Algerie
VERS A DÉVÉLOPPEMENT DURABLE DE L`ALGERIE




INTERVIEW REALISEE AVEC M. BENSAAD
DIRECTEUR GENERAL ADJOINT
SONELGAZ

Pouvez-vous nous présenter votre entreprise ?

La SONELGAZ est née après la nationalisation en France en 1946 qui a créé l'EDF et le GDF. La nationalisation en Algérie a suivi peu de temps après et a donné naissance à l'EGA : électricité et gaz d'Algérie.
Ce n'est qu'après l'indépendance, en 1969 que l'EGA est devenue la société nationale d'électricité et du gaz SONELGAZ.
Cette entreprise avait le monopole de la production, la distribution de l'électricité, et de la production, distribution et transport du gaz.
Cette société est devenue en 1995 en un établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC) SONELGAZ. Nous avons eu ce statut de 1995 jusqu'à la promulgation de la nouvelle loi sur l'électricité et le gaz, en février 2002, qui a été accompagnée par la transformation de l'EPIC SONELGAZ en société par action (SPA) depuis juin 2002.

Depuis la fin des années 80, un mouvement de réformes, qui a commencé à toucher l'ensemble des compagnies d'électricité, s'est engagé à travers le monde. Dès le début des années 90, nous avons observé ce type de changement, et avons commencé à y réfléchir à SONELGAZ et à préparer ces changements pour ne pas les subir. Nous avons d'abord commencé à faire un diagnostic sur l'ensemble de nos activités : nous étions une entreprise verticalement intégrée à tous les niveaux, de la production jusqu'à la commercialisation, et avons estimé qu'il fallait se recentrer sur les métiers de base, c'est à dire la production, le transport, la distribution et la commercialisation de l'électricité. Nous avons filialisé tous les métiers périphériques.
Nous avons également séparé la production du transport dont les activités étaient au sein de la même direction. Les pouvoirs publics à la fin des années 90 ont accéléré les réformes. Le ministère de l'énergie et des mines a initié trois projets de loi, dont celui de l'électricité et la distribution du gaz; le premier projet passé est celui de la loi sur les mines, le deuxième celui de l'électricité et du gaz, et nous avons participé à la rédaction de ce projet, et avons contribué efficacement à la promulgation de la loi, car l'ouverture du secteur nous intéressait en tant que producteur, transporteur et distributeur d'énergie. Cela a aboutit à la promulgation de cette loi.
Ceci a été accompagné par la transformation du statut de la SONELGAZ en Spa un peu spécifique, dans le sens où l'Etat reste l'actionnaire majoritaire de l'entreprise. Le capital reste ouvert à l'actionnariat dispersé, et à l'actionnariat stratégique.

Pouvez-vous nous donner quelques chiffres concernant votre entreprise ?

La capacité de l'électricité est de 6 milles mégawatts. Nous produisons, pour 2002, 27 milles gigawatts. Nous comptons près de 4 millions 900 milles abonnés en électricité, et environ 1 millions 600 milles en gaz. Nous disposons d'un peu plus de 220 milles kilomètres de réseau électricité, toutes tensions confondues, et 24 milles kilomètres de réseau de gaz entre le réseau de transport haute pression et le réseau de distribution.

Le chiffre d'affaires probable de 2002 sera d'environ 71 milliards de dinars.
Sur les investissements de 2002, nous en réalisons près de 50 % de ce chiffre d'affaires, c'est à dire 35 milliards de dinars. Pour les effectifs, nous employons 21 milles personnes.

Quelle est votre stratégie de développement ?

C'est surtout dans le transport du gaz et l'électricité. Un programme extrêmement important qui a été initié dans les années 70.
A propos de la stratégie, la croissance annuelle est de 6 % ou 7 %, les perspectives d'investissements sur la prochaine décennie vont concerner les moyens de distribution, le transport de l'électricité, la distribution, et l'extension de l'activité gaz. L'enveloppe nécessaire est de 12 milliards de dollars, dont 5 milliards seront destinés à la production d'électricité, qui aujourd'hui est de 6 milles mégawatts, et nos prévisions sur les prochaines années est de faire en sorte que cette capacité double. Sur les 6 ou 7 années qui viennent nous allons mettre en service 4 milles à 5 milles mégawatts.
Un appel d'offre a déjà été lancé, il s'agit du projet de dessalement d'eau de mer accompagné de la production d'électricité à l'ouest du pays, pour une production de 300 mégawatts. SONELGAZ n'a pas investi dans ce projet, mais l'investissement extérieur commence déjà à s'installer. Par ailleurs, un deuxième appel d'offre vient d'être lancé pour un investissement hors Etat et hors SONELGAZ, mais celle-ci va juste participer. Il sera consacré pour une usine à SKIKDA d'une capacité de 600 à 800 mégawatts. Il y a également des études qui sont en cours et bien avancées sur la faisabilité de liaisons sous-marines entre l'Algérie et l'Italie, et entre l'Algérie et l'Espagne.
Environ 2 milliards de dollars seront nécessaires pour le renforcement des réseaux et leur extension, notamment les réseaux à haute tension. 500 kilomètres vont être réalisés, et environ 80 milles kilomètres sur les réseaux de distribution en électricité.
Par ailleurs, et depuis une année, un important programme de distribution publique de gaz a été initié par le gouvernement, qui va de 2002 à 2004 toucher 360 milles nouveaux clients, et va nécessiter la réalisation d'environ 8 milles kilomètres de réseaux de transport et de distribution.
Les perspectives de développement sont importantes, et je pense que 12 milliards de dollars sont nécessaires pour tout le secteur.

Qu'en est-il de l'investissement en télécoms ?

Sur les télécoms, nous avons déjà mené une inauguration qui va continuer. Nous sommes en train d'installer la fibre optique sur nos réseaux haute tension. 3 kilomètres seront engagés. Nous allons vers un réseau de fibre optique important, qui servira pour les opérateurs de télécommunications; il servira d'abord pour les besoins des systèmes de SONELGAZ, mais sera utilisé pour le reste. Nous comptons devenir un opérateur téléphonique.

Est-ce que vous avez des projets de partenariat ?

Sur ce plan là, nous sommes parfaitement ouverts aux opportunités pour s'associer avec des partenaires stratégiques pour nous, et pour développer ensemble d'autres services. Nous sommes déjà en partenariat dans certains domaines. Nous avons déjà signé des protocoles d'accord notamment avec l'Italie, l'Espagne pour saisir toutes les possibilités en Algérie ou ailleurs.

Quels sont les atouts que Sonelgaz a à offrir aux investisseurs?

Nous avons beaucoup à leur offrir, nous sommes opérateur du service public, nous avons une place sur le marché. C'est une véritable opportunité pour l'investisseur étranger. 5 à 6 milliards de dollars sont investi dans le domaine de la production qui est maintenant libre de par la loi. J'invite les concurrents à venir investir.

Quelle est votre politique en matière environnementale ?

Nous avons toujours tenu compte de la préservation de notre environnement. Sur nos sites de production d'électricité, nous avons toujours mené des études d'impact, nous avons toujours essayé de préserver notre environnement, d'autant plus que la production d'électricité en Algérie est faite à pratiquement de 96 % à 98 % de gaz naturel; nous polluons moins, dégageons moins de CO2, et essayons par tous les moyens de préserver l'environnement. Nous travaillons beaucoup avec des associations pour la préservation de l'environnement, nous développons au sud du pays de l'énergie renouvelable qui est solaire, en particulier une vingtaine de localités qui sont déjà alimentées en solaire, et nous développons également une activité que nous pensons importante dans la protection de l'environnement, qui est le gaz naturel carburant. Nous avons déjà réalisé une station à Alger pour utiliser cette énergie propre. Nous allons acquérir quelques bus pour le transport public qui seront au gaz carburant. Et nous continuons à développer cela au niveau des grandes villes pour préserver l'environnement, sachant qu'Alger est une ville assez polluée.

Pouvez-vous nous parler de votre parcours professionnel ?

Je suis de formation chimiste, j'ai fait l'université algérienne, j'ai un DEA en chimie organique, et je suis entré à SONELGAZ cela fait 28 ans. J'ai commencé dans une direction régionale et me suis occupé de la distribution du gaz pendant 4 ans, et puis je suis remonté à la direction générale. Je suis ensuite parti dans un centre de distribution ou un centre opérationnel de la distribution et la commercialisation de l'électricité et du gaz, où j'ai passé 4 ans. Je suis passé comme directeur central des transports gaz pendant 1 an et demi, et puis directeur de distribution pendant 4 ans, et aujourd'hui je suis directeur général adjoint. Ma satisfaction est d'avoir eu la chance d'être une période où nous avons vu le pays se développer, et les grandes infrastructures énergétiques se réaliser dans ce pays, et aussi parce que l'électricité arrive dans le fin fond du pays, où beaucoup d'algériens ont pu profiter de l'électricité dans les contrées les plus lointaines, et j'espère qu'il en sera de même pour le gaz.

Avez-vous un dernier message que vous adresseriez aux investisseurs étrangers intéressés par le marché algérien?

Je réitère mon invitation à l'ensemble des investisseurs à venir dans notre pays pour investir, il y a un marché, les conditions sont également présentes, le potentiel existe. Que l'investisseur vienne tout seul ou association avec nous, qu'il soit le bienvenu. Je leur dis que la SONELGAZ améliore ses performances parce que nous avons lancé beaucoup de programmes pour se mettre à niveau, et que nos clients soient satisfaits.



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