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December 4th, 2002




 Algeria
The time is now, the place is Algeria


V.I.P. INTERVIEWS

M. Mohamed Maghlaoui, Ministre des Postes et des Télécommunications
Ministère des Postes et des Télécommunications

Interview de

M. Mohamed Maghlaoui,
MINISTRE

le 23 janvier 2001
En premier lieu, pourriez vous nous parler de la loi 2003 et les réformes qui s'imposent ?

Le domaine des postes et des télécommunications est régi par une loi qui date de 1975 qui est la reproduction de la loi française héritée à l'indépendance en 1962. C'était une loi qui donnait le monopole à l'état, et qui ne permettait aucune intrusion d'aucune sorte, qu'elle soit nationale ou internationale, sur le marché algérien. Quand le président m'a chargé de ce secteur j'ai immédiatement mis en chantier une nouvelle loi, qui a été discuté au niveau du secteur, qui a été adopté puis présentée au gouvernement et qui a été voté par le parlement en août 2000. Cette loi vise essentiellement à séparer les fonctions de formulation, exploitation et formulation des politiques sectorielles qui sont des propriétés du ministère.

Le nouveau programme du gouvernement va tenir compte des besoins du marché et séparer la poste des télécommunications qui était dans la même administration publique et créer une autorité de régulation qui veillera à la concurrence sur le marché. Cette loi ouvre la porte à un marché ouvert, prévu pour les différents service et les différentes fonctions des régimes d'exploitations qui vont de la simple déclaration à l'autorisation à l'origine de la licence. De cette façon le marché s'ouvrira à la concurrence et à l'investissement international.

Un des grands changements de cette année est la nouvelle numérotation. Comment est ce que ceci change la structure et la capacité du réseau, et comment cela ouvre de nouvelles opportunités aux investisseurs ?

La loi n'est qu'un cadre juridique qui permet de développer le marché. Parallèlement à l'adoption de la loi, nous avons engagé d'autres opérations de nature techniques pour ouvrir le marché à l'investissement national et étranger. La première chose sur laquelle nous avons travaillé c'est la numérotation - nous nous sommes rendu compte que le plan de numérotation qui était utilisé avant le 15 décembre 2000 était saturé ; les blocs de numéros n'étaient plus disponibles pour le développement du réseaux des télécommunications nationales et ne permettaient pas l'arrivée des nouveaux opérateurs qui ont besoin de blocs de numéros pour les réseaux qu'ils vont implanter en Algérie.

Ce nouveau plan de numérotation permet donc de raccorder 60 millions d'abonnés, et rend les blocs disponibles pour les investisseurs tel que les opérateurs GSM et d'autres opérateurs fixes qui vont venir. Il faut se rappeler qu'en même temps on a fait ces changements techniques et fait adopter une nouvelle loi. Nous avons également formulé la nouvelle politique sectorielle qui s'articule autour d'une ouverture progressive du marché des télécommunications à la concurrence. Durant l'année 2001 nous allons vendre une licence GSM et dans l'année 2002 nous allons ouvrir le capital de la nouvelle société qui va être crée du fait de la séparation de la poste et des télécommunications. Nous allons ensuite ouvrir d'autres prestations à valeur ajoutée et à la fin de l'an 2004 le marché des télécommunications sera entièrement ouvert à la concurrence.

Vous avez des plans ambitieux d'ouverture, l'arrivée d'un opérateur GSM et de l'Internet, mais il faut aussi bâtir l'infrastructure des télécoms. Donc quels sont vos plans pour concretiser cette phase qui est très importante puisque elle crée les bases de développement?

Dans ce cadre je tiens d'abord à dire que par rapport à nos voisins des pays méditerranéens nous avons un réseau très puissant, constitués de 30.000 kilomètres de liaisons, en fil optique qui couvre l'ensemble des deux millions et demi km2 de l'Algérie, qui se plonge jusqu'au grand sud puisque nous avons mis en place des fibres optiques ensemble avec le tirage des pipe-lines de Sonatrach qui vont jusqu'à Tamenrasset au sud du pays. Cette opération n'est pas entièrement terminée, mais elle est actuellement en cours pour boucler l'ensemble des localités de façon à garantir une sécurité de communication quelque soit les accidents qui peuvent arriver sur le backbone. Nous avons également introduit les transmissions SDH et nous sommes entrain de changer toute la communication pour rendre le réseau numérique. Actuellement on est à 70% de la complétion du projet numérique.

Les liaisons fibres optiques et réseaux d'accès numérique vont permettre de boucler, de sécuriser et de fiabiliser les réseaux, et nous pensons qu'a la fin de 2001 / début 2002, nous aurons un backbone qui sera capable de supporter à la fois les communications nécessaires à l'exploitation du réseau actuel de télécommunication, mais également qui supportera l'interconnexion.

