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 Algeria
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Mr. Mustapha Merzouk, President of GIPEC






Interview de

Mr. Mustapha Merzouk,
Président Directeur Général

31 janvier 2001, Alger
Pourriez vous nous donner une aperçu général du Groupe Industriel de Papier et de la cellulose (GIPEC) ?

Tout d'abord je tiens à vous remercier de me donner l'occasion de présenter le GIPEC, qui est de création récente. Il est né de la fusion des anciennes entreprises ENEPAC et CELPAP. C'est un groupe au capital de 1 milliard et 501 millions de dinars, qui a sous sa coupe aujourd'hui 11 unités de productions, dont 7 sont filialisées, avec un réseau de distribution qui couvre prés de 35000m2 répartis sur tout le territoire national et un réseau de récupération de vieux papiers. Le groupe industriel du papier et de la cellulose a été donc crée dans le cadre des réformes économiques. Cette restructuration utile à un positionnement face à la concurrence permettra une meilleure négociation et une insertion dans l'économie mondiale. Cette restructuration a ciblé la filialisation de l'ensemble des entités, notamment celles qui présentent des actifs et des résultats positifs. Sept (7) d'entres-elles ont été filialisées . Il restera quatre ( 4 ) grands complexes qui ont des problèmes tant sur le plan du fonctionnement que sur celui du management et de l'état des équipements. Ils ont été placés sous la responsabilité d'une société de gestion chargée de mener les opérations de réhabilitation ou de déclarer leur liquidation.

Le groupe réalise actuellement un chiffre d'affaires prés de 7 milliards de DA. Il compte dans ses effectifs 4500 travailleurs. Nous nous inscrivons dans une stratégie globale qui consiste à revenir à notre métier de base, qui est la fabrication de pâtes et papiers, avec une concentration autour des éléments rentables. Toute activité qui ne rentre pas dans le cadre de cet objet sera élaguée.

Nous avons aussi comme axe de travail stratégique, l'ouverture de notre groupe à un partenariat national ou international susceptible de déboucher sur la privatisation de nos Entités. Nous ne cesserons de développer l'ensemble des efforts tendant à l'amélioration et la modernisation de notre gestion avec le renforcement du management pour enfin présenter le meilleur service à notre clientèle.

Un des grands défis de ces compagnies dans ce domaine est de continuer à être compétitif, adopter de nouvelles technologies, et augmenter la productivité pour être compétitif à l'échelon régional et international. Ceci dit, quels ont été les investissements en technologie que vous avez fait et que vous prévoyez faire dans l'avenir proche ?

La base industrielle dans le domaine de la cellulose est la phase qui a été réalisé dans les années 1970, même s'il y a eu quelques opérations réalisées après les années 1980. Il faut dire que nous avons connu un ralentissement de l'investissement en Algérie. Ce n'est que ces derniers temps que nous avons initié un plan d'investissement permettant d'abord la réhabilitation de nos installations pour améliorer la rentabilité de nos équipements ainsi que la qualité de nos produits. Il y a eu un seul investissement important au delà de 3 millions de dollars qui a été réalisé à Mostaganem pour la réhabilitation d'une chaîne de production de Papier Impression Ecriture.

Autrement dit il y a un vaste programme de mise à niveau qui a été élaboré, où l'ensemble des diagnostics techniques ont été confortés par des expertises étrangères. Il reste à réaliser maintenant ces investissements qui demandent des sommes relativement importantes. Actuellement, dans la démarche des pouvoirs public, il faut que l'entreprise puisse réaliser en autofinancement ces investissements ou bien recourir à un appel d'offre pour un partenariat qui puisse apporter cette technologie et ces financements. C'est dans ce cadre que nous nous ouvrons au marché et au partenariat.

Aujourd'hui l'Algérie consomme environ 420.000 tonnes de papier - c'est l'équivalent de 200 millions de dollars de consommation, ce qui représente 10 à 11 kilos par habitant ; ce qui est insuffisant en comparaison au niveau de consommation des Etats Unis avec plus de 350 kilos par habitant. Notre outil aujourd'hui permet une production de base dont l'exploitation est faite à hauteur de 50% de ses capacités initiales , ce qui veut dire qu'il y a un gap et une réserve de production à récupérer. L'amélioration de l'exploitation de nos entités, offre énormément de possibilités d'investissements. Il y a un certain nombre de produits qui sont totalement importés:

- papier couché,
- carton d'emballage,
- papier kraft,
- et papier destiné à la confection des sacs.

