
M. Abdelhamid Zerguine,
Président Directeur Général
17 octobre 2000
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Votre société est une société incontournable dans le secteur de la construction, génie civil et bâtiment ici en Algérie. Pourriez vous nous donner brièvement un rappel historique de votre société ?
GCB est un conglomérat de départements qui entreprennent le génie civil à Sonatrach (Société Nationale d'-Hydrocarbures relevant du Ministère de l'Energie) depuis 1963. Ces départements ont été crées à l'époque de l'économie administrée, parce qu' après l'indépendance il y avait beaucoup d'entreprises qui ont quitté le pays, et chaque département ministériel était donc obligé de développer son secteur, non seulement en essayant de faire des programmes de développement, mais aussi en développant des moyens de réalisation. C'est ce qui explique que certaines entreprises appartiennent au ministère de l'énergie et des mines. En 1983 Sonatrach avait décidé qu'il fallait se restructurer, et s'est organisée en entreprises spécialisées totalement autonomes dont GCB.
Il se trouve que GCB, pendant la période où elle était totalement dépendante, n'a pas fait beaucoup de réalisations .Depuis 1990, avec l'avènement de la libération de l'économie qui s'est installée progressivement, GCB a pu se fréer un chemin dans la cour des grands, puisqu'elle ne construit pas uniquement pour Sonatrach mais aussi pour de grandes firmes internationales qui ont pris des parts de marchés importantes ici. GCB a donc multiplié son chiffre d'affaires par 20 en une décennie - il s'élève présentement aux environs de 150 millions de dollars.
GCB est une entreprise de construction de génie civil et bâtiments, spécialisée d'avantage dans le génie industriel. Actuellement, elle peut s'enorgueillir d'être l leader dans son métier en chiffres d'affaires et qualité. GCB est en soi un partenaire incontournable par la qualité de ses prestations et par le respect qu'elle a de sa clientèle - nombreux sont ceux qui peuvent attester de la satisfaction de nos clients, par exemple nous venons tout juste de recevoir un prix de qualité de la part d'une société japonaise.
Qu'en est - il des autres missions comme la canalisation et les routes ?
Tout projet d'infrastructure comprend le génie civil. Au sud de l'Algérie toute la zone est pratiquement désertique et c'est CGB qui est sollicité pour faire les routes ; nous les faisons dans les normes requises qui trouvent sur notre fascicule de présentation ( 20 % de notre chiffre d'affaire ).Pour ce qui est de la Canalisation nous réalisation la partie Génie-civil ,c'est à dire l'ouverture de pistes , de tranchées et la réalisation des ouvrages spéciaux en béton.La partie mécanique est réalisée avec d'autres partenaires .
Au niveau du dégagement de GCB de l'état, et son évolution vers l'autonomie, qu'en est - il de votre réelle indépendance par rapport à Sonatrach ?
L'autonomie de l'Entreprise signifie que GCB n'est plus soumise aux injonctions administratives et autres directives de gestion , mais répond aux lois commerciales ,aux lois du marché et aux orientations de son actionnaire (Sonatrach).
Vis à vis de sonatrach nous sommes soumis aux même règles et répondons aux appels d'offres comme toutes les autres sociétés.GCB est totalement indépendante de sonatrach dans sa gestion mais sonatrach ,détentrice du capital de GCB peut ,à travers son conseil d'administration ,influer sur les orientations stratégiques conformément à sa politique de groupe,ce qui se fait par tous les groupes industriels dans le monde.Nos relations sont celles d'une filiale par rapport au groupe auquel elle appartient.
Nous avons entendu divers discours concernant la privatisation partielle de la Sonatrach en 2005. Que va t'il se passer aux filiales, notamment pour GCB ? Est - ce que vous allez vers une privatisation progressive dans les années à venir ?
Le développement de GCB ne peut pas se faire en dehors des grands objectifs du gouvernement qui consiste à se délester de toute la sphère de réalisation. GCB sera plus encline à aller plus vite que les autres dans la mesure où sa situation financière ne pose pas de problèmes. Au contraire, les futurs actionnaires seraient chanceux d'avoir des actions dans une entreprise qui arrive à dégager un bénéfice de un milliard et demi de dinars par an.
GCB n'a aucune inquiétude envers toute forme de privatisation Le groupe sonatrach auquel elle appartient prendra la meilleure décision au moment où il souhaite pour valoriser et développer ses filiales.
Quels sont les avantages principaux de GCB par rapport aux concurrents présents sur le marché algérien ?
Outre son expérience trentenaire, GCB au contact direct de groupes internationaux a développé des qualités appréciées par ses clients et s'est hissée aux standards internationaux . Par ailleurs son implantation sur tout le territoire national ,sa couverture d'une grande partie du sud et sa mobilité lui confèrent une relative avancée sur ses concurrents.Il y a aussi ses capacités matérielles et financières qui lui permettent d'avoir des réserves pour investir d'autres créneaux hors hydrocarbures tels l'hydraulique ,les infrastructures de base , la promotion immobilière...
Puisque vous avez une expertise ici en Algérie, pourquoi pas ne pas démarcher cette expertise dans des marchés étrangers ?
