| 
                                 
                                  |  L'arrivée 
                                    des premiers Européens et le début 
                                    des hostilités (origines et histoire 
                                    pré-coloniale) |  La préhistoire de la Guinée est 
                                mal connue, peu de recherches ont été 
                                effectuées dans ce domaine. Cependant, 
                                les premières fouilles d'Afrique occidentale 
                                furent faites dans les abris sous les roches du 
                                Kaloum, à Kakimbo non loin de Conakry, 
                                au début du 20ème siècle. 
                                Il y a plus de 3000 ans, des communautés 
                                de chasseurs et de pêcheurs vivaient aux 
                                côtés d'agriculteurs. De nombreux 
                                foyers de vie ont été mis en évidence 
                                par les recherches. Les plaines fertiles du bassin 
                                du Haut-Niger, les vallées verdoyantes 
                                et les pentes boisées du Fouta Djallon 
                                attirèrent de bonne heure les hommes, car 
                                une flore et une faune extrêmement riche 
                                favorisaient cueillette, chasse et pêche.
 L'apparition des premiers européens sur 
                                les côtes guinéennes date du 15ème 
                                siècle. C'est à cette époque 
                                (1445-1450) qu'on entendit des nouvelles étranges 
                                : " par les habitants du Djolof et du Sine, 
                                on apprit que des Blancs sur des navires géants 
                                poussés par le vent, s'étaient montrés 
                                sur les côtes atlantiques. Les Ouolofs et 
                                les Sérères avaient eu maille à 
                                faire avec ces Blancs
 ". Les navigateurs 
                                Ca da Mosto et Diego Gomes, entre 1445 et 1456, 
                                ont relaté dans le détail les premiers 
                                contacts entre dioulas malinkés et navigateurs 
                                portugais dans les eaux de Gambie. Les chefs de 
                                province malinkés firent rapidement la 
                                paix avec les navigateurs après quelques 
                                accrochages et se mirent à commercer. Les 
                                Malinkés, privés des débouchés 
                                sahariens, trouvaient les partenaires portugais 
                                particulièrement intéressés 
                                par l'or, les peaux et tous les produits du Soudan. 
                                Les rivières furent toutes baptisées 
                                par les portugais ; ainsi le Rio Nunez rappelle 
                                le nom du navigateur portugais Nuno, Rio Pongo 
                                (déformation d'Araponka), Rio Kapatchez
 
                                Au large de Conakry furent découvertes 
                                les îles baptisées " Ilhas dos 
                                idolos " (îles des idoles) " parce 
                                que les noirs de cette terre, lorsqu'ils viennent 
                                semer le riz, apportent leurs idoles qu'ils adorent, 
                                et comme on a trouvé un grand nombre de 
                                ces dernières, quand ce pays fut découvert, 
                                on lui donna le nom Ilhas de idolos " .
 
 A la suite des Portugais, bientôt Français, 
                                Anglais, Espagnols, et autres peuples européens 
                                se lancèrent dans la traite négrière. 
                                De nombreuse esclaveries furent construites sur 
                                les côtes de Guinée. En 1697, les 
                                Anglais fondèrent l'établissement 
                                de Victoria (aujourd'hui Kanfarandé) sur 
                                le Nunez ; les Français prirent pied dans 
                                le Rio Pongo à partir de 1714. C'est à 
                                partir de 1850 que le commerce des marchandises 
                                remplaça progressivement celui des esclaves, 
                                même si le trafic clandestin des esclaves 
                                se poursuivit jusqu'en 1880 malgré l'abolition 
                                de la traite par les anglais en 1807.
 
 C'est à la fin du 19ème siècle 
                                que le processus de colonisation débute. 
                                Par le décret du 12 octobre 1882, les Rivières-du-Sud 
                                sont érigées en colonie relevant 
                                du Sénégal, mais doté d'un 
                                lieutenant-gouverneur en la personne du Docteur 
                                Bayol, explorateur du Fouta Djallon. Les différentes 
                                puissances doivent éviter tous conflits 
                                entre elles, tout en essayant de passer avec les 
                                rois africains des traités qui fondent 
                                le droit d'occupation de la puissance signataire. 
                                La partie était serrée entre Français 
                                et Allemands dans l'île de Tombo. Ces derniers 
                                ne comptaient pas moins de 6 comptoirs à 
                                Conakry. Mais un arrangement intervint le 24 décembre 
                                1885 entre les 2 pays. L'Allemagne renonça 
                                à ses prétentions sur Koba et Khabitaye 
                                ; et en échange la France aussi renonça 
                                à ses droits sur Anécho et Porto-Séguro 
                                au Togo.
 