Vous vous êtes allié avec BNP ParisBas pour lancer la premiere licence GSM, mais quel est maintenant le procédé et le timing prévu pour accorder ceci?

L'une des premières opérations qui va être lancée dans le cadre de l'ouverture du marché c'est la vente d'une licence de téléphone mobile qui va avoir lieu à la fin du premier trimestre de cette année. Nous mettrons sur le marché une licence de GSM et, compte tenu des orientations qui ont été donné par le Président de la République, cette opération va se faire dans la transparence la plus totale. Les procédures que nous allons mettre en place pour permettre l'introduction de nouveaux opérateurs de téléphone mobiles doivent être transparents et attractifs pour l'ensemble des investisseurs.

La question s'est posée ; comment faire pour faire appliquer ces nouvelles orientations ? Nous nous sommes donc adressé à la banque mondiale, nous avons adopté leurs procédures et nous avons lancé l 'été dernier un appel d'offre pour le recrutement d'un conseil qui va appliquer cette méthodologie. Celle-ci est donc très précise et les conditions d'accès sur le marché vont être très précises et conformes aux meilleures voies de succès qui ont été appliqué dans le monde. A la fin de cette opération nous avons recruté un cabinet juridique, soit une banque d'affaire et un consultant en organisation pour nous aider, et en ce moment nous sommes entrain de préparer le dossier d'appel d'offre et le cahier de charges qui va être approuvé par le gouvernement et qui va être mis pour le marché à la fin du mois de mars 2000.

Un autre dossier important est celui de l'utilisation de l'Internet et son développement. Vous avez déjà dis que l'an 2001 sera l'année de l'explosion de l'Internet, mais pourquoi et comment ?

Il faut connaître l'historique du démarrage de l'Internet en Algérie il y a quelques années, en 97-98. Un centre de recherche nommé CERIST ont commencé à fixer les règles d'agréments des Providers Internet sur le marché national, et c'est ainsi qu'il y a eu trois Provider qui ont été licencié par l'administration des PTT en 1997, 1998 et 1999. Aujourd'hui il y a une trentaine de Providers qui ont été agréé mais qui n'ont pas encore mis en exploitation leur plate-forme. En ce moment il n'y a que quatre ou cinq qui fonctionnent sur le territoire national, ce qui fait qu'il y a cent mille internautes avec dix milles abonnés. Le développement c'est fait rapidement car de nombreuses jeunes start-up ont démarré, mais ils n'avaient pas suffisamment de capacités d'investissement pour grandir rapidement. La deuxième difficulté était qu'ils avaient un mauvais accès à l'international, et la troisième raison étaient les complications administratives qui ont fait en sorte qu'il y avait un parcours du combattants pour arriver à obtenir la licence.
A mon arrivée j'ai simplifié les procédures, j'ai exclu l'agrément de la licence des cyber-cafés, j'ai introduit un décret qui permet aux investisseurs étrangers de venir s'installer sur le territoire en autant qu'il créent une société. Cela a permis la création de cyber-cafés et la création de Providers Internet, et nous avons aussi amélioré les liaisons internationales en mettant à la disposition des Providers une petite autoroute Alger-Marseille pour l'accès à l'international. Nous avons facilité l'obtention des antennes qui permettent de se connecter par satellite, et toutes ses mesures sont en train de porter fruit.

Nous avons également décidé de mettre une plate-forme Internet pouvant recevoir 10.000 abonnés sur le réseau du ministère - nous ne voulons pas concurrencer les start-up, mais nous voulons être un guide. C'est donc une installation pilote qui va donner le ton sur le plan des prix et services que l'ont peut avoir, de façon à donner le temps à ces start-up afin qu'elles ne dérapent pas trop et adoptent des standards qu'il faut garantir au pays. Nous avons choisis de ne pas empêcher les gens d'investir dans ce domaine, mais au contraire de les accompagner par une plate-forme qui va être le standard auquel nous devrons nous rapprocher progressivement des autres solutions qui offrent un service sur le marché.

Globalement, et surtout dans le Maghreb, il y a un essor des télécommunications, Comment êtes vous en train de tendre la main aux investisseurs internationaux pour qu'ils connaissent les opportunités en Algérie, et pour qu'ils viennent ici au lieu d'aller au Maroc ou à la Tunisie?