Dans cette optique, quelle part du marché contrôlez vous?

Cela varie d'un produit à un autre. Nous avons une part de marché importante sur le papier ; 40% sur le papier d'emballage ; 65% dans la transformation. Sur les cahiers scolaires nous ne sommes plus dominant en raison de la saturation du marché par une offre de plusieurs concurrents, mais nous couvrons quand même 35% du marché alors que nous étions à 50%. Dans le domaine de la transformation tels que les caisses carton, les sacs, les cahiers scolaires et les boites pliantes, nous avons une concurrence interne et nous sommes entrain de voir comment assurer une alliance stratégique.

En ce qui concerne le produit brut vous l'importez de l'étranger, est ce que ceci pose des difficultés pour vous?

Aujourd'hui nous avons des productions qui sont faites à partir de produits bruts tel que la boite pliante, une partie du sac et une partie de la caisse. La réduction des coûts a été possible grâce aux dispositions relatives aux allégements fiscaux et douaniers. Il y a aussi toute la maîtrise de la chaîne logistique sur laquelle il y a un gain important à faire en matière de transport et de conservation des produits. En tant qu'industriels, et dans l'attente des accords avec l'OMC et l'Union Européenne , nous bénéficions d'un répit permettant de faire face à cette concurrence, grâce aux actions de mise à niveau industrielle d'une part et de préserver notre outil et améliorer sa productivité d'autre part.

Quels sont les défis qui se présentent pour adhérer aux standards environ-nementaux internationaux?

Notre tissu industriel a été réalisé dans les années 1970. J'ai même une usine qui remonte au plan Marshal de 1948. Les problèmes environnementaux n'ont pas été pris en charge dans la réalisation des projets à l'époque. Aujourd'hui, tout ce que nous avons réalisé depuis les années 1990 l'a été sous l'égide d'un comité de protection de l'environnement. D'ailleurs sur le site de Mostaganem , nous avons un grand complexe de fabrication de pâte à papier et de produits chlorés. Les problèmes liés à la disponibilité de l'eau et de matière première d'alfa, ont fait que l'usine de pâte s'est arrêtée.
En ce qui concerne les autres aspects, les efforts que nous avons entrepris sont dans la réduction de la consommation de l'eau, en développant des circuits fermés et des circuits de recyclage et de récupération d'eau , de fibre et de mercure dans la nature . Aussi , dans notre vaste programme de récupération des déchets de papier, nous récupérons environ 40.000 tonnes /an , ce qui est insuffisant par rapport à notre consommation interne car cela constitue 10% de la demande totale. Cependant, nous avons lancé un programme d'encouragement de création de micro-investissements avec notre banque qui financera la réalisation de ces micro-entreprises où nous espérons atteindre une récupération de 80.000 tonnes de papier.

C'est bien sur un grand effort éducationnel pour développer une culture de recyclage ?

Je pense que l'économie est une culture en elle même. Il faut inculquer à l'Algérien qui a vécu dans un système où les choses n'avaient pas de valeur - par exemple, on a juste besoin d'un verre d'eau pour se raser mais ici on laisse le robinet couler. C'est toute une culture d'économie que nous sommes en train d'initier. En ce qui concerne la récupération, c'est tout un réflexe que nous essayons de promouvoir avec des campagnes médiatiques ; d'abord nous faisons de la récupération obligatoire chez les industriels et les grandes surfaces, les grandes décharges, et maintenant nous essayons de nous attaquer aux ménages, car c'est là qu'on a besoin de l'intervention et de la participation des différentes municipalités.

Nous essayons de faire d'une pierre deux coups, parce que nous voulons extraire ces papiers en tant que matière première et en tant que moyen pour susciter un nouvel investissement que nous voulons exploiter, car l'Algérie reste déficitaire en ce qui concerne la matière première.

