Côte d'Ivoire: Interview with Dr. Joseph KHOURY

Dr. Joseph KHOURY

Président (Chambre de Commerce et d'Industrie Libanaise de Côte d'Ivoire)

2015-02-09
Dr. Joseph KHOURY

Pourquoi la Côte d’Ivoire attire tant les investisseurs aujourd’hui ?

 

Il y a une crise économique en Europe où le taux de croissance est près de 0%. Au Moyen-Orient, il y a une instabilité politique. L’Afrique est le continent où il  y a un bon taux de croissance actuellement. En Côte d’Ivoire, le taux de croissance avoisine 9 à 10%. C’est pour cela que le pays intéresse de plus en plus d’investisseurs Européens et aussi Chinois. C’est une destination, depuis qu’il y a eu un changement politique qui est de plus en plus prisée.

 

Le président Ouattara a pour ambition de faire de la Côte d’Ivoire un pays émergent à l’horizon 2020. Quel peut être le rôle de la communauté libanaise pour atteindre cet objectif ?

 

La communauté libanaise a un rôle majeur dans l’économie ivoirienne. Nous sommes là depuis près d’un siècle. Nous sommes présents dans tous les secteurs de l’économie et, nous sommes à la base de l’industrie ivoirienne. Nous faisons environ 40% de l’économie du pays. Avec la politique actuelle du président, nous allons éventuellement jouer notre rôle pour arriver à l’émergence en 2020.

 

Comment voyez-vous la présence de la communauté libanaise dans le futur ? Va-t-elle stagner ou évoluer ?

 

Nous avons évolué en fonction de l’évolution de l’économie ivoirienne. On a commencé avec deux, trois entreprises. Aujourd’hui, nous sommes à plus de 3000. Il y a des grands groupes qui sont constitués depuis très longtemps en Côte d’Ivoire qui ont évolué avec la Côte d’Ivoire. Ce sont les enfants qui ont pris la relève de leurs parents. Ils sont devenus de grands groupes internationaux qui ont commencé depuis la Côte d’Ivoire.

 

Est-ce qu’il y a encore, de réelles opportunités d’investissement ?

 

Il y a beaucoup de potentialités d’investissement. Dans tous les secteurs d’activité. Il y a des secteurs où nous ne sommes pas présents comme l’extraction du pétrole.

 

Quels sont, selon vous, les secteurs les plus prometteurs ?

 

Ce sont les secteurs de l’industrie, la métallurgie, la grande distribution, les supermarchés, la restauration, l’immobilier, la cosmétique, la parfumerie.

 

Le ministre des Affaires étrangères du Liban était récemment en Côte d’Ivoire. Pensez-vous que c’est un signe de renouvellement des relations bilatérales entre le Liban et la Côte d’Ivoire ?

 

Il y a eu d’abord la visite du président libanais. C’était la première visite d’un chef d’Etat libanais en Côte d’Ivoire. Et, lors de cette visite, il y a eu la signature de six accords. Au niveau de la santé, l’éducation, le tourisme et d’autres. Et, il y a eu la création de commissions mixtes paritaires entre l’Etat de Côte d’Ivoire et le Liban. Nous essayons de réaliser ces accords. Quand le ministre des Affaires étrangères est arrivé, il a pu rendre visite à son homologue ivoirien et réactiver un peu la coopération entre l’Etat de Côte d’Ivoire et l’Etat du Liban.

 

Prosuma, Eurofind, Carré d’Or,  Groupe Hyjazi… de grands groupes qui contribuent  à l’économie. Quel est le dénominateur commun entre ces entreprises ?

 

Si vous prenez par exemple le groupe ‘’Carré d’or’’. C’est une success story. C’est une personne qui est partit de rien du tout pour créer un groupe extraordinaire qui est devenu la troisième entreprise ivoirienne sur le plan du chiffre d’affaires. C’est la même chose avec Prosuma et de beaucoup d’autres Des gens qui sont partis de rien. C’est cela le dénominateur commun. Des familles qui ont commencé tout petit, de petits commerçants et ensuite, sont devenues des grandes entreprises et des groupes internationaux. Ce sont toujours des familles.

 

Ca fait 4 ans que vous êtes président de la Chambre de commerce. Quelle est votre plus grande satisfaction ?

 

Premièrement, rassembler une communauté d’affaire qui était dispersée. Maintenant, on parle au nom de la chambre. On est devenus l’interlocuteur de la communauté d’affaires libanaise vis-à-vis de l’Etat de Côte d’Ivoire. On est consultés sur les questions qui touchent à notre communauté. Notre réussite est d’avoir pu rassembler cette communauté et d’être devenus l’une des meilleurs chambres de commerce étrangères par le dynamisme. C’est la plus écoutée actuellement.

 

L’idée était de rassembler cette communauté d’affaires et défendre ses intérêts. Avant, on était dispersés. Le fait d’avoir mis en place cette chambre a pu régler beaucoup de problèmes. Il y a des chambres de commerce française, belge, européenne. Notre chambre n’a aucune revendication communautariste. C’est juste pour fédérer le milieu d’affaire. On dépend tous de la chambre ivoirienne. Mais, nous avons des  problèmes personnels qu’on doit défendre. C’est dans cette optique. Rien de plus

 

 Vous avez été entre autre président directeur général du Groupe médical du Plateau, qu’est ce que vous utilisez de votre expérience passée pour diriger la Chambre de commerce ?

 

C’est l’expérience de la vie. J’ai été membre fondateur de la Polyclinique Avicenne, PDG du Groupe médical. J’ai dirigé trois ou quatre cliniques. En tant que médecin qui n’est pas trop concerné par les affaires, je suis un bon arbitre. Je ne concurrence personne.

 

Vous êtes donc à la retraite ?

 

On ne peut pas dire qu’un médecin est à la retraite.  Mon expérience et le fait que je sois lié un peu avec tout le monde m’a permis d’être président de la Chambre. J’ai une bonne équipe qui remplit tous les critères. Ce sont des grands groupes qui sont avec nous.

 

Quel message avez-vous pour inciter les investisseurs à venir en Côte d’Ivoire ?

 

On s’adresse toujours d’abord aux Libanais. Nous étions au Forum économique organisé par le CEPICI. On a demandé aux investisseurs libanais qui sont venus avec le président de venir investir en Côte d’Ivoire parce qu’il y avait pas mal de possibilités. Vu que les Libanais sont très bons dans le domaine bancaire et les travaux publics, nous leur avons demandé de venir pour des marchés de travaux publics. Il y a des groupes bancaires qui sont intéressés à venir ici en Côte d’Ivoire.