Avant d'entreprendre l'approche du marché extérieur nous avons préféré faire nos preuves avec des clients exigents.Aujourd'hui nous disposons d'une carte de visite pour envisager de s'exporter
Cependant nous ne voulons pas aller seuls,nous souhaitons nous associer avec des partenaires ayant l'expérience d'entreprendre en international..
| Est - ce que vous avez déjà certaines emprises sur certains marchés potentiels?
Nous sommes aux premiers contacts.Nous avons des offres de service ,des offres de partenariat que nous étudions.
Nous sommes intéressés tant par le marché africain que par le marché du moyen orient.Cependant nous n'avons pas l'expérience et la maîtrise de réalisation de grands projets intégrés, type clé en main,c'est pourquoi nous avons opté pour la recherche de partenaires qui disposent de ces capacités pour nous associer sur des projets en EPC (engineering ,procurement , construction.
L'infrastructure a souvent été la cible du terrorisme, les grandes constructions également. En tant que compagnie de construction, avez vous fait face à toutes ces menaces ?
Nous avons travaillé dans une zone au sud où les installations étaient protégées. Quant à la menace, toute la réglementation et le dispositif mis en place nous a permis de nous protéger en ayant recours à des sociétés de protection.
Nos lecteurs sont en perpétuelle recherche de nouvelles opportunités d'investissements, dans tous les secteurs d'économie. Dans quels secteurs de vos activités cherchez - vous un nouvel investisseur ?
GCB s'inscrit dans la nouvelle politique de notre gouvernement et offre une panoplie d'opportunités d'investissement. Nous sommes ouverts à la création conjointe d'une nouvelle société, à une reprise d'une partie de GCB, à la création de projets en joint-venture, à l'ouverture du capital de GCB…
GCB n'a pas de contrainte à faire à ces futurs investisseurs - nous ne sommes pas rigides, nous sommes plutôt ouverts à l'avenir et prêts à discuter avec tous les futurs partenaires.
Par exemple, nous souhaitons en partenariat développer la construction du logement industrialisé et réduire son coût pour faciliter son accession.
Des partenaires comme ANADARKO, AGIP ?
ANADARKO et AGIP se sont de grands explorateurs au sud. A un certain moment ANADARKO souhaitait créer une petite entreprise de génie-civil pour développer le secteur plus rapidement, à moindres coûts Nous avions offert notre totale disponibilité à ce projet. Mais ANADARKO a vu que GCB faisait tout le travail qu'elle, en tant qu'explorateur, n'était pas prête à faire.Elle a préféré faire recours à nos services.
Nous offrons une multitudes d'opportunités, et le message peut s'adresser à de grands constructeurs comme JGC, BECHTEL qui eux sont là pour entreprendre de grands projets. Avec notre expertise en génie-civil, nous sommes en position de reprendre et/ou développer des opportunités en partenariat, soit en créant un joint-venture ou sur une échelle plus large. GCB compte investir tous les créneaux les plus porteurs dans l'aveni le logement, les travaux hydraulique, les pipes, les autoroutes, et tout le génie civil industriel du sud.
L'Algérie était un état socialiste, une économie dirigée. Comment réussissez - vous à changer les mentalités, et arriver à un mode de gestion moderne qui répond aux exigences d'un partenariat ?
Tout d'abord ,en ce qui concerne GCB, nous avons entrepris depuis une dizaine d'années la modernisation du matériel .La gestion de ces moyens et leur utilisation a requis une adaptation de sa ressource humaine ( outil informatique, logiciels de gestion de projets …des engins automatisés…) ?Ensuite nous avons eu la chance de travailler avec des partenaires étrangers auprès desquels nous avons appris à répondre aux exigences d'une économie libérale. Nous sommes adaptés, nous avons assez tôt compris qu'il fallait continuellement se remettre en cause et préparer les mentalités aux changements. Il y a beaucoup d'efforts à faire mais nous croyons avoir choisi la bonne voie.
Entant que PDG, quelle a été votre plus grande satisfaction personnelle ?
Avoir remis en bonne santé une entreprise qui aurait pu disparaître et qui était sur-endettée. J'ai aussi le plaisir de constater que de jeunes ingénieurs qu'on a recrutés jadis, sont aujourd'hui de grandes personnalités de l'entreprise, comme nous sommes très heureux d'avoir une situation financière qui se tient. L'avenir peut être encore meilleur dans la mesure où nous disposerons de plus de flexibilité.
Quel est le message final que vous souhaiteriez adresser à nos lecteurs ?
Il y a deux types de lecteurs ; il y a nos clients, a qui je dis: vous pouvez compter sur GCB pour avoir toujours de la qualité à un prix compétitif dans les travaux que vous nous confiez. Ensuite, il y a nos actionnaires présents et futurs, à qui je dis: GCB sera toujours au rendez-vous de vos objectifs et à votre satisfaction. |
© World INvestment NEws, 2001.
This is the electronic edition of the special country report on Algeria published in Forbes Global Magazine. 12th November, 2001 Issue.
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ALGERIA,