Quel serait l'avenir du marché dans la prochaine décennie, alors qu'on sait que la consommation augmente en Algérie. Est-ce que cela se traduira en une plus grande demande de papier ?

L'analyse peut être différencié d'un créneau à un autre. Si je prends le Papier Impression Ecriture, je dirais que c'est un secteur qui a un avenir prometteur en Algérie. En effet, si je prends la population scolarisée qui est de 8 millions d'élèves ,et tenant compte de la croissance démographique je dirais qu'ils auront toujours besoin de cahiers et de livres malgré la concurrence et le disque laser. Nous restons donc optimistes.
En ce qui concerne le papier d'emballage d'une manière générale, nous estimons que la croissance sera plus importante notamment dans le domaine de la construction où la demande va reprendre sensiblement.

L'emballage lui-même est au carrefour de toute l'économie. Nous allons également, dans le cadre de cette modernisation vers un emballage divisionnaire plus fort. Je pense que la modernisation et la modernité sont une règle générale qui s'introduit chez nous et qui va certainement susciter de nouveaux besoins en matière d'emballage.

Est ce que vous exportez déjà, et sinon, quels pays et quelles régions comptez vous cibler ?

GIPEC a commencé à exporter aussi bien des produits d'emballage que des produits d'Impression Ecriture. C'est assez modeste comme chiffre d'affaires - nous pensons réaliser un chiffre de 3.5 millions de US $, ce qui représente une entrée assez timide sur le marché international, mais cela constitue pour nous un exercice important d'apprentissage. Nous ciblons actuellement le marché maghrébin et nous somme en train de faire une petite percée sur le Moyen-Orient. Si nous arrivons à régler quelques problèmes de type environnemental, en ce qui concerne la pâte d'alpha et son blanchiment à l'oxygène, je pense que cette pâte serait aussi un autre produit prêt pour l'exportation sur les marchés européens et asiatiques.

Quels seraient les investissements importants pour lesquels vous cherchez des partenariats ?

Nous cherchons à réaliser des projets au niveau des unités de production de bases, soit la fabrication de Papier Impression Ecriture. Nous avons un site sur Mostaganem d'une capacité de 33000 tonnes. Le potentiel de cette machine qui a une laize de 4,20 mètres, peut facilement produire 25000 tonnes métriques , et elle peut donc monter jusqu'à 100000 tonnes de capacités. Au niveau de l'usine de Saida, qui fait l'emballage et qui a également une intégration verticale pour la production des caisses en carton ondulé, nous avons une machine qui fait 30000 tonnes de papiers. C'est peut-être petit par rapport au mastodontes qui existent aux Etats-Unis ou au Canada, mais qui peut connaître des extensions assez importantes pour couvrir les besoins du marché.

Il y a également une machine qui fait du carton compact au niveau de l'usine d' El Harrach et qui demande un certain nombre de vérification. Elle peut produire 25000 tonnes de carton compact . Celà veut dire que le potentiel existe. Mais au delà du potentiel existant , nous offrons la possibilité d'une infrastructure qui peut permettre la réalisation de nouvelles Entités. Le pays est en phase de se stabiliser, tant politiquement que sur le plan sécuritaire. Tout le monde s'efforce à en faire un Etat de droit pour que les lois économiques puissent régir les relations entre les individus, que les rapports marchands s'instaurent. Je pense qu'il y a énormément de choses qui s'offrent à l'investisseur privé pour venir seul, ou avec des Algériens.

Qu'est ce que vous faites en ce moment pour créer des partenariats ?

Les actions sont un peu tempérées, car il fallait en priorité, déterminer toutes les clarifications qui permettraient à l'entreprise d'avancer dans la sérénité. Je pense qu'aujourd'hui les débats idéologiques et dogmatiques sont terminés, et qu'il va falloir maintenant rentrer dans la phase pratique: c'est celle de la mise en œuvre de la recherche de partenariat.





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© World INvestment NEws, 2001.
This is the electronic edition of the special country report on Algeria published in Forbes Global Magazine. 12th November, 2001 Issue.
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