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December 4th, 2002




 Algeria
The time is now, the place is Algeria












M. Rachid Amrouche, Secrétaire Général de KHALIFA GROUP


Khalifa Group

Interview de

M. Rachid Amrouche,
Secrétaire Général de KHALIFA GROUP et

M. Smail Krim,
Vice-Président de EL KHALIFA BANK

24 octobre 2000
Le Groupe KHALIFA est devenu un des premiers groupes privés en Algérie. Cela dit, pourriez vous nous donner un bref rappel historique du Groupe Khalifa?

Tout a commencé avec les transformations institutionnelles qui sont intervenues en Algérie et qui ont permis au secteur privé de se développer. Les sociétés de M. Khalifa ont été à la tête de ce mouvement, par la création de la société de production de médicaments suivi par l'ouverture de la banque en 1998 et la compagnie aérienne en 1999. Depuis, d'autres sociétés ont été crées et touchent des secteurs variés comme l'informatique, l'agro-alimentaire, la location de voitures … et plusieurs autres projets portant sur les télécommunications, la construction d'un aéroport … sont en voie de réalisation.

Suite à cela, il est devenu impératif de rationaliser nos moyens et de penser à une nouvelle forme d'organisation. Ce faisant par la création d'une holding financière dont l'activité principale est de gérer le portefeuille de l'ensemble des filiales et d'en assurer le contrôle et ce, dans le but de réaliser une croissance et un développement harmonieux de l'ensemble des activités.

Vouloir lancer une initiative privée en Algérie est un grand défi. Quels étaient les difficultés que vous avez rencontrées pour créer la banque et la compagnie aérienne ?

Il est vrai que le mouvement de réformes a commencé il y a une dizaines d'années, et il n'est pas facile d'effacer trente années de gestion bureaucratique. Le secteur privé en Algérie, dans son organisation tout comme dans son mode de gestion se caractérise par la flexibilité et dispose d'une grande capacité à l'innovation. Ces aspects combinés à la déréglementation qu'à connu notre pays nous ont permis de réfléchir à des stratégies d'investissements qui portent sur le choix de secteurs aussi importants que les finances et les transports. Les agréments portant sur l'ouverture de la banque et de la compagnie aérienne se sont faits sans difficultés dès lors que nous avions satisfaits à toutes les exigences réglementaires ; mais, c'est dans le domaine de l'exploitation que des problèmes ont surgi puisqu'il est difficile, de la part de certains, alors que nous sommes entrés dans une phase qui consacre les règles de l'économie de marché, d'accepter qu'ils ne sont plus seuls. Bien sûr cela ne nous empêche pas de travailler et de progresser et nous attendons que la réelle transition se fasse, celle qui concerne les esprits !

En ce qui concerne la Khalifa Bank, vous avez obtenu votre agrément en 1998, et vous avez comme volonté d'être la première banque privée universelle du pays. Est ce que le travail d'autres entrepreneurs privés vous ont aidé dans l'établissement de cette banque ?

Avant nous il y avait seulement une banque d'affaires, mais ce type de banque n'est pas très connu en Algérie et au début nous avons effectivement souffert énormément. Mais nous avons adopté une démarche qui était claire, fondée sur les contraintes de l'environnement et sur les désirs et les besoins de certaines catégories d'agents économiques. L'offre du système n'arrivant pas à satisfaire la demande des agents, nous avons développé une stratégie nouvelle qui intégrait la qualité du service, la célérité dans le traitement des opérations de la clientèle ainsi que l'innovation. Ceci a permis de satisfaire les franges de la société qui étaient délaissées par le système ainsi que la clientèle traditionnelle de la concurrence.

Par exemple, on sait depuis quelque temps que la petite et la moyenne entreprise contribue largement à la valeur ajoutée nationale dans plusieurs secteurs d'activités. Ceci dit, nous avons fait un choix de nous occuper de cette catégorie d'agent économique. Les particuliers sont aussi une autre frange de la population qui a été délaissée et de nombreux consommateurs et salariés éprouvent le besoin d'obtenir de nouveaux services ; que nous arrivons à satisfaire grâce à l'innovation. A ce titre nous venons de lancer la première carte de paiement en Algérie.