 Après 1885, les clauses de partage ayant 
                                été discutées au Congrès 
                                de Berlin par les grandes puissances d'alors, 
                                les Français accentuèrent la pression 
                                sur le Fouta Djallon. Des missions militaires 
                                traversent le pays et en 1888, le Protectorat 
                                est renouvelé. Mais le Fouta Djallon est 
                                très divisé entre un parti pro-français 
                                (les modérés qui veulent éviter 
                                l'affrontement) et des partisans de la résistance 
                                armée. En 1895, le Sorya Bocar Biro, hostile 
                                aux Français, refuse de céder le 
                                trône à l'Alfaya Oumar Bademba (modéré) 
                                ; la classique guerre de succession éclate. 
                                Oumar Bademba est battu et les Français 
                                envoient alors un corps expéditionnaire 
                                contre Bocar Biro. Bocar Biro est considéré 
                                comme " le dernier grand almamy du Fouta 
                                Djallon ". Tentant de réunir d'ultimes 
                                forces pour lutter contre l'occupant, et finalement 
                                trahi par le Fouta tout entier, il s'écrit 
                                devant son conseil : " J'ai utilisé 
                                tous les moyens pour persuader le Fouta de la 
                                nécessité de lutter contre l'occupation 
                                pour que le pays ne subisse pas le sort du Soudan, 
                                du Sénégal et des pays Soussou qui 
                                ont été pillés par les forces 
                                françaises . J'ai usé de la persuasion, 
                                de la force. Rien à faire. Mais ma décision 
                                est prise, je me battrai jusqu'au bout, quoiqu'il 
                                arrive
 ". L'affrontement eu lieu le 
                                14 novembre 1896 et l'Almamy se battit jusqu'au 
                                dernier souffle. Peu de temps après, le 
                                Fouta Djallon fut purement et simplement annexé 
                                à la colonie française de la Guinée 
                                française récemment créée.
 
 De toutes les résistances que les français 
                                rencontrèrent en Guinée, c'est sans 
                                nul doute dans le bassin du Haut-Niger qu'ils 
                                rencontrèrent la mieux organisée. 
                                Elle fut l'uvre d'un homme sorti des rangs, 
                                un dioula venu aux armes d'une façon inattendue 
                                : Samory Touré, qui révéla 
                                d'incontestables talents d'organisateur. Il se 
                                heurta aux Français pour la première 
                                fois en 1882 à Kinieran, alors que ces 
                                derniers cherchaient à se rendre maître 
                                des rives du Niger. Samory régna de 1860 
                                à 1898. Il avait une armée puissante, 
                                considérée comme l'une des mieux 
                                organisée d'Afrique. Des premiers combats, 
                                Samory tire la leçon de l'impossibilité 
                                de résister derrière les murailles 
                                à cause de l'artillerie, il sait aussi 
                                qu'il est dangereux d'aligner une armée 
                                nombreuse à cause des feux de salve. Aussi 
                                choisit-il d'adopter la technique de la guérilla, 
                                du harcèlement, et la tactique dite de 
                                la " terre brûlée ". Il 
                                sera capturé en 1898 à la frontière 
                                du Libéria et sera envoyé à 
                                la " guillotine sèche ", c'est-à-dire 
                                exilé dans une île de l'Ogoué, 
                                au Gabon, où il mourra en 1900.
 