Je pense que c'est simple: c'est de ne pas compliquer les choses. Il faut se mettre à la place de l'investisseur, car celui-ci recherche une stabilité juridique, une prévisibilité dans le comportement de l'état, et des facilités pour pouvoir conquérir le marché. Je crois qu'on réuni toutes ces conditions ; nous avons l'un des codes de marchés publics les plus permissifs qui puissent se trouver dans la région et nous sommes entrain de renforcer le backbone national pour permettre une interconnexion sur le marché. Se sont des ingrédients qui peuvent être pris correctement pour tout investisseurs qui vient sur le marché Algérien.

En ce qui concerne la communication, nous sommes entrain de faire des efforts pour faire connaître cette situation, et c'est pour cela que nous organisons un séminaire international chaque mois sur la multimédias et sur les télécommunications. En septembre nous ouvrons la première foire internationale sur les télécommunications et nous invitons tous ceux qui veulent connaître les opportunités d'affaire dans le marché algérien.

Quel a été votre plus grand défi qui vous a donné une satisfaction personnelle ?

Le plus grand défi qui a été gagné dans se secteur, c'est que depuis les années '90 l'Algérie avait fait des efforts pour ouvrir ce marché, et à chaque fois il y eu une opposition du syndicat. Donc la première chose que j'ai faite quand je suis arrivé au Ministère était de discuter ouvertement avec les syndicalistes, les cadres et les employés de se secteur, et au bout de trois mois de discussion et d'explication nous avons réussi à convaincre notre partenaire social que le moment était venu de faire le changement institutionnel, l'ouverture du marché et d'établir de nouvelles façons de gérer le secteur des télécommunications. Je pense que c'est le premier défi qui à été relevé par le personnel et par le syndicat de ce secteur, et aujourd'hui nous avons à la fois la paix sociale et le support du syndicat pour poursuivre cette démarche.

Vous étiez Ministre de l'Habitat avant d'hériter ce poste. Comment était la transition et quelles sont les leçons que vous avez appris ?

Ce qui m'a plus rassuré dans ce secteur c'est qu'il rassemble une bonne équipe, sur l'avis des ingénieurs qui ont une grande expérience et les traditions de postier et d'agents publics qui sont très soucieux du service public et du service qui rende au client et avec le temps ils se sont trouvés handicapés car il n'ont pas à qui apprendre les réflexes du marché et du management et de la gestion en défi avec la concurrence, ce que je leur rapporte c'est une vision de l'ouverture du marché, une vision sur l'avenir, de nouvelles méthodes de gestion et de nouvelles idées. Compte tenu du niveau des cadres qui existe dans ce secteur ces idées ont été très vite adopté et aujourd'hui je pense qu'on avance très vite. Les dirigeants de la banque mondiale ont même été étonné de la vitesse avec laquelle nous avons avancé, cela vient bien sûr d'une détermination et une politique de réforme du Président qui veut ouvrir le marché des télécommunications. Cela vient aussi des capacités techniques qui existe dans ce secteur, le changement qui a été adopté par ces cadres qui nous permet d'avoir aujourd'hui une vision très claire, une démarche qui est appuyée sur les textures d'un success story. Je crois qu'aujourd'hui il n'y a aucun obstacle pour que le programme de l'ouverture du marché s'épanouisse en Algérie.

Est-ce que vous avez un dernier message que vous voudriez adresser à nos lecteurs ?

Je pense qu'un investisseur est frileux de nature et c'est tout à fait normal que ces derniers soit précautionneux, car ils veulent garantir les actifs qu'ils investissent dans un pays. Ce que je peux dire est que nous sommes en train de mettre en place les conditions d'une concurrence et d'une régulation indépendante de l'administration et de conditions d'investissement, qui permettront aux investisseurs d'avoir d'abord la possibilité d'investir là où il veulent, quand il veulent, sur des services qu'ils veulent et sur n'importe quel endroit du territoire. Ils aurons la chance de rentrer sur un marché nouveau qui a un potentiel et un besoin très fort en télécommunications. C'est aussi un pays qui est en train de sortir de la crise, un pays qui a des revenus stables dans les hydrocarbures qui lui permettent de faire une croissance rapide, et une population jeune qui est très innovatrice et qui a faim de nouvelles technologies.

Ce sont donc des éléments très positifs, sans oublier le fait que aujourd'hui il y a des milliers d'ingénieurs et de techniciens supérieurs dans le domaine de la formation et de la communication et qui sont disponibles et qui n'attende que des emplois. Je pense que c'est une ressource importante car il n'y a pas que les ressources -- quand vous avez un marché il faut bien sur trouver un financement mais c'est toujours difficile de trouver des locaux qui sont bien formés pour pouvoir accompagner cet investissement - et ces conditions existent en Algérie.





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© World INvestment NEws, 2001.
This is the electronic edition of the special country report on Algeria published in Forbes Global Magazine. 12th November, 2001 Issue.
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