Grâce à cette nouvelle stratégie de marché, quels sont vos chiffres d'affaires aujourd'hui ?

Nous vivons une croissance sans égal. Après deux années d'activité, nous sommes un des principaux, sinon le principal offreur de capitaux sur le marché monétaire. Nous avons offert quelque chose de nouveau à cette population, et elle est servie dans les meilleures conditions. Maintenant nous sommes clairement le principal concurrent de l'ensemble des banques qui sont installées en Algérie.

Par rapport à cette concurrence, qu'est ce que Khalifa banque offre de plus que les autres banques, et quelle est votre stratégie future pour développer le marché Algérien ?

Notre stratégie comprend trois objectifs principaux, dont le premier est la qualité du service offert. Des analyses réalisées par les institutions internationales comme la Banque Mondiale et une des agences du système des nations unies ont conclu du manque de qualité dans les banques algériennes. Ce n'est pas le cas chez EL KHALIFA BANK. Nous attachons une attentions toute particulière à l'accueil et à la satisfaction de notre clientèle.

Notre deuxième objectif porte sur les délais d'exécution des opérations de la clientèle. Nous restons soucieux de la bonne exécution et dans les délais souhaités par notre clientèle.

Enfin notre troisième et dernier objectif fait référence à l'innovation. Là encore il n'est plus à démontrer que l'offre de produits nouveaux à clientèle est quasi-inéxistante. Nous intervenons dans la définition de nouveaux produits que nous mettons à la disposition du marché pour servir l'ensemble des agents économiques. C'est le cas par exemple de la carte de paiement EL KHALIFA BANK.

Cet ensemble nous a permis de fidéliser notre clientèle et d'attirer de nouveaux clients.

Votre réseau comprend combien de succursales ?


Nous disposons d'une trentaines d'agences, et nous continuons à étendre notre réseau. L'objectif, vu le faible niveau de bancarisation de l'économie, est de procéder à l'ouverture de guichets dans toutes les localités de l'ensemble du territoire nationale.
Comment se déroule le plan Khalifa Airways ? D'après vous, répond-elle à une demande du marché qui est réelle et qui se démarque du monopole Air Algérie ?

Si nous avons décidé d'intervenir dans ce secteur c'est parce qu'on était conscient de l'importance du développement des services aériens en Algérie. La demande est sans cesse croissante et la concurrence n'arrive pas à répondre à celle ci.

Nous disposons des moyens nécessaires (flotte, qualité de service …) qui nous permet de jouer un rôle de premier rang sur ce marché.

Depuis le lancement de notre compagnie, nous nous sommes fait une clientèle et nous sommes arrivés à la fidéliser. Nos activités sont en pleine croissance et les consommateurs des services de notre compagnie font maintenant la différence.

Et le bilan financier à proprement parlé ?

Très positif. Nous disposons d'une flotte assez importante et à la fin de cette année nous disposerons de 20 aéronefs. Nous desservons maintenant plusieurs points du marché domestique. Nous desservons aussi certaines escales en France (Marseille, Lyon, Toulouse) et en Espagne (Barcelone, Alicante, Palma) et poursuivons nos efforts (en négociations) pour desservir d'autres localités en France et dans d'autres pays européens ainsi qu'en Amérique du Nord et en Asie.

Qu'en est-il de la destination Alger-Paris ?


Il faut dire qu'il y a un texte qui porte sur les concessions. Nous avons présenté notre dossier, et une réponse devrait nous être transmise par l'administration des transports. KHALIFA AIRWAYS satisfait à tous les éléments qui sont exigés par les textes en vigueur en Algérie. Nous attendons donc la réponse du Ministère des transports avant d'agir.

Les compagnies aériennes internationales commencent maintenant à s'intéresser à desservir le pays. Dans cette optique, est ce que vous avez déjà entrepris des relations avec des compagnies étrangères ?

Nous entretenons des relations avec Airbus Industries et avec Air France. A l'avenir nous serons amené à entretenir des relations avec d'autres compagnies françaises, ce qui nous permettra de connaître le développement conséquent et le développement recherché pour satisfaire nos objectifs de rentabilité et de croissance.

Quand prévoyez vous le retour d'Air France en Algérie ?

Il y a certaines compagnies étrangères qui ont fait leur retour en Algérie. Les choses ont changé et la situation est acceptable, ce qui permet à l'ensemble des agents économiques de voyager.

En Algérie, considérant les flux à venir de transports de voyageurs et de marchandises, je pense qu'il y a de la place pour tout le monde, et la concurrence sera positive car elle nous permettra d'aller plus loin et d'être toujours en éveil pour améliorer la qualité des services.

Quelle est votre réaction quand on compare Khalifa Airways avec Air Algérie ?

Il n'y a pas de comparaisons entre nous: KHALIFA AIRWAYS n'a pas de problèmes internes. KHALIFA AIRWAYS dispose d'une flotte récente et appréciable. La compagnie connaît une croissance appréciable. Nous n'avons rien à envier aux compagnies étrangères pour ce qui est de la qualité de service. Nous inscrivons notre démarche dans le long terme et en cela nous allons former, à OXFORD, plus de 200 pilotes. Nous couvrons l'ensemble du territoire national. Nous sommes présents à l'étranger et nous disposons des moyens pour assurer les dessertes demandées à l'administration des transports y compris les longues distances… Et nous ne comptons passer sur le corps de personne pour avoir PARIS.

Je suppose que les ambitions du groupe Khalifa ne s'arrêtent pas à une banque ou à une compagnie aérienne. Avez vous d'autres projets à long ou à moyen terme ?

Malgré les plans de réformes qui ont été initiés par les pouvoirs du secteur publique, de nombreux secteurs d'activité ne sont pas encore développés et restent à investir.

Nous avons opté pour les services, la banque, la compagnie aérienne et l'informatique, qui sont des créneaux porteurs pour l'Algérie. Nous sommes également en train de préparer un certains nombres de projets qui vont nous permettre d'intervenir dans d'autres activités - je prends l'exemple de la compagnie maritime, et aussi le secteur des assurances, qui n'est pas encore développé en Algérie. Ajoutons à cela la réalisation d'un investissement d'une très grande importance et qui porte sur la réalisation d'un aéroport en partenariat avec des étrangers ainsi qu'une présence dans le domaine des télécommunications.

Vous jouez le rôle de pionnier et d'éducateur dans l'économie nationale en établissant plusieurs initiatives privées, et vous êtes à la recherche perpétuelle de partenaires pour vous accompagner dans vos activités… Quel est le résultat de vos contacts avec certains partenaires ? Quel regard portent-ils sur l'Algérie ?

Je vais vous étonner en vous disant que ces partenaires, ce n'est pas le groupe Khalifa qui est allé vers eux ; ce sont eux qui sont venus nous voir. Ils ont constaté le développement fulgurant de nos activités et ils ont commencé à s'intéresser à notre groupe. Nous discutons avec tous ces partenaires potentiels et nous attendons de voir quels sont les partenaires les plus sérieux pour pouvoir ensuite nous associer avec eux.

En conclusion, quel serait le message final que vous souhaiteriez confier à nos lecteurs ?

L'Algérie compte énormément d'opportunités d'investissements, et on voudrait tout simplement dire qu'en tant que leader dans le secteur privé algérien, nous souhaitons la bienvenue à tout investisseur étranger.





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© World INvestment NEws, 2001.
This is the electronic edition of the special country report on Algeria published in Forbes Global Magazine. 12th November, 2001 Issue.
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