 
                                 
                                  |  La 
                                    Guinée devient colonie française 
                                    (période coloniale) |  En 1904 après la signature de l'entente cordiale 
                              entre la France et l'Angleterre, les anglais abandonnèrent 
                              les îles de Loos à la France, qui de 
                              leur côté leur cède ses comptoirs 
                              de Gambie. La France signa une convention avec le 
                              Portugal, ainsi fut tracée la frontière 
                              entre la Guinée portugaise et la Guinée 
                              française. D'autres conventions délimitèrent 
                              la Guinée et la Sierra Leone, puis la Guinée 
                              et le Liberia (13 janvier 1911).
 
 | La colonie de la Guinée française 
                                prit alors rang dans le groupe des colonies de 
                                l'Afrique Occidentale Française (A.O.F.), 
                                dont la capitale était Dakar. De 1885 à 
                                1958, 21 gouverneurs français se succéderont 
                                à Conakry. 
 C'est lentement que la colonisation transforma 
                                les structures économiques traditionnelles 
                                ; une économie mercantile fondée 
                                sur l'échange des matières premières 
                                de la colonie contre les produits manufacturés 
                                de la métropole se met en place (tissus, 
                                quincaillerie et quelques biens d'équipement). 
                                Le décret du 12 décembre 1905 interdit 
                                la traite des esclaves ; mais cette dernière 
                                ne cessera cependant que lentement. Le commerce 
                                européen va emprunter routes et rails pour 
                                gagner l'intérieur du pays ; il brisera 
                                le réseau et le monopole des dioulas qui 
                                ne conservent plus que le commerce de la cola 
                                et le commerce de détail dans les villages. 
                                L'aménagement du port de Conakry et surtout 
                                la construction du chemin de fer Conakry-Niger 
                                ouvre l'intérieur du pays aux produits 
                                français en même temps qu'affluent, 
                                vers Conakry, les caravanes qui ne connaissaient 
                                que la route menant au vieux port de Freetown.
 
 Les sociétés commerciales établies 
                                à Conakry ouvrent des succursales dans 
                                les chefs-lieux de cercles ; mais à partir 
                                de 1897, les Libano-Syriens arrivent en Guinée 
                                et vont faire main mise sur le demi-gros dans 
                                tous les centres urbains. Jusque là, le 
                                commerce était tenu à Conakry par 
                                les Sénégalais et les Sierra-Léonais.
 
 
                                 
                                  |  La 
                                    route de l'indépendance, le chemin 
                                    des réformes (période post-coloniale) |  1ème République
 Sékou Touré occupe 
                                une place de choix dans la galerie des portraits 
                                du nationalisme africain ; il se range aux côtés 
                                des Jomo Kenyatta, Nkrumah, Nasser et autres ennemis 
                                irréductibles du colonialisme. Il sera 
                                le dirigeant du Parti Démocratique de Guinée 
                                (PDG section RDA), et connaîtra ses victoires 
                                électorales et syndicales de 1953 à 
                                1958 ; le PDG étant la principale force 
                                politique du pays. Sékou Touré se 
                                passionne pour les idées marxistes et le 
                                syndicaliste insufflera au parti un discours radicaliste. 
                                
 Des circonstances extérieures amenèrent 
                                l'indépendance à l'ordre du jour. 
                                La France était en butte, en Algérie, 
                                à une rébellion que l'armée 
                                n'arrivait pas à juguler ; la 4ème 
                                République, affaiblie par ce conflit, maîtrise 
                                mal la situation. L'arrivée du Général 
                                De Gaulle au pouvoir ouvrira de nouvelles perspectives. 
                                Ce dernier, afin de créer une dynamique 
                                nouvelle, propose à la France et à 
                                ses colonies une nouvelle constitution qui fonde 
                                la 5ème République. L'Union française 
                                devra se transformer en communauté. Pour 
                                élaborer cette nouvelle constitution, les 
                                élus africains sont consultés ; 
                                il ne s'agit rien de plus qu'une redéfinition 
                                des rapports juridiques entre la France et ses 
                                territoires d'Outre-Mer. Le Général 
                                De Gaulle avait l'assurance des gouverneurs que 
                                tous les territoires voteraient positivement au 
                                référendum qu'il proposait. Mais 
                                à mi-parcours de son périple africain, 
                                De Gaulle décide de passer par Conakry 
                                où, disait-on, Sékou Touré 
                                aurait l'intention de dire voter " non " 
                                au référendum. Malgré la 
                                " mise en garde " de la France, le 28 
                                septembre 1958, obéissant au mot d'ordre 
                                du PDG, la Guinée rejette par un vote massif 
                                la Communauté proposée par le Général 
                                De Gaulle. Le 2 octobre, elle proclame son indépendance.
 
 Sékou Touré mourra le 26 mars 1984 
                                à Cleveland (USA) des suites d'une opération. 
                                La course au pouvoir commence pour de nombreux 
                                dauphins. Devant la désunion des politiciens, 
                                l'armée sort de casernes, sous la conduite 
                                du Colonel Lansana Conté, et s'empare du 
                                pouvoir. Les prisonniers du sinistre " Camp 
                                Boiro " sont libérés, les ministres 
                                et dignitaires de Sékou Touré sont 
                                arrêtés et transférés 
                                au Camp de Kindia. La constitution est suspendue, 
                                le PDG RDA est interdit, la Deuxième République 
                                est proclamée.
 
 2ème République 
                                 
 Un Comité Militaire de Redressement 
                                National (CMRN) est alors créé. 
                                Ce dernier proclame la 2ème République 
                                et d'entrée de jeu, entame une politique 
                                de dé-collectivisation. Le CMRN affirme 
                                son option libérale et promet de faire 
                                de la Guinée un Etat de droit. La libre 
                                entreprise devient rapidement une réalité. 
                                La réforme du système éducatif 
                                intervint au lendemain même du coup d'Etat, 
                                et le français est réintroduit comme 
                                langue d'enseignement. Dans le même temps, 
                                le pays s'engage dans la difficile voie du respect 
                                des droits de l'homme, conforté par la 
                                fin du Camp Boiro. Lansana Conté lance 
                                la réforme du système judiciaire. 
                                La 2ème République normalise les 
                                relations franco-guinéennes ; l'aide des 
                                pays occidentaux à la Guinée reprend 
                                et s'intensifie rapidement. La réforme 
                                monétaire intervient en 1985, le Syli est 
                                abandonné au profit du Franc Guinéen 
                                ; de nombreux commerçants et hommes d'affaires 
                                guinéens basés à l'étranger 
                                font leur retour au pays. Conakry connaît 
                                une fièvre d'activités et la reprise 
                                s'amorce. Le Président Lansana Conté 
                                annonce, le 2 octobre 1989, la mise en place d'une 
                                Commission Nationale pour la rédaction 
                                d'une Loi fondamentale en vue de doter la Guinée 
                                d'une constitution et instaurer le multipartisme. 
                                Les partis politiques naissent en 1992, à 
                                savoir le Rassemblement du Peuple de Guinée 
                                (RPG), l'Union pour la Nouvelle République 
                                (UNR) et le Parti du Renouveau et du Progrès 
                                (PRP). Ces 3 partis constituent l'opposition regroupée 
                                dans le groupe parlementaire CODEM. En 1993, Lansana 
                                Conté est élu démocratiquement 
                                avec 52% des voix. En juin 1995 eurent lieu les 
                                élections législatives.
 
   
                               3ème République
 L'Assemblée Nationale fut 
                                mise en place le 30 août 1995, la boucle 
                                était bouclée, les 3 pouvoirs sont 
                                en place, la Cour Suprême ayant été 
                                installé un peu plus tôt. Le 9 juillet 
                                1996, Lansana Conté annonce la création 
                                du poste de Premier Ministre et un " profond 
                                changement " de la structure gouvernementale. 
                                Ce poste est aujourd'hui occupé par M. 
                                Lamine Sidimé. 
 Au plan économique, les réformes 
                                menées par le Gouvernement et les efforts 
                                consentis par les populations ont permis de restaurer 
                                et de stabiliser les grands équilibres 
                                économiques et financiers, en dépit 
                                de la conjoncture internationale difficile que 
                                la Guinée connaît depuis trois ans.
 Il s'agit maintenant de pérenniser ces 
                                acquis et surtout d'accélérer la 
                                croissance économique, notamment grâce 
                                à la modernisation du secteur rural, à 
                                l'intensification de l'exploitation minière, 
                                à une plus grande valorisation des produits 
                                miniers et du potentiel touristique et halieutique 
                                .
 Au 31 décembre 2001, la plupart des réformes 
                                structurelles prévues pour l'amélioration 
                                de la politique monétaire, la promotion 
                                d'un système financier transparent et la 
                                mise en place d'un cadre cohérent de statistiques 
                                monétaires ont été accomplies